« Tu n’auras plus besoin de tes robes ou de tes bijoux une fois que tu seras morte ! »

Lance une jeune femme à l’adresse de sa mère qui, comme d’habitude, exagère. L’alerte a pourtant été claire, il faut se rendre le plus rapidement possible au complexe scolaire. Pour une fois, Lily réussit à prendre le pas sur sa génitrice afin de lui faire entendre raison, sa raison. De toute façon, les richesses matérielles ne comptent pas et la vie n’a pas de prix.

A force de persuasion, elle réussit à emmener sa mère. Toutes les deux sont dans les premiers à arriver et ce n’est pas plus mal ainsi. Lauren et papa sont déjà arrivés. C’est un soulagement bien que d’un côté – un côté assez sombre pour tout dire – Lily se surprend à souhaiter la mort de sa demi-sœur. Parfois même, ça lui passe le temps de penser de quelle façon elle pourrait elle-même abréger toutes ses douleurs. Mais au fond, Lily n’est pas une mauvaise personne. Pour cette raison, même si elle déteste Lauren et qu’elle se dépêche de cacher son sourire, elle est soulagée de la savoir saine et sauve. Même si elle reste une sale petite opportuniste à ses yeux.

Tout le monde semble s’organiser au gymnase.

Lily n’est peut-être pas encore médecin, mais elle estime qu’il est de son devoir de faire de son mieux et de donner de sa personne afin de soigner les autres, ou ne serait-ce que pour les rassurer. C’est pour cette raison qu’en arrivant au gymnase, elle abandonne sans vergogne sa mère – même si celle-ci ne se gêne pas pour râler et crier au scandale parce qu’elle n’a pas de ‘loge’ à son nom (ou en tout cas ça y ressemble beaucoup) pour se présenter auprès des infirmières et d’autres qui prennent en charge les blessés. Fort heureusement, il n’y en a pas énormément, mais il n’empêche que la blondinette à de quoi se rendre utile pour autre chose. Une chance en un sens, puisqu’elle deviendrait folle si elle était complètement et totalement inutile et qu’elle devait se contenter d’être une observatrice extérieure.

Les bruits à l’extérieur sont effrayants, terrifiants pour certains qui pleurent déjà comme des madeleines. Trouver les mots n’est pas facile, mais c’est une tâche à laquelle Lily s’attèle en même temps qu’elle passe entre les gens afin de leur apporter ce dont ils ont besoin et de les réconforter. Tout ira bien. Il n’y a aucune raison pour que quoi que ce soit aille de travers. Ce n’est qu’une petite tempête de rien du tout qui devrait rapidement s’en aller ~ Elle aussi aimerait y croire.

Au Tom’s, les clients, ainsi que le personnel, ont rapidement été mis au courant. La tempête qui ne devait pas avoir d’impact sur Great Falls était en fait en train de se diriger tout droit sur leur ville. Quand ils ont appris la nouvelle, il faisait déjà relativement noir dehors, et la pluie tombait déjà en trombes sur la ville. Du coup, le bar a été fermé plus tôt, et tout le monde a suivi les consignes, à savoir se réfugier au gymnase du complexe scolaire, l’endroit sécurisé pour ce type de catastrophe naturelle. Avant de fermer le bar, Nate a pu appeler ses parents, puisque le réseau téléphonique n’était pas encore coupé à ce moment-là. Ces derniers étaient sur le chemin du gymnase et il les a retrouvés sans mal sur place, aux environs de 19h30. Seulement, plus le temps passe, et plus c’est la cohue à l’intérieur. En entendant les bruits qui proviennent de dehors, les gens commencent à réaliser ce qui est en train de se passer, et la panique commence à envahir un peu tout le monde. Certaines personnes sont en pleurs, et stressent terriblement parce que certains de leurs proches n’ont pas pu les rejoindre.

Nathan commence à flipper également, parce qu’il réalise l’ampleur que c’est en train de prendre. Après être allé jeter un coup d’oeil dehors, il revient dans les locaux, le cœur serré. Jamais il n’a vu sa ville dans un tel état de choc, jamais il n’a assisté à quelque chose de ce genre. Il en aurait presque des sueurs froides, mais essaie de se ressaisir. Malheureusement, son téléphone portable ne fonctionne plus, et la foule qui se presse dans le gymnase l’empêche de trouver ses proches. Comme il sait que ses parents sont bien présents, ce sont plutôt ses amis, et sa petite-amie, qui l’inquiètent ! Plutôt que de s’asseoir comme le font certains, le jeune homme commence à errer dans le gymnase, les yeux rivés sur tout le monde et personne en même temps. Il parvient à repérer ses parents une fois de plus, mais il n’a pas l’impression de tomber sur qui que ce soit d’autre qu’il connaît, et autant dire que cela le pétrifie >< Pourtant, des visages lui viennent en tête, comme ceux de Kyle, Chris, Colin, Max, Rachel, Tara, Lisa, ou Arielle ! Et puis, évidemment, il y a Brooke. La gorge nouée, Nathan s’inquiète à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose, ou même qu’elle soit légèrement blessée. Il sait combien elle est fragile…

En passant entre les habitants, Nathan sent ses mains trembler. Il est très affecté par la tristesse des autres, par leur détresse aussi, et ça le ramène encore plus à penser à ses proches, qui sont peut-être dans des situations difficiles. On parle d’accidents de la route, d’arbres qui se sont effondrés… ! C’est terrible, et le jeune homme ne sait pas du tout comment gérer la situation… En règle générale, il sait toujours quoi faire, comment réagir, souvent par l’humour, d’ailleurs ! Mais là, il se sent seul, et totalement impuissant… Et ça ne fait que le rendre davantage nerveux.

C’est de l’incompréhension totale qui gagne Brooke lorsque, sans prévenir, la lumière s’éteint brusquement. Il lui faut quelques secondes pour réaliser et surtout, pour se remettre de l’émotion. Elle a horreur de ça, des intempéries, et aussi des orages. Reste à espérer que ce ne soit pas cela qui guette à l’extérieur. Dernièrement, il faut dire que la jeune fille ne se tient que très peu au courant de ce qu’il se passe, elle est prise par ses études par peur de rater, mais également par ses pensées qui ont tendance à la déconcentrer. Ce soir, par contre, elle se contentait de lire un livre bien installée dans sa couette. Il n’est peut-être que vingt heures et quelques, mais on peut également considérer que c’est une chance qu’elle ne soit pas déjà en pyjama x)

Sa mère lui hurle de descendre et de venir immédiatement. Sans vraiment comprendre, mais saisissant l’urgence dans sa voix, elle se hâte de prendre son sac et de la rejoindre. Elle ne tirera de Sally aucune parole compréhensible mais ce qui se trame semble être horrible. Heureusement, d’ailleurs, qu’elle était à la maison à ce moment-là sans quoi sa mère aurait probablement fait une crise de panique aigue.

Sans attendre, ils se rendent au gymnase, espérant bien entendu que Jack et Andrea s’y trouvent déjà. Les parents Morgan, bien qu’ils favorisent en quelque sorte leur cadette, aiment tout autant leurs deux ainés, c’est évident. Sans comprendre comment, Brooke se retrouve à l’abri, sa mère lui demande de ne pas bouger et lui assure qu’elle va revenir bientôt. Dès qu’elle aura pu parlé à ses autres enfants. Comme s’il n’y a pas déjà suffisamment de monde qui parcourt la salle, ou qui interroge les représentants de l’ordre pour savoir où sont les autres résidents de la ville.

Brooke se sent vraiment mal. Oppressée par cette foule qui s’agite alors qu’il n’y a rien à faire. C’est un peu comme si elle ne voit plus rien de ce qu’il se passe autour d’elle, elle est complètement et totalement pétrifiée. Ce n’est même plus de la peur à ce stade là, mais une profonde angoisse, elle ne supporte pas ce genre ‘d’ambiance’ ou de se retrouver prise au piège ainsi. Les larmes lui montent aux yeux. En un mot, c’est un calvaire ~ Et personne ne s’en rend compte à cause de l’agitation, du bruit. Elle, tremblante, se sent presque étrangère à tout cela, comme si ça ne la concernait pas directement.

Milla, à l’inverse de certains, n’a absolument pas cédé à la panique. Arrivée avec une partie de sa famille au gymnase, la jeune femme a rapidement décidé de prêter mains fortes aux forces de police, et de prendre les choses en main. Elle ne s’imagine pas s’effondrer en larmes comme certains, ou s’emmitoufler dans une couverture en attendant que ça passe. Pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle ne souhaite pas étaler sa sensibilité devant tout le monde, mais aussi parce que rester inactive, elle n’en est pas capable. Dans ces conditions, il faut impérativement qu’elle se rende utile, ou elle risque de céder à la panique… D’autant que tous ses proches ne sont pas réunis. Willow notamment. Et ça, rien que d’y penser glace le sang de l’avocate. Pour cette raison, elle a décidé de prêter main forte en effectuant le recensement des habitants présents.

Passant d’une famille à une autre, elle note les noms des présents, et de ceux qui manquent, selon les propos qu’elle recueille. En même temps, elle ne peut s’empêcher de cultiver quelques inquiétudes, notamment pour sa petite sœur, mais aussi pour les Stanford, qu’elle n’est pas parvenue encore à retrouver parmi la foule. Heureusement, Kyle et elle se sont retrouvés tout de suite, très rapidement, ce qui n’a pas laissé à l’avocate le temps de s’inquiéter pour lui, et heureusement d’ailleurs ! Il est sa force. Elle a besoin de lui, tout spécialement dans ce genre de moments.

La jeune femme n’a cependant pas pu passer beaucoup de temps avec lui. Elle a préféré le laisser en famille, et s’en tenir au rôle que Cassidy lui a confié en arrivant. Dans ses bras, elle tient un moment une petite fille en larmes qui, dans la foule, a perdu ses parents. Heureusement, ces derniers viennent finalement la récupérer, remerciant chaleureusement Milla d’avoir pris soin de la petite. La jeune femme a le cœur serré devant cet enfant qui lui rappelle ses propres envies de devenir mère… Mais elle s’interdit de penser égoïstement à ce genre de choses pour le moment, et s’avance vers une personne* qui semble complètement perdue.

Bonsoir, je suis Milla Carter, je m’occupe du recensement…

Pourrais-je connaître votre nom s’il vous plaît ? Je vais regarder si certains de vos proches sont présents si vous voulez.

La jeune femme a mis son assurance de côté ce soir. Elle s’exprime d’une voix plus douce et plus posée que d’habitude, dans le seul but d’apaiser un peu les esprits.

La pluie avait commençait dés le matin, quelques gouttes pour commencer mais elle s'était rapidement intensifiée pour se transformer en véritable trombes d'eau. Dans la maison Desmond, tout le monde n'était pas réunit. Drew, Linda et Lisa s’affairaient à calfeutrer les fenêtres en fermant les volets et à prendre le strict nécessaire pour partir vers le gymnase. Dexter, quant à lui, avait téléphoné en fin d'après-midi expliquant qu'il resterait dans les bureaux de l'exploitation avec d'autres employés étant donné l'état de la route, demandant de ne pas s'inquiéter et sommant sa femme et ses enfants de rejoindre le gymnase au plus vite. Lisa prit le temps de dire à son père de bien faire attention à lui et à Maverick, son labrador qu'il avait emmené le matin pour qu'il puisse gambader un peu dans les champs.

La moitié de la famille rejoint donc le gymnase dans lequel le maire de Great Falls avait organisé la sécurité tant bien que mal. Les éléments étaient déjà déchainés, le temps d'atteindre l'entrée du local, Lisa avait les cheveux trempés malgré la capuche de son manteau qu'elle avait rabattu sur elle. Elle suivit docilement sa mère en silence, le coeur serré de voir un tel remue-ménage, serrant Drew de près pour se rassurer. Le fond sonore état une sorte de brouhaha calme résonnant dans le volume architectural du gymnase. On parlait d'un mort et de plusieurs blessés, Lisa sentit son corps refroidir davantage. Elle faisait courir son regard de droite à gauche pour voir si elle reconnaissait des gens, Lauren, Callan, Brooke, Nathan, Ryan, ... Où étaient tous ses amis?

Un bénévole invita Lisa, Drew et Linda à s'asseoir, aussitôt Drew proposa son aide pour aider les familles et s'éloigna sachant les deux femmes en sécurité. Linda souriait en façade mais cela cachait une profonde inquiétude pour son mari coincé à l'exploitation. Lisa lui prit la main pour la rassurer et elle fut rapidement remplacée par une amie de Linda qui venait d'arriver avec son mari et s'était jetait dans les bras de Madame Desmond.

"Je vais voir si je trouve Lauren. " dit-elle à sa mère qui était désormais entre de bonnes mains.

Lisa fit quelques pas dans la foule qui semblait deux fois plus nombreuse dans la panique et se retrouva rapidement perdue. Elle connaissait la plupart des visages, elle croisait ces gens tous les jours, mais aucun moyen de repérer un visage d'ami. Elle commençait vraiment à flipper. Une jeune femme que Lisa cru identifier comme étant Milla Carter s'adressa à elle, lui demandant son nom et lui proposant son aide pour retrouver ses proches.

"Desmond, Lisa Desmond." répondit-elle machinalement ne cessant pas de scruter les environs. Elle était frigorifiée et n'avait pas pris la peine d'utiliser l"une des serviettes sèche que sa mère avait apportée en cas de nécessité pour éponger ses cheveux. Elle voulait trouver Lauren ou Brooke, mais la seule chose qui sortit de sa bouche fut:

"Callan... Je cherche Callan Mars."

C'était un peu stupide, mais qui dirait à ses amie que la première personne que Lisa voulait voir en cas de fin du monde imminente était Callan?

Il y a quelques jours, l'annonce d'une tempête a fait parlé d'elle sur les médias. En revanche, personne ne se doutait que la dite tempête changerai d'avis pour venir titiller les habitants de cette ville. Dès les premiers avertissements annonçant la possibilité du passage de la tempête sur Great Falls, Juliet a tout de suite décidé de faire ce qui était dit. Elle est beaucoup trop jeune pour mourir, même si, malgré son passé douloureux, elle aurai bien été tentée de se laisser crever au pied d'un arbre.

Après une journée de travail à la boutique - un journée à regarder la pluie, devenant plus forte chaque heure, et le vent secouer les arbres - Juliet ne s'est pas faite priée pour retourner chez elle et prendre le nécessaire. Myriam, échouée dans son canapé, a eut du mal à en décrocher. Pour cela, Juliet a du la menacer d'emporter avec elle toutes ses bouteilles au gymnase (a). Prise par les sentiments, sa mère a cédé, pensant que sa fille prendrait au moins de coin se réchauffer la gorge dans un moment de panique. Mais non. Dans le grand sac de voyage tout poussiéreux - qui doit dater de l'époque de son père, certainement - Juliet s'est contentée de prendre des vêtements chauds - quelques uns seulement, des pulls surtout pour elles et pour quiconque pourrai en avoir besoin - deux couvertures chaudes, deux coussins, des bouteilles d'eau, le peu de nourriture qu'elle a trouvé dans les placards : pain, gâteaux sec, céréales...Ca peut servir...Prête à partir, Juliet se précipite dans sa chambre où elle récupère des objets qui n'auront certes aucune utilité mais qui ont tout de même une valeur assez sentimentale pour qu'elle ne les laisse pas ici...Les larmes aux yeux, elle passe donc la montre de son père à son poignet et récupère son appareil photo qu'elle cale dans la valise. Elle ne compte pas s'en servir, mais elle compte au moins pouvoir le garder...

Un petit quart d'heure après, elle passe enfin les portes du gymnase, finalement rassurée de ne plus être sous cette pluie battante. Ses cheveux et ses vêtements sont trempés malgré son manteau. Son parapluie est déjà cassé depuis bien longtemps, elle l'a abandonné au bout de cinq minutes de marche. Elle tremble légèrement, de peur et aussi un peu de froid...A l'entrée, une personne lui demande son nom, au cas où quelqu'un la chercherai, ce qu'elle doute franchement. Le temps de s'inscrire, Myriam a déjà disparu dans la foule. Espérons qu'elle ne fasse pas trop de dégâts...Juliet cherche alors un coin tranquille dans la pièce, puis vient s'appuyer contre le mur avant de plier les genoux pour se retrouver les fesses sur le sol. Dehors, l'orage semble se rapprocher et la jeune femme sursaute à chaque grondement. Que va-t-il se passer maintenant ?

Logan était arrivé avec Willow. Comme toujours, les deux coéquipiers avaient patrouillé ensemble. Ils étaient d’ailleurs dans la rue quand l’appel radio les avait alarmés. Ils avaient vu qu’il y avait beaucoup de vent et avaient pour consigne d’envoyer les gens qu’ils croisaient au gymnase. Puis, il y avait eu un second appel, expliquant clairement la situation. Logan et Willow devaient se rendre immédiatement au gymnase. Croisant quatre personnes sur le chemin et voyant la situation se détériorer, Lo’ n’hésita pas une seule seconde et laissa sa petite amie conduire les quatre personnes au lieu de réunion. Il finirait le chemin à pied. Ca n’est vraiment pas son genre de penser à lui avant les autres.

Continuant le chemin à pied, Logan n’hésita pas à perdre du temps en sonnant aux maisons qu’ils croisait sur son passage. La plupart des habitants avaient déjà déserté, mais quelques uns* arrivèrent avec lui. Une fois au hall, ils se séparèrent et finalement, Logan alla trouver ses collègues pour voir ce qu’il pouvait faire. Une partie de ses collègues était avec les blessés, une autre s’occupait de distribuer couvertures, boissons et nourritures. On avait même réquisitionné Milla qui s’occupait de prendre le nom des habitants présents dans la salle.

Du coup, on lui demanda à lui de dresser la liste des habitants manquant à l’appel. Peut être pourrait il plus tard aller à leur recherche ? Ou un de ses collègues ? En tout cas, c’est la tâche que lui donna le shériff Grimes, avant de donner à Logan un bloc de feuilles et un bic. Rapidement, Lo’ chercha Willow du regard, mais n’arriva pas à la trouver. Il vit Cassidy, mais trouvait que ça n’était pas vraiment le moment de lui demander quoi que ce soit, étant donné qu’il avait peut être entendu parler de ‘la rumeur’.

Il se mit donc à la tâche, commençant à griffonner quelques noms que des personnes complètement déboussolées voulaient bien lui donner. Ce faisant, il continua à chercher du regard la jolie blonde, se demandant si elle était bien arrivée saine et sauve. D’un autre côté, il ne pouvait pas tout abandonner pour voir si la voiture est sur le parking, parce que des gens ont besoin de lui ici.

libre*

Brooke cligne des yeux à plusieurs reprises afin de reprendre un tant soit peu contact avec cette réalité qui lui semble éloignée et obscure. Il lui faut quelques secondes pour reconnaître sa sœur, mais également pour comprendre le sens de sa question. Tara. Elle jette un coup d’œil autour d’elle. A vrai dire, la jeune fille serait incapable de dire qui elle a vu, ou croiser. L’agitation l’embrouille et la plonge dans un état dans lequel elle se déconnecte presque totalement, sans doute uniquement pour se protéger. En guise de réponse, l’étudiante hoche négativement la tête. Elle affiche un air désolé. Ce n’est pas étonnant que personne ne s’enquit de savoir si elle, elle va bien.

Et puis Brooke sent une nouvelle vague de paniquer monter en elle. Sa respiration est passablement rapide, son cœur bat à toute allure dans sa poitrine. La jeune fille saisit le poignet de sa sœur et, sans vraiment se rendre compte, le serre. Si Andrea est ici, cela signifie forcément que Jack est déjà en sécurité. C’est cela qui pousse la brune à songer soudainement à quelqu’un de très cher à son cœur.

« Nate, est-ce qu’il est là ? »

Sa voix est légèrement tremblante. Le plus étrange, c’est qu’elle ne se sent absolument pas concernée par tout ce qui se passe autour d’elle, ce qui l’angoisse, c’est justement cette agitation et non pas une hypothétique possibilité de mourir. Elle ne supporte pas la foule. C’est ça, il faut qu’elle s’isole, qu’elle se trouve un endroit calme ou souffler. Leur crier haut et fort que s’agiter ne ramènera pas leurs proches ne servirait à rien. Personne ne voudrait l’écouter, au contraire, on la prendrait certainement pour une folle sans cœur.

Au vidéo-club, Kyle a très rapidement été mis au courant de la situation. La télévision retransmettait l’annonce de la tempête, qui était en train de s’abattre droit sur la ville de Great Falls. Il ne lui en a fallu peu, pour Kyle et son patron, pour fermer l’établissement. Ils ont pris soin de tout débrancher, de couper le courant, par sécurité avant de tout fermer. A l’extérieur, le temps est déjà critique. Dans la rue, les gens s’affolent et se dirigent tous droit vers le complexe scolaire. L’endroit n’est pas loin de son lieu de travail, mais le vendeur est déjà complètement trempé, lorsqu’il arrive enfin devant. Contrairement à certain, Kyle ne laisse pas la panique l’envahir. C’est dans sa nature, c’est quelqu’un de très calme, zen… et le contraste est énorme à l’intérieur. Lorsqu’il aperçoit certaines personnes blessées, d’autres en train de pleurer, ça lui retourne complètement les tripes.

Cependant, il passe une main sur son visage et se reprend très vite ! Par chance, il retrouvera rapidement Milla dans le gymnase. De la savoir là, saine et sauve, ça lui retire forcément un énorme poids ! Il ne supporterait pas qu’il puisse lui arriver quelque chose. Kyle ne restera pas avec elle, cette dernière tient en effet à aider les autres. Le jeune homme, qui de son côté cherche des visages connus dans la foule, se perd, balaye constamment l’endroit du regard, dévisage toutes ses personnes inconnues. Et dans cette foule, il retrouvera très rapidement son père, qui lui indique l’endroit où se retrouve sa propre sœur.

Il ne lui en faut peu pour la retrouver, seule, au milieu de tous ces gens. Les mains posées sur ses tempes, Kyle s’approche à toute vitesse vers cette dernière, dont la détresse est flagrante. Il passe ses mains sur les siennes, en attirant son attention.

Hey, ça va aller Lizzie… !

Dit-il d’une voix douce, rassurante bien qu’il ne sache rien à dire vrai… ! De l'extérieur, on entend les grondements de l'orage, la pluie qui heurtent les vitres, le toit du gymnase....

S’occuper l’esprit, s’activer, c’est peut-être la seule chose qui permettra à Milla de ne pas céder à la panique pour le moment. Voir tous ces gens qu’elle croise au détour d’une rue habituellement se recroqueviller en pleurs et entendre les dégâts que cette tempête est en train de faire sur la ville dans laquelle elle a grandi, ne laisse pas l’avocate insensible, loin de là. Elle-même est très affectée par tout ça, mais fait de son mieux pour ne pas se laisser envahir par la peur. On lui a confié un rôle, une tâche, à laquelle elle compte bien s’atteler avec sérieux. Cela lui évite de penser à ses proches qui sont coincés quelque part, ou qui sont peut-être… blessés. Le cœur lourd, la jolie blonde confie une petite fille qu’elle avait trouvée toute seule à ses parents, puis s’avance pour aborder une jeune femme, visiblement perdue. Elle s’adresse à elle d’une voix douce, posée, bien plus que d’habitude à vrai dire. La fougue de Milla Carter a disparu et, sur le moment, elle tente de se montrer plus délicate qu’en temps normal, pour éviter de choquer, de surprendre, ou d’apeurer les gens auxquels elle s’adresse.

Lisa Desmond…

Répète Milla, en prenant note du prénom et du nom de la jeune femme sur son bloc. Lorsque celle-ci lui demande si elle a vu Callan Mars, l’avocate a immédiatement le réflexe de vérifier sa liste, qu’elle a pris soin de classer par ordre alphabétique pour plus de clarté. Elle secoue la tête, en relevant les yeux.

Je n’ai aucun Mars sur ma liste pour le moment, mais il y a encore des gens qui arrivent, petit à petit. Il ne devrait pas tarder.

Souffle-t-elle, dans un léger sourire qui se veut rassurant, le temps de quelques secondes seulement, puisqu’il finit par s’effacer bien vite de ses lèvres, quand elle reprend la parole :

Vous êtes venue seule… ?

Appuyée contre le mur, la tête en arrière, Juliet ferme les yeux un instant, écoutant tout le monde s'agiter autour d'elle. Elle ne sait pas trop si elle doit paniquer comme tout le monde ou rester calme pour faire face à tout éventualité. Elle n'aime pas cette situation. Elle n'a aucune idée de ce qui va se passer maintenant. Elle ne peut qu'attendre de voir le temps passer. Les pieds tendus sur sa valise, elle observe un peu partout, elle regarde les gens parler, s'agiter, pleurer même parfois. Elle aimerai pouvoir se sentir utile, et en même temps, elle ne sait trop comment faire. Alors elle reste ici.

Son regard cherche une tête connue. Il lui semble reconnaître Lily Chase un peu plus loin. C'est drôle mais, il y a plusieurs années, elles étaient les meilleures amies du monde. Mais ça, c'était avant puisque Juliet s'est complètement isolée après le lycée, coupant les ponts avec tout le monde, même avec Lily. C'était mieux pour tout le monde, de toute façon. Peut-être qu'elle ira lui parler plus tard, elle n'en sait rien. Elle verra bien.

Elle observe les visages, reconnait pas mal de monde mais pas des personnes avec qui elle s'entend assez bien pour aller discuter. Elle cherche un instant Myriam mais ne la trouve pas. Elle espère juste qu'elle ne fait pas n'importe quoi...Elle repose le derrière de son crâne sur le mur puis tourne la tête de temps en temps pour regarder les gens, jusqu'à ce que son regard croise celui de Max, qui se trouve déjà à quelques mètres d'elle. C'est surprenant, elle ne pensait pas qu'il viendrait discuter avec elle...

Salut, Max...

Malgré le contexte, ça me fait plaisir aussi !

confie-t-elle, finalement heureuse de voir un visage familier. Elle scrute un peu autour d'eux mais ne voit pas Dean. Ils sont peut-être venus séparément...

T'es venu tout seul ?

Un nouveau grondement retenti ce qui fait sursauter la demoiselle qui, l'espace d'un instant, a même senti le mur, sur lequel elle est appuyée, trembler. Ce temps est vraiment flippant...

Callan parvient généralement à garder son sang froid, mais là, il est clairement dépassé par les évènements. En traversant la ville en voiture, avec sa mère, et son frère, le jeune homme a rapidement réalisé que la tempête était en train de les dépasser, complètement. C’est une chose contre laquelle ils ne peuvent pas lutter. Une catastrophe naturelle contre laquelle les humains sont bien impuissants. L’étudiant s’est senti tout petit, tout spécialement quand, devant leur voiture, sur le chemin, un arbre s’est écroulé sur la route. Julian, au volant, est parvenu à l’éviter de justesse, et c’est sains et saufs qu’ils accèdent enfin au gymnase du complexe scolaire, trempés jusqu’aux os.

A l’intérieur, c’est la détresse la plus complète. Si Cal’ était déjà relativement effrayé par les évènements, il ne réalise l’impact que ça a, réellement, qu'en voyant les réactions des autres habitants. Certains se sont effondrés en larmes, d’autres courent partout… ! Des blessés sont, aussi, en train de se faire soigner. C’est juste hallucinant, et le jeune homme, complètement hébété devant ce spectacle, reste immobile, les bras ballants. Il se sent terriblement inutile. Il n’y a rien à faire. Si cette tempête veut faire rage, si elle décide de tout balayer ce soir, elle le fera. Ils sont tous impuissants, complètement impuissants, et ils le savent pertinemment ! D’où cette horrible angoisse qui les envahit, qui leur tord l'estomac, tous autant qu’ils sont… Les habitants de Great Falls réalisent qu’ils ne sont pas grand-chose, dans ce bas monde.

Puis, l’attention de l’étudiant se porte sur sa mère qui a aussitôt le réflexe d’alpaguer quelqu’un tenant un bloc, une liste, pour lui demander si ses autres proches sont présents. Trop occupé à penser à atteindre le gymnase, à penser à son frère, et à sa mère, Callan n’avait pas imaginé que certains puissent, comme eux, être coincés dehors, et pire, qu’ils ne puissent pas avoir l’occasion de rejoindre le gymnase à temps. C’est là qu’il songe brusquement à ses amis, et qu’une autre forme d’inquiétude l’envahit alors. Il se tourne vers son frère, la gorge nouée :

On… On fait quoi ?

Le jeune homme est complètement perdu, et ne sait pas par où commencer.

La famille Jenns fait partie des premières familles à être arrivées au gymnase. Il faut dire que Wesley a rapidement averti ses proches de la catastrophe qui fonçait droit sur eux, et qu’il a rapidement décidé de les mettre à l’abri. Eva ne réalisait pas l’ampleur que cela allait prendre. C’est en voyant les gens entrer petit à petit, certains blessés, d’autres en larmes, ou frigorifiés, qu’elle a vraiment réalisé que quelque chose de grave était en train de se produire. L’inquiétude est montée petit à petit, et se fait désormais plus oppressante que jamais. La blonde a beau faire le tour du gymnase, encore, et encore, elle n’arrive pas à mettre la main sur les Cook. Elle a retrouvé certains de ses proches, mais pas de trace de Devon, pas la moindre >< Et cela commence à la faire paniquer. Entre eux, les choses sont toujours très floues, mais la belle blonde se moque bien de ce qu’ils représentent officiellement l’un pour l’autre désormais. Ce qui se passe la fait relativiser et tout ce qu’elle sait, en fait, c’est qu’elle a besoin de lui, absolument, auprès d’elle. Elle a besoin de s’assurer qu’il va bien, qu’il n’a rien, qu’il est en sécurité ! Elle a l’impression que ses nerfs vont lâcher si elle ne le trouve pas dans la seconde.

Tremblante, elle s’éloigne une fois de plus de son père, bien qu’il lui ait recommandé de rester près de lui. La blonde fait le tour de la salle rapidement, regarde partout autour d’elle, nerveusement, frénétiquement. Elle ne le voit pas. Il n’est pas là >< Son regard se pose alors soudainement sur Logan, qu’elle se dépêche d’aller interpeller. Elle court, même, en fait, jusqu’à lui, les yeux brillants.

Logan… !

Souffle-t-elle, fébrilement. Bien qu’elle soit tout de même contente de le voir sain et sauf, elle ne peut s’empêcher de songer à Devon. Elle agrippe aussitôt le bras du jeune homme, pour regarder sa liste. Elle ne sait pas si les noms inscrits appartiennent aux habitants présents, ou à ceux qui n’ont pas encore répondu à l’appel.

Devon Cook, est-ce que tu sais s’il est là… ? Ou quelqu’un de sa famille !

C’est une terrible épreuve. Pourtant, Brooke n’a pas été blessée, elle est entière et, aux dernières nouvelles, sa famille proche est saine et sauve. Mais quelque chose l’empêche de se réjouir. Elle ne panique pas non plus. En fait, elle-même n’arrive pas à comprendre ce qu’elle ressent. La seule chose qui est réellement sûre c’est qu’elle ne se sent pas elle-même ni bien. Son cœur bat à tout rompre et sa respiration est rapide. Elle n’a jamais souffert d’une quelconque agoraphobie. Peut-être que ça peut venir, que c’est cela qui prend le pas sur elle en ce moment même. Brooke a toujours été une fille ‘de l’ombre’, elle reste constamment à l’écart. Discrète et timide. Autant dire que se faire bousculer sans arrêt par des personnes qui ne la calcule même pas n’a rien d’agréable ~

Puis sa sœur arrive et l’interroge au sujet de sa meilleure amie. Malheureusement, Brooke ne peut pas lui dire quoi que ce soit à ce sujet puisqu’elle n’a pas vu Tara. Ni aujourd’hui, ni depuis des semaines en fait ! Tout comme elle ne voit pas souvent sa sœur et son frère finalement. C’est pour cette raison que, fatalement, ses pensées la ramènent à son amoureux, Nathan Daniels. Sa sœur ne doit d’ailleurs pas être au courant. Peut-être est-ce pour cela qu’elle semble surprise. Sa réponse est négative.

Andrea finit par la serrer dans ses bras. Un geste que Brooke accueille sans aucune réticence. C’est étrange à dire mais, jamais elles ne font ce genre de chose x) Toutes deux ne sont pas particulièrement proche. Les yeux mouillés de larme, la jeune femme répond à son excuse simplement par un :

« Merci. »

De la réconforter, de ne pas l’ignorer et la laisser seul comme les autres. Brooke se doute bien que sa sœur ne va pas tarder à parcourir tout le gymnase jusqu’à trouver son amie et elle ne lui en voudra pas pour ça. Quand la brune l’interroge à nouveau, il faut un instant à l’étudiante pour trouver les mots.

« Je… Je ne sais pas. Peut-être un peu… Et toi ? »

Ça résume bien son état d’esprit actuel. Elle est complètement perdue et ne sait pas où elle en est, ni ce qu’elle doit penser ou faire. C’est stressant. Mais de là à dire qu’elle est morte de peur ? Peut-être pas finalement ~

C’est de la folie. La petite famille Mars, après avoir eu l’info du Maire, se sont précipités dans leur voiture. C’est Julian qui était au volant. Il ne sait pas pourquoi il s’est porté volontaire, peut-être qu’il savait qu’il gérait. Le jeune homme n’a jamais été aussi concentré sur la route. Il a eu l’impression que la voiture tremblait à chaque grondement venu du ciel… ou peut être que c’était tout simplement ses mains, agrippées au volant qui lui donnait cet effet là. Le cœur battant, il évitera même un arbre, qui s’est tout juste abattu sur la route. C’est complètement dingue, et comme son frère, c’est la première fois qu’il vit une chose pareille, qu’il se sent aussi impuissant… !

Pas vraiment en sécurité dans leur véhicule, ils s’empressent de rejoindre le gymnase. Ils sont trempés, et l’ambiance à l’intérieur est morbide. Les gens sont à fleur de peau, sur les nerfs. Cette ambiance là est palpable… et Julian regarde tout autour de lui, sans reconnaitre qui que ce soit. Il y a des blessés, les pompiers, les policiers sont à leur poste. Lui, il se sent carrément tout petit dans toute cette foule. Complètement dépassé, il ne sait plus où donner de la tête… ! Des images de l’extérieur lui reviennent en tête. C’est terrifiant. Tandis qu’il regarde à son tour sa mère, cette dernière alpague quelqu’un, en l’interrogeant sur la présence d’autres personnes.

Lui aussi, en vient soudainement à s’inquiéter pour les autres. Ses amis, en particulier dont leurs visages ne lui reviennent pas, parmi toutes ses personnes. Très seul, très impuissant, il dégluti nerveusement, en tentant de se reprendre, puisque Callan se retourne vers lui pour lui demander, la gorge nouée ce qu’ils peuvent faire ! Perdu, il hausse les épaules, sans savoir quoi lui répondre. Tout comme lui, il est inquiet, perdu… !

Je… je sais pas.

Dit-il, en tournant sur lui-même, se mettant presque sur la pointe de ses pieds pour dévisager tout le monde. Pourtant, il est grand… mais il ne voit rien.

J’vois personne que je connais là dedans. ><

On respire… ou pas.