Callan n’est pas dupe. Les circonstances l’ont poussé, d’abord, à ne pas remarquer l’attitude de Lisa mais, au bout d’un moment, cela lui semble terriblement flagrant. De nature méfiante, il est un peu sur la défensive en parlant avec elle, et ses sourcils restent naturellement froncés, tandis qu’il tente de comprendre la raison de son comportement. Tout lui semble confus, et les circonstances, autour d’eux, ne l’aident pas franchement à y voir plus clair. Il garde ses yeux rivés sur son amie, cherchant une explication à son attitude qu’elle peine elle-même à lui donner. Tout ça n’est pas très crédible, et la méfiance du jeune homme ne fait que s’accroître, chaque minute passant.

Réalisant, tout de même, ce qu’elle vient de dire, le jeune homme lui répond qu’il tient beaucoup à elle. Jamais il n’avait eu l’occasion de le lui dire. Il faut dire que ça n’est pas tout à fait son genre de faire de grandes déclarations… ! Mais là, il a senti que c’était impérativement nécessaire. Peut-être pour la rassurer ? Il la sent soudainement un peu fragile, un peu perdue.

Pour finir, l’étudiant lui fit remarquer qu’il se confiait à elle relativement souvent malgré tout. Ce n’est peut-être pas très « profond », ou intime, mais pour lui, c’est déjà beaucoup. Plus que ce qu’il va raconter ou confier à la plupart des gens en fait.

Lorsque Lisa finit par lui dire qu’il a raison, Callan secoue légèrement la tête, n’étant pas d’accord avec une partie de sa phrase.

Tu n’es pas idiote.

Callan prit le parti de croire à ses propos et d’accepter que toute cette histoire était sans doute dû à l’ambiance qui régnait dans le gymnase. Amicalement, il finit par poser une main sur le bras de son amie, en s’efforçant d’esquisser un léger sourire.

Je crois qu’on est tous un peu à l’ouest, à cause de tout ça.

Tu as peut-être envie de boire, ou manger un truc ?

Propose-t-il, en essayant de mettre de côté ses recherches, sans doute pour ne pas passer pour le dernier des égoïstes. Lisa a l’air tellement déboussolé…! Il n'a pas envie de la laisser tomber, malgré son inquiétude.

Voir Elisabeth Harding aussi sympathique avec Milla, c’est un fait rare… ! Comme quoi, il peut naître de bonnes choses dans des circonstances difficiles. La preuve en direct ! Mais il n’empêche que Milla est surprise, puisqu’elle ne s’y attendait pas. Cela dit, elle finit par accepter la proposition de la sœur de son petit-ami. Boire un verre avec elle, ça ne la tuera pas ! Au contraire, même. Si ça se trouve, elles pourront devenir copines ? Tout est possible et, après tout, elles aiment toutes les deux très fort la même personne, à savoir Kyle ! Ça ne peut que les rapprocher au final.

La sœur de Logan, Hannah, finit par s’éclipser avec Elisabeth, pour partir à la recherche de ce fameux Callan. Kyle et elle se retrouvent donc enfin seuls, et personne ne semble vouloir se manifester auprès de l’avocate. Elle profite donc de cette « pause », pour discuter un moment avec son petit-ami mais, quand il l’interroge, pour savoir comment elle se sent, l’avocate ressent comme un élan de tristesse. Elle jette un coup d’œil à la porte que Willow a empruntée en quittant le gymnase. Son inquiétude rejaillit aussitôt. Elle ne peut s’empêcher de se dire que sa petite sœur est en train de risquer sa vie… ! Certes, c’est son travail, mais ça n’enlève rien au stress que toute sa famille doit ressentir au moment même.

Milla se sent tout de même légèrement apaisée par la présence de Kyle, et par le baiser qu’il dépose tendrement et affectueusement sur sa tempe. Bien qu’elle ait une grande force de caractère, ça ne l’empêche guère d’être très sensible, et de se sentir très affectée par ce qui se passe autour d’elle. Elle ne le montre pas, presque jamais à dire vrai, mais l’avocate est bien plus fragile qu’elle ne veut le faire croire !

Ne s’étant pas montrée très « crédible » avec son maigre « ça va », Milla n’est pas surprise que Kyle la perce à jour, et qu’il tienne à la prendre dans ses bras. L’avocate se laisse complètement faire, et ferme même momentanément les yeux. Lâcher prise lui fait du bien un instant, mais la blonde finit par se sentir légèrement vaciller. Sa tête se met à tourner, tandis qu’une vague de chaleur la submerge. Ses efforts jusque-là, et l’émotion, semblent l’avoir affaiblie. Elle recule, les jambes en coton, en posant une main sur son front.

Je… Je me sens pas très bien u.u

Durant tout le trajet, Luke n’a pas franchement l’occasion de jeter un coup d’œil à Megan, ni à Dean et sa copine. En fait, il se focalise sur la route et sur les intempéries qui se déchaînent sur la voiture. Il fait de son mieux pour conduire avec prudence, et éviter les nombreuses choses qui sont portées par le vent et qui, emportées par la tempête, viennent rebondir sur son 4x4. Il ne pense pas au fait que sa Ford sera abîmée, pas du tout. Tout ce qu’il a en tête, c’est conduire tout le monde au gymnase, au plus vite (du moins, en roulant avec prudence, toujours). Après s’être garé sur le parking, un peu n’importe comment, le jeune homme sort à toute vitesse du véhicule. Il pense un moment à aider Dean, puisque son amie semble complètement dans les vapes, mais quand Megan l’appelle, plus rien n’a d’importance, et c’est finalement sur elle qu’il se précipite, en se dépêchant de faire le tour de la voiture. Appuyée sur la portière, la secrétaire lui indique qu’elle est incapable de marcher. Il la sent alors très fébrile, et ça n’a rien d’étonnant pour tout dire. La blonde n’a jamais aimé être « assistée », d’une quelque façon que ce soit ! Mais l’heure n’est pas aux manières. Il faut agir vite.

T’inquiètes.

Lui répond-il, en enroulant un de ses bras autour de sa taille, pour l’inciter à se tenir à lui. Dès que c’est fait, il l’éloigne légèrement de la portière de sa Ford, qu’il finit par claquer un peu violemment. Son regard se repose alors sur Megan et, sans hésitation encore, le dealer finit par la prendre dans ses bras, par la porter. Il s’active sans tarder pour aller jusqu’au gymnase, et pousse les portes un peu brutalement encore, avec son pied. Son cœur a un raté en voyant tous ces gens réunis là, qui semblent sous le choc. Il reprend cependant rapidement du poil de la bête, en lisant la souffrance sur le visage de Megan et en voyant, aussi, le corps inanimé de la petite-amie de Dean.

On a besoin d’aide ici !!!

S’exclame-t-il vivement, à tel point même que de nombreuses personnes se retournent sur eux. Des médecins et infirmières se dépêchent, et invitent Luke, de son côté, à allonger Megan sur un des matelas de sol encore libre. Le dealer s’exécute, tandis qu’une infirmière lui tend des couvertures chaudes, dans le but de se réchauffer lui, et la blonde. Ils n’ont pas le temps de s’occuper d’elle pour le moment : le cas de la copine de Dean semble plus grave.

Ça va aller maintenant...

Murmure Luke, à l'attention de la secrétaire, sans pouvoir s'empêcher de jeter un coup d’œil à ce qui se passe, autour de Dean et de cette fille. C'est la panique la plus totale. La pensée que ça aurait pu être Megan lui glace le sang. Le dealer repose justement bien vite son attention sur elle, le cœur serré, et des pensées bien obscures en tête.

Frigorifié, Nathan tente de se réchauffer sous une couverture, par terre, dans un coin du gymnase. L’ambiance est tellement triste, et stressante, qu’il préfère pour le moment rester à l’écart. En plus, il a déjà vu bon nombre de ses amis, et sait que ses parents sont là. Alors, même s’il est toujours très inquiet, notamment pour Brooke, qu’il n’a pas réussi à voir, il préfère rester immobile. Pour une fois, il ne s’active pas, et a même tendance à baisser un peu les bras. Il faut dire que toute cette agitation le rend nerveux, tout comme les bruits divers et variés qu’on entend dehors. La tempête fait rage, encore, et toujours.

Et puis, soudain, il entend un bruit, celui des portes de l’entrée du gymnase, qui claquent, et une voix qui appelle au secours. En relevant les yeux, il reconnaît d’abord Luke Hansen, puis Dean, le frère de son ami Max. Chacun porte une femme dans ses bras, et l’attention de Nate se porte plus précisément sur celle que tient l’aîné des Stanford. Ce corps inanimé, cette silhouette… ! Aussitôt le barman se redresse d’un coup, laissant sa couverture tomber derrière lui. Le regard fixé sur cette blonde, si pâle, presque sans vie, il a l’impression que tout est en train de tourner au cauchemar. Sans plus attendre, il presse le pas pour les rejoindre, les retrouver. Il espère qu’il se trompe, qu’il n’a pas bien vu, que ce n’est pas elle !

Malgré les médecins et les gens qui s’affairent autour de la vétérinaire, le jeune homme parvient à se frayer un chemin. Quand il la reconnaît, son cœur se serre terriblement, et il se précipite aussitôt sur elle, faisant abstraction de Dean. Il attrape la main de son ex petite-amie.

Arielle !

S’exclame-t-il, complètement chamboulé. La voir dans cet état le retourne complètement ! Il serre sa main un peu plus fort, et ne peut s’empêcher de lui parler, même s’il sait qu’elle ne risque sans doute pas de réagir : elle a l’air dans les vapes.

Arielle, ça va ? >< Réveille-toi, Arielle !

On lui demande de se pousser, mais Nathan, submergé par le chagrin, ne peut se résoudre à reculer ne-serait-ce que d’un pas.

C’est l’adrénaline dans ses veines qui lui permet de tenir. Pas d’une manière positive cela dit, au contraire même. Il n’a probablement jamais eu aussi peur de sa vie. Et ça promet de continuer ainsi au moins jusqu’à ce que la tempête se calme, ou qu’Arielle reprenne connaissance. Le mécanicien s’empresse de la porter jusqu’au gymnase. Une chance sans doute que Luke reprenne la parole pour attirer l’attention de tout le monde. Lui, absolument paniqué, ne trouve même pas la force de dire quoi que ce soit.

Comme ils le lui disent, Dean allonge la jolie blonde sur un matelas et finit par reculer un peu quand ils viennent pour la prendre en charge. Son regard ne la quitte pas une seule seconde. L’inquiétude le ronge de l’intérieur. Il remarque cependant quelqu’un qui accourt à son chevet.

Dean ignore tout du lien qui a pu unir Arielle et Nathan auparavant et ne réagit pas négativement à son approche. En fait, il n’a même pas la force de se poser des questions. S’il connaît le barman, c’est uniquement parce qu’il va au Tom’s de temps en temps et que sa sœur travaille là-bas. Une des infirmières attrape une des mains d’Arielle pour lui faire une perfusion, au cas où.

« Elle… elle est enceinte de sept semaines. »

S’entend-il dire à l’adresse des gens qui s’affairent autour d’elle (Nathan a probablement entendu d'ailleurs). C’est un détail sans doute non négligeable auquel il repense maintenant. Se rappeler à quel point elle était heureuse que tout aille bien alors qu’il était chez le médecin le matin même, ça lui brise le cœur. Dean a envie de la revoir sourire et d’entendre quelqu’un dire que tout ira bien et qu’elle est juste endormie. Mais non. Tout le monde semble relativement inquiet. Pas autant que lui certes, mais il ne peut strictement rien faire si ce n’est attendre patiemment.

Il ne bouge pas, reste aussi près d’elle que possible. A vrai dire, ça ne lui vient même pas à l’esprit d’aller voir si sa mère est là, ou si son frère et sa sœur sont sains et saufs. Toute son attention est dirigée vers la femme qu’il aime. C’est affreux. Horriblement affreux. Il en tremble pratiquement de tout ses membres. Pour l’éviter, le mécanicien serre les dents. Il n’a pas l’intention de se plaindre ou de demander assistance dans la mesure où il ne se trouve pas forcément important comparé à elle ~

Devon a du mal à « supporter » ce qu’il a sous les yeux. C’est vraiment un truc de malade ! De voir tous ces gens morts d’inquiétude, paniqués, en larmes… ça le retourne complètement. C’est un véritable cauchemar qu’il a sous les yeux… Impuissant face au malheur de la plupart des habitants de sa petite ville. La jeune femme, qui habituée à cette scène s’occupe directement de lui. Le dirige jusqu’à une chaise, pour se mettre à chercher quelqu’un pour leur venir en aide. Malheureusement tous les médecins et infirmiers sur place sont déjà occupés ! Il y a de nombreux blessés ce qui est horrible à voir. Particulièrement mal, Devon observe le Maire revenir en trombe vers sa fille, exigeant sa présence auprès de sa famille. La jolie blonde l’envoie aussitôt balader, en lui faisant comprendre qu’elle ne compte pas le laisser. Devon, touché assiste à cette scène en étant de plus en plus surpris par l’attitude de son ex petite amie.

La demoiselle s’éclipse un court instant pour revenir avec une trousse de secours. Dès qu’il l’a en face de lui, sa main vient agripper sa main, la serrer dans la sienne affectueusement. Qu’est ce qu’il l’aime ! C’est un truc de dingue. L’étudiant laisse son regard se perdre dans le sien, tendrement. Il ne s’en lasse pas, et ce même si la demoiselle se reprend, pour lui faire une confidence. Elle lui avoue en effet que son père ne souhaitait pas la voir aller le chercher. Devon, blessé mais pas vraiment surpris, il lui confie à son tour que ce n’est pas quelque chose qui l’étonne, que sa réaction peut se comprendre puisqu’il ne l’aime pas.

Pas vraiment d’accord, Eva secoue immédiatement la tête pour lui faire part de son avis, parlant d’une manière crue de son père. Toujours aussi surpris XD Le jeune homme la considère un long moment avant d’acquiescer.

Je vois, enfin je comprends…

J’suis content.

Avoue le jeune homme sans parler de quoi. Bien sûr, il parle de sa manière de le défendre, de ne plus considérer son père comme le meilleur ou quoi x) Elle semble ouvrir les yeux et c’est quelque chose de formidable en soit… Fier de son ex petite amie, il esquisse un sourire tandis qu’elle se met à le soigner. Devon ne bouge plus, ne la perd non plus pas du regard. C’est douloureux mais l’étudiant ne fait aucun commentaire. De toute façon, la jeune femme l’interroge sur ses parents. Ces derniers ne sont pas en ville, ce qui est particulièrement rassurant.

Enfin, elle acquiesce puis vient lui poser une autre question. Devon hoche la tête directement, en esquissant un sourire triste. La situation chez lui est loin d’être très joyeuse. Il aimerait vraiment s’en aller.

Ouais… j’dois avouer que ça se passe pas très bien depuis que je les ai envoyer chier ^^’

Le froid lui transperce les os. On peut dire qu’elle a l’habitude de frissonner puisque ses tenues sont rarement de circonstances et souvent bien trop légère, mais rien de comparable à ce qu’elle ressent sur le moment, trempées, sa robe lui collant à la peau. Sortir ne la réjouit donc absolument pas, mais c’est malgré tout un passage obligé. Si Megan joue la fière et refuse de lui demander de l’aide plus tôt, elle est tout de même contrainte de demander à Luke de lui prêter main forte quand elle se rend compte de son incapacité à se déplacer toute seule. Au lieu de faire du mauvais esprit, il se précipite vers elle, comme si sa vie en dépendait. La secrétaire se tient à lui et s’éloigne de la voiture avec son aide.

L’idée de retirer simplement ses chaussures ne lui vient pas à l’esprit immédiatement. Ce n’est même pas nécessaire puisque le dealer ne tarde pas à la prendre dans ses bras histoire de se faciliter la tâche. Il ne tarde pas à pousser les portes du gymnase. Fermant les yeux, s’agrippant fermement à son amant, Megan fait d’abord abstraction de l’agitation. Peut-être par égoïsme, comme toujours.

Ce qui la fait réagir en revanche c’est quand son homme finit par l’allonger sur un matelas au sol et qu’elle reçoit une couverture.

« Je vais bien ><’ »

Proteste la blonde en s’asseyant. Elle n’a pas la moindre envie de se faire traiter comme une infirme. Elle n’a rien. Si ce n’est quelques malheureuses égratignures. Peut-être une commotion ? ça ne lui vient même pas à l’esprit. Ce dont elle est sûre en revanche c’est qu’elle n’a pas envie de rester là sans bouger en attendant bêtement qu’on vienne vers elle. Megan peut très bien s’en sortir toute seule. Il y a d’autres personnes en revanche qui ont besoin d’assistance. Comme l’autre blondinette. Son regard se pose sur elle. Inanimée. Autour de qui beaucoup de monde s’agite.

« Elle va s’en sortir ? »

Ne peut-elle s’empêcher de demander à Luke, posant son regard sur lui. Il ne connaît certainement pas la réponse, mais tout ce dont elle a besoin, c’est d’être un peu rassurée. Megan se laisse envahir par un autre frisson et, détournant le regard – qu’elle pose sur ses propres pieds – elle fait de son mieux pour les détacher et les enlever. Ses mains tremblent légèrement de froid. La secrétaire serre les dents.

Eva ne se préoccupe pas de ce qui se passe dans le gymnase. Si ça l’a choquée au début, désormais, elle a d’autres chats à fouetter ! Elle s’inquiète pour Devon, qui est blessé. Même si cela semble moins grave que les blessures de certains autres habitants, elle tient à s’occuper de lui aussi vite que possible. Même quand son père essaie de l’arrêter, de la ramener auprès de sa famille, la jeune femme refuse. Et vivement qui plus est ! Elle n’a pas du tout envie de se laisser faire. Cette fois, il est allé beaucoup trop loin. Qui plus est, il pourrait se réjouir d’avoir une fille courageuse, qui vient de sauver la vie de l’un de ses proches. Mais non, il a choisi de la dénigrer, et de dénigrer Devon et ça, pour Eva, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il va beaucoup trop loin. Et, si, sur le moment, elle ne réalise pas trop l’impact que tout ça aura sur leur relation, Eva sait que cette soirée va tout changer. Mais qu’importe. Elle sait qu’elle fait ce qu’il faut faire. Elle sait qu’elle a raison.

Lorsque son ex petit-ami l’arrête dans sa lancée, pour prendre sa main, et la regarder, Eva est touchée en un sens. Elle sait qu’il est en train de la remercier, à sa manière. Cependant, elle a besoin de parler, de lui dire ce qu’elle a sur le cœur, et finit par le faire, en parlant de son père. Si, pour l’étudiant, c’est une attitude normale, la photographe, elle, ne voit pas du tout les choses sous cet angle et ne tarde pas à le lui faire remarquer. Elle reste focalisée sur tout ça d’ailleurs, et se remet sans tarder à dire ce qu’elle a sur le cœur. Elle en a besoin ^^’

C’est vrai, non ? Quand quelque chose lui tient à cœur, je fais tout le temps plein d’efforts… ! Le nombre de soirées mondaines où j’ai du le suivre par exemple, juste parce qu’il voulait que je sois présente… ! Et combien de fois j’ai suivi ses décisions, plutôt que les miennes ? Pour une fois, je voulais qu’il suive mon choix… ! Juste une fois. Mais non.

Et puis, soudain, elle s’arrête net, lorsqu’elle percute, en fait, et qu’elle repense à ce que Devon a dit entre temps. Elle fronce légèrement les sourcils, puis lui demande :

Content… ? Pourquoi ?

La blonde continue, en même temps, de le soigner. Elle parvient à désinfecter et à nettoyer la plaie, pour découvrir une entaille violacée, par très jolie à voir. En attendant qu’on vienne le recoudre, la jeune femme pose une compresse délicatement dessus, qu’elle fait tenir avec deux morceaux de sparadrap. Avec un coton imbibé de désinfectant toujours, elle essuie la traînée de sang qui a coulé sur sa tempe, son menton, et son cou. En même temps, elle en arrive à poser à son ex petit-ami une question pas tout à fait anodine (a) Et elle ne peut s’empêcher d’être contente en apprenant qu’il ne s’est pas installé avec Andrea Morgan ! Cela dit, ça semble avoir créé de grosses tensions entre ses parents et lui… u__u

Pourquoi tu ne t’es pas installé avec elle, en fait… ?

Demande Eva, en croisant brièvement son regard. Question pas anodine numéro 2 XD

Kyle est tout aussi étonné de voir Elisabeth aussi agréable avec Milla. C’est la première fois… depuis qu’ils sont ensemble. Le jeune homme n’a pas oublié la conversation qu’elles ont eu toutes les deux mais ça semble faire partie du passé ça maintenant. De la voir si enthousiaste… ça le change vraiment ! De nouvelles choses sont envisageables à présent. C’est vraiment quelque chose de positif. La seule chose parmi tout le malheur autour d’eux… Kyle est vraiment optimiste sur le moment. Qu’elle l’enlace, qu’elle lui propose même d’aller boire un verre avec, ça le comble ! Du coup, il esquisse un sourire, naturel, franc… ! Et puis, finalement, Hannah, la sœur de Logan et Elisabeth décident d’aller chercher Callan. Milla et Kyle ne les retiennent pas vraiment et c’est sans tarder qu’elles s’en vont.

Ils se retrouvent alors (enfin) seuls. Là, Kyle en profite pour lui demander si elle va bien, s’inquiétant pour son état tout simplement. Même si elle est dans le feu de l’action, ça ne peut pas l’empêcher d’être mal, si ? Il la connait très bien et derrière tant d’assurance se cache quelqu’un de sensible ! C’est ce qu’il aime chez elle. Qu’elle sait assurer dans des moments critiques sans être sans cœur pour autant. Il s’approche donc ensuite, pour déposer affectueusement un baiser sur sa tempe. L’avocate à beau lui répondre qu’elle va bien, Kyle ne trouve pas sa réponse très crédible et s’empresse de la prendre dans ses bras.

Ses bras l’entourent, la serrent contre lui. Le jeune homme s’abandonne même un moment dans les bras de la jolie avocate, sans s’occuper de quoi que ce soit, de ce qui se passe autour. Ça lui fait du bien un moment. Le jeune homme la voit alors s’éloigner. Cette dernière recule, passe une main sur son front, l’air fébrile. Kyle fronce les sourcils, en se rapprochant pour la regarder. Milla lui avoue ne pas se sentir bien et Kyle s’inquiète aussitôt.

Tu veux te poser ? Qu’est ce qui se passe ?

Demande Kyle, attentif aux désirs de la jeune femme.

Comme il ne parvenait pas à trouver ses proches et que, surtout, il était en train de baisser les bras, Nathan s’était réfugié dans un coin du gymnase, sous une couverture, en espérant sans doute qu’il finirait par tomber de sommeil et, qu’au réveil, tout ça serait terminé. Mais ce n’est pas le cas, et l’inquiétude ressurgit vivement en lui quand il voit entrer Dean Stanford, portant Arielle dans ses bras. Aussitôt, il se lève, laissant sa couverture tomber derrière lui. Il se précipite parmi les médecins, les infirmières, pour courir jusqu’à elle. Arrivé près de son corps, inanimé, il s’empresse de l’appeler, en espérant qu’elle pourra l’entendre. Malheureusement, il n’y a pas la moindre petite réaction de sa part. Elle semble complètement inconsciente. Elle est si pâle que sa silhouette ressemble, en fait, à sa dépouille. Nathan a l’impression de devenir fou. On lui demande de se pousser, mais il tient à rester près d’elle, et garde sa main fermement au creux de la sienne.

Et puis, il entend une voix, peu assurée, celle de Dean. C’est le mot « enceinte » qui attire son attention. Son cœur a un raté. Il regarde à nouveau son visage, sans expression, puis réalise la gravité de ce qui est en train de se produire. Si Arielle survit, c’est peut-être son enfant qui ne vivra pas. Il se sent terriblement mal pour elle, en plus de l’inquiétude qui ne fait que grandir et grandir en lui.

Arielle…

Souffle-t-il, d’une voix plus basse, sans grande conviction désormais. Il repense à elle, en train de rire. Il repense à leur bataille de coussins, sur son canapé, il y a peu de temps. Il voit des images d’elle en train de sourire, de rire ! Rien à voir avec l’expression neutre et inquiétante qui apparaît à l’instant sur son visage…

Un médecin demande à celui qui est, visiblement, son petit-ami, ce qui s’est produit, sans doute pour être capable de la soigner au mieux, et au plus près de ses blessures, internes comme externes. Aussitôt, Nathan relève la tête, et écoute attentivement, de sorte à comprendre. Il a besoin de savoir, même si ça ne changera, sans doute, rien.

Luke est persuadé que, dans ce genre de circonstances, il faut savoir agir vite. Très vite. Du coup, quand la blonde réclame son aide, il ne pense pas, ne prend pas le temps de réfléchir non plus, et décide d’agir à toute vitesse. Pour plus de commodité, donc, il s’empresse de la prendre dans ses bras, pour la porter sous la pluie, toujours battante, jusqu’au gymnase. Là, le jeune homme s’arrête net, et ouvre grand les yeux en constatant l’agitation qu’il y a à l’intérieur. C’est terriblement flippant, stressant. Mais en regardant Megan, et cette fille dans les bras de Dean, il reprend bien vite du poil de la bête, et hurle pour se faire entendre, et appeler à l’aide. Les médecins arrivent, mais Megan n’est pas leur priorité. Par contre, une infirmière invite Luke à la déposer sur un matelas au sol, et leur confie quelques couvertures. Comme il fallait s’y attendre, la blonde accepte douloureusement la charité (a)

C’est par précaution, on sait jamais !

Répond immédiatement Luke, qui se demandait tout de même quand la secrétaire se mettrait à gueuler XD Ce n’était qu’une question de temps (a) Mais il tente de la calmer : il vaut mieux qu’elle soit couchée là pour le moment, c’est sans doute préventif. Elle pourrait avoir une commotion, ou une hémorragie interne.

Le dealer compte donc rester à ses côtés mais ne peut s’empêcher de jeter un regard à cette fille, qui était à l’arrière de sa voiture. Les médecins s’affairent autour d’elle, mais son état ne semble pas s’améliorer. Quand Megan lui demande si elle va s’en sortir, le jeune homme hausse les épaules. Il voudrait bien positiver, mais déjà, ce n’est pas son point fort, et puis il n’a pas envie de raconter de grosses conneries non plus.

J’en sais rien… Mais elle a l’air d’être entre de bonnes mains.

Luke repose alors son attention sur elle, et la voit retirer ses chaussures, puis trembler de froid. Il déplie une des couvertures, pour la poser sur elle, mais oublie cette idée en voyant ses vêtements complètement mouillés. Ça ne servirait à rien.

Tu devrais te déshabiller, enlever tout ça, avant que je te couvre.

Lui dit-il, en se focalisant sur elle, avant de passer une main dans ses cheveux blonds, trempés, pour les ramener en arrière. Son maquillage, autour de ses yeux, a coulé. Si Megan se voyait comme ça, elle pèterait un plomb XD

C'était un peu comme être dans une bulle cette discussion avec Callan, jusqu'à ce qu'elle se retourne contre elle, Lisa se sentait nettement mal à l'aise, comme nue au milieu d'une foule sans pour autant le montrer. Pour cacher sa nervosité, Lisa plongea ses mains dans les poches de son jean sec maintenant et en ressortit un élastique. Elle s'attacha les cheveux qui lui donnaient froid dans la nuque et lorsqu'elle releva son regard, elle affichait à nouveau un immense sourire.

Callan la rassura, lui disant qu'elle n'était pas idiote. Lisa n'y croyait pas vraiment bien sûr qu'elle était idiote, elle aurait mieux fait de se taire, comme elle l'avait toujours fait. Il finit tout de même par accepter son explication et lui demanda si elle voulait manger ou boire quelque chose.

"Non, merci, ça va, ça me barbouille un peu toute cette histoire."

Elle parlait autant de cette discussion étrange qu'ils venaient d'avoir que de la tempête dehors. Aussitôt son esprit libéré par les excuses qu'elle devait absolument trouver, Lisa repensa à son père qui était bien trop loin d'elle. Cette tempête ne laissait pas de repos, impossible d'oublier tout ceux qui n'étaient pas à l'abris.

Lisa commençait à peine à se détendre quand tout à coup, une brunette débarqua en courant et se jeta dans les bras de Callan le serrant si fort qu'elle cru en mourir. Lisa ressentit une forte douleur au creux de l'estomac. Simple amie, mon oeil. Sur le coup, elle essayait de garder son calme. Cette fille ne pouvait être qu'Hannah. La petite blonde fit un pas en arrière, se sentant complètement transparente, les yeux tournant au rouge qu'elle frotta vaillamment avant qu'ils ne versent des larmes. L'évènement transformait n'importe quel sentiment en vague.

Dean est en train de devenir totalement dingue. Il ne peut rien faire et tourne comme dans un lion en cage. Afin de faciliter le travail des infirmières, il s’est un peu éloigné mais la quitte pas des yeux plus de quelques secondes. Ça le ronge intérieurement de la voir aussi faible. Il craint pour la vie de son aimée. A chaque fois que quelqu’un s’approche de lui afin de l’ausculter il repousse la personne en question, d’une manière assez sèche à vrai dire. Mais ce n’est que la pression, la fatigue et sa peur accumulée. Franchement, il y a plus important, plus préoccupant. Un médecin vient d’ailleurs le voir pour l’interroger au sujet de ce qu’il s’est passé.

« On a eu.. un violent accident de voiture. J’ai perdu le contrôle et… »

Sa gorge se serre. Dean a du mal à s’exprimer sur le sujet puisqu’il revit l’instant en boucle. Il avait perdu le contrôle de son véhicule, il est la cause de l’état désastreux dans lequel se trouve Arielle. A mi-voix, il reprend pour lui expliquer vaguement le reste. Il n’en sait pas vraiment plus. Il a réussi à la sortir de la voiture et, avec l’aide de Luke, il l’a emmenée ici. Il reprend, l’air désemparé.

« Elle a perdu beaucoup de sang… Je savais pas quoi faire. »

Il n’a jamais fait de cours de premier secours ou ce genre de choses. La seule chose que Dean a pu faire, c’est lui parler juste pour qu’elle garde conscience, comme si sa voix pouvait l’aider à aller mieux et à s’accrocher. Il se leurre sans doute. Peut-être même que ça lui a fait plus de bien à lui qu’à elle. Nerveux, Dean se masse un instant la nuque. Il attend avec une certaine impatience une réponse concrète du médecin, mais celui-ci, visiblement, a mieux à faire que de le rassurer ou lui expliquer quoi que ce soit ><

Pour tout dire, Milla est limite abasourdie par ce qui vient de se passer avec Elisabeth ! Elle ne peut qu’en être ravie bien sûr, mais tout ça la « choque », en un sens, puisqu’elle n’a pas vraiment oublié leur précédente discussion, qui s’était avérée très houleuse. Mais, visiblement, la jeune femme a revu son opinion, et c’est tant mieux ! C’était important, aux yeux de l’avocate, que la sœur de son petit-ami soit elle-aussi de leur côté. Toute sa famille était derrière Milla, et elle voulait qu’il en soit de même pour Kyle. Visiblement, les choses ont évolué, donc, et en bien ! Et c’est tant mieux.

Mais la jeune femme a bien du mal à garder son assurance à toute épreuve. Sa carapace commence peu à peu à s’effriter, surtout depuis le départ de Willow. Elle tente de rester forte, mais l’émotion se fait de plus en plus écrasante, et la jeune femme, dans les bras de son petit-ami, se sent de plus en plus fragile. Elle ne pensait pas qu’elle perdrait d’un coup ses forces de cette manière, mais ses jambes semblent vaciller. Elle a la désagréable sensation qu’elle ne va pas tarder à s’évanouir, et finit par reculer, en posant une main fébrilement sur son front. Elle ne sait pas ce qui lui arrive, mais elle se sent très faible. Il faut dire que, depuis le rassemblement des habitants dans le gymnase, elle n’a fait que s’activer ! Elle ne s’est pas reposée une seule fois, et n’a pas mangé depuis le déjeuner. Ça ne doit donc pas aider.

Confiant à Kyle qu’elle ne se sent pas très bien, le jeune homme s’empresse de l’interroger, visiblement inquiet pour elle. Par réflexe, Milla s’accroche à ses épaules. Elle ne voudrait pas s’effondrer devant tout le monde ! Ça ne ferait qu’inquiéter ses proches qui plus est.

Je crois que j’ai besoin de m’asseoir, je… j’ai l’impression que je vais m’évanouir.

Souffle-t-elle, en sentant une vague de chaleur la submerger d’un coup.

Plutôt que de se prendre la tête, surtout dans un moment pareil, Callan prend parti de croire Lisa sur la raison qu’elle vient d’invoquer, raison tout à fait crédible qui plus est. Après tout, il est normal que toute cette situation, et que les circonstances troublantes de cette soirée fassent un peu dérailler tout le monde. Il ne compte pas chercher plus loin, et fait de toute manière confiance à son amie. S’il y avait eu autre chose, elle le lui aurait dit. Oui, il est un peu naïf sur ce coup mais n’a surtout pas envie de se mettre à douter de sa camarade. Il est déjà aux aguets concernant son petit-frère, il n’a pas envie de se méfier d’une autre personne. Il a besoin de la croire, tout simplement, tout spécialement dans un moment comme celui-ci.

Gentiment, il la rassure d’abord, puis lui propose d’aller boire, ou manger quelque chose. Lisa décline sa proposition, lui expliquant que tout ça la barbouille un peu. L’étudiant acquiesce. Il peut comprendre.

Ouais, je vois tout à fait ce que tu veux dire.

Souffle-t-il, avant qu’une silhouette - d'abord indéfinie tant tout va trop vite - ne lui arrive droit dessus, et lui saute littéralement au cou ! D’abord surpris, Callan reste immobile une fraction de seconde, avant de se repasser le film de ce qui vient de se produire. Hannah. C’est bien Hannah qui vient d’arriver, qui s’est précipitée sur lui, et qui est désormais dans ses bras !! Aussitôt, le cœur complètement en vrac, et l’air abasourdi, le jeune homme referme ses bras autour de sa silhouette. Il reconnaît son parfum, c’est bien elle, c’est bien elle ! Et elle va bien ! Mieux, encore, elle est dans ses bras. Et pour l’achever, elle se dit même désolée… Callan est sous le choc, il n’en revient pas et, pour tout dire, il a même l’impression de rêver ! Pourtant, les circonstances sont terribles, horribles, même, mais il a la sensation de vivre un des meilleurs moments de sa vie ! Pour ça, il pourrait se sentir coupable, égoïste, comme d’ailleurs pour le fait de « zapper » Lisa mais, sur le moment, il ne ressent qu’un immense soulagement, et une joie indescriptible. Il se retient cependant de se laisser aller, et de dire ce qu’il a sur le bout de langue… Il a peur un court instant d’effrayer Hannah, avec une déclaration un peu trop intime.

C’est moi ! Je suis désolé, pour tout.

Lui qui s’était promis de ne jamais abandonner avec elle, il a l’impression de l’avoir fait en choisissant de ne pas la re-contacter après cette fameuse soirée, et il s’en veut pour ça. Ses bras se referment d’autant plus sur sa silhouette. Ce moment est tellement précieux qu’il voudrait ne jamais le voir se terminer. Il n’arrive pas à y croire. C’est inespéré *_______*

Je m'inquiétais tellement ! Je te laisserai plus. Plus jamais.

Nathan s’affole vraiment beaucoup en voyant l’état dans lequel Arielle se trouve. Il ne sait plus où donner de la tête et n’arrive pas à lâcher sa main, même quand on le lui demande. Il est complètement ailleurs, et se souvient de la jeune femme dans d’autres circonstances. La voir si pâle, la voir inerte, ça lui retourne complètement le cœur. Il a tellement peur pour sa vie… ! Et, quelques minutes plus tard, il a même peur pour la vie qu’elle porte dans son ventre T_T C’est horrible. Le ventre noué par la peur, par l’inquiétude, et l’anxiété, le jeune homme détourne son regard de celle qu’il a aimée fût un temps, pour poser son attention sur Dean, lorsqu’on l’interroge. Il raconte qu’ils ont eu un violent accident de voiture, qu’il a perdu le contrôle de son véhicule. Il a du mal à parler.

La gorge de Nathan se serre tout comme celle de Dean, et il a vraiment la sensation d’avoir beaucoup de mal à respirer. Il imagine l’accident, des tas d’images horribles et tristes lui traversent la tête, surtout quand l’aîné des Stanford mentionne tout le sang qu’elle a perdu. Ses vêtements sont tous tâchés d’ailleurs. C’est un moment poignant, et vide de sens. Nathan ne comprend pas pourquoi c’est tombé sur elle. Elle ne méritait pas ça...

Après avoir reposé son regard sur Arielle un instant, il se met à la place de Dean. Il n’imagine pas ce qu’il doit ressentir, mais se doute que cela doit être terrible. Les médecins, qui plus est, s’affairent rapidement à nouveau autour d'elle, sans prendre le temps de le rassurer, ou de le calmer. Il faut dire qu’il y a plus urgent, mais tout de même… ! Le pauvre doit se sentir impuissant. Tout comme le barman à l’instant même, mais sans doute puissance mille. Nate finit, d’ailleurs, par se sentir un peu mal. Tout ce sang, cette agitation, lui donnent presque légèrement le tournis. Se sentant inutile, de toute manière, il finit, enfin, par lâcher la main d’Arielle, et recule de quelques pas. Sur le bout de ses doigts, il voit du sang, celui de son ex petite-amie. Il sent immédiatement les larmes lui monter aux yeux. Il ne veut pas la perdre.

Lauren craignait se s'être fait grillée lorsqu'elle avait répondu avec un trop grand enthousiasme qu'elle allait beaucoup mieux. Non mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Tandis qu'elle se maudit intérieurement, Julian esquisse un sourire. Effectivement, il a remarqué que la jeune femme avait été un peu trop joyeuse xD. Pfiouuu ! Qu'est-ce qu'il fait chaud ! Non mais attendez. Il fait vraiment chaud ou c'est juste Lauren qui a chaud ? Mince ! Mais elle est en train de rougir là ! C'est quoi ce bordel ? xD Pourquoi le rouge lui monte à ce point aux joues ? Du moins, elle n'en est pas sûre mais c'est la sensation qu'elle a. Machinalement, elle pose ses mains sur ses joues comme si elle pouvaient sentir leur rosissement. Géniaaaal ! Enfonce toi Lauren ! C'est à peine flagrant ! Elle retire bien vite ses mains tandis que Julian se prend pour un super héros. (a) Ce qui fait sourire la brunette.

« Superman ? Rien que ça ? Superman aurait pas des chevilles un peu trop grosses ? (a) »

Le taquine-t-elle. Bon, c'est vrai que si elle se sent mieux, c'est parce qu'il est là et sur le coup, ouais ça fait de lui une sorte de héros. Enfin, si on peut dire ça comme ça. Mais elle ne va pas lui avouer franco que l'avoir retrouvé a déclenché ce bonheur soudain chez elle. Elle venait déjà assez de se payer la honte comme ça. Faut arrêter les frais là xD. Par la suite, la métisse ne peut s'empêcher de rire face à la réponse de Julian. Une caresse ? Ouais, ouais c'est ça ! C'est bien les mecs ça ! Jamais ils ne veulent avouer leurs faiblesses. Bon, elle se doute bien qu'il y a des douleurs cent fois pires et beaucoup plus graves mais quand même ! Le choc n'a pas été moindre au milieu de tous cette cohue. En tout cas, elle est bien contente de l'avoir retrouvé. Le garçon lui fait carrément oublier tout ce qui se passe autour. D'ailleurs, elle culpabilise presque. La voilà en train de rire aux conneries de Julian pendant que d'autres souffrent. Elle finit par arquer un sourcil, septique, avant de répondre :

« Une caresse ? Tu minimiserais pas un peu la situation ? (a) »

Elle esquisse un sourire en coin, décidement très amusée par Julian. Tandis qu'elle continue à le regarder, elle sent son coeur bat étrangement vite. Est-ce la situation dramatique dans laquelle toute la ville se trouve qui fait s'accélérer son palpitant ? Ou est-ce simplement la présence du beau jeune homme ? Il se passe vraiment des tas de trucs bizarres dans sa tête. Perturbée et gênée, elle passe nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille. C'est un geste qu'elle a l'habitude de faire dans les situations gênantes ou de stress. Julian ajoute que ce n'est pas grave et qu'elle n'a pas à s'excuser. Voulant cacher sa gêne, elle répond alors brièvement :

« Bon. Tant mieux alors. »

Dans ses bras, Megan se sent en sécurité. Elle n’a pas envie de le lâcher, ni de le voir partir. Elle s’en veut d’avoir pensé que sa vie n’avait pas la moindre valeur, elle ne veut pas faire de mal à qui que ce soit et, par dessus tout, elle ne voudrait pas l’abandonner. Luke finit tout de même par la relâcher afin de l’installer. Ça na rien de confortable à vrai dire et elle ne tarde pas à le lui signaler à sa façon.

« Bien sûr qu’on sait… Je me sens bien ! »

Se plaint Megan, refusant obstinément de rester allongée. Mine de rien, l’entendre se plaindre est surement signe qu’elle reprend, un peu, du poil de la bête. Pas énormément, cela va de soit, elle se sent relativement faible. Mais c’est toujours mieux que rien. De toute façon, qu’elle ait une commotion, ou une hémorragie interne, ce n’est certainement pas ici qu’on pourra la soigner. Ils sont dans un gymnase et non pas un hôpital.

Son regard se pose sur la copine du mécanicien qui elle, aurait réellement besoin d’un hôpital pour des soins optimaux. Soucieuse quant à ce qui pourrait lui arriver, Megan questionne le dealer. Il n’en sait pas plus qu’elle. Sa réponse est toutefois pleine de bon sens. La secrétaire acquiesce, convaincue et rassurée.

La jeune femme réussit à défaire ses chaussures et à les retirer doucement. Une grimace glisse sur son visage. Ses deux chevilles sont douloureuses, certainement parce qu’elle devrait cesser de s’infliger la torture qu’est de porter sans cesse des talons aussi hauts. Bien qu’elle y soit habituée, ce serait mentir de dire qu’elle n’a jamais mal. Mais comme on dit. Il faut souffrir pour être belle. C’est une maxime que Megan suit à la lettre.

« Tout ? J’ai pas envie d’en faire profiter tout le monde… x) »

Dit-elle, souriant faiblement. Megan espère réussir à détendre un peu Luke ainsi que cette atmosphère si lourde. Son regard se perd dans le sien tandis qu’il continue de se montrer doux et attentif envers elle en dégageant quelques mèches de cheveux de son visage. Elle doit avoir une piteuse mine mais il ne dit rien à ce sujet.

Megan finit par suivre ses instructions et retire sa veste. Au-dessous, mise à part une jolie petite robe, elle ne porte pas grand-chose ^^’

Comme il fallait s’y attendre, Megan reprend, elle-aussi, du poil de la bête, et s’empresse de faire une remarque quant à la manière avec laquelle on la traite. C’est vrai, les infirmières veulent qu’elle s’installe sur ce matelas, qu’elle s’allonge, mais c’est uniquement pour son bien, pas parce qu’elles la prennent pour une infirme… ! Mais ça, c’est quelque chose qu’elle ne semble pas comprendre ou, plutôt, qu’elle refuse de comprendre (a)

Ouais, vachement XD

Tu saignes, et t’es incapable de marcher, mais à part ça, c’est la fête \o/

S’exclame Luke, avec toute la délicatesse dont il peut faire habituellement preuve (a) Il a toujours beaucoup de répondant, malgré les circonstances. Un peu plus tôt, quand il était tombé sur l’accident, et qu’il avait compris que Megan faisait partie des victimes, il avait carrément flippé ! Mais là, c’est différent désormais. Elle est en sécurité et, visiblement, elle va mieux. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est que ça peut être plus grave qu’il n’y paraît mais Luke n’a pas envie de l’inquiéter. Il préfère la voir gueuler, de toute manière, que de la voir tomber dans les vapes ! Quoi que… (a) XD

Le dealer ne sait pas dans quel état est la petite copine de Dean Stanford, mais elle est en de bonnes mains, comparé à l’endroit où elle se trouvait il y a quelques minutes encore. Il faut positiver et, même si ça n’est pas le point fort de Luke, c’est ce qu’il essaie tout de même de faire, avant de s’occuper de la secrétaire. Elle est frigorifiée ! Mais elle parvient tout de même à le faire sourire, en sortant une connerie (a)

Nan, pas tout XD

Souffle-t-il, en passant une main dans ses cheveux blonds, de sorte à les écarter de son visage. Il n’a pas spécialement envie que tout le monde puisse la reluquer ! Du coup, il jette un coup d’œil à ce qu’elle porte sous sa veste. Sa petite robe lui colle à la peau. Il comprend pourquoi elle a si froid, elle ne porte quasiment rien sous ce manteau !

Tu portes quelque chose sous ta robe ?

Demande-t-il, sérieusement, avant de réaliser ce qu’il vient de dire. Il sourit une fois encore, signe que tout va mieux mine de rien.

Je demande ça tout à fait innocemment (a)

Un accident de voiture qui n’aurait jamais dû arriver. Cela dit, Dean ne se blâme pas à voix haute, sa souffrance se situe à un tout autre niveau. Avec beaucoup de peine, il raconte vaguement ce qu’il s’est passé avant qu’ils arrivent ici. Enfin, au moins, auparavant, il a réussi à leur faire parvenir une information surement essentielle pour la soigner au mieux. Elle est enceinte. Même si ce n’était pas un événement désiré à la base, la vétérinaire semblait finalement être heureuse avec cette idée, tout comme lui. Il ose espérer que tout ira bien pour leur enfant à venir également. Même si… ce n’est pas la priorité.

Quand il entend dire une des infirmières qu’Arielle reprend connaissance, il se précipite vers elle, laissant totalement en plan l’autre médecin dont il n’a en fait, rien à faire. Le mécanicien ne tient pas compte cette fois des personnes qui lui demandent de reculer et de leur laisser champ libre afin d’être plus efficace. Il a besoin de la voir aller un tant soit peu mieux. C’est un soulagement de remarquer qu’elle a déjà ouvert un peu les yeux.

« Arielle ! Arielle, ma chérie, on est au gymnase, ils vont bien s’occuper de toi… »

Lui explique-t-il, serrant à nouveau sa main dans la sienne, caressant ses cheveux. Le jeune homme dépose un baiser sur le front de la blonde. Le jeune homme aimerait en faire plus, mais il est confronté à cette terrible vérité qui lui crie qu’il n’est que mécanicien et surtout, qu’il n’a qu’à assumer puisque c’est de sa faute.

Malgré tout ce qu’il a déjà traversé dans sa vie auparavant, rien n’était comparable. Dean ne s’est jamais senti aussi proche de craquer. Il a la gorge serrée, il se sent mal sans pour autant pouvoir dire que c’est à cause de l’accident. La peur l’envahit, le submerge et il est incapable de lutter. S’il arrive quelque chose à Arielle, il sera incapable de vivre avec…

Tant qu’elle n’est pas à moitié morte, il y a fort à parier que Megan refusera l’assistance de qui que ce soit – si ce n’est de Luke en fait. Elle n’a pas envie de rester sagement allongée sans voir ce qu’il se passe autour d’elle. En un sens, c’est un comportement assez altruiste pour une fois dans la mesure où elle se dit qu’il y a certainement des gens moins bien loti qu’elle et qui ont besoin d’aide. Comme il fallait s’y attendre, Luke n’est pas de son avis.

« C’est les escarpins... »

Rétorque Megan, adressant un regard noir au dealer. Au sujet du sang, par contre, elle ne peut malheureusement rien dire. En fait, en parler lui rappelle cette affreuse sensation de le sentir couler sur son visage. Elle a l’impression soudainement que c’est encore le cas. La secrétaire reprend la parole, nettement plus sérieuse. Sincèrement, le sang, ce n’est pas ce qu’elle préfère. Au contraire même. On ne peut pas aller jusqu’à dire qu’elle en a peur ou qu’elle déteste ça, mais ça n’a rien d’agréable qu’il sèche sur sa peau.

« Ils doivent avoir… Je sais pas. Du coton et du désinfectant. »

Son regard se repose sur le jeune homme, un peu soucieuse sur le coup. Si elle n’a pas envie qu’une tierce personne fasse ce ‘travail’, elle aimerait cependant qu’on lui donne la possibilité de se nettoyer au moins un peu.

Une fois rassurée au sujet de l’autre fille – bien qu’elle ne la connaît ni d’Eve, ni d’Adam – Megan est un peu plus détendue. Elle ne peut s’empêcher de poser une question et de faire un commentaire quand Luke lui demande de se déshabiller. C’est bien ses mots, il a dit « tout ça ».

« Pourtant, c’est ce que t’as dit… »

Murmure Megan, plus sage, avant que le dealer ne reprenne la parole. Sa question la fait sourire plus franchement. Il l’achève en affirmant que ses intentions sont innocentes. C’est ce détail principalement qui fait qu’elle n’a pas envie de le croire. Comme si ça confirme sa culpabilité (a)

« Voyou. T’as envie de savoir hein ? xD »

Juste pour le taquiner. Parce que ça n’a pas de prix et que ça l’amuse beaucoup. En d’autres circonstances, ça ne l’aurait probablement pas dérangée de lui montrer directement. En l’occurrence, ce n’est ni le moment, ni l’endroit ~