Art is the most intense mode of individualism that the world has known [Terminé]

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Le titre. Citation d'Oscar Wilde ^o^

Pour la dixième fois, Leslie monte sur la balance. Ça a beau être stupide, c’est une indication dont elle a besoin pour être un minimum sereine le restant de la journée. Evidemment, le chiffre n’a pas bougé d’un seul centimètre. Cela va évidemment changer dès qu’elle se vêtira. C’est normal, les vêtements sont plus lourds que ce qu’on pourrait le penser au premier abord. Se penchant en avant, la jeune femme rassemble ses cheveux pour les attacher. Si on la regarde étrangement quand elle fait ça en public, il n’empêche que ça a un avantage certain, celui de ne pas laisser une seule bosse sur le devant. Ça ne fait cependant pas partie de ses préoccupations pour l’instant. Leslie ouvre la penderie, puis son armoire. Elle hésite un instant puis opte pour une jupe taille haute et un débardeur. Une jolie ceinture pour accessoiriser le tout ; une barrette avec une grosse fleur dans les cheveux, elle l’enlève, hésite.

L’avantage de soigner sa tenue et que ça lui permet de penser à autre chose. Puisque, depuis la veille, une seule chose lui revient systématiquement en tête. Du sucre. Encore du sucre. Il y a des périodes, comme ça. Des sortes de crise. Des moments où elle ne pense qu’à un plat ou quelque chose en particulier jusqu’à l’avoir. Impossible de se concentrer, de chasser l’image, de ne rien faire. Sans doute un inconvénient de cette maladie qui la ronge de l’intérieur et dont personne n’a la moindre idée. Comment s’en douter. Evidemment, Leslie a des antécédents. A seulement dix-neuf ans, elle a déjà une dépression a son actif, une mère très violente – d’un point de vue psychologique. Au final, ce n’est pas vraiment étonnant que sa voix persiste dans son esprit et lui rappelle incessamment ses imperfections…

Comme sa sœur est plantée devant son écran d’ordinateur, la jolie jeune femme aux cheveux roses la salue et claque la porte pour lui faire savoir qu’elle est bel et bien sortie. L’air frais n’arrange en rien ses soucis silencieux. L’odeur de pâtisserie qui flotte dans l’air en approchant du coffee shop l’achève. Son cœur se serre. Elle doit y renoncer. Mais d’un autre côté, elle a la sensation d’y être astreinte, qu’elle le regrettera toute sa vie si elle ne « sautait pas le pas » à ce moment précis. C’est compliqué. Pendant cette bataille intérieure, la jeune femme pousse la porte et se met dans la file. Peut-être peut-elle simplement rester sérieuse et faire le minimum de frais.

C’est avec un choix de pâtisserie qu’elle va prendre place à une table, se persuadant bêtement qu’elle en gardera pour un autre jour, où pour cette fameuse boîte dans laquelle elle met tout ce qu’elle s’interdit jusqu’à la prochaine crise, jusqu’à ce qu’elle en avale le contenu, puis le rejette dans les toilettes, en toute discrétion. Ça ne se voit certainement pas mais elle est en grand conflit avec elle-même. Cela ne cessera surement qu’au moment où une serveuse apparaîtra pour prendre la commande de la boisson ~

[J'aime !!]

L'été pointait le bout de son nez, et le beau temps ne pouvait que rendre Emma de bonne humeur. La jeune femme a hâte que sa 'nouvelle vie' commence. En effet, et lors de la prochaine rentrée scolaire, elle ira enfin à l'université. Non pas pour faire de la science, de la littérature ou encore de la médecine, mais pour faire quelque chose qu'elle aime : le stylisme. La jeune blonde avait craint, pendant un long moment, que son père l'interdirait de faire cela, et la pousserait à faire des études que LUI voulait qu'elle fasse. On ne peut pas dire qu'il approuve totalement cette décision, ne trouvant pas vraiment un avenir pour cette filière, mais il semble comprendre la situation d'une autre manière. Vaut mieux qu'elle aille à l'université, plutôt que de rester serveuse.

Cela dit, son job de serveuse ne la dérange pas tant que ça, puisqu'elle a eu la chance de connaître plusieurs habitants de la ville. Peut-être que ça lui faisait plaisir d'être plus connue, elle qui voulait être populaire au lycée. Et puis, c'est en prenant ce job qu'elle a pu se rapprocher un peu plus de Chris, son baby-sitter d'il y a plusieurs années de cela. On ne peut pas dire qu'elle l'appréciait avant, le trouvant un peu trop collant. Mais là, et bien qu'elle se permet souvent de le taquiner et de le traiter de 'relou', le courant passe mieux entre eux.

En ce beau matin, Emma était déjà au Coffee Shop, et a servi quelques personnes. Il faut dire que se retrouver entre toutes ces odeurs de pâtisseries et de café ne la dérangeaient pas, loin de là même ! Elle se permet d'ailleurs d'aller jeter un coup d’œil à la cuisine parfois, et de goûter à un mélange ou carrément de prendre toute une pâtisserie x) Bien sûr, en présence de Chris, qui la connaissait bien. Elle ne voulait pas paraître impolie devant les autres (a) Une fois qu'elle ait imprimé quelques additions aux clients, Emma se déplace dans le café, en quête de personnes sans boisson, histoire de voir ce qu'elles voulaient. Une jeune femme, aux cheveux roses, chose qu'Emma trouve très stylée, en fait partie. Elle se dirige vers elle, ajustant son badge portant son nom sur sa robe, qu'elle a faite elle-même, avant de s'adresser à elle :

Bonjour ! Qu'est-ce je vous sers ?

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Combien faut-il de crises avant que Leslie ne reconnaisse qu’elle a un véritable problème ? Ce moment n’arrivera probablement pas. Elle ne fait que lâcher prise de temps en temps. C’est normal de faire attention à ce que l’on mange, de penser à sa « santé ». Tant que l’on ne reconnaît pas qu’il y a un souci, on est dans l’incapacité de s’en défaire. En fait, même de le savoir intérieurement ne change rien. Cela dit, aujourd’hui ce n’est pas grave. Elle est loin des crises violentes de là à pratiquement se transformer en animal et vider tous les placards sans le moindre état d’âme avant de tout rejeter dans une série de spasmes de dégoût profond.

Une de ses jambes s’agite, bat la mesure, comme lorsque l’on est nerveux. C’est le cas. Devant elle s’étale des pâtisseries qu’elle s’interdit en temps normal mais qui seront peut-être capable de calmer ses soudaines angoisses. Dans son état actuel, la jeune femme aux cheveux roses ne sera de toute façon pas capable de s’en sortir sans « aide ». Impossible de dessiner quoi que ce soit, impossible, en fait, ne serait-ce que de songer à autre chose. Ce qu’il faut, c’est se mettre des barrières, des limites ou un temps imparti pour contrôler au maximum les événements.

Une serveuse fait son apparition. Leslie respire un bon coup et relève les yeux, esquissant un léger sourire. Elle réfléchit à toute vitesse. Un bon chocolat chaud avec une couche de crème épaisse lui donne forcément envie. Mais c’est pour autre chose qu’elle opte :

— Hm. Je vais prendre, un jus de fruit. Vous avez du multivitaminé ? »

Son attention se détourne de la carte qu’elle referme pour la remettre à sa place, et se pose sur la blonde qui semble aussi jeune que fraiche. Autant les femmes ne l’intéressent pas à proprement parlé, autant l’étudiante en stylisme a toujours été fasciné par elles. La beauté du corps, des traits. Enfin, c’est une autre histoire.

Emma se déplace dans la café, débarrassant quelques tables et cherchant des clients qui attendaient qu'un serveur se dirige vers eux. Elle aperçoit alors une jeune femme qui n'avait pas de boisson et se dirige donc vers elle, avec un sourire aux lèvres, clairement de bonne humeur. La jeune femme commande un jus, du multivitaminé. Emma acquiesce face à sa question, et lui répond que oui, ils en ont, avant d'aller rapidement en préparer un pour elle, après avoir imprimé l'addition. Elle met le tout dans un plateau avant de partir encore une fois vers la table de la jeune femme pour lui déposer son verre, ainsi que l'addition à côté.

Et voilà !

Comme Emma tient souvent à faire part de ce qu'elle pense, elle n'hésite pas à s'adresser à la jeune femme pour lui faire une remarque sur ses cheveux x)

J'aime bien la couleur sur vos cheveux, c'est original. Et ça vous va bien ^^

Dit-elle, gentiment, espérant au moins que la jeune femme ne lui en veuille pas d'avoir essayé d'avoir un semblant de conversation avec elle. Emma est comme ça de nature. Parfois timide, certes, mais seulement dans des situations gênantes. Là, elle exprime juste son opinion, et puis, elle doute qu'une personne puisse en vouloir à une autre alors qu'elle la complimente. Étant une grande fan de la mode et de tout ce qui est original, Emma a tenu à lui faire la remarque, ne sachant pas que la jeune femme en question est étudiante en stylisme à l'université de Milwaukee. Si elle apprend ça, elle prendrait limite place devant elle pour en savoir plus, tellement elle est excitée de commencer l'année scolaire et faire ce qu'elle aime.

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Peut-être que Leslie devrait aller courir après ce petit-déjeuner forcé. Courir jusqu’à en perdre haleine, jusqu’à éliminer le plus petit des calories qu’elle a ingéré, jusqu’à tomber dans les pommes même. Faire du sport est une bonne manière de se vider la tête, de chasser ses soucis. Elle n’en parle pas, mais pratique régulièrement, en silence, dans sa chambre parce que c’est la meilleure façon de compenser. Etant donné que le mal est pratiquement fait, il ne lui reste plus qu’à limiter les dégâts.

Une serveuse débarque pour prendre sa commande. Un léger sourire éclaire les lèvres de l’étudiante en apprenant qu’ils ont bien cet article dans leur frigo. Une superbe nouvelle. Prenant sur elle, Leslie attend patiemment qu’elle revienne pour lui servir son verre avant de manger quoi que ce soit. L’odeur des pâtisseries l’enivre, lui monte à la tête. Elle n’est pas mécontente d’être interrompue dans ses réflexions.

— Merci. Combien je vous dois ? »

Demande-t-elle, jetant un coup d’œil au ticket. Leslie attrape son sac pour en tirer son portemonnaie et régler l’addition immédiatement. C’est plus pratique puisque ça lui permettra de s’en aller sans attendre dès qu’elle aura terminé son encas. Elle sort de la monnaie pour la poser sur la table.

Son regard se relève alors qu’elle la complimente. En général, ce n’est pas cela qu’on murmure sur son passage. En fait, ce qui importe à la jeune femme, c’est juste d’attirer l’attention.

— Et moi j’aime bien ta robe. Tu l’as achetée où ? »

Répond spontanément et sincèrement Leslie. Piochant son inspiration où elle le peut, il n’est pas rare qu’elle fréquente les boutiques branchées. La robe que la serveuse porte lui plait, alors elle l’interroge ~

C'est vrai que la plupart des habitants de Great Falls, notamment les habitués du Coffee Shop, commandent plutôt les bons cafés ou chocolats chauds qui sont particulièrement délicieux. Il faut dire que les Warner font un travail de fou, ils aiment tous les deux ce qu'ils font, et le résultat est agréable. C'est peut-être pour ça qu'Emma a fini par aimer ce petit job, et pense même continuer à le faire en temps que job à temps partiel, après les cours qu'elle aura prochainement et lors de quelques vacances. Emma n'est pourtant pas surprise que la jeune femme prenne un jus au lieu d'une de ces deux boissons chaudes, en même temps, il faisait de plus en plus chaud, alors les gens préfèrent les boissons fraîches.

Une fois le jus prêt, Emma se dirige encore une fois vers la cliente, dépose son verre tout en posant l'addition à ses côtés, répondant à la question de la jeune femme. La serveuse ne peut s'empêcher de faire une remarque sur les jolis cheveux de la cliente. Elle trouve l'idée originale, et puis c'est vrai que ça faisait beau et surtout, ça lui allait bien. Lorsque la jeune femme la complimente sur sa robe, un long sourire s'installe sur le visage d'Emma. Ça doit être la première fois que quelqu'un fasse une remarque sur une pièce qu'elle a faite, et cela ne peut que la ravir.

Merci ! En fait, je n'ai acheté que le tissu.. C'est moi qui l'ait faite.

Répond Emma, toujours avec un sourire aux lèvres. Si avant elle n'osait pas faire part aux autres de son talent en tant que jeune styliste, maintenant c'est différent. Emma avait besoin d'aller de l'avant, et puis, si elle aime ce qu'elle fait, c'est ce qui compte. Aujourd'hui, cette jeune femme lui a donné une autre raison de montrer ce qu'elle sait faire : elle a aimé sa robe.

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[ J’avais pas vu que t’avais rép, sorry @_@ ]

Un jus de fruits devrait donner un coup de peps à Leslie. Autant dire que c’est nécessaire puisqu’il faudra bien qu’elle élimine, qu’elle aille courir par la suite. Il y a une autre solution, à portée de main. Mais c’est quelque chose qu’elle combat ardemment et dans quoi elle essaie à tout prix de ne pas retomber. On a beau dire, croire que c’est évident, il n’en est rien. Ce genre de maladie mentale vous empoisonne l’existence, sans doute qu’on ne s’en sort jamais complètement, il y a toujours ce petit risque de retomber.

— Sérieux ? Beau boulot. Je savais pas que y avait d’autres âmes artistes à Great Falls, tiens (a) »

La jolie serveuse lui offre un répit bien mérité. Un thème avec lequel s’occuper l’esprit, et pas des moindres. La mode est un sujet qui passionne Leslie. Elle s’y raccroche. Ça a été sa manière à elle de s’en sortir définitivement, de se créer un projet. Savoir où l’on va, avoir un objectif, c’est quelque chose de nécessaire pour ne pas perdre le Nord, pour ne pas se laisser sombrer.

Cette distraction permet à la jeune femme aux cheveux roses de laisser de côté, encore un instant, les pâtisseries qui trônent devant elle pour se focaliser sur son interlocutrice. Sans le savoir, elle est en train, doucement mais surement, de lui sauver la mise. Ses pensées sont relativement embrouillées, son combat intérieur, bien que silencieux, est encore loin d’être terminé.

— Tu achètes où tes tissus ? »

L’interroge-t-elle. Même si elle ne connaît pas le prénom de la blondinette, et qu’elles ne se connaissent ni d’Eve, ni d’Adam. Mais une passion commune, ça rapproche forcément !

[No problemo ^^]

Emma affiche un grand sourire lorsque la jeune femme lui dit bien aimer sa robe. C'est elle qui l'a faite, de ses propres mains, bien sûr en s'aidant de sa machine, qu'elle a achetée de son propre argent. Elle ne peut pas cacher qu'elle est contente, ce serait la première fois que quelqu'un la complimente sur l'une de ses 'créations'. En même temps, elle n'en porte que très rarement, et ce n'est pas comme si elle avait toute une armoire avec des vêtements qu'elle a crées. Jusqu'à maintenant, elle n'a que quelques robes, ou encore des t-shirts qu'elle a pris la peine de 'redécorer' à sa façon.

Oh, toi aussi tu fais ça ? Du stylisme ?

Demande Emma, curieuse. Si c'est le cas, alors la jeune femme doit être sa nouvelle amie XD La blonde a croisé quelques élèves à l'université lors des portes ouvertes, et qui avaient choisi le stylisme comme filière, mais elle leur a plutôt posé des questions sur la nature des cours et tout ce qui va avec. Et puis, la jeune femme aux cheveux roses habite à Great Falls, enfin, sûrement, et Emma n'a jusqu'à maintenant jamais rencontré quelqu'un dans cette petite ville qui partage la même passion qu'elle.

A Milwaukee. Y a un magasin à St. Paul Avenue qui est pas mal !

Répond Emma, toujours avec le sourire.

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Et dire que Leslie pensait piocher un peu d’inspiration dans le fameux magasin où la serveuse aurait acheté sa robe. Cette dernière est vraiment jolie, très bien réalisée. Au final, ce n’est pas étonnant qu’elle l’ait fait elle-même. Les industries font rarement des vêtements pour lesquels l’étudiante a des coups de cœur. En tout cas, pas avant certaines modifications. Ce qu’elle trouve sans doute le plus dommage, c’est le manque d’originalité de la société actuelle. Tout le monde s’habille pareil, c’est plutôt triste. En revanche, ça a tout de suite plus d’intérêt une fois retoucher, personnalisé à sa façon ne serait-ce que pour se détacher de la masse ~

— Ouais, je suis à la fac en stylisme.

C’est un domaine qui t’intéresse ? »

Explique la jeune femme aux cheveux roses, acquiesçant d’un léger hochement de tête, avant de l’interroger. Elle, c’est pour ça qu’elle s’est battue, qu’elle s’est remise à fond dans les cours. Obtenir son bac et être acceptée à l’université de Milwaukee. Là-bas, si certains cours sont moins drôles que d’autres, il n’empêche que, dans l’ensemble, elle fait quelque chose qui lui plaît vraiment ! Franchement, ça n’a pas de prix d’être contente de se rendre en cours et d’avoir envie de travailler. C’est toujours beaucoup plus facile quand on a un intérêt tout particulier pour ce que l’on fait.

En tout cas, s’il s’avère que c’est une passion qu’elles ont en commun, Leslie ne peut que l’inciter à poursuivre ses rêves. Ça en vaut la peine. Elle en est elle-même persuadée.

— Je connais, j’y vais des fois. »

Confirme Leslie, un léger sourire aux lèvres. Son attention se reporte ensuite sur son assiette, elle coupe un morceau d’une pâtisserie pour y goûter. Délicieux ~

Que quelqu'un aime une des pièces qu'elle a faites ne peut que ravir Emma, qui, avec un sourire aux lèvres, remercie la jeune femme devant elle, avant de lui demander si elle était intéressée aussi par le stylisme. La jeune aux cheveux roses lui répond alors qu'elle est à l'université et qu'elle fait des études de stylisme. Si ce n'est pas une belle coïncidence ! Emma était allée aux portes ouvertes de l'université, mais n'a pas vraiment essayé de sympathiser avec les étudiants, mais elle y est plutôt allée pour avoir des informations sur la filière qu'elle aime. Mais là, on peut dire que le courant est facilement passé entre les deux jeunes femmes.

Ouais, trop même ! Je rejoins la fac aussi, à la prochaine rentrée !

Dit-elle, très enthousiaste à cette idée à vrai dire. Si à la fin de ses années lycée Emma ne voulait pas rejoindre l'université, maintenant, elle ne veut que ça, pour faire du stylisme, pour avancer dans ce qu'elle fait. Et voir que quelqu'un aime bien ses créations, cela ne pouvait que la motiver davantage ! Emma répond à la question de la jeune femme, lui disant qu'elle achète ses tissus d'un magasin à Milwaukee, que la cliente semble connaître, puisqu'elle y va souvent.

En fait, je m'appelle Emma. Emma Jenns.

Reprend Emma, en montrant son badge à la cliente. Elle devrait retourner travailler, chose qu'elle ne tardera pas à faire, mais il fallait d'abord qu'elle connaisse le nom de la jeune femme. Qui sait, peut-être deviendront-elles amies par la suite. (a)

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L’enthousiasme de la blonde arrache un léger sourire à l’étudiante. En tout cas, on ne pourra pas lui reprocher son manque d’enthousiasme. Etrangement, ça lui rappelle elle-même avant de commencer. Elle s’est tellement investie pour réussir son bac et pouvoir entrer à l’université qu’elle en trépignait d’impatience.

— Des fois on dirait que les prof sont là pour brider l’imagination et te faire rentrer dans le moule. Mais sinon, c’est vraiment cool. »

Explique brièvement Leslie, accompagné d’un léger rire. Elle ne le dit pas pour décourager la blonde, mais bien parce qu’elle a la sensation que c’est ainsi que ça se passe. C’est un peu normal, quand on y pense. Les professeurs ont tous certaines attentes, certaines matières à inculquer et il ne s’agit pas de faire des siennes ! C’est un rythme à prendre, en quelque sorte. Sans doute ne peut-on atteindre l’apogée de la créativité seulement lorsque l’on se met à son propre compte. Mais, dans ce domaine, ce n’est pas si facile de se faire une place. Et, comme dans toutes les filières, il faut s’accrocher pour réussir. Ce n’est pas parce que c’est « artistique » que ça en devient plus évident ~

Si la discussion ne va pas forcément très loin pour l’instant, Leslie est ravie de pouvoir aborder ce genre de thème avec quelqu’un. Il faut dire que son entourage est restreint et que sa cousine, Casey, qui passe son temps le nez dans ses codes incompréhensible de programmation ou de je-ne-sais-quoi, ne connaît pas grand chose à la mode ! Son regard suit le geste de la serveuse pour se poser sur son badge. Elle ne l’avait même pas remarquer auparavant. Leslie relève les yeux pour croiser le regard de son interlocutrice.

— Leslie Stevens »

Souffle-t-elle en réponse. Sur le coup, impossible de dire si elle souhaite que la blonde disparaisse et qu’elle puisse « criser » en paix ou si, justement, elle ferait mieux de rester dans les parages.

Emma ne peut effectivement être qu’enthousiaste face à l’idée de rejoindre l’université. Mais c’est plutôt parce qu’elle allait faire ce qu’elle aime ! Si elle s’est retrouvé à l’université pour étudier les sciences ou les lettres, elle serait sûrement moins excitée. Maintenant, elle allait enfin pouvoir agrandir ses connaissances côté stylisme, cela l’encouragera sûrement à créer plus de tenues. La remarque de la blonde aux cheveux roses la fait sourire.

Les profs sont toujours là pour ça ! x)

N’empêche, j’ai hâte d’y être déjà.

Dit-elle, toujours avec le même enthousiasme. S’il y a bien quelque chose dont elle est sûre, c’est que les professeurs ont toujours tendance à compliquer les choses dans les études. Enfin, c’est ce qu’elle pense ! Mais à la fin, ils sont plus professionnels, et savent ce qu’ils font. Peut-être que ces leçons qu’elle jugera inutiles lui seront tout de même utiles un jour. Enfin, l’important pour Emma c’est de faire ce qu’elle aime. Avant, elle n’osait pas vraiment montrer ce qu’elle fait aux autres, mais là, elle aura plus confiance en elle, puisqu’elle pourra dire qu’elle fait des études en stylisme, et que ce ne sont pas des créations d’une petite débutante qui ne trouve rien d’autre à faire.

Enchantée.

Souffle-t-elle lorsque la jeune femme se présente. Emma est vraiment contente d’avoir fait la connaissance de Leslie ce matin. Elles se verront peut-être prochainement, ou au pire, elles se verront à l’université.

Bon, je dois retourner au travail. Si tu as besoin de quoi que ce soit d’autre, n’hésite pas !

Dit-elle, avec toujours un sourire aux lèvres, avant qu’elle ne se dirige derrière le comptoir pour mettre l’argent de Leslie dans la caisse, puis se diriger vers d’autres clients.

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Un sourire se dessine sur ses lèvres de Leslie, elle apprécie la façon qu’à la serveuse de voir les choses. Au moins, elle part du bon pied. C’est en tout cas ce que la jeune femme aux cheveux roses se dit. Il faut dire que certaines personnes se font bon nombre d’illusions et se laissent détruire dès les premières semaines, les premières remarques. Il y a des professeurs qui sont moins doux que les autres, qui ont des méthodes plus crues si l’on veut. Ce n’est en aucun cas méchant, enfin, elle ne pense pas que ça le soit, il ne faut juste pas tout prendre trop à cœur. Leslie acquiesce, à la première remarque avant de faire un commentaire sur sa propre expérience :

— C’est vrai.

J’te comprends, j’étais pareille au début x) »

S’il n’y avait pas eu Keith, le dessin, puis le stylisme, sans doute ne s’en serait-elle pas sortie aussi bien. Ça lui a donné un but dans la vie. En fait, son arrivée à Great Falls a tout changé, de fond en comble. Ses mauvais traitements, ses problèmes avec sa mère ne sont plus que de mauvais souvenirs. Et ce, même s’ils laissent encore des traces indélébiles dans sa chair. Personne n’a besoin de savoir qu’elle est si torturée intérieurement. D’ailleurs, ça ne se voit probablement pas.

S’en suit des présentations en bonne et dûe forme. Leslie tâchera de se souvenir du prénom de la serveuse. Il y a des chances qu’elles se revoient à Great Falls, à l’université, ou alors, dans les transports en commun suivant comment elle fait les trajets.

— Ça marche, merci. »

Alors qu’Emma s’éloigne, l’attention de l’étudiante se repose devant elle. Elle se mord la lèvre inférieure. Son comportement peut paraître suspect, mais Leslie n’en tient pas compte. En fait, elle n’est pas tout à fait en état de réfléchir posément. Cette bataille requiert toute son attention, aussi étrange que ça puisse paraître. Après avoir jeté un coup d’œil à droite et à gauche, elle emballe ses pâtisseries dans sa serviette pour les fourrer dans son sac.

Leslie boit une longue gorgée de son jus de fruit, puis interpelle à nouveau la blondinette alors qu’elle passe à côté de sa table.

— Au fait, t’as une pause tout à l’heure ? »

L’interroge-t-elle, juste pour savoir. En fait, ça doit faire un peu bizarre puisqu’elles ne se connaissent pas le moins du monde. Mais ses intentions sont très loin d’être mauvaise et puis, ce n’est pas comme s’il y avait des risques qu’elle essaie de la kidnapper ou quelque chose dans ce goût là x)

Emma ne cache pas son enthousiasme face à l'idée de poursuivre ses études et faire ce qu'elle a toujours aimé. Avant, elle n'osait pas vraiment montrer ce qu'elle fait comme créations, se disant que ce n'est pas assez bon. Mais à un moment donné, elle s'est dit que si elle veut améliorer son talent, elle devrait aller à l'université et en apprendre encore plus. Aujourd'hui, Leslie lui a dit que ce qu'elle portait est joli, et ce qu'elle portait fait partie de ses petites créations. Ceci ne pouvait donc que l'encourager le motiver ! Elle qui ne voulait jamais entendre sortir de la bouche de quelqu'un le mot : université, a hâte de s'y retrouver maintenant.

La serveuse doit aller servir d'autres gens. Même si elle travaille pour Chris et qu'elle le connaît depuis qu'elle est toute petite, cela ne veut pas dire qu'elle pouvait faire ce que bon lui semble, comme ça elle mériterait la somme d'argent qu'elle gagnait à la fin du mois même si elle n'a pas vraiment besoin d'argent, sa famille étant aisée. Mais ça fait toujours plaisir d'arriver à quelque chose soi-même sans demander de l'aide aux autres. Alors qu'Emma repasse devant Leslie pour revenir vers le comptoir, celle-ci l'interpelle, lui demandant si elle avait une pause plus tard.

Ouais, d'ici.. 30 minutes !

Répond Emma en jetant un coup d’œil à sa montre pour voir l'heure qu'il est.

Pourquoi ? (a)

Demande-t-elle, par simple curiosité. En même temps, pourquoi lui demanderait-elle ? C'est peut-être pour passer un petit moment toutes les deux et mieux se connaître ? Ou simplement pour parler de stylisme et tout ce qui va avec ? De toute façon, cela ferait plaisir à Emma.

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Finalement, cette ville ne semble pas dénuée de tous talents. Beaucoup semblent suivre des filières plus ou moins artistiques et puis, dans le domaine, il y a déjà une qui semble avoir réussi à ouvrir son propre magasin. Leslie ne peut que rêver de réussite également. Sauf qu’elle, elle ne se voit pas rester ici toute sa vie. Ailleurs, ses démons la rattraperaient beaucoup plus facilement, plus rien ne ferait obstacle. Mais elle aurait également beaucoup plus de chance de parvenir à se faire un nom. Ou, au moins, côtoyer, même de loin, les faiseurs de pluie. Ceux qui font et dictent la mode. Leslie n’est pas tant intéressée que cela à ce qui est trop « classique », mais elle pourrait, éventuellement, lancer quelque chose d’autre. Encore faut-il être au bon endroit, au bon moment et connaître les bonnes personnes ~

L’objectif est déjà de terminer ses études. Si c’est de manière brillante, ce serait encore mieux ! Mais Leslie ne se fait pas trop de soucis, ni d’illusions en fait. Finalement, la jeune femme aux cheveux roses ne regrette pas sa halte au Coffe Shop. Elle ne veut pas forcément s’en faire une meilleure amie, mais elles vont bientôt avoir quelque chose en commun, alors pourquoi pas en profiter si le courant passe.

— Non, pour savoir… »

Souffle-t-elle, esquissant un sourire. Peut-être que ça ne se fait pas en fait.

— En fait, je devrai y aller. Courir. Éliminer tout ça ! »

Elle rigole, faisant la « vraie fille » qui fait attention à sa ligne. Elle le dit comme une sorte de jeu, mais son problème est bien plus profond que cela. Ce n’est pas pour garder la ligne, c’est une véritable maladie qui la dévore de l’intérieure. Mais personne n’a besoin de le savoir, c’est bien mieux ainsi !

Emma est bien ravie de rencontrer quelqu'un qui partage la même passion. Certes, plusieurs sont intéressés par l'art à Great Falls, partant d'Eva, l'aînée de la petite blonde, qui a opté pour la photographie, ou encore Samuel Austin, qu'Emma a eu la chance de connaître et qui est musicien, il lui a même proposé de faire un duo un de ces jours ! Mais la serveuse n'a encore jamais connu personnellement quelqu'un qui s'intéresse au stylisme. Elle était allée à l'université lors de la journée portes ouvertes et s'est informée sur cette filière, mais rien de plus. Emma est donc contente d'avoir rencontré Leslie, encore plus lorsque celle-ci semble avoir bien aimé la robe qu'elle a faite elle-même.

La blonde demande ensuite à Emma si elle avait une pause un peu plus tard, question à laquelle la serveuse répond positivement. Par curiosité, elle veut savoir pourquoi. La réponse de Leslie n'est pas vraiment convaincante, à son goût (a)

Éliminer ? T'as une belle taille pourtant !

Dit Emma, avec un petit sourire aux lèvres. Elle est loin de se douter du problème de Leslie, mais elle dit ce qu'elle pense et ce qu'elle voit.

Ca te dérange pas qu'on échange nos numéros ? On pourrait "hang out" un de ces jours, si tu veux ^^

Demande la serveuse, toujours avec un sourire. Elle lui aurait demandé de faire un tour quelque part après son service, mais puisque Leslie voulait courir, elle ne voulait pas lui gâcher ses plans. Et puis, c'est l'été, elles auront sûrement la chance de se revoir très bientôt.

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[ On clôture ? ♥ ]

Pour être honnête, Leslie a songé, l’espace d’un instant, à rester pour discuter avec la serveuse pendant sa pause. Elle se ravise rapidement, doutant soudainement que ce soit une envie partagée. Et puis, quand elle jette un regard à ce qui se trouve dans son assiette devant elle, une autre idée lui traverse la tête. Eliminer. Il faudra bien qu’elle élimine si elle ne veut pas que toutes ces calories ne s’attachent à ses hanches et ne déforment sa silhouette qu’elle a déjà beaucoup de peine à supporter.

— Merci. »

Souffle-t-elle, sachant pourtant, que ça n’a rien de véridique. En tout cas, pas à ses yeux. Cela dit, hors de question d’en dire un mot. Personne ne comprend.

— Ouais, on a qu’à faire ça, t’as un stylo ? »

Un sourire éclaire son visage. Leslie trouve réellement que c’est une bonne idée. Et puis, ça ne coûte absolument rien d’essayer. Le pire qui puisse arriver est que le courant ne passe pas entre elles, et qu’elles renoncent à continuer de se fréquenter. Dans le cas contraire, elles peuvent toujours devenir copines ! Pour être honnête, l’entourage de la jeune femme aux cheveux roses n’est pas nombreux. Elle ne s’en plaint pas, loin de là. Mais Emma pourrait lui offrir une sorte de distraction intéressante. Echanger au sujet du stylisme, des idées, de leurs trucs et astuces… ça ne peut qu’être intéressant. Il faut dire que Leslie ne peut pas vraiment parler de ce genre de chose ! Personne jusque là ne s’y intéresse vraiment. En tout cas pas sa cousine, c’est sûr (a)

Une fois le stylo en main, Leslie écrit son numéro sur la serviette avant de le lui donner. Ça fait un peu « old school » de procéder de cette manière, mais elle n’a pas eu de meilleure idée dans l’intervalle ~

Emma dit ce qu'elle pense, et elle pense que Leslie a une belle taille. Mais bon, le fait de courir ne veut pas toujours dire que l'on veut perdre du poids. Qui sait, c'est peut-être une habitude pour la jeune femme. C'est peut-être Emma qui devrait penser à plus bouger, avec tous les petits gâteaux qu'elle goûte au Coffee Shop, avant qu'ils ne soient présentés aux clients. Cela a des avantages, que de travailler chez l'ancien baby-sitter x)

Emma demande à Leslie s'il est possible qu'elles échangent leur numéro. Comme ça, elles pourront rester en contact et pourquoi pas, se revoir un de ces jours, histoire de mieux se connaître, parler de tout et de rien, de stylisme aussi. Qui sait, elles finiront par devenir amies à la fin ! La blonde ne dirait pas non pour avoir tout un réseau de nouveaux amis avec qui elle pourrait passer du temps à l'université lorsque Brooke serait en cours. Elles n'ont pas choisi les mêmes filières donc forcément, il y aura une différence dans les horaires de cours.

Ouais, voilà.

Emma tend un stylo à Leslie qui écrit son numéro sur la serviette. C'est peut-être "old school", mais Emma a laissé son téléphone à l'intérieur. A son tour, elle prend une petite page de son bloc note pour écrire le sien et la tend à Leslie.

A très bientôt alors !

Dit-elle, avec un sourire avant de retourner à son service. Elle ne travaille que pour une autre demi-heure. Une fois son service finie, elle irait bien voir sa meilleure amie.

Fin de la scène.

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Art is the most intense mode of individualism that the world has known [Terminé]

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