Un léger sourire amusé gagne les lèvres de la brune lorsqu'Audrey confie qu'elle la laisse sans voix parfois. Cela lui rappelle évidemment de très bons moments, dans l'intimité, où Parker parvenait toujours à faire taire son ancienne amante, de diverses façons. Ce n'était pas pour avoir la paix, bien au contraire, c'était simplement dans une atmosphère de défi car, en effet, la jolie blonde est une vraie pipelette ! C'est d'ailleurs quelque chose que Parker adore chez elle... Cette manière qu'elle a d'avoir tous ces mots, ces contes, ces histoires rocambolesques au bout de ses lèvres si charnues et délicieuses.

La jeune femme sait qu'en pêchant dans les méandres du passé, elle risque de faire basculer sa barque de prudence. Elle est d'ores et déjà en train de se pencher trop près du bord. Et puis, quand leurs regards s'accrochent, Parker sent qu'elle coule tout droit, jusqu'au fond, comme une lourde pierre qui ne tenterait même pas de lutter. En fait, c'est une sensation douce-amère, la frontière entre leurs corps est à peine palpable. La cuisinière, inconsciemment, s'approche de plus en plus de l'éleveuse.

Parker n'a aucune réaction quand Audrey l'embrasse. Son souffle s'est coupé, elle est, comme qui dirait, en apnée. Ses poumons sont dans un état léthargique, glacés par l'eau de mer, gelée. La métaphore serait dérisoire si elle n'était pas aussi pertinente. Park' est en train de se noyer... et dans la majestuosité du grand bleu des souvenirs, elle réalise qu'elle n'aurait jamais du quitter cet océan. Le compliment de son interlocutrice n'est écouté qu'à moitié. La brune est perturbée, elle se lèche les lèvres pour récupérer le goût de la jeune Hudson. Parker se damnerait pour pouvoir l'embrasser là, maintenant ! L'embrasser, vraiment - plus sérieusement, lui dévorer cette bouche rosée.

- Mon âme charitable - et sexy - a envie de t'offrir le gîte pour ce soir... murmure-t-elle avec une pointe d'appréhension et un soupçon de malice.

Parker n'avait qu'une envie désormais, sans se l'expliquer, sans vouloir y réfléchir, simplement, instinctivement : la retrouver.

Cette soirée est une surprise pour Parker - si elle avait su qu'elle retrouvait Audrey, son ancienne amante... Elle aurait sans doute porté quelque chose de plus élégant, de plus attirant, pour rester séduisante malgré les mois de silence qui les séparaient. Qui les séparaient... et qui finissent par ne plus exister, après des explications et un baiser mi-chaste mi-chaud.

C'est suffisant pour que la jeune femme reprenne du poil de la bête et fasse une proposition à la jolie blonde, une proposition fortement subjective. Bien sûr, Audrey voit tout à fait où elle veut en venir et les deux demoiselles échangent un sourire - la complicité revient aussitôt entre elles. Un sentiment de bien-être envahit Parker, elle ne pensait pas qu'elle allait se sentir aussi soulagée aux côtés de l'éleveuse.

La brune comprend bien qu'Audrey ne compte pas partir tout de suite, après tout, la soirée ne fait que commencer. Elle jette un rapide regard en direction de Harvey, qui, du coup, a été abandonné. Elle esquisse une légère moue et se penche vers son interlocutrice pour reprendre la parole :

- Mon âme charitable est tiraillée entre l'envie de t'offrir un verre et le devoir de te dire que ton compagnon semblait vraiment content d'être avec toi...

Parker est quelque part flattée de l'avoir emporté sur un garçon aussi beau, mais une certaine culpabilité la rattrape, l'emportant, l'espace d'un instant, sur la joie de retrouver son ancienne amante...

Danielle s'était sentie si stressée à l'idée de rencontrer les deux jeunes sœurs de Craig que le soulagement qu'elle ressentit après les premières phrases des deux femmes lui laissa un engourdissement sans pareil de tous ses membres. L'angoisse retombait à grande vitesse, accélérée par la main de son petit ami posée sur sa hanche. L'aubergiste se sentit idiote d'avoir pu croire qu'elle allait être mal accueillit, après tout la gentillesse devait tenir de famille.

Flattée un sourire éclaira son visage, le bonheur qu'elle ressentait à cet instant était clairement visible. Les compliments des deux filles Carter la firent rougir, c'était une réaction qu'elle ne s'était même pas autorisée à envisager. Décidément tout semblait lui sourire en ce moment.

Danny acquiesça d'un petit signe de tête, lorsque Milla lui demanda confirmation pour son auberge.

Craig reprit la parole, la rencontre avec les deux jeunes femmes lui avait fait oublié l'angoisse de son petit ami. Naturellement elle posa sa main sur le torse du jeune homme et releva les yeux vers son visage. Danny avait pleinement confiance en son talent. Il allait être formidable ce soir et il allait la rendre fière elle en était sûre.

Tes sœurs ont parfaitement raison, tu vas être formidable et je t'interdis de dire le contraire !lui lança t'elle dans un sourire amoureux.

La jeune femme lui aurait bien donné un baiser mais elle ne voulait pas se donner en spectacle devant ses peut être futures belles sœurs. Voyant que le stresse du musicien ne disparaissait pas elle reporta son attention sur les deux jeunes femmes et leur adressa un sourire d'excuse.

Vous savez comment sont les artistes, ils ont besoin de concentration...souffla t'elle sur le ton de la plaisanterie alors que main dans la main Craig l'entrainait déjà un peu plus loin.

Une fois arrivés dans un coin de la salle, Danielle se permit enfin de déposer un baiser sur les lèvres de son petit ami.

Calmes toi...Je t'assure que tout va bien se passer...souffla t'elle en caressant sa joue d'un revers de main, un sourire rassurant figé sur ses lèvres.

Talya n'était pas loin de partir de la salle lorsqu'elle fut interpellée par quelqu'un qui lui tendit un mouchoir. Elle s'arrêta brusquement et se tourna vers cette personne, les larmes ayant déjà commencé à couler sur ses joues. Elle leva la tête et afficha un léger sourire. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'on l'interpelle, et n'avait pas pensé que sa tristesse se voyait à des kilomètres à la ronde. Elle saisit le mouchoir que le jeune homme lui tendait, et tenta d'essuyer son maquillage. "Merci beaucoup.." dit-elle de sa petite voix triste. Elle sentait son coeur partir en lambeaux, et voulait sentir Jackson à ses côtés. Mais avec ce qu'elle lui avait dit, elle doutait qu'elle le retrouve de si tôt. Pourtant, elle ne regrettait pas, elle lui avait dit ce qu'elle pensait, et elle lui en voulait vraiment, même si elle n'aimait pas du tout cela. Elle essaya de cacher ses larmes.

Elle haussa les épaules à ce qu'elle dit. Elle n'aimait pas montrer sa tristesse, elle qui était d'habitude si joyeuse malgré toutes les mauvaises choses de sa vie en Russie. "Ca finira par passer." dit-elle en souriant à son tour, pour essayer de paraître crédible, même si les tremblements de sa voix devaient trahir le fait qu'elle n'était vraiment pas prête d'aller mieux. Elle ne savait pas trop quoi dire, et jeta un coup d'oeil dans la salle pour voir si Jackson était dans les parages. Mais elle ne le vit pas. Elle soupira, sentant les larmes couler à nouveau sur ses joues. Elle ne sentait tellement mal, elle n'aurait jamais cru que l'amour pourrait autant faire souffrir. Elle avait l'impression de ne plus avoir de coeur, et de n'avoir jamais connu le bonheur. Elle avait peur qu'il ne veuille plus jamais d'elle, qu'il ne souhaite plus la voir. Elle soupira, et reporta son regard sur son interlocuteur, se rendant compte que chercher du regard Jackson n'était pas vraiment respectueux vis à vis du jeune homme. "Je m'appelle Talya." lui dit-elle, songeant que c'était un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité. "Désolée, je dois vous faire un peu peur" continua-t-elle en essayant de se détendre et de paraître normale. Mais elle ne pouvait s'empêcher de laisser ses larmes couler, et de jeter des coups d'oeil à la salle voir si elle pouvait voir Jackson.