Se remettre au boulot après un petit week end de repos n'est pas toujours facile. Surtout quand il faut commencer par une affaire comme celle là. Si il y a bien une sorte d'affaire que Willow ne supportait pas, c'était bien celles où des enfants étaient impliqués. Une famille déchirée par l'alcool, la drogue et tout ce qui va avec, et donc, un jeune garçon qui en souffre. Ce soir avait été réellement difficile, long... Il avait fallut du courage pour faire irruption dans cet appartement absolument pas adapté pour un enfant, réussir à séparer la mère de ce dernier et calmer le gamin totalement paniqué à l'idée de se séparer de sa mère, mais aussi à celle de se retrouver dans un endroit qu'il ne connaissait pas.

La nouvelle équipe qu'elle forme depuis quelques temps maintenant avec le fils du shérif ne lui convient pas du tout... Will pense encore qu'en compagnie de Logan, l'affaire se serait mieux passer que ça ! Mais elle n'a pas le choix et doit faire avec. La voilà donc qui se retrouve dans une salle, avec ce fameux gamin complètement perdu et esseulé qu'elle n'a pas pu s'empêcher de prendre sous son aile, pendant que son coéquipier était retourné à l'hôpital pour discuter avec/questionner la mère. Tandis que le petit blond est en train de dessiner, confortablement installé sur les genoux de la policière – qui n'est pas peu fière d'avoir réussi à calmer ce môme – Will voit que les coups de téléphones vont bon train. Il semblerait qu'il faille téléphoner à une assistante sociale pour pouvoir placer cet enfant en famille d'accueil... Mais la jeune femme n'est pas confiante. Elle sait pourtant qu'elle confierait sa vie à l'assistante sociale qu'elle connaît très bien, Mme Grant ; mais quelque chose la dérange.

Voulant être présente dans les démarches effectuées pour que le petit garçon soit entre de bonnes mains, Will demande à être prévenue lorsque l'assistante sociale sera là et ne tarde pas à être appelée... Mais se retrouve devant une parfaite inconnue, quelqu'un qu'elle ne connaît pas et cela lui fait un peu peur... Elle semble jeune, mais là n'est pas le problème. Elle aussi elle est jeune pour une policière, et sait à quel point c'est agaçant que quelqu'un le fasse remarquer. Juste qu'elle n'est pas Mme Grant et qu'elle ne la connaît pas. Elle l'observe donc de loin, et attend qu'elle vienne vers elle... Méfiante.

Willow se trouvait dans la situation qu'elle aimait le moins. Elle ne supportait pas de voir un enfant impliqué dans une histoire comme celle là. Des parents qui ne peuvent pas s'occuper de leur progéniture mais qui les aime quand même et qui doivent se séparer d'eux parce que... C'est la loi, elle trouve ça un peu injuste mais à su s'y habituer. Celle avec qui elle gérait ces affaires là d'habitude était devenue une de ses amies. Une dame très honorable que la policière respectait vraiment beaucoup et qui avait réussi à lui faire comprendre que c'était un mal pour un bien. Maintenant, dès qu'il y avait une histoire de ce style avec laquelle elle devait traiter, les deux femmes se retrouvaient pour en discuter et trouver le meilleur endroit pour l'enfant ; la meilleure solution.

La demoiselle serait plus que ravie de s'occuper de chaque enfant avec lesquels elle a eu à faire, mais sait qu'elle n'en a pas le droit. C'est le travail d'une assistante sociale, pas le sien. Mais cela ne l'empêche pas de s'attacher à ses mômes comme si ils faisaient parti de sa famille, et le dernier en date n'échappez pas à la règle.

Lorsque Willow vit la jeune femme arriver, elle ne reconnu pas Mme Grant. Et ce sans doute parce que ça n'était pas elle. Plus jeune, blonde, elle n'avait rien à lui reprocher. Juste qu'elle ne la connaissait pas et qu'elle s'était déjà tellement accroché au gamin qu'elle avait peur de devoir le confier à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.

Celle ci vint vers elle avec beaucoup d'assurance et lui expliqua qu'elle s’appelait Roxanne et qu'elle venait ici pour récupérer l'enfant ; le petit Daniel. Willow fronça légèrement les sourcils et se retrouva un peu honteuse, mais aussi et surtout un peu inquiète quand à cette personne. Elle ne lui en voulait pas d'être jeune et ne lui reprocherait sans doute pas de ne pas avoir d'expérience puisqu'elle semblait avoir son âge... Juste que voilà, elle n'est pas celle de d'habitude.

Je pensais que l'on allait envoyé Mme Grant... Elle est avec vous ?

Willow n'est pas du genre à répondre si brutalement envers quelqu'un d'habitude. Mais dès qu'il s'agit d'enfant, que cela comprend ce qu'il faut faire pour les maintenir en bonne santé, qu'ils soient dans un bon environnement, Willow se sent immédiatement très concernée et ne peut s'empêcher de devenir extrêmement protectrice. Être méchante n'était vraiment pas dans ses habitudes, mais elle avait déjà eu du mal à s'habituer à Mme Grant, l'ancienne assistante sociale, alors elle ne comprenait pas qu'une autre jeune femme se présente à elle pour récupérer l'enfant -encore un – auquel elle s'était attachée... Celle qui état devant elle n'avait pas non plus l'air méchante, mais c'était comme ça, elle avait du mal à laisser un gamin entre les mains d'une autre personne.

La policière est d'accord : ça n'est pas très professionnelle comme réaction... Mais Will est vraiment très humaine dans certains cas, dont celui là. Immédiatement donc, lorsque la blonde se présente à elle, elle lui demande où est ce que peut bien se trouver Mme Grant, celle en qui elle a confiance et qui s'occupe de ce genre de cas d'habitude. Mais celle ci lui répond que non, elle n'est pas avec elle et qu'elle la remplace. La petite brune se sent mal à l'aise d'apprendre cette histoire de remplacement. Elle espère que ça n'est pas quelque chose de grave ?...

… Oui, appelez moi Willow.

Lui confirme t elle en lui tendant finalement la main et en se détendant un peu.

Je suis désolée d'avoir été si... Brusque. Juste que dès qu'on en vient à la sécurité de ces petits bouts... Je ne peux m'empêcher de jouer la grande sœur.

Will n'avait pas envie de raconter sa vie, mais elle se doutait que cette réaction des plus naturelles venait sans doute du fait qu'elle était issu d'une famille très nombreuse. Elle aime s'occuper des plus jeunes et plus petits qu'elle.

Il s'appelle Daniel.

Ajoute t elle alors en se tournant vers le jeune homme qui se trouvait dans une salle à côté d'elle. Le jeune garçon était en train de dessiner tranquillement tandis que les deux jeunes femmes discutaient de son cas...

Ca n'était franchement pas dans les habitudes de Willow d'être aussi méfiante, même à la limite de la méchanceté. Mais il faut dire ce qu'il est : quand il s'agit d'enfant, elle ne peut s'empêcher de se sentir concernée. Non pas parce qu'elle a vécu une enfance malheureuse – bien au contraire même ! - mais parce que pour elle, un enfant ne doit jamais être abandonné. Et même si elle est certaine que ses parents l'aiment énormément, elle trouve que c'est un abandon de leur part d'être passé par autant de délit pour avoir une vie convenable. Ça n'était vraiment pas la bonne idée pour élever un môme... Et elle trouvait ça injuste de faire subir ça à cet enfant qui n'a rien demandé à personne.

La brune finit donc par s'excuser auprès de son interlocutrice pour son comportement on ne peut plus malpoli. Elle n'avait pas voulu mettre la blonde mal à l'aise, sans doute cette dernière devait elle trouver que c'était pourtant bien imité, et était juste un peu comme une lionne qui défendait son lionceau, sauf que le garçon n'était pas à elle...

Ravie que l'assistante sociale ne lui en tienne pas rigueur et la rassure en lui affirmant qu'elle a déjà vécu ce genre de situation. Will lui offre un léger sourire en même temps que sa poignée de main et jette un coup d'oeil vers le garçon qui dessine tout seul et tranquillement dans la pièce d'à côté. Il n'était pas si calme il y a de ça quelques heures... Mais la policière a su se montrer tendre, gentille et patiente.

Oh... En général, Mme Grant m'explique ce qu'il va se passer pour les enfants et je fais en sorte d'aller moi même discuter ensuite avec eux... Il a confiance en moi alors, je ne peux pas l'abandonner...

Explique t elle en frottant son bras doucement. Ce petit garçon avait l'air un peu timide... Une crème, il ne fallait sans doute pas le brusquer.