| | | A day like any other [Terminé] |    |
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|  Sujet: A day like any other [Terminé] ![A day like any other [Terminé] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Dim 5 Déc 2010 - 21:35 | |
| Les heures défilent, les jours passent et pourtant tout se ressemble affreusement. Depuis que la jeune fille a commencé le lycée, ses journées sont rythmées scrupuleusement et se déroulent toujours de la même manière. Réveil — Lycée — Devoir et rebelote. Inlassablement sans distraction, sans événement festif pour pimenté le tout. Une routine dans laquelle Brooke est emprisonnée sans avoir la force d’en sortir ou de faire quoi que ce soit pour lutter contre. A quoi bon de toute manière ? Elle n’est pas et ne sera jamais comme eux, au fond, elle se sent différente au point d’avoir la sensation parfois de ne pas provenir du même monde. Si ce n’est pas tragique lorsque l’on a à peine dix-sept ans.
Ce jour-là, comme tous les jours, lorsque la cloche sonna, Brooke remballe ses affaires silencieusement, rassemble ses livres, passe à son casier et quitte les murs du lycée. Sans un mot, sans un regard. Son sourire est légèrement crispé, elle tente de faire bonne figure sans pour autant que cela trompe qui que ce soit. Elle est la seule qui semble fuir cet endroit, qui ne bavarde pas joyeusement et qui est terriblement seule au milieu de tous les élèves. Elle jette un regard à la fille qui avait été son amie pendant si longtemps et qui lui avait tourné le dos séance-tenante pour une raison qui lui semble toujours absurde. Celle-ci lui rend à peine son sourire et se détourne à nouveau vers la fille populaire par excellence que tout le monde adule et suit partout…
Quoi de plus désespérant ? Son regard balaie le sol tandis qu’elle serre ses bouquins contre sa poitrine, le reste de ses affaires se trouvant dans son sac qu’elle porte en bandouillère. Le bus arrive, comme toujours, les étudiants se ruent à l’intérieur, seule, la brunette prend place et supporte les remarques, comme d’habitude.
Elle aurait aimé avoir un bouclier solide, être capable de passer outre tout ce qu’on peut lui reprocher ou lui dire... Encore capable de les ravaler, elle reste stoïque. Elle descend du bus, avec une seule envie : celle de rentrer et de se réfugier dans son petit cocon, allumer son ordinateur et reprendre le joli masque qui lui plait tant et qui plait à tant de gens.
Sauf que visiblement, aujourd’hui on ne semble pas prêt à la laisser en paix. Au contraire, une fille la bouscule puis son amie arrive et commencent les gamineries. Une violence qui ne se traduit pas par des coups mais par des remarques, des mots qui blessent davantage et qui font plus de mal qu’une mauvaise chute. A se demander réellement pour quelles raisons elles ne peuvent supporter Brooke, surtout quand on pense qu’elle na jamais rien fait à quiconque. Comme quoi, la vie est totalement injuste.
Les larmes lui montent aux yeux.
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|  | | | | Sujet: Re: A day like any other [Terminé] Lun 6 Déc 2010 - 11:10 | |
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Le froid qui règne dans la ville ne fait pas rester les gens chez eux. En fait, à cette période de l’année, les habitants de Great Falls ont même l’habitude de se montrer, de faire les boutiques ou, tout simplement, de se promener pour admirer le marché installé sur la place principale, et les illuminations qui décorent la ville. Chez Tom’s, on en voit passer, du monde ! Des tables ont même été installées à l’extérieur du bar, en terrasse, et un stand de vin et de lait chaud a été mis à disposition des clients. Dehors, donc, Nate essuie quelques tables pour les nettoyer au mieux, vêtu d’une simple veste et d’une écharpe. Un client l’appelle au service et, très vite, le jeune homme abandonne éponge et torchon pour passer derrière le stand et lui servir un vin chaud. L’odeur de la cannelle lui monte au nez tandis que, dans un sourire, il lui donne la note. Le vieil homme lui tend un billet et part s’installer à une table. Nathan, dans un sourire, regarde le bus scolaire arriver et se garer à quelques mètres, de l’autre côté de la rue, puis repart nettoyer les tables en extérieur.
Des voix stridentes et des phrases méchantes lui font alors relever la tête. Les sourcils froncés, le serveur assiste à une scène plutôt déplaisante. Une jeune fille est encerclée par certaines de ses camarades, certainement, et subit leurs remarques, et leurs moqueries.
Le jeune homme hésite donc à intervenir, et se redresse, en gardant un œil sur la scène. Comme ça ne va pas plus loin que des mots, il n’a pas le réflexe de s’interposer, mais ne peut s’empêcher de s’en inquiéter tout de même ! Il faut dire que ces filles n’y vont pas de main morte. A dire vrai, cela lui rappelle l’époque où il était lui-même au lycée. Lui, il était plutôt bien vu par ses camarades, malgré l’histoire tumultueuse de sa famille qui faisait déjà beaucoup parler. Cela dit, Nate est conscient que cette période de la vie est une période cruelle, plus pour certains que pour d’autres, d'ailleurs. Il ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine tristesse pour la jeune fille concernée.
Se mordant la lèvre pour se retenir d’intervenir, Nathan essaie de reprendre son travail. Il voudrait réellement faire quelque chose, mais n’ose pas. Pourtant, ce n’est pas le courage qui manque ! Mais, de toute manière, qu’il intervienne ou non, qu’est-ce que ça changera ? Si elles ne le font pas maintenant, elles iront certainement la coincer dans une ruelle voisine, peut-être pour faire pire. Nate préfère donc les avoir sous les yeux, c’est comme ça qu’il a plus la sensation de contrôler les choses.
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| | | | | | Sujet: Re: A day like any other [Terminé] Lun 6 Déc 2010 - 21:11 | |
| Le lycée c’est la jungle. A croire que dans ce monde civilisé, ce genre d’école reste basiquemet attachée à cette terrible loi du plus fort, séparant les élèves en deux groupes principaux : Les populaires, mignonnes que tout le monde admire le plus souvent pour de mauvaises raisons. Il faut dire que l’on n’associe généralement pas la beauté avec l’intelligence. Et de l’autre, celles et ceux mis de côté, dont on se moque parce qu’il en faut bien et que c’est toujours drôle de rire et d’écraser les « insignifiants » en les poussant à croire qu’ils n’ont aucune valeur.
Ce n’est pas la première fois, ni la dernière. Il leur faut quelqu’un sur qui déverser leur venin et la pauvre petite Brooke convient parfaitement. Celle qui n’est pas tout à fait comme les autres, qui ne se plie pas aux règles de la mode et qui, réellement, ne semble avoir aucun amis. Elle fait une coupable, non une cible idéale. Et ce n’est pas elle qui dira le contraire. Parfois, elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle le mérite, que le destin est écrit de cette manière et que rien ne peut l’aider à en sortir. Dans ces moments là, elle cesse simplement d’être raisonnable, elle se contente d’imager son mal-être profond, bien incrusté en elle depuis le tout début de son existence. Comme si quelque chose ne tourne pas rond. Elle. Elle ne tourne pas rond.
Ravalant ses larmes, Brooke fait de son mieux pour ne pas se laisser avoir, ne pas montrer à quel point ça la déstabilise et à quel point elle aimerait disparaître lorsque des événements comme celui-ci se produise autour d’elle. A quoi bon leur donner une quelconque importance alors qu’ils n’ont jamais été là pour elle, qu’ils ne le seront jamais est qu’il ne l’apprécie même pas un tant soit peu. Aucune idée, c’est simplement plus fort qu’elle. Il y a des instants comme ça, ou tout semble aller mal, où la brunette a la sensation que son monde n’est que mensonge et qu’il s’écroule simplement. Indescriptibles sentiments qui se mélangent violemment en elle.
Noël approche. Elle ne peut que prier pour un miracle. Se réveiller différente peut-être, souhaiter enfin ressembler à cette fille que tout le monde adulait lorsqu’elle était au lycée. Sa sœur. Ou alors simplement partir d’ici. Tout lui semble flou sur le moment et la seule chose qui est sûre est le fait qu’elle veut rentrer chez elle, s’isoler, s’enfermer dans sa chambre.
Profitant d’une accalmie, la jeune fille s’échappe. Elle s’échappe, tente de s’enfuir et traverse la route. Sans jeter un seul coup d’œil autour d’elle…
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| | | | | | Sujet: Re: A day like any other [Terminé] Lun 6 Déc 2010 - 21:26 | |
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Nathan serre les dents, quand il entend les voix s’élever, quand il relève la tête pour voir les yeux brillants de la jeune fille au milieu de ces petites pestes aux remarques bien aiguisées. Il a du mal à supporter une chose pareille, il a du mal à ne pas intervenir. Impulsif, ce n’est pas son genre de rester à l’écart. Il n’aime pas voir les gens souffrir, il déteste être impuissant. Seulement, un autre client l’interpelle alors, lui demandant à nouveau un verre de vin chaud. Le serveur acquiesce, s’apprête à le servir, mais il n’y parvient pas. Son regard est toujours posé sur ce groupe de filles qui ne semble même pas attirer l’attention des passants. Et pourtant, il y avait de quoi. Personne ne s’en rendait compte ou quoi ? >< Agacé, le jeune homme finit par abandonner son stand. Il s’adresse au client qui venait de froncer les sourcils.
Je reviens, je n’en ai que pour une minute.
Dit-il, avant de regarder à gauche, puis à droite, pour ensuite traverser la rue. Seulement, à peine a-t-il posé le pied sur le trottoir voisin que la lycéenne s’éclipse. Elle se fraye un passage entre cet attroupement de filles superficielles et mauvaises, pour finalement se diriger tout droit vers la route, qu’elle s’apprête à traverser. D’abord, Nate est soulagé, mais en tournant la tête, voit alors une voiture arriver à toute bringue.
Le jeune homme a toujours eu des bons réflexes. Il tend la main vers elle, l’agrippe fort par le bras, pour l’attirer dans sa direction, l’empêcher de traverser. Il la récupère à moitié contre lui, tandis que la voiture file à tout à allure, les frôlant presque, klaxonnant au passage. Le cœur complètement en bouillie, les mains presque tremblantes, Nathan relâche la pression qu’il a exercé sur la silhouette de la lycéenne, pour s’adresser immédiatement à elle, inquiet :
Est-ce que ça va ?
Demande-t-il, alors qu’il est pris de frissons en entendant l’attroupement de filles, derrière eux, partir à rire, comme si c’était drôle >< S’il n’avait pas été sous le choc, sans doute que Nathan leur aurait hurlé dessus mais là, il en est incapable, complètement ahuri par ce qui vient de se produire sous ses yeux.
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| | | | | | Sujet: Re: A day like any other [Terminé] Lun 6 Déc 2010 - 22:14 | |
| Vipères. Ces filles sont des vipères, ou alors des monstres déguisés, dissimulés sous un mur de mascara, de blush et de fond de teint. Brooke aurait aimé leur rendre la pareille, même si ça n’aurait pas changé grand chose, elle aurait aimé leur crier du mal juste pour se libérer. Sauf que, relativement émotive, elle garde tout au fond d’elle, incapable de réagir sur le coup mais se maudissant à coup sûr après lorsqu’elle réfléchira à la situation à tête reposée. Elle verra donc le meilleur moyen d’agir, ce qu’elle aurait du faire et ne pourra que regretter. Comme toujours. On ne change pas une personne. Rien ni personne ne change en ce bas monde, bien que tout le monde tente de nous bercer dans une mare d’illusions. Par moment, Brooke semble avoir totalement perdu les siennes, ne pouvoit déceler que ce qui est affreux dans ce monde de brutes…
C’en est trop, tout simplement. Elle avait cru le supporter, tenir tête et simplement faire comme si de rien n’était. Ce n’est pas possible. La seule solution est la fuite. Même si on se moquera d’elle à cause de ça, même si ça ne fera qu’augmenter les railleries sur la pauvre petite Brooke incapable de se défendre ou de répliquer. Est-elle seulement encore à ça près ? Puis tout se passe très vite.
Sur le moment, Brooke n’arrive pas à discerner ce qui est le plus troublant. La voiture qui passe à quelques centimètres d’eux ou alors cette « étreinte » salvatrice, se tenir si proche d’un homme qu’elle aurait sans doute pu sentir son odeur si cet instant n’avait pas duré qu’une fraction de seconde. Le bras légèrement endolori, clignant des paupières comme pour se rattacher à cette réalité qui lui échappe, Brooke se retourne vers celui à qui appartient cette voix. Il vient de s’adresser à elle.
Il lui faut quelques secondes pour que l’information remonte et qu’elle comprenne le sens des mots, un peu sous le choc, elle entrouvre légèrement les lèvres sans qu’aucun son ne s’en échappe. Encore une fraction de seconde qui lui semble durer une éternité avant qu’elle ne puisse enfin parler.
« Je… »
Balbutie la jeune femme. Il n’aurait pas dû intervenir, il n’aurait pas dû s’en mêler et la laisser là, suivre le cours de son destin. Elle n’avait pas vu cette voiture s’approcher et pourtant, elle la voit désormais comme une délivrance. Si l’homme n’avait pas été là, sa vie n’aurait plus été un fardeau pour quiconque. La jeune fille imagine aisément ses parents et sa fratrie soupirer de soulagement. Image des plus horribles qui s’offre à elle sur un plateau d’argent et qu’elle n’est même plus persuadée de pouvoir repousser.
« Je dois y aller… »
Elle aurait probablement dû le rassurer, lui dire que tout allait bien, et par dessus le marché lui dire merci. Mais non, rien de tout cela. La jeune fille détale comme un lapin. Après un dernier coup d’œil, elle s’enfuit. Parce que c’est la seule chose qu’elle sache réellement bien faire. Fuir. Ne se retournant qu’une fois comme pour imprimer son visage, jeter un dernier coup d’œil à cette épisode dont elle s’était sentie totale spectatrice.
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| | | | | | Sujet: Re: A day like any other [Terminé] Mar 7 Déc 2010 - 9:14 | |
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Tout va très vite. Nathan ne sait même pas comment lui est venu ce réflexe. Il a l’impression d’avoir agi sans réfléchir, comme un automatisme à peine contrôlé. En voyant la voiture les frôler, rouler à vive allure, Nate prend conscience qu’il aurait pu se produire quelque chose de grave s’il n’avait pas eu ce geste de la ramener à lui. Le klaxon strident de la voiture l’a effrayé, et son cœur bât plus vite que jamais. La montée d’adrénaline l’a aussi un peu sonné. Il est à l’ouest, complètement. Cela dit, il relâche rapidement la pression qu’il a exercée sur la jeune fille, désormais à moitié contre lui. Dès qu’il entend les rires derrière eux, il serre les poings, et les dents. Ça l’agace, vraiment beaucoup. Mais quand il croise le regard de la lycéenne, il se calme, parce qu’il est inquiet. Toujours un peu hébété, aussi. Il ne la quitte pas des yeux, en attendant une réponse qui peine à venir. Elle a les lèvres entrouvertes, comme si elle compte s’exprimer, mais aucun son ne sort de sa bouche. Le barman la dévisage. Elle débute une phrase, pour ne pas la finir. Nathan fronce les sourcils, et répète :
Est-ce que ça va ?
Comme seule réponse, la jeune fille lui dit qu’elle doit s’en aller, et finit par s’éclipser, en courant presque, laissant Nate, les bras ballants, complètement immobile, toujours sous le choc. Il essaie de la retenir :
Attends… !
Lance-t-il, en la regardant détaler. Elle se retourne brièvement, il croise son regard. Lui, il a l’air perdu, un peu surpris par une telle réaction. Elle, elle finit par s’éclipser dans une rue et, le cœur complètement en vrac, le barman se dit qu’il ne la reverra sans doute pas de si tôt. Elle a certainement du avoir peur. Lui-aussi, en fait. Il soupire, passe une main sur son visage, dans ses cheveux, pour finir sur sa nuque, qu’il masse doucement. On se calme x) Seulement, en entendant encore ces gamines, derrière lui, parler sur la lycéenne, dire, même, qu’elles auraient préféré qu’elle se fasse renverser, Nathan ne peut se contenir.
Il se tourne aussitôt, les sourcils froncés, l’air pas franchement commode :
Bon, déguerpissez, maintenant !
Lance-t-il, d’une voix grave, et qui porte, à tel point qu’elles sursautent et ne savent pas quoi répondre. Les mains encore légèrement tremblantes, Nate finit par secouer la tête. A quoi bon ? Elles sont trop stupides pour comprendre l’ampleur de leurs dires, de leurs attitudes. Un jour, quand elles auront grandi, sans doute réaliseront-elles qu’elles sont allées beaucoup trop loin.
De l’autre côté du trottoir, le client qui attend fait de grands signes à Nathan. Ce dernier réagit enfin et regarde de nouveau, avant de traverser. Il rejoint finalement son stand, alors que le client se permet un commentaire :
Quel réflexe ! Vous lui avez sauvé la vie !
Nate acquiesce, toujours un peu ahuri, avant de jeter un dernier coup d’œil à l’angle de la rue où la lycéenne s’était dérobée. L’homme disait vrai. Il venait certainement de lui sauver la vie.
Fin de la scène
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