L'admiration est la fille de l'ignorance [Terminé]

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Alyssa allait devoir se rendre à l'évidence, après un échec aussi monumental à New York, elle allait devoir rester à Great Falls un long moment. Toute sa vie était à reconstruire, sans un diplôme en poche, sans travail, sans argent elle n'avait aucune perspective d'avenir, malgré tout elle ne souhaitait pas dépendre de ses parents encore trop longtemps. Même si elle en voulait à certains moment à sa mère d'avoir voulu vivre sa vie à travers elle, en lui faisant miroiter une célébrité et une vie confortable, l'ainée des Moreira ne voulait pas qu'ils continuent de se priver pour elle. Toute leur vie Carlos et Mirabella avaient travaillé durement pour économiser, et assurer une vie facile à leurs enfants. Il était largement temps qu'eux aussi profitent de la vie.

Aujourd'hui Aly voulait voler de ses propres ailes, habillée d'un jean on ne peut plus moulant, d'un petit top légèrement transparent au niveau du ventre et d'une paire d'escarpin imitation Louboutin, la jeune femme arpentait les rues de Great Falls à la recherche d'une quelconque annonce d'embauche sur les vitrines des petites boutiques. Il n'y avait quasiment rien, mise à part des annonces pour du babysitting. A Milwaukee il y aurait certainement plus d'opportunité mais Alyssa n'avait pas de voiture et pas suffisamment d'argent pour s'en offrir une, même d’occasion. Il y avait bien le bus mais pour elle ce moyen de transport n'était pas envisageable...Elle détestait les transport en commun.

Soudain elle s'arrêta devant la vitrine de la seule agence immobilière de la ville. Certes elle ne pourrait pas déménager avant d'avoir trouvé un travail, mais elle avait envie de trouver une motivation qui pourrait très bien prendre la forme d'un appartement. Même pour une petite ville comme Great Falls, Alyssa trouva que les loyers étaient relativement chers, elle mettrait surement du temps pour trouver un job capable de financer le loyer, peut être serait elle même obligé de trouvé un ou deux colocataires. Un peu déçue, la jeune femme s’apprêta à continuer son chemin, lorsqu'une silhouette se planta devant elle.

« Bien, je pense que nous avons trouvé un accord. »

D’une voix calme et posée, Andrea venait de terminer une négociation avec une cliente riche, et donc par définition : chiante. Puis qu’elle aime tant gagner, elle n’est pas du genre à s’énerver et à démarrer au quart de tour. Elle réfléchit avant d’agir et rarement l’inverse. Encore plus en ce qui concerne le travail. Ses parents ont beau l’avoir embauchée un peu par pitié, il faut avouer qu’elle n’est pas mauvaise du tout dans ce qu’elle fait, si ce n’est qu’elle arrive fréquemment en retard.

« Je vous propose d’aller signer la vente dans le bureau de mon père. »

Elle se leva et Mme Grayson la suivit. Elle frappa à la porte du bureau de Jonathan et ouvrit, avant de lui déposer un dossier et de lui expliquer brièvement la situation. Ses parents veulent toujours superviser les ventes, juste pour montrer qu’il y a une hiérarchie dans l’agence. Elle rentre elle-même les biens, sans passer par eux, mais lorsqu’il y a signature d’actes de vente, ils aiment que ça passe par eux, tant que possible.

Une fois qu’elle eut laissé son père s’occuper de la dame, Andrea retourna à son bureau et sortit son sac du troisième tiroir. Elle en sortit son paquet de cigarettes, avant de refermer le tiroir. La jeune femme, habillée d’une robe rose foncé, sortit une clope de son paquet de nicotine mentholée et ouvrit la porte de l’agence, avant de reconnaitre la silhouette de la personne qui s’apprêtait à partir.

« Alyssa ? »

Demanda-t-elle, son front se plissant légèrement sous la surprise. Il faut dire qu’elle n’a plus vu la jeune femme depuis des années, depuis qu’elle est partie vivre la grande vie à New York City. Depuis qu’elle est partie vivre la grande vie dont Andrea Morgan rêve tant ! La brune alluma sa cigarette, en attendant une réaction de son interlocutrice. Allait-elle la reconnaitre ? Elle n’a pas changé tant que ça !

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Alors qu'elle s’apprêtait à s'éloigner de l'agence immobilière la porte de celle-ci s'ouvrit et une magnifique jeune femme en sortit. Sans faire attention à l'identité de cette personne Alyssa la contourna sans la regarder mais elle entendit son nom être prononcé. Immédiatement elle s'arrêta et fit volte face posant alors ses yeux sur la brunette.

Même si six ans s'étaient écoulés Alyssa reconnut instantanément la jeune femme qui se tenait devant elle. La dernière fois que la New-yorkaise avait vu Andrea Morgan, celle-ci était déjà une adolescente aux allures de petite femme mais là elle était superbe, sexy et une sorte de charisme émanait de tout son corps. Elle la toisa rapidement avant de lui offrir un sourire plus ou moins sincère.

Andrea ! Lâcha t'elle tout en revenant sur ses pas.

Alyssa avait toujours eu un petit faible pour la petite fille qui ne la lâchait pas d'une semelle dans années plus tôt. La jeune femme avait toujours aimé se sentir admiré et la petite Andy remplissait parfaitement cette tâche, mais la jalousie qu'Aly ressentit en l'observant lui fit comprendre que l'adolescente qu'elle avait quitté six ans auparavant n'avait plus rien à lui envier. A croire que la relève avait été assurée.

Mais dis moi tu es splendide !Répondit elle sincèrement mais un peu à contre cœur. Après tout Alyssa n'avait jamais aimé complimenter les autres filles mais là elle ne pouvait pas le nier, Andrea était un canon !

Ravie d’avoir poussé madame Grayson à conclure un accord, Andrea sortit fumer la cigarette de la victoire. Elle a beau être la fille des patrons, la jeune femme n’a pas le droit de fumer à l’intérieur. Il n’y a même pas un fumoir à l’intérieur de l’agence. En même temps, sa mère lui a assez reproché de fumer, entre autres. Elle pourrait même danser sur sa tête qu’elle ne lui plairait pas, de toute façon. Tout ça parce qu’elle n’est pas aussi rangée que sa petite sœur.

Une fois dehors, alors qu’elle allumait sa cigarette, Andy sembla reconnaitre la jeune femme qui était sur le point de s’en aller. Mais était-ce possible ? Cela faisait des années qu’elle ne l’avait plus vue. Pourtant, elle était toujours aussi belle. Ca en est presque désespérant. Bien qu’Andrea ne soit pas vraiment à plaindre, elle sait que les années jouent contre elle, alors que son ainée semblait aussi fraiche que lorsqu’elle était au lycée !

« Merci. »

Elle n’avait pas vraiment l’habitude de se faire complimenter par des filles qui sont mannequin. Pour tout dire, Andrea avait l’habitude qu’on lui dise qu’elle est belle, mais ça vient de garçons qui veulent la mettre dans son lit ou de filles qui ne rêvent que d’une chose : devenir amies avec qu’elle, qu’elle les laisse rentrer dans sa sphère. Or, Aly ne fait partie d’aucune des deux catégories.

« Et toi tu n’as pas changé ! Faut que tu me donnes ton secret ! »

Elle espère aussi que dans cinq ans, elle sera aussi belle qu’elle ne l’est aujourd’hui, mais évite de le dire de cette façon, pour ne pas froisser Alyssa en la traitant limite de « vieille ». Elle se contente donc de cette remarque, avant de lui poser une question.

« Qu’est ce que tu fais à Great Falls ? Vacances ? Plaisir ? Boulot ? »

Demanda-t-elle, en portant sa cigarettes à ses jolies lèvres, ne quittant pas des yeux son interlocutrice.

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Face à la magnifique jeune femme qu'était devenue Andrea Morgan, Alyssa éprouva une pointe de jalousie, en effet elle avait toujours eu horreur de voir une fille capable de lui faire de l'ombre et Andy semblait avoir atteint ce niveau de beauté. Par expérience Aly savait qu'il était toujours plus simple d'être amie avec ses ennemis, ce fût pourquoi elle se força à paraître ravie de voir la brunette.

La jeune femme laissa échapper un petit rire lorsque son interlocutrice la complimenta à son tour. Alyssa aimait être complimentée mais intérieurement elle n'avait pas besoin de l'entendre pour savoir qu'elle était toujours une magnifique femme. De plus elle espérait bien tenir de sa mère qui n'avait fait que se bonifié avec le temps, même les petites rides qui avaient pris leur place aux sur son visage ne la rendait que plus charmante malgré ses cinquante ans passés.

Pour que tu me voles a vedette hors de question ! Répondit elle avec le sourire. Certes cela avait le ton de la plaisanterie mais au fond d'elle même Aly ne plaisantait pas du tout. Andrea se débrouillait parfaitement bien toute seule au vue de sa plastique parfaite.

Comme elle devait s'y attendre la fille Morgan s'empressa de lui demander les raisons de son retour, bien entendu elle devait être au courant de son départ à New York et des raisons qui l'avaient poussées à quitter Great Falls, cependant elle devait avoir une idée complètement erronée. Alyssa garda son sourire mais celui-ci se figea, une fois encore elle allait devoir mentir.

En fait c'est juste un petit retour aux sources. Tu sais la vie à New York est tellement épuisante, entre les casting, les défilés, les invitations aux soirées...Lâcha t'elle en plongeant ses yeux dans ceux de son interlocutrice, évitant de se trahir en baissant le regard ou en changeant de comportement.

Les deux jeunes femmes pourraient bien s’entendre. En effet, elles sont toutes les deux adeptes de l’adage « garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près ». Alyssa est loin d’être une ennemie pour Andrea. C’est une fille qu’elle a beaucoup admiré, qui lui a un peu servi de modèle. Aujourd’hui, la jeune femme vit tout ce dont rêve Andy, alors forcément, il y a une pointe de jalousie, qu’elle masque parfaitement bien derrière son visage souriant.

Alyssa semblait pas mal dans ce rôle, puisqu’elle se montrait plus que charmante et flatteuse avec sa cadette. Le fait est que si Andrea n’avait pas été aussi méfiante, elle aurait prit les paroles de la mannequin comme argent comptant. Ici, elle a plus l’impression qu’elle se font de fausses déclarations d’amour, mais pour mener à quoi ? Du côté d’Andrea, c’est très clair. Elle veut savoir comment c’est, la vie à New-York. Elle veut avoir des tuyaux sur le métier de mannequins, et, pourquoi pas un nom d’agent ou quelque chose, bref tout ce qu’Alyssa pourrait lui apporter serait bon à prendre. Ca vaut bien le coup de faire la faux-cul ?

Bien sur, au-delà de son ambition, il est évident qu’Alyssa est magnifique, mais elle ne lui aurait pas dit comme ça, si elle n’attendait rien d’elle. Elle se serait juste contentée de la détester en silence, même si elle n’était pas trop à plaindre de son côté !

Curieuse, Morgan demanda à Aly quelle était la raison de son retour et hocha compréhensivement la tête, lorsque cette dernière expliqua qu’elle vivait ça comme un retour aux sources. Lorsqu’elle parla de défilé, de soirées et tout le tralala, le cœur d’Andy se pinça. C’est la vie dont elle rêvait, alors pourquoi, bon sang, ça ne lui arrivait pas ?

« Ca doit être épuisant, en effet… »

En tout cas, si ça lui arrivait à elle, elle ne s’en plaindrait vraiment pas. Elle releva les yeux vers les affiches publicitaires, avant de reporter son attention sur Alyssa.

« Du coup, tu ne risques pas d’avoir besoin de ça rapidement. »

Elle parlait bien évidemment des maisons et appartements à vendre et à louer dans la ville de Great Falls.

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Alyssa n'aimait pas particulièrement mentir et elle était parfaitement consciente que son secret finirait rapidement par être révélé au grand jour mais pour le moment elle ne pouvait pas s'y résoudre. La jeune femme ne se sentait pas encore capable d'affronter tous les regards des habitants de Great Falls, que se soit de la pitié ou de la moquerie, elle ne voulait pas être vu comme la ratée de la ville.

Si elle avait pu, Aly ne serrait jamais revenu à Great Falls mais à l'heure d'aujourd'hui elle n'avait aucun autre choix, sans argent, sans diplôme, il ne lui restait plus que l'aide de ses parents pour se remettre sur pieds.

Même si personne n'avait jamais voulu d'elle comme actrice, la jeune femme savait parfaitement joué la comédie, il était quasiment impossible de déceler les mensonges sur son visage ou dans le ton de sa voix. Face à une femme aussi belle que l'était Andrea Morgan, Alyssa ne souhaitait pas perdre la face et redoubla d'effort pour lui faire gober tout ce qu'elle lui racontait.

En faite je regardais vite fait, histoire d'avoir un pied à terre quand je viens voir mes parents. Tu comprends je les aime mais à mon âge on préfère éviter de vivre avec ses parents, même quelques jours.Répondit elle avec un faux sourire.

Alyssa resta silencieuse quelque seconde tout en fixant la jeune femme puis elle se tourna vers l'agence.

Tu travail avec tes parents où tu venais leur rendre une petit visite ? Demanda t'elle un peu mesquine, souhaitant montrer à Andrea où était sa place : dans une petite boutique de campagne.

Andrea n’était pas mécontente d’être tombée sur Alyssa. Il faut dire qu’au lycée, elle avait beaucoup admiré la jeune femme. Elle était un peu son modèle. Elle avait d’alleurs sans doute dû être un peu collante, par moments. Heureusement, aujourd’hui il n’en parait plus rien et si Andrea prend autant soin d'elle à l'heure actuelle, c’est sans aucun doute parce qu’elle s’était identifiée à son ainée. Elle s’était mise à aimer les mêmes choses, à fréquenter les mêmes boutiques. Heureusement, ça lui avait passé et elle avait appris à aller à des endroits qu’ELLE seule, fréquentait, pour devenir le modèle et ne plus être la copie.

L’agent immobilier écouta Alyssa lui raconter comment les soirées en tant que mannequin étaient épuisantes, et elle sentit une pointe de jalousie monter en elle, qu’elle tenta d’effacer le plus rapidement possible. Ou en tout cas, de ne pas laisser paraitre. Pour changer de sujet, elle expliqua que les biens immobiliers n’étaient sans doute pas d’actualité pour la jeune femme, vu qu’elle ne comptait pas revenir s’installer.

« Oui, bien sur je comprends. Dès que j’ai pu, j’ai moi-même déménagé. »

Expliqua-t-elle à la jeune femme. Il faut dire que les parents d’Alyssa sont peut-être plus sympas avec elle que les Morgan ? En tout cas, eux, ils ont bien dû accepter la voir vivre son rêve. Sally et Jonathan n’avaient pas besoin de vivre ce ‘supplice’, puisqu’ils avaient engagé leur fille dans leur agence. D’ailleurs, Aly ne manqua pas de mettre le doigt sur ce fait.

« Je travaille avec eux. »

Confirma-t-elle, en gardant un sourire à toute épreuve, bien que pour le coup elle se sente carrément minable. Elle se dit donc que changer de sujet pouvait être une belle technique pour garder la face.

« Oh bah alors tu pourrais peut-être être intéressée par un superbe appartement sur Saint Oakes que je viens de rentrer ! »

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L'attaque avait toujours été la meilleure des défense aux yeux d'Alyssa et aujourd'hui elle était un animal blessé, presque agonisant elle ne pouvait faire autrement que de montrer les crocs à chaque fois que le danger s'approchait d'un peu trop près. Face à la magnifique jeune femme qu'était devenue la petite Andy Morgan, Alyssa ne voulait pas perdre la face mais la brunette semblait bien décidée à tirer un maximum d'information quant à sa pseudo vie de mannequin à New York.

Les mensonges étaient rodés depuis un bout de temps, mais la jeune Moreira savait que les détails pourraient la faire démasquer. Elle tenta donc d'orienter la conversation sur un autre sujet, de manquant pas de mordiller son interlocutrice au sujet de son emploi dans la boutique de ses parents.

Je vois...ça doit être cool...Se contenta t'elle de répondre, non sans affiché un petit rictus moqueur.

Alyssa ne s'était pas attendue à ce que l'agent immobilier sache jouer au même jeu qu'elle, pendant une fraction de seconde la jeune femme perdit sa mine réjouie et ses traits se crispèrent. Cependant Aly reprit rapidement contenance et s'empressa de trouver une réponse convenable.

Saint Oakes...Répéta t'elle en affichant une grimace flagrante.

C'est très alléchant mais bon je ne voudrais pas afficher ma réussite comme ça devant tout le monde, je préfèrerais un appartement un peu plus discret tu comprends. Faux, totalement faux, d'une part Alyssa avait toujours aimé se pavaner et d'autre part la seule raison qui l'empêchait d'avoir un magnifique appartement c'était qu'elle ne pouvait pas le payer.

C'est pas une question d'argent !Je veux juste pas que les gens pensent que je me la joue parce que je suis mannequin.Ajouta t'elle sans sourcilier, pourtant consciente que ce mensonge n'était pas très crédible.

C’est fou, ce que des filles, ça peut être méchant entre elles. Faut dire qu’Andy est une garce hors pairs, mais c’est la loi de la jungle. Ou où on est la bitch dominante, ou on se fait bouffer (a). A moins de se faire prendre sous son aile par une fille populaire, un peu comme Andrea l’avait fait avec Tara. La blonde s’en serait sans doute sortie sans elle aussi, mais être la meilleure amie d’Andrea Morgan avait sans doute fait que tout un tas de crétins et crétines ne s’attaquent pas à la timide jeune femme.

Quoi qu’il en soit, à la base Andy était contente de revoir Alyssa. C’était sans compter sur le fait que la jeune femme joue à la désagréable, en commençant à faire genre que de bosser chez ses parents, c’est quand même minable. D’autant qu’elle n’a pas le cran de le dire tel quel. Au contraire. Elle insinue et c’est encore pire. Andrea tente de garder la tête haute, même si elle se sent aussi minable qu’Aly essaye de lui faire ressentir.

Histoire de ne pas s’attarder trop longtemps sur le fait qu’elle soit passée à côté de sa carrière professionnelle, Andy commença à parler d’appartements à vendre. Elle expliqua qu’un tout confort était disponible sur Saint Oakes Street. En effet, Andrea avait eu envie de tester la jeune femme, histoire de voir si elle était carrément sincère. Et la réponse de cette dernière lui plu, alors qu’elle savait très bien qu’elle lui mentait.

« Oui, je comprends ce que tu veux dire…. »

Ca n’est vraiment pas dans les gens d’Alyssa que de se tracasser de ce que les autres vont penser si elle affiche sa réussite.

« Bah désolée, pour l’instant on a que des appartements de haut standing. Je te conseille d’essayer d’autres agences à Milwaukee, ça correspondra peut-être plus à tes recherches ? »

Elle continua de sourire de l’air le plus adorable qu’elle pouvait aborder. Elle travaillait peut-être avec ses parents, mais elle ne vendait pas des choses minables. Ca la faisait un peu sourire d’avoir en vente des appartements qu’un mannequin ayant réussi à New York ne pouvait pas s’offrir.

« Enfin, je veux pas te retenir, je me doute que ton temps à Great Falls est compté et que tu dois avoir des tas de choses passionnantes à faire ! »

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Alyssa sentait qu'il était temps de partir, la conversation devenait un peu trop dangereuse, Andrea allait finir par se poser des questions si ce n'était pas déjà fait. De plus la jeune femme ne semblait pas être facile à tromper et plutôt du genre à mettre son nez dans les affaires des autres.

Malgré son sourire la new-yorkaise n'était pas très à l'aise face à celle qui pourrait rapidement devenir une de ses pires ennemies si cette dernière se mettait en tête de percer son secret. Surtout qu'Aly n'était pas dupe, le comportement et les réponses de son interlocutrice était criantes de fourberies.

Oui j'irais surement faire un tour à l'occasion, dommage que tu ne puisses pas me proposer plus de chose...Répondit elle avec un sourire aimable qui ne reflétait pas le moins du monde ses pensées.

Alyssa rit doucement en entendant le mot "passionnante" la guerre était elle déclarée ?

Passionnante je ne sais pas, il ne se passe pas grand chose à Great Falls, tu es bien placée pour le savoir mais j'ai l'intention d'aller rendre visite à des amis avant de repartir pour New York. Mentit elle une nouvelle fois.

D'une part elle n'avait pas vraiment d'amis à Great Falls ou du moins elle n'en avait plus et d'autre part elle n'allait pas repartir pour la grosse pomme de ci-tôt.

Si la conversation avait commencé de manière plutôt aimable, les choses se passaient un peu différemment à présent. En effet, les deux jeunes femmes arboraient toujours un air adorable, mais n’étaient plus à constater o-combien elles sont belles l’une et l’autre. Non. A présent, elles se lancent des piques l’air de rien, avec de grands sourires bien faux. Sur le temps qu’elles discutaient, la cigarette de l’agent immobilier était arrivée à sa fin, et elle écrasa le mégot.

Elle n’hésita pas à signaler que l’agence Morgan ne vent que des biens d’un certain niveau. Hors de question de s’occuper de taudis. Lorsqu’Alyssa expliqua qu’elle n’avait pas envie d’exposer sa richesse aux yeux de tous, Andy sentit une faiblesse. En effet, cette fille ferait tout pour rabaisser les autres, y compris leur montrer combien d’argent elle avait et tout ce qu’elle pouvait se payer alors qu’eux pas. Du coup, la réponse de la jeune femme la fit doucement sourire.

« Je suis désolée. »

Dit-elle d’un air faussement affligé. Elle n’en pensait évidemment pas un mot. Andrea se dit qu’il était peut-être temps de prendre congé et elle prétexta donc qu’Alyssa devait avoir tout un tas de choses passionnantes à faire avant de repartir à New York. Façon polie de lui dire de dégager (a). Ce qu’elle ne sembla pas comprendre.

« Bah il va y avoir la Dare Night, mais tu ne seras sans doute plus là pour y participer. »

Dit-elle en haussant les épaules, prête à utiliser n’importe quoi pour que sa vie paraisse moins minable aux yeux de la mannequin.

« Et puis ne te rabaisse pas comme ça, je suis sure que tes amies ont hâte d’entendre le récit de tes folles aventures à New York. »

Elle y croit, donc il n’y a aucune ironie derrière sa dernière phrase, juste un peu de moquerie, dans la première partie. De la jalousie aussi.

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Décidément la petite Andy Morgan était devenue une adversaire de taille, bien qu'elle se cachait derrière ses mensonges Alyssa savait au fond d'elle même que son interlocutrice était, malgré ce qu'elle pouvait croire, celle des deux qui s'en sortait le mieux.

Légèrement déstabilisée et n'ayant pas préparé de réponse convenable à l'avance, la jeune femme s’emmêla les pinceaux quant à l'acquisition d'un appartement. Quelqu'un qui la connaissait un temps soit peu savait que la sulfureuse brune n'avait aucun état d'âme à afficher sa réussite et de ce fait sa réponse était totalement ridicule.

Aucun soucis. Répondit elle dans un sourire faussement bienveillant.

Alyssa comprit immédiatement que l'agent immobilier souhaitait prendre congé, elle également cependant elle ne voulait pas laisser son interlocutrice avoir le dernier mot.

Oh tu sais j'ai décroché beaucoup de contrat ces derniers mois, je peux me permettre de rester autant de temps que je le souhaite. Je pense pouvoir participer à cette petite animation locale. Répondit elle d'une voix mielleuse.

Si elle avait pu Alyssa serait repartie pour New York sans aucun regret quant à la Dare Night, malheureusement pour elle la vie en avait décidé autrement et il fallait bien qu'elle trouve un peu d'occupation.

Tu as surement raison ! D'ailleurs si j'avais eu un peu de temps je t'aurais volontiers raconter tout un tas d’anecdotes intéressantes mais comme tu l'as fait remarquer j'ai d'autre chose à faire.

Finalement, voir Alyssa aujourd’hui c’était un peu se gâcher la journée. En effet, l’agent immobilier s’était d’abord trouvée satisfaite de croiser une ancienne connaissance, jusqu’à ce que la revenante commence à faire de son nez, à lui montrer à quel point sa vie est fabuleuse comparé à la misère de celle d’Andrea… Quoi que la brune pense avoir mit le doigt sur quelque chose. En effet, lorsqu’elle a parlé d’un appartement assez luxueux, Alyssa s’est fermée comme une huitre, trouvant un prétexte qu’elle pensait carrément bidon. Il y avait quelque chose à creuser en dessous du fait qu’elle ne voulait pas vivre sur Saint Oakes, mais Andy ignorait encore quoi.

Désagréable, la mannequin commença à regretter que l’agence n’ait pas des biens de moindre standing. Elle devrait avoir des goûts de luxe, puisqu’elle vit là dedans au quotidien. En tout cas, Andrea elle voit les choses en grand et aime les beaux objets. Par contre, elle sait qu’elle doit se limiter. Disons que la plus grosse partie des folies qu’elle fait, c’est pour des vêtements, sacs et chaussures.

Après s’en être pris à son boulot et aux biens immobiliers actuellement en vente, Alyssa s’attaqua à Great Falls. Oui, Andy vit dans un coin pourri, oui elle le sait et oui elle donnerait son bras pour sortir de la. Seulement voilà : elle n’en a pas la possibilité. Du coup, elle est coincée ici à s’inscrire à la Dare Night parce que c’est le seul semblant de soirée qui existe dans le coin ! Elle en parla d’ailleurs à son interlocutrice, qui se montra encore une fois sous son meilleur jour de pétasse ambulante.

« Cool, avec un peu de chance, on sera peut être dans la même équipe. »

AU SECOURS. Dieu fasse que non, parce que jouer ce petit jeu cinq minutes, ça lui va, mais là, elle commence à en avoir jusque là ! Elle se contenta de sourire, semblant terriblement sincère. Elle sait pourtant qu’Alyssa ne sera pas dupe.

« Je me doute bien, et je comprends, ne t’en fais pas. De toute façon, il faut que je retourne travailler, sinon je vais me faire taper sur les doigts. »

Nouveau sourire faussement adorable, alors qu’elle avait envie de s’attaquer sur la tête de cette fille.

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[Désolée pour tout ce retard Embarassed

, je suis assez occupée en ce moment du coup je me suis surtout concentrée sur l'event]

Alyssa afficha son plus large sourire et agita vigoureusement les mains pour faire croire qu'elle serait également ravie d'être dans la même équipe de la petite Andy Morgan. La réalité était tout autre, la new-yorkaise n'avait plus la moindre intention de revoir la jeune femme, même si elle trouvait cela agréable de se faire mousser et de lui montrer sa supériorité, Aly avait conscience que cette fille était une adversaire de taille et probablement une sale petite fouineuse qui se ferrait un plaisir de découvrir ses secrets.

Oh oui, on passerait surement un moment...agréable. Lâcha telle, l'hypocrisie dégoulinant de tous les pores de sa peau.

Alyssa s'empressa ensuite de commencer à prendre congé, et la jeune femme ne fût pas surprise de constater que son interlocutrice était aussi pressée qu'elle de mettre fin à cette malheureuse rencontre. Alyssa savait qu'elle n'était pas une fille bien et surtout pas amicale mais Andrea semblait être tout à fait pareil. Malgré leur ressemblance les deux jeunes femmes ne seraient probablement jamais amies, elles étaient sans doute bien trop jalouse l'une de l'autre pour s'entendre.

Très bien, à la prochaine alors...Répondit elle agrémenté par un simple signe de la main avant de tourner les talons et de s'éloigner assez rapidement, espérant de toute ses forces que l'agent immobilière ne trouve pas d'autre chose à lui dire.

FIN

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