Le réveil de ce matin avait sans doute été l’un des plus durs de la courte vie de notre jeune homme. Déjà, l’entrainement de karaté de la veille ne comptait que des 5ème DAN et avait donc été, par conséquence, très intensif avec des techniques plus ou moins explosives et dures à réaliser car demandant énormément de concentration. Ajoutons à cela que soir même Alexander avait accepté d’aller boire un coup avec un vieil ami. Il aurait dû laisser cette sortie de côté, sachant pertinemment comme elle se finira pour lui.

Et effectivement, il le sentait maintenant. D’un mouvement de rage, notre jeune homme frappa –car c’était le seul mot que l’on pouvait utiliser pour décrire son geste- son réveil et se laissa à nouveau tomber sur son oreiller. Les yeux fermé, il se passa une main sur le visage et soupira. Dieu, qu’il avait mal au crâne. Et ce n’était pas tant la quantité d’alcool ingurgité la veille, c’était aussi le fait qu’il ne soit rentré que deux heure auparavant et qu’il oublier de désactivé le réveil automatique. Aussi, il se connaissait bien et savait que, même s’il essayait, il n’arriverait pas à se rendormir. Alors, se donnant une claque mentale, Alexander se redressa sur son lit, balança ses pieds au dessus du bord et frissonna en les posant sur le carrelage froid. Il avait, évidement, le chauffage au sol, mais le chauffage se désactivait de lui-même durant la nuit et ne se rallumait qu’a une certaine heure. Soit. Soupirant lourdement, il se leva et se dirigea d’un pas nonchalant vers sa salle de bain.

Là, il referma la porte, se déshabilla complètement et entra sous la douche. Frissonnant et s’effrayant à cause du choc thermique, il s’obligea à respirer tranquillement et senti avec bonheur l’eau se réchauffer rapidement. Il prit donc tout son temps pour se savonner, se rincer et détendre les muscles contracté de ses épaules. Ce fût donc, 30 minutes plus tard, que notre Alexander ressorti de la douche, propre et détendu et retourna dans sa chambre. De son armoire, il sorti un jean bleu sur lequel il enfila un t-shirt noir à l’effigie de ‘Black Sabbath’, souvenir d’un de ses nombreux concerts.

Une fois habillé, il sorti de sa chambre et, descendant les escaliers pour se diriger vers sa cuisine, il remarqua avec bonheur que son mal de crâne se faisait moindre. Finalement, ce devaient être les muscles tendus qui étaient la cause de ce mal de tête.

Nous allons passer le petit déjeuné ainsi que le reste de la journée sous silence et retrouvons notre jeune homme, assit sur les escaliers de l’entrée de sa maison. Profitant des premiers rayons de soleil de la journée, Alexander s’était, malgré le froid, installé sur sa véranda. Bière en main, il frissonna légèrement lorsqu’une bise traversa les mailles de sa veste.

Ignorant la chair de poule qui s’empara de lui, Alexander prit une gorgé de sa boisson, levant en même temps la tête. Son regard tomba sur une jeune femme qui se dirigeait vers lui. Fronçant un peu les sourcils, il inclina légèrement la tête sur le côté et abaissa sa bouteille, se demandant, l’espace de quelques instants qui était cette inconnue. Puis, la reconnaissant, il se dit qu’elle n’était, finalement, pas si inconnue que ça, car elle s’avéra être Hannah Hansen, une amie de son ex-femme et, accessoirement, une bonne amie à lui-même. Alors, se redressant, il afficha un sourire poli et attendit qu’elle ne soit près de lui pour prendre la parole.

« Salut Hannah » dit-il en le regardant « Quel bon vent t’amène ici ? »

Hannah Hansen, cette jeune femme qu’il avait connu comme étant une personne charmante, pleine de vie, optimiste et joyeuse, semblait n’être, aujourd’hui, que l’ombre d’elle-même. Bien que son sourire et le ton utilisé pour lui parler, était tout sauf tristounet, notre jeune homme l’avait bien cerné : elle n’avait pas le moral pour une raison qui lui était –encore- inconnue. Mais, s’empressant, d’afficher un sourire, Alexander se décala sur les escaliers, signifiant à Hannah qu’elle pouvait s’installer. Puis, haussant les épaules, il prit la parole.

« Je ne peux pas me plaindre » dit-il en souriant sincèrement.

Il n’avait eu aucun mal d’utiliser un ton sincère étant donné que c’était la vérité. Même si son divorce ne remontait pas à bien longtemps -5 jours, à peu près- il n’était en aucun cas dépité ou déprimer. De toute manière, le départ d’Anna avait été comme une délivrance pour lui, étant donné que leurs disputent quotidiennes et la jalousie de son ex-femme avaient commencé à lui peser réellement. Il n’était pas connu pour être le genre d’homme à s’énerver pour un rien, mais avec Anna, ce n’était pas pareil. Avec elle, on ne pouvait que s’énerver et il était impossible d’avoir une discussion sincère. Du moins, à la fin de leur mariage.

Mais bref, là n’était pas le centre de notre sujet. Revenons plutôt à nos deux jeunes gens. Reprenant une gorgé de sa bière, Alexander lança un coup d’œil à Hannah. Il avala promptement, puis tourna sa tête vers elle.

« Et toi alors ? Tu ne m’as pas l’air dans ton assiette. » S’enquit-il « un soucis ? »

Aujourd’hui, Alexander était d’humeur psychologue. Bien que, souvent, la vie des autres ne l’intéressait guère, il était tout de même un éternel curieux insatisfait. Aussi, Hannah était une amie. Et n’était-ce pas le rôle de l’ami d’être à l’écoute des problèmes ? Si, surement.