One, two, three strikes: you're out! feat Jackson Lyndon

_ Bon et bien, la visite s'achève ici. Il me semble vous avoir montré la totalité du campus. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, surtout, n'hésitez pas à venir me voir à mon bureau. Au revoir mademoiselle Spencer!

_Au revoir! Et merci...!

Je souris longuement jusqu'à ce que Mr. Falch, le directeur du département cinéma de l'université ai disparut de mon champs de vision avant de laisser échapper un long soupir et de passer la main dans mes cheveux. Cette visite m'a épuisée. J'ai les jambes douloureuses et terriblement faim en plus de n'avoir quasiment rien retenu de ce qu'il m'a dit après les 30 premières minutes de notre entretient qui a tout de même duré plus d'une heure et demi.

Heureusement, même si l'orientation n'est pas mon sens le plus aiguisé, je parvient à retrouver la sortie assez rapidement. Le parc du campus grouille de monde et voir autant de gens s'agiter autour de moi me donne vite le tournis. J'aime pourtant la compagnie des êtres humains en général, mais pas autant à la fois, encore moins quand je suis encore fatiguée par ma dernière séance de chimio.
Par chance, la présence d'un terrain de baseball ne m'a pas échappé et j'espère pouvoir y trouver un peu de calme à cette heure ci. Après tout, c'est l'heure du lunch.

Je prend donc la direction du terrain dont j'arrive à apercevoir de loin le grillage et m'installe quelques minutes plus tard dans l'herbe qui entoure la piste de sable. Quelques garçons s'entrainent à frapper quelques balles, et je me surprend à les envier. J'ai l'impression qu'il y a des siècles que je n'ai pas eu l'occasion de tâter une batte. Et pourtant, j'adore ça. Le baseball, c'est toute ma vie, une passion que je partage avec Bob depuis mon plus jeune âge. Je n'ai d'ailleurs jamais raté un seul match des Mariners, mon équipe préférée. J'aimerais dire que ça va continuer, mais c'est une chose que je ne peux pas vraiment... Prévoir disons.

Faute de pouvoir jouer, je me contente donc d'observer les autres après avoir extirpé un sandwich à la dinde de mon sac. Il tire une drôle de tête, le voyage l'a un peu aplatit et la salade a l'air d'avoir grillé, mais ça m'a l'air encore plutôt mangeable. J'en prend une bouchée avant de le poser sur mes genoux et de partir à la recherche de ma caméra qui doit se trouver quelque part au fond de ma sacoche. Je la touche du bout des doigts quand un projectile s'abat sur ma tête avant de rouler un peu plus loin.

_Outch...

Ca fait mal, vraiment mal. Celui qui a lancé ça a vraiment une bonne frappe. Je me frotte rapidement la tête afin de faire disparaitre la douleur tout en cherchant des yeux mon agresseur "malgré lui" et ne tarde pas à l'identifier. Il court vers moi, sans doute pour se faire pardonner.

Une bonne petite partie de base-ball, il n'y a que ça de vrai ! Pourtant le blond n'y joue pas bien souvent, il préfère le football américain, ou bien le basket. Mais refaire du base-ball, ça lui fait juste trop de bien ! Ils avaient commencé à en faire ce matin-là et ils avaient tous passé un excellente matinée, tellement qu'ils avaient prolongés leur partie. Bon, de pas beaucoup, mais il continuait à s'entraîner, à s'envoyer les balles avec la bonne position, la bonne trajectoire, puis en les renvoyant le plus fort et le plus loin possible. Niveau force, Jax n'avait pas trop de problème. Ni même pour lancer une balle rapide. Par contre, pour les courbes, c'était une autre paire de manche. Impossible d'y arriver correctement. Et il n'aime pas ça. Alors il s'entraîne. Un peu trop sûrement, parce qu'il finit par péter un câble et a balancé la balle un peu trop loin et un peu trop haut. Il secoue la tête, s'auto-désespérant, puis songe quelques secondes à Talya. Elle lui manque.

Mais il n'a pas le temps d'y songer plus longuement, puisqu'il voit sa balle atterrir droit sur la tête blonde d'une jeune femme. Sans plus attendre, il réagit et s'élance en courant vers elle. Elle était assise dans l'herbe, pas bien loin du terrain, toute seule. Avec toute la place qu'il y avait autour, elle n'avait vraiment pas de chance la pauvre. Il arrive vers elle, légèrement essoufflé et désemparé. Il la regarde quelques instants, vérifiant qu'elle est toujours consciente, puis lui demande :

- Ta tête ?! ... Est-ce qu'elle va bien ? Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ? Je suis vraiment désolé. J'en pouvais plus, je me suis un peu trop lâché. Tu vas bien hein ?!

Dans le mode gros lourd et inquiet, il n'avait jamais fait mieux. Il ne faisait pas souvent se genre de connerie. Enfin, du moins avec les jeunes femmes. Parce qu'avec les mecs, il en donnait des coups, et pas des caresses, loin de là. C'est du genre bourrin, à vous envoyer à l'hosto ! Mais bon, ils sont tous costauds, donc ça n'est heureusement jamais arriver. Mais à l'idée que cela lui puisse arriver à une jolie fille, ça le rend malade. Il reste penché vers elle, attendant le verdict avec impatience et inquiétude. Il était même prêt à se la jouer Alerte à Malibu si jamais elle a un malaise. Après tout, il pouvait largement faire ce dernier effort, avec tout "l'échauffement" qu'il a eu durant la matinée.

Une douleur cuisante me martèle le crâne tandis que je me frotte l'arrière de la tête où, je le sens, une légère bosse commence à apparaitre. Les yeux plissés comme si cette grimace pouvait aider à faire disparaitre la douleur, je continue de masser mes cheveux quand la voix passablement essoufflée du jeune homme qui semble être l'auteur de ce lancer me parvient aux oreilles. Je laisse ma main sur mon crâne et relève les yeux vers lui avant de secouer la tête négativement. Je ne tiens pas à aller à l'infirmerie. L'infirmière a du être prévenue de mon état de santé et je ne tiens vraiment pas à ce que Bob débarque comme une furie pour m'emmener à l'hôpital et me faire passer une batterie de tests inutiles. Pas pour une simple bosse.

_Ca va aller merci. Sacrée frappe en tout cas!

Je lui adresse un sourire pour le rassurer. Je ne suis pas encore morte et je ne crois pas souffrir d'une commotion cérébrale malgré la puissance qu'il a du mettre dans son mouvement pour que la balle même après un long voyage me frappe si durement. Mais qu'il se rassure, je ne risque pas de tomber dans les pommes dans les prochaines minutes. J'ai vu pire que ça, je suis quelqu'un de très résistant malgré les apparences. Heureusement sans doute, sans ça, la leucémie m'aurait sans doute emportée depuis longtemps.

Je cesse de frotter ma tête et ramasse la balle tombée à quelques centimètres de moi avant de la lui tendre avec un demi sourire. Je ne tiens pas à le retenir inutilement, il a sans doute mieux à faire, comme continuer sa partie de baseball, ou aller retrouver ses amis.

_Tiens, je crois que t'as perdu ça.

Une main tendue vers lui pour lui rendre sa balle, l'autre protégeant mes yeux du maigre soleil qui s'offre à nous en cette fin novembre, j'hésite un instant à le laisser partir sans rien dire avant de me décider à lui poser une question qui me brûle les lèvres.

_Il manquerais pas quelqu'un dans votre équipe à tout hasard? A moins que vous n'ayez fini?

Je suis prête à occuper n'importe quel poste, même celui de receveur si je peux avoir l'occasion de jouer ne serais-ce qu'un peu.

Son souffle s'était presque aussitôt calmé mais son anxiété, à propos du fait qu'il aurait pu l'avoir grièvement blessé, elle, non. Elle lui répondit qu'elle allait bien, et qu'il avait une sacrée frappe. Elle, elle avait un joli sourire, en plus d'avoir un joli minois. Il lui sourit alors et lui répondit :

- Merci ! Mais j'aurais pu te faire bien plus mal. T'es sûre que ça va hein ? Parce que je m'en voudrais si j'étais la cause de ta future maladie crânienne !

Il souriait toujours et disait ça sur le ton de l'humour, mais il ne se doutait pas du tout un seul instant qu'elle pouvait déjà être atteinte d'une quelconque maladie. Ce genre de chose ne se devine pas au premier abord, surtout quand on y connait rien, et qu'on a jamais vécu ce genre d'évènement. Elle finit par récupérer la balle qui avait atterri non loin d'elle et la tendit au blond. Ce dernier la récupéra, toujours un peu gêné. Il se retenait de s'excuser encore une fois et de lui demander encore une fois si elle n'avait pas mal à la tête. Il réfléchit alors à la façon de se faire pardonner et aller lui proposer d'aller boire un chocolat chaud, ou quelque chose d'autre, mais adéquate au temps. Puis, elle le devança, et il fut surpris :

- Moi qui cherchait une façon de me faire pardonner ... Viens ! On va se faire une partie !

Il lui tendit la main pour l'aider à se relever. C'était la moindre des choses après ce qu'il venait de lui faire subir. Une fois debout, ils se dirigèrent vers le terrain et ses camarades. Ils étaient encore occupés à s'envoyer des balles, mais quand ils les virent arriver, ils les regardèrent. Jax allait leur proposer une partie avec la demoiselle qu'il venait d’assommer, mais il se rendit compte qu'il ne connaissait toujours pas son prénom :

- Au fait, comment tu t'appelles ? Moi c'est Jackson, mais tu peux m'appeler Jax !

_Je survivrais ne t'en fais pas.

Je prend un air faussement dramatique avant de lui adresser un nouveau sourire histoire de le rassurer. Je vais bien, j'ai vu pire et je ne risque pas de m'évanouir dans les minutes qui viennent, ou alors, la balle que j'ai reçu sur la tête n'y sera pour rien.

Lui tendant la balle que je viens de ramasser, j'hésite quelques secondes avant de lui poser une question qui me tient à coeur. J'aimerais jouer avec lui et ses amis si il n'y voit pas d'inconvénient, et heureusement il n'en voit aucun.
Un sourire radieux pendu aux lèvres, j'attrape avec joie la main qu'il me tend avant de me relever et d'épousseter mes vêtements au cas où quelques brins d'herbe s'y seraient accrochés avant d'attraper mon sac dans lequel je fourre mon sandwich à peine entamé. Mon estomac attendra!

_Génial, en piste!

Je le suis jusque sur le terrain ne cachant pas le plaisir que j'éprouve à l'idée de frapper quelques balles lorsqu'il me fait remarquer que je ne me suis toujours pas présentée à lui.

_Alex, ravie Jax!

Je tend une main amicale vers lui afin qu'il la serre puis jette un coup d'oeil au reste de l'équipe à qui j'adresse un petit signe de la main. Je suis la seule fille et j'ai peur qu'ils ne me ménagent un peu, mais le plaisir de j'éprouve à l'idée de jouer me fais vite oublier cette idée. Si ils décident d'être trop gentils, je leur montrerais que c'est inutile et tout ira bien!

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