Tout comme son meilleur ami, Adrian a vraiment du mal à s’en remettre. Autant physiquement que moralement. Le moment a été très riche en émotions. Les deux amis se sont encore plus lâchés que d’habitude. Ce soir, ils sembleraient qu’ils n’avaient aucune limite. Adrian était prêt à tout partager avec ce dernier… et puis, maintenant que c’est fait, il est également épuisé. Son corps tout entier n’a plus aucune force. Son cœur bat toujours à une vitesse folle tandis que les yeux clos, il arbore un sourire comblé, heureux, en fait. Comme ne pas l’être après un pareil instant ? En tout cas, il lui faut quelques instants pour revenir sur Terre car il faut avouer que le journaliste est dans un tout autre monde à l’instant. Dans une bulle, sur la Lune, peu importe. Il est très loin à présent et profite de ce calme soudain (malgré le bruit de leurs respirations) pour se remettre gentiment. Ce n’est pas un moment gênant pour lui, à aucun moment Adrian regrette ce qu’il vient de se passer et ne juge pas utile de chercher à rassurer aussitôt son meilleur ami à ce sujet car ils n’en sont certainement plus à ce stade là. Ce n’est pas la première fois qu’ils se retrouvent dans cette situation, et, secrètement, Adrian espère que ce ne sera pas la dernière non plus (a)

Là, il songe à la journée qu’ils ont passée ensemble, à ce week end tout entier qui n’a eu aucune fausse note, comme Adrian s’en doutait. Tout a été parfait et l’envie de retourner à leur quotidien, à Great Falls, n’est absolument pas dans sa tête. Lui aussi, s’il le pouvait, resterait éternellement dans cette chambre d’hôtel en compagnie de Thomas. Enfin, lorsque son corps le lui permet, Adrian en vient à se retourner pour faire face à celui qui le comble parfaitement. Son regard cherche le sien. Dans celui d’Adrian on peut y lire tout le bonheur qu’il ressent, l’émotion même. Il n’est pas de ceux qui les masquent, au contraire. Il n’a pas peur de ça, de ressentir. Ils s’échangent alors des sourires. Pour le moment, le silence règne.

Cependant, Adrian ne tarde pas à faire preuve de douceur. Sa main vient se perdre dans ses cheveux, sa joue. C’est naturel presque. Il n’a cessé de le regarder avec douceur alors qu’il en vient enfin à mettre des mots sur ce qui se passe dans sa tête, sur ce qu’il a pensé de ce moment là. Thomas acquiesce, ce qui ne peut que lui faire plaisir. Il sourit d’avantage en l’entendant lui dire que c’était génial même. A son tour, Adrian se mord la lèvre inférieure. Il ose se rapprocher un peu plus de lui avant d’arborer un air un peu plus intimidé.

Je t’adore Tom.

Murmure simplement le journaliste, en baissant les yeux, cette fois. Sa tête s’installe sur l’oreiller. Il est de plus en plus fatigué, mais se sent bien, comblé. Il ne risque absolument pas d’oublier ce moment, ce week end. Sa main termine sa course sur le torse de l’agent immobilier alors qu’il ose relever les yeux vers lui.