Extrêmement observateur - encore plus quand il a besoin de vendre - Luke pose son attention sur un jeune homme, qui fait son entrée à l’intérieur du bar. S’il le remarque d’un seul coup d’œil, c’est parce qu’il semble plutôt jeune pour trainer dans un lieu pareil à cette heure plus ou moins tardive. Il le reconnaît pour être le dernier fils des Carter, sans se souvenir de son prénom pour autant… ! Il faut dire qu’avec 6 gosses, il est normal qu’on les confonde, ou qu’on oublie comme ils s’appellent (a) Luke connaissait surtout le nom de ses grands sœurs, Willow (la coéquipière de son frère) et Milla, qu’il avait toujours trouvées plutôt canons x) Les mecs, tout de suite, ça l’intéresse moins ! Cela dit, il est conscient que pour refourguer sa came, il faudra bien faire connaissance avec des types, plutôt qu’avec des filles, en général nettement moins accro à l’herbe par exemple.

Curieux, il le regarde s’avancer vers le comptoir, avec assurance néanmoins, pour commander une bière. Le barman semble intrigué mais acquiesce, avant de partir dans l’arrière boutique. Ça n’est clairement pas bon signe. Luke, malicieux, voit immédiatement là une occasion de faire connaissance. Un mineur qui essaie de frauder pour une bière, ça pourrait ressembler à certains jeunes qui composent sa clientèle (a)

Hop, Luke se redresse et se lève, s’approchant du jeune homme. Dès que le barman refait son apparition, l’air toujours un peu perplexe, et semblant ne pas savoir quoi faire, le dealeur se rapproche du blondinet, pour poser sa main sur son épaule, comme s’il s’agissait de l'un de ses amis.

Hey mec, tu rappliques ou quoi ?

Demande-t-il, comme s’il l’attendait à sa table. Aussitôt, Luke esquisse un sourire espiègle, avant de relever les yeux, dans un regard malin, en direction du serveur. Les voyant ensemble, il change aussitôt d’attitude et commence à lui préparer son verre. Le sourire de Luke - toujours amusé - s’agrandit d’un coup, alors qu’il croise le regard du mineur, près de lui désormais, puisqu’il a toujours sa main sur son épaule.

Moi c’est Luke.

Dit-il, d’un ton plus bas, pour faire les présentations. Il ne connaissait pas son prénom, mais le blondinet avait désormais une dette envers lui (a)

En voyant ce jeune vouloir se payer une bière, Luke repense à sa propre expérience. Quand il était lui-même au lycée, avec sa bande de potes, ils galéraient tous de la même manière. Même une fois que son grand-frère eut atteint la majorité, ce dernier ne voulait pas lui acheter de l’alcool ! A l’époque, déjà, Logan avait choisi d’être droit, de respecter la loi. Ça n’a pas empêché son petit frère de se fournir d’une toute autre manière, et de se prendre des cuites mémorables chaque week-end. A croire qu’ils n’ont vraiment rien en commun… ! Encore aujourd’hui, c’est Logan qui respecte la loi, et Luke qui l’enfreint. Et pas qu’un peu. Le sous-sol de la maison des Hansen est devenu un véritable laboratoire clandestin. Cela dit, Luke sait rester très discret à ce propos, et même ses parents ne se doutent de rien.

Quand, enfin, le serveur vient poser la bière sur le comptoir, et qu’il attend le paiement, Luke esquisse un sourire, plutôt content de sa performance. Evan semblait ravi également, il faut dire qu’avant l’arrivée de son « sauveur », il semblait plutôt (très) mal barré.

Dans un léger signe de tête, le dealeur invite alors le mineur à venir s’installer à sa table. Tant qu’à faire, il aimerait bien faire connaissance, sans compter que le serveur ne serait pas dupe s’il choisissait finalement de s’installer ailleurs. Une fois de retour sur la banquette le long de la vitrine, Luke vient reprendre sa propre bière, pour en boire une longue gorgée. Il sourit quand Evan finit par le rejoindre.

T’as quel âge, franchement ?

17, 18… ?

Demande-t-il, directement, étant conscient que le jeune homme avait largement fraudé sur ce coup-là. Le serveur avait d’ailleurs beaucoup hésité à le servir ! Parce que, soyons honnêtes, il ne faisait pas 21 ans, loin de là. Même son look faisait encore un peu adolescent.

Luke esquisse un sourire amusé en apprenant l’âge d’Evan en face de lui. Il s’attendait effectivement à ce qu’il soit jeune, même très jeune, mais le jeune homme semble bien embêté de devoir le lui avouer x) Le dealeur repense à son passé : lui aussi, à 16/17 ans, il rêvait d’en avoir 21 ! Et puis, après, le temps défile vite, trop vite, et on donnerait n’importe quoi pour avoir 20 ans à nouveau x) Ironie du sort, comme on dit.

Les boules XD

Encore 4 ans à galérer, mec… !

Lance le dealeur, dans un sourire encore plus grand. Il ne voulait pas se moquer ou quoi, mais c’était bien là la triste réalité des choses. Quand on a l’âge d’Evan dans le Wisconsin, on ne peut pas faire grand-chose. Aux yeux de la loi, il n’est même pas encore majeur. Il a encore pas mal d’années à attendre mais, heureusement, le temps passe vite. Et, encore plus heureusement, il a fait une rencontre ce soir qui devrait lui être bien utile… (a)

Bah de rien !

Quand on peut aider…

Luke n’en pensait pas un mot, et c’était bien le dernier à tendre la main ou à se montrer généreux. Ne comptez pas sur lui pour aider mamie à traverser la rue, ou la gamine du coin à récupérer son chat coincé du haut d’un arbre ! Il n’en aura rien à secouer. Par contre, s’il trouve un intérêt à aider quelqu’un, alors ce sera différent. Soyons clairs : rien n’est gratuit avec Luke Hansen. Tout finit par se payer, un jour ou l’autre. Et, pour certaines choses, le jeune homme peut même s’avérer d’une patience extrême (a)

En effet, Luke était passé par là lui aussi. 21 années, c’est extrêmement long à attendre. En Europe, c’est beaucoup plus court ! A croire qu’il n’y a qu’aux Etats-Unis qu’on aime vous torturer à ce point (a) Cela dit, pour le dealeur, cette époque remonte à loin. Cela fait déjà 6 ans qu’il peut boire et fumer quand bon lui semble. De toute manière, il n’a jamais été de ceux qui respectent la loi ! Et il n’a pas attendu l’âge légal pour boire. Comme il n’a pas attendu la légalisation du cannabis pour en consommer !

Alors, amusé par l’attente que va subir le jeune homme devant lui, Luke ne peut se retenir de le narguer, un peu, beaucoup. Evan n’est pas stupide et s’en rend rapidement compte. Aussitôt, le dealeur se met à le charrier, car c’est dans son tempérament. Il aime faire chier, c’est juste plus fort que lui (a)

Oh ça va, tu vas pas chialer !

T’as une bière devant toi, profite ! C’est peut-être la dernière avant tes 21 ans XD

Lance-t-il, avant que son sourire ne se fasse soudainement moins large, quand le petit branleur (XD) le traite à présent de vieux. Il commençait à baisser dans son estime, le petit (a) Aussitôt, d’ailleurs, le « vieux » réclame un peu plus de respect de la part de l’adolescent en face de lui.

Ouais bah si tu veux en profiter encore, je reverrai mon langage à ta place !

Il ajoute, ensuite, d’une manière plus discrète, et pour voir si le jeune serait réceptif, ou non :

Surtout que je suis à même de te fournir bien plus qu’une pinte…

Luke était toujours très moqueur, il aimait provoquer les gens. Ce n’était pas pour autant quelque chose de méchant, non. C’était souvent sa manière à lui de communiquer. Taquiner les autres, les pousser dans leurs retranchements. Par contre, il n’aimait pas qu’on agisse de cette manière avec lui… ! Le bon vieil adage « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse », il ne l’applique pas du tout. C’est un putain d’emmerdeur, qui n’aime pas être emmerdé. Voilà (a)

Savoure, mec XD

On connaît jamais les deux bouts de sa vie !

Lance le dealer, pas très rassurant, pour le coup. Il faut dire que l’attitude d’Evan ne lui donne pas particulièrement envie de faire preuve de sympathie XD Il vient quand même de le traiter de vieux et, bien que son âge ne soit pas une chose qui lui pose problème, Luke s’avère plutôt susceptible, dans son genre. Cela dit, il tente quand même une approche, et remarque immédiatement un changement soudain de comportement chez son interlocuteur XD Ce dernier essaie même de se rattraper… mais ne s’avère pas spécialement doué !

Ouais, laisse tomber, je crois que les compliments c’est pas ton fort, mec XD

Luke esquisse un sourire amusé, avant de porter de nouveau sa bière à ses lèvres. Il garde son regard posé sur le jeune en face de lui, hésitant à aller plus loin dans sa démarche de vente. Une fois sa pinte reposée sur la table, le dealer choisit de prendre des précautions. Il teste Evan, avec une question qui pourrait sembler anodine, mais qui ne l’est guère.

T’as un frère et une sœur dans la police, si je me goure pas, right ?...

Evan et Luke se ressemblaient donc plus qu’il n’y paraissait. Tous deux des chieurs en puissance, ils n’aimaient pas être emmerdés. Cela dit, le plus jeune pourra toujours narguer Luke quant à son âge, mais ce dernier avait aussi moyen de le faire suer, que ce soit au sujet de l’alcool ou de son expérience. Il était plus vieux et donc, forcément, il avait plus de recul sur les choses, plus de répartie, ainsi qu’une carrière de dealer bien ficelée. Avec Luke, c’était soit l’un, soit l’autre. Soit on le détestait, soit on l’appréciait, au point de l’envier parfois. Ceux qui l’enviaient, d’ailleurs, finissaient par le détester bien souvent à la fin x)

Enfin là, en l’occurrence, Evan semble se « calmer » et essaie même de se rattraper, en improvisant une sorte de compliment un peu maladroit. Luke s’en aperçoit, et lui fait remarquer que ce n’est pas son fort. Cela arrache un sourire à l’adolescent, qui ne peut que le reconnaître.

Tu m’étonnes XD

La conversation devient plus sérieuse par la suite. Luke n’est pas débile, il connaît les familles du coin, plus précisément celles qui comptent des membres de la police parmi elles. En tant que dealer, il se doit d’être extrêmement prudent, et c’est pour cette raison qu’il interroge Evan sur sa famille ! D’abord, il veut lui faire comprendre qu’il s’intéresse, mais il tient aussi à ce qu’il comprenne qu’il a besoin de lui faire confiance pour aller plus loin dans la discussion… ! Et, étant donné qu’il a deux membres de la police dans sa famille, dont le shérif adjoint qui plus est, Evan va devoir se montrer très convaincant…

Ouais, je le savais aussi.

Tes frangines sont plutôt pas mal, d’ailleurs (a)

Souffle Luke, dans un sourire amusé, avant de lui poser une question, d’un ton plus bas. Il préfère écouter Evan avant de lui proposer quoi que ce soit. Il ne voudrait pas partir dans son petit argumentaire de vendeur et prendre un risque. Il préfère donc se renseigner avant.

Tu consommes quoi, d’habitude ?

Comme d’habitude, en évoquant certaines jolies filles, Luke ne peut s’empêcher de faire une remarque… ! Même s’il est en compagnie du frère de ces demoiselles, ça ne l’arrête pas. Il dit les choses comme il les pense, et les ressent. C’est dans sa nature. Parfois, ça peut lui causer certains problèmes (a) Mais le jeune homme sait, en général, toujours jongler avec les évènements pour s’en sortir.

Ouais d’ailleurs, elles ont des mecs ? XD

Demande le dealer, d’une manière cash. Il en est un peu de même quand il interroge Evan sur sa consommation de stupéfiants. Il veut voir à qui il a affaire. En apprenant que le jeune homme touche un peu à tout, sans savoir parfois à quoi, Luke ne peut contenir un sourire. Okay x) Le lycéen semble être aventurier dans l’âme… ! Parce qu’en terme d’herbe, il ne prend pas trop de risques, mais en terme de pilules… c’est autre chose ! Ça peut être nettement plus dangereux. Certains ont fini à l’hôpital ! Certains, même, sont devenus de véritables légumes, juste après une consommation d’ecstasy. Dans ces petits comprimés, on peut trouver de tout et, surtout, de n’importe quoi. Sauf dans ceux conçus par Luke ! Il fait très attention aux ingrédients qui composent ses pilules.

Ouais, fais gaffe, ya des trucs chelous qui traînent, des fois…

Lui conseille Luke, pour une fois à peu près gentiment. Il reprend une longue gorgée de sa bière, en scrutant l’adolescent, avant de reprendre la parole, toujours d’un ton plus ou moins bas. Le sachant au lycée de Great Falls, il se dit que Julian lui refourgue peut-être déjà sa propre marchandise.

Tu te fais fournir par Mars ?

Demande alors Luke, en maintenant son regard un court instant. Il n’en dit toujours pas trop, et attend d’entendre les réponses d’Evan avant de lui en dire davantage.

Luke est intenable (a) Il cherche immédiatement à savoir si les grandes sœurs d’Evan sont célibataires. Il obtient une réponse, mais la suite de ce que lui dit le lycéen le fait rire. En fait, il s’en fout un peu que l’une soit flic et l’autre avocate… ! Et, d’ailleurs, il ne manque pas de le dire à l’adolescent près de lui, même s’il manque terriblement de tact pour ce faire (a)

Je m’en fous, tant qu’elles sont bonnes XD

Et puis mon frère est flic et jusqu’à maintenant, ça m’a pas posé de problème (a)

Lui avoue le jeune homme, dans un sourire amusé. Non, ça ne l’avait pas arrêté pour monter sa petite « entreprise ». Et bien qu’il soit un excellent vendeur, Luke ne parle pas des dangers de la drogue à Evan pour lui refourguer sa came. Il sait qu’on peut finir à l’hôpital voire même mourir à cause d’une mauvaise dope. Bien qu’il ne tienne pas à Evan au point de s’inquiéter pour lui, il ne voudrait pas le voir mal finir. Et puis, ça attirerait forcément le regard de la police sur Great Falls ! La ville n’est pas connue pour être touchée par les problèmes de drogue et le dealer souhaite que cela reste ainsi. Si une overdose survenait dans le coin, les habitants commenceraient vite à s’interroger…

Comme le jeune homme n’a pas l’air convaincu, Luke n’insiste pas. Après tout, s’il veut croire ce qu’il veut, Luke ne va pas essayer de le faire changer d’avis. Il sait de quoi il parle. Il a vu des types finir avec le cerveau en bouillie pour avoir consommé juste une petite pilule d’ecstasy.

Il travaille pour moi.

Répond finalement le dealer, se sentant de plus en plus confiance.

Comme il prend sa part, il est obligé de faire un peu gonfler les prix, tu vois. Quand on m’achète en direct, c’est un peu moins reuch, mais je peux pas vendre dans le lycée par contre.

Explique finalement Luke, avant de reprendre une gorgée de bière, en scrutant prudemment les alentours, histoire de s’assurer que personne n’épie leur conversation.

Luke ne peut que partir à rire en voyant la réaction de l’adolescent. Il est vrai qu’il n’avait pas employé un terme des plus respectueux pour traduire sa manière de voir les filles Carter. En même temps, c’était la vérité ! Elles étaient plutôt bonnes, dans leur genre x) Luke avait eu l’occasion de voir Willow plusieurs fois, en compagnie de son frère, puisqu’elle était sa coéquipière. Quant à l’avocate, il la voyait moins souvent, mais quel beau brin de femme… !

Ouais j’avoue XD

Désolé, mec !

Finit par admettre Luke, songeant à ses propres sœurs. Bien qu’il ne soit pas proche d’Hannah et de June, il n’aimerait pas entendre parler d’elles de cette même manière alors, il se met à la place d’Evan, et comprend qu’il ferait mieux de se taire à ce propos. De toute manière, il y a un sujet bien plus croustillant et important qu’ils doivent absolument aborder. Etant de plus en plus confiance, le dealer se permet de demander par qui il se fait fournir. Comme il s’en doutait, il s’agit bien de Julian… Evan semble écouter attentivement les dires de Luke et ce dernier n’est pas surpris. Il ne s’agit pas de rien, il s’agit d’argent. A terme, le blondinet pourrait faire de sacrées économies. Et il l’a compris, semble-t-il, étant donné le sourire réjoui qu’il affiche alors.

Qu’est-ce qui te brancherait pour ce week-end, par exemple ?

Demande Luke, pour cerner les attentes d’Evan en terme de marchandises, et voir à combien il pourrait les lui refourguer.

Luke n’est pas toujours sympathique, mais n’est pas non plus le dernier des enfoirés. Il peut même s’avérer particulièrement attachant, sur certains points… ! D’ailleurs, il comprend qu’Evan n’a pas envie de s’attarder au sujet de ses grandes sœurs. Quoi de plus normal ? Il n’a pas envie de savoir ce que des types comme Luke peuvent ressentir quand ils voient Milla et Willow. Luke peut tout à fait l’entendre puisqu’il a deux sœurs, plus jeunes que lui, qui plus est.

De toute façon, un autre sujet est mis sur le tapis, et pas n’importe lequel. Quand il parle en tant que vendeur, le dealer est très attentif, très concentré. Il ne laisse pas son attention se focaliser sur autre chose, mais pense toujours, évidemment, à guetter les alentours. Il ne faudrait pas que quelqu’un entende ne-serait-ce qu’une bribe de leur conversation.

Pas grand-chose, en fait. Tu vois, moi, je fais mes trucs « maison », tu peux être certain que c’est de la qualité, et que ya pas n’importe quoi dedans. A part l’herbe, je fais mes propres comprimés d’ecsta. Garantis sans risque. Et pas cher ! Pour que tu puisses tester, je t’en fais 3 à 15 dollars.

Crois-moi, c’est un bon prix pour la qualité que c’est.

Dit-il, tout à fait sérieusement. Il ajoute ensuite :

Pour l’herbe, tu connais la qualité, tfaçon c’est déjà ce que tu fumes, je pense. Julian doit te faire le gramme à 32 ou 33 dollars ? Si tu passes direct par moi, je peux baisser à 26/27.

Il est vrai que bien qu’étant dealer, Luke savait se montrer responsable dans ses petites activités. Par exemple, il ne se montrait que rarement défoncé devant ses clients… ! Quand venait le moment de vendre, il voulait être en pleine possession de ses moyens pour ne pas faire n’importe quoi. Par contre, quand venait le moment de s’amuser, le jeune homme ne se privait pas… ! Mais il savait ne pas tout mélanger. Pour rester professionnel. Après tout, c’est grâce à la drogue qu’il vit ! Sans ça, il se retrouve finalement sans ressource ! Et puis, Luke a certaines ambitions. Il est fier de son petit réseau et compte bien l’agrandir.

Le jeune homme garde cependant une production « convenable ». Il ne part pas dans toutes les substances, et ne s’éparpille pas. En effet, Luke a commencé par l’herbe, puis a travaillé pour composer ses propres comprimés ecstasy, testés sans risque. Il ne compte pas agrandir sa production à d’autres produits, mais plutôt développer ceux dans lesquels il excelle.

Quand le jeune client semble intéressé, Luke esquisse un léger sourire, et sort un paquet de cigarettes de sa poche, pour le poser sur la table. A l’intérieur, non pas des cigarettes, mais de l'ecstasy, soit 3 pilules.

Tiens.

Murmure-t-il, toujours pour faire dans la discrétion, avant de terminer sa bière, tout en parlant à Evan des prix qu’il peut lui faire.

Ouais mais par contre j’évite de trop tourner autour du lycée, et pareil, j’évite de recevoir des mineurs chez moi. Pour te fournir, faudra que tu saches me trouver, sinon tu seras obligé de passer encore par Mars.

Luke esquisse un sourire quand Evan prend soin de vérifier que la marchandise est bien dans le paquet de cigarettes. C’est normal, c’est une vérification classique et logique, quand on achète à quelqu’un pour la première fois. D’ailleurs, comme lui, il va vérifier que le compte est bien là, et que c’est bien 15 dollars qu’il trouvera sous sa main. Avec le même naturel, Luke pose finalement la sienne juste à côté, et attend que les billets soient glissés au creux de sa paume pour les prendre, et les vérifier discrètement, avant de les ranger à son tour, l’air de rien. Ils étaient quittes. Le dealer ne vérifiait plus ce que lui donnaient ses « vieux » clients mais, pour les nouveaux, il est logique de prendre certaines précautions. Le jeune homme est peut-être un vendeur de drogue, mais il sait agir avec un certain discernement.

Puis, Luke reprend, expliquant à Evan qu’il ne peut pas se permettre de trop traîner aux alentours du lycée. Ça éveillerait les soupçons ! Il passe parfois prendre Mackensie McKay à la sortie des cours mais n’a pas envie de trainer autour de trop de lycéens, histoire qu’on ne se pose pas d’étranges questions à son propos. Il n’apprécie pas non plus qu’on débarque chez lui pour réclamer de la dope, le jeune homme vit encore chez ses parents, qui ne sont au courant de rien. Il pourrait pourtant se payer le loyer d’une bien jolie maison, mais pourquoi gâcher une couverture aussi parfaite que celle qu’il a actuellement, hein… ?

A la rigueur, tu peux m’appeler, ou m’envoyer un SMS.

Dit-il, en se levant pour aller piquer un papier et un crayon au serveur. En se rasseyant à leur table, il baisse de nouveau d’un ton :

Mais pareil, faut pas faire nawak. Que ce soit au tel ou par texto, tu dis juste que tu veux me voir. Entre pas dans les détails. Pas de preuves, pas de coupable !

Lance-t-il, dans un sourire amusé, avant de lui refiler le morceau de papier en question, affublé de son numéro de téléphone, inscrit sous l’initiale de son prénom, un simple « L. », sans boucle ni fioriture.