Trainant dans les rues de Great Falls, pendant toute la journée, le jeune homme profite d’avoir quelques vacances pour retrouver sa petite ville « natale ». Ca lui fait du bien, dans un sens, bien que ce ne soit pas vraiment sa ville de prédilection… Mais de retourner à ses « racines », ce n’est pas la mort… et après avoir retrouvé quelques souvenirs, en marchant dans les rues de Great Falls, en plein été, le soleil tapant, le jeune homme, tout sourire cherche à présent ce qu’il pourrait faire. Et justement, il s’arrête devant le Tom’s. Aussitôt, Adrian pense à Thomas, son pote, qui devait certainement être de sortie, ou quelque chose comme ça. Ils ont beau vivre ensemble, ce n’est pas pour autant qu’ils sont collés l’un à l’autre. Ce serait probablement insupportable, right ? Il aurait pu passer sa soirée à Milwaukee mais Adrian tient à voir ce qu’est devenu ce bon vieux bar, qui est tenu toujours par la même personne apparemment.

Justement, accoudé au bar, le jeune homme retrouve un ancien camarade de lycée. Il papote, se retrouvent et bizarrement, tout comme lui, ce dernier semble s’être métamorphosé. Fini la période gothique, ce qui n’est pas plus mal. A présent, Adrian, tout comme lui, est devenu un jeune homme tout à fait abordable. Et quelques heures plus tard, ce dernier finit par l’abandonne pour retrouver sa petite famille, ce qui manque pas de l’étonner au passage. Lui, à vingt trois ans, il vient tout juste d’entrer dans la vie active et n’est pas encore prêt pour ce genre de choses. A dire vrai, après son propre passé, l’envie d’en former une n’est vraiment pas là, pas tout de suite.

Et en commandant une bière, le jeune homme pose son attention tout autour de lui. Il n’est pas doué pour draguer, d’ailleurs, ce n’est pas son intention première lorsqu’il bloque sur une jolie blonde dont le visage lui est presque familier. Les sourcils un peu froncé, le barman, qui semble avoir remarqué sa soudaine attention sur la demoiselle, lui souffle :

Elle te plait ou bien ? C’est Juliet Miller…mais je pense pas que t’aies une chance, vieux.

XD Adrian hoche la tête, sans vraiment répondre, mise à part en esquissant un léger sourire gêné sur le coup. Seulement, son nom l’inspire bien et en réfléchissant bien, (peut être pas assez puisqu’il s’avance vers elle), quelque chose semble lui revenir. Après avoir prit une gorgée de bière, il n’hésite pas à prendre timidement la parole :

Hey ! Désolé de vous déranger… J’voulais savoir…On s’est pas déjà vu quelque part ?

Dit-il, inoffensif comme une fourmis.

Le jeune homme passe un bon moment. Ça lui fait tout drôle de retrouver une ancienne connaissance. De voir ce que les gens sont devenus, tandis que lui, a changé totalement de vie, après avoir quitté great falls, c’est plutôt sympathique, en somme. Enfin, quand même, de le savoir à la tête d’une petite famille, alors que dans ses souvenirs, il était un adolescent un peu perturbé, ça le fait bien sourire au final. Comme quoi, les gens peuvent très bien s’en sortir dans la vie, right ? Le moment passe très rapidement. Et malgré que le soleil ne se couche pas encore à une heure pareille, il est l’heure pour lui de s’en aller… et Adrian, comme il n’est pas franchement pressé, l’ancien étudiant préfère rester et se commande une bière au comptoir.

Son attention est soudainement portée sur une jolie blonde, à quelques mètres de lui. Intrigué, Adrian l’observe un bon moment…C’est pour cette raison que le barman se permet une réflexion à ce propos, comme s’il souhaitait l’aborder pour la draguer ou quelque chose comme ça…Sauf que connaissant Adrian, ce n’est pas du tout son genre. S’il l’observe c’est pour une toute autre raison. Son visage lui rappelle quelqu’un et comme la ville est particulièrement petite, il est certain qu’il s’agit d’elle…et ce surtout quand il lui donne son nom dans la volée.

Un peu agacé par son intervention, il hoche simplement la tête en esquissant un sourire gêné. Sa bière à la main, il réfléchit un bon moment avant de se lancer et de s’approcher de la table de la jeune femme au journal. Là, il prend sur lui et engage rapidement la conversation. Leurs regards se croisent et Adrian semble certain…Contrairement à ce qu’elle lui répond, étrangement.

Désolé d’insister mais tu es bien Juliet Miller, non ? Tu dois juste… pas te souvenir de moi.

Répond naïvement Adrian, qui est loin de se douter qu’elle espère qu’il s’en aille en fait. Il est un peu naïf par moment et comme il ne veut pas la déranger, il se mord la lèvre inférieure, en baissant les yeux.

Si Juliet ne fait pas attention à ce qu’il se passe autour de lui, c’est tout le contraire d’Adrian, qui justement regarde tout autour de lui… et dans son balayage de regard, le critique musical en vient à reconnaitre un visage. Il ne lui est pas réellement familier. Ce n’est pas comme s’il avait eu l’occasion de vraiment de lui parler. Les souvenirs du jeune homme lui reviennent en tête, en attendant que sa bière arrive. A plusieurs reprises, il se rappelle avoir vue cette jolie blonde, accompagnée de sa mère à des réunions d’A.A. Ce n’est pas un souvenir heureux, bien évidemment…et lui rappelle ce qu’il lui est arrivé avec son père pendant cette période là. Un an après ces réunions qui ne lui ont servies à rien, l’homme a décidé de repartir. C’est la meilleure chose qui ait pu lui arriver dans sa vie d’ailleurs puisque tout s’est plus ou moins arrangé à son départ.

Alors, bien qu’il aurait espéré qu’elle se souvienne de lui peut être, Adrian s’approche de la table où elle est assise, cette fameuse Juliet. Accaparée par un journal, il la coupe dan sa lancée et engage une conversation bien trop rapide à son goût. Elle ne le reconnait pas, ou plutôt feint de le faire mais Adrian ne s’en doute pas, à dire vrai… et en insistant, il se voit se faire envoyer bouler d’une force XD Alors en conservant les yeux baissés, son attention se porte justement sur l’article qu’elle était en train de lire.

Oh.

Désolé, je voulais pas t’embêter…^^’

Dit-il, en se sentant sérieusement coupable, d’un seul coup. Faut dire qu’elle n’a pas vraiment été agréable avec lui non plus et avant de se décider à s’en aller, il lance, les yeux posés sur l’article qu’il a lui-même écrit, il y a un moment de cela.

Merci pour l’article, ceci dit… J'en suis l'auteur.

Souffle Adrian, en haussant les épaules. Il ne s’en vante pas, il boit une gorgée dans son verre en regardant tout autour de lui, cherchant une table de libre où il pourrait se poser.

S’il est en général, plutôt réfléchi, on peut dire que sur le coup, il n’a pas du tout assuré ! En venant à la rencontre de la jeune femme, il ne sait pas vraiment à quoi il pensait et surtout ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. Étant d’une nature positive, il ne se doute pas qu’il risque de se prendre un gros vent dans la tronche surtout. Non vraiment, des fois, le jeune homme en oublie quelques politesses. Il ne se voit pas non plus lui demander si c’est vraiment, elle. Et comme sur le moment, il est certain que ça l’est, Adrian est surprit qu’elle semble aussi réticente à lui parler. Pour quelqu’un qui ne le reconnait pas, c’est plutôt louche… enfin en même temps, parler à un inconnu, ça ne se fait plus vraiment de nos jours, ce qui explique son comportement répulsif (a)

Du coup, se sentant complètement débile sur le moment, le gentil Adrian s’excuse une fois de plus. C’est probablement la troisième fois en quelques secondes mais il le pense vraiment. Adrian n’est pas de ceux qui cherchent les ennuis, qui viennent délibérément faire chier les autres en temps normal, à croire qu’il passe pour le gros relou de service à présent. Pendant ce temps, il ne parvient pas réellement à lui faire décoller les yeux de son fameux article… et en y jetant un coup d’œil à son tour, le jeune homme esquisse un très léger sourire, constatant qu’elle est justement en train de lire l’un des siens.

Forcément, en entendant sa remarque, Adrian la remercie au passage ^^ Lui informant, sans vouloir se la jouer que c’est donc lui l’auteur. Il l’entend soupirer et Juliet lui demande alors ce qu’il lui veut. A nouveau, il se mord nerveusement la lèvre, plus du tout à l’aise. S’il n’était pas lui, il serait parti en courant pour la peine, comme une fillette. XD

Bah rien… je… ça fait genre 10 ans et là je t’ai aperçue alors ça partait pas d’une mauvaise intention.

Il prend la peine de se justifier, au passage, pour ne pas passer pour un taré. Il remarque bien son air méfiant et ajoute par la suite :

Enfin je sais qu’on se connait pas mais bon… Je voulais savoir si t’allais bien.

Il s’attendrait presque à un « oui, merci », alors le jeune homme ne prend pas la peine de s’asseoir, au cas où il se prendrait un vent en pleine face. Accoudé contre une poutre, le critique musical relève la tête et laisse ses yeux se perdre sur la jeune femme.

Devant la jeune femme, Adrian rame franchement ! Pourtant, il n’a pas envie de l’embêter mais on voit bien que c’est le cas. Son action, elle partait d’une bonne intention, comme toujours. Ce n’est pas quelqu’un de méchant. Peut être un peu naif, de penser qu’elle ne l’a pas reconnu et pense qu’il est juste un gros lourd comme un autre. Lui, s’il a toujours eu une bonne mémoire visuelle, ce n’est peut être pas le cas de tout le monde…alors c’est ce qu’il se dit, devant la jeune femme peu attentive à ses propos. Mal à l’aise, il aurait pu très bien ne rien répondre et repartir aussi vite qu’il était venu… mais après tout, il n’a pas grand-chose à perdre, si ? Mise à part son temps bien évidemment mais depuis qu’il est à Great Falls, avouons le, il n’a pas grand-chose à faire. Sa bière toujours en main, Adrian ne perd pas la face et malgré sa réponse qu’il pourrait prendre comme agressive, le critique musical reprend la parole, toujours l’air doux et surtout d’une voix apaisante, comme bien souvent.

Là, il prend la peine d’expliquer son geste… et la jeune femme finit par relever la tête pour lui adresser un sourire. Il ne se demande pas s’il est forcé ou non. Adrian a toujours été franc et ce genre d’attitude, ça ne lui ressemble pas. Il attend sa réponse tandis qu’il lui avoue juste avoir eu envie de savoir comment elle allait. Certes, ils ne se connaissent pas mais… ça l’intéresse sur le moment. Juliet répond positivement, en cherchant son prénom qu’elle ne trouvera pas. Adrian esquisse un bref sourire, avant de prendre la parole, à son tour :

Tant mieux…C’est cool.

Répond-t-il en marchant un peu sur des oeufs tandis qu’il ajoute sans trop tarder :

Je vais bien, j’viens d’emménager à nouveau ici, en fait…

Je m’appelle Adrian x)

Il ne sait pas où cette conversation va les mener mais son regard ne la perd pas des yeux tandis qu’il vient de lui répondre.

Adrian aurait peut-être du sortir du bar, en même temps que l’autre type. Seulement, prit d’une pulsion, en reconnaissant Juliet Miller, le jeune homme s’est dit qu’il pourrait aller lui parler. En général, ce n’est pas quelque chose qu’il fait. Contrairement à beaucoup de monde, lui, il fait partie des gens plutôt timides, qui ne sont pas sûrs d’eux et dont un vent le met rapidement mal à l’aise. Pourtant, là, ça ne se passe pas comme il l’aurait imaginé. En fait, il ne se doute pas qu’elle l’ait reconnu et qu’elle ne veuille tout simplement pas lui parler. Pourquoi ça ? En même temps, Adrian ne la connait pas, ni elle, ni le passé douloureux qui traine derrière elle, comme un fardeau a porté jusqu’à la fin de sa vie. Tout le monde a des problèmes mais il ne se doute pas qu’ils sont aussi énormes. Soit. Il en est là, prêt à repartir en fait (a) mais Adrian ne le fera pas, puisqu’il s’excuse pour la énième fois avant de lui faire comprendre que ses intentions n’étaient pas mauvaises, vraiment pas.

Pour ne pas laisser un blanc s’installer, Adrian lui explique qu’il est revenu vivre à Great Falls et que oui, il va bien. Le meilleur est toujours à venir, c’est quelque chose en quoi il croit profondément, puisque c’est ce qui lui est arrivé, en fait. Après le départ de son père tout s’est arrangé pour le mieux. Il espère ne plus croiser son chemin car moins il le voit et mieux ça se passe. Par moment, il ose l’imaginer, se demander où il est à présent… Peut être qu’il lui manque ? Ou c’est l’idée d’avoir un père quelque part qui fait ça… Adrian n’en sait rien et n’y songe pas à l’instant.

Pour les études. Après le lycée, je suis parti quatre ans étudier à Milwaukee…

Explique Adrian, sans rajouter les motifs qui l’ont poussé à revenir à Great Falls. Il ne se voit pas lui déballer toute sa vie non plus. C’est quelqu’un de réservé dans le fond…mais comme ils semblent avoir ça, en commun, Adrian prend sur lui, pour parler. Le jeune homme hoche légèrement la tête, en entendant la question que Juliet lui pose mais rectifie tout de même.

Ouais enfin… je suis surtout le mec qui met des critiques négatives/positives sur les nouveautés musicales x)

Dit-il dans un sourire, puisqu’il aime beaucoup ce qu’il fait. Et sans attendre, il lui retourne la question :

Et toi, tu fais quoi ?

La conversation s’installe petit à petit entre les deux clients du Tom’s. Ce n’était pas gagné d’avance… et puis, une fois de plus, il ne voit pas qu’elle se force au départ à lui répondre, mais oui, elle a certainement raison, en pensant que ça lui fait relativement plaisir. Discuter avec quelqu’un n’a jamais été une tare pour lui, au contraire. S’il y a une chose qu’il semble avoir compris, c’est de parler du passé ne servait pas à grand-chose. La jeune femme a beau feindre de ne pas le reconnaitre, elle finit tout de même par lui répondre. La conversation autour du métier du jeune homme n’est que banale après qu’ils se soient assurés d’aller bien. En même temps, il faut bien avancer dans la vie malgré les choses négatives, affreuses qui s’y passent. Adrian lui explique qu’il est parti un moment à Milwaukee pour étudier et acquiesce en entendant la supposition de Juliet. Oui, il a étudié pendant quatre ans le journalisme à l’université et ne le regrette absolument pas. C’était soit ça, soit devenir prof…autant dire que le monde de la musique l’inspirait beaucoup plus. Pas qu’il n’aime pas les enfants, bien au contraire.

Exactement, j’ai suivi un cursus de quatre ans après le baccalauréat.

Explique-t-il simplement, toujours sans se vanter, puisqu’il n’en voit pas l’utilité. Après tout, ce sont des choses que tout le monde peut faire, s’ils le souhaitent. Rien d’extraordinaire en soit… mais il sait qu’il a eu de la chance de trouver rapidement un post dans un journal à Milwaukee. Ça, il ne crachera pas sur la soupe.

Oui, oui, pour un début c’est parfait… j’ai eu de la chance ^^

Adrian aime ce qu’il fait. Ça lui permet de bouger, d’aller à des concerts, de voir pas mal de choses nouvelles…et c’est ce qu’il a toujours rêvé de faire, en somme. Rester cloitré dans un bureau, ce n’est pas une carrière idéale pour lui. Il n’est pas du genre à être dégouté en se levant tous les matins pour se rendre sur son lieu de travail. Par politesse mais également parce que ça l’intéresse le jeune homme lui retourne la question.

Sûre ?

Plaisante Adrian (a) avant de s’asseoir lorsqu’elle le lui propose et reprend sans tarder, en la regardant :

Une boutique de quoi ?

Le moment le plus gênant semble être derrière eux. La conversation se fait de plus en plus fluide, ce qui ne manque pas de plaire à Adrian, qui se sent déjà un peu plus à l’aise, à dire vrai. Il n’a plus l’impression qu’elle va lui sauter dessus pour lui arracher la tête ou sinon l’ignorer complètement, pour continuer à lire l’article qu’Adrian connait déjà par cœur, pour l’avoir écrit, dirons-nous. Et puis, un peu de compagnie, ça ne fait de mal à personne, si ? Il n’a rien à faire d’autre et se plait à tenter de faire connaissance avec Juliet. S’ils n’ont pas eu l’occasion de se parler quelques années en arrière, le destin veut qu’ils se retrouvent à présent…Pourquoi ne pas en profiter ? C’est comme ça qu’il voit les choses. En parlant de ses études, Adrian esquisse toujours un sourire. C’est un sujet qui lui plait, le passionne. Il aime beaucoup ce qu’il fait et ne changerait de carrière pour rien au monde, à dire vrai.

Heu… j’en sais pas grand-chose, en fait… J’ai jamais été du genre très ambitieux, ma place est pas mal pour l’instant !

Explique Adrian dans un léger sourire gêné. Certains savent déjà à l’avance ce qu’ils souhaitent, ont un plan de carrière bien tracé. Pour lui, ce n’est pas du tout le cas. Il en est encore au stade de douté de ses capacités ^^’ Alors aller de l’avant, ce n’est pas encore le moment. Cependant, il espère monter dans les échelons peut être. Etre un peu plus reconnu, changer de magazine pour un plus connu ? Il ne s’est pas réellement poser les bonnes questions jusqu’à maintenant.
Debout depuis un bon moment, Juliet lui propose de s’asseoir. Adrian ne se fait pas prier mais lui fait une remarque quand même, pour détendre l’atmosphère. Il entend pour la première fois le rire de la demoiselle et Adrian esquisse un sourire en reposant ses yeux bleus dans ceux de Juliet. Intéressé par son parcours, il lui retourne les questions et acquiesce donc finalement.

Ah d’accord ! C’est bien ! Et ça marche bien ici ? J’veux dire à Great Falls, y a pas des masses d’habitants…

Nope, ça fait… quelques semaines, en fait.

Explique le journaliste dans un sourire. En effet, il avait fini son cursus scolaire cette année. Une chance qu’il ait eu directement une place. Faut dire que son dossier n’est pas mauvais. Il a toujours eu de très bonnes notes, de très bonnes et généreuses appréciations à son sujet. En cours, Adrian était du genre élève très sérieux, studieux… en dehors, ses fréquentations l’empêchaient de se taper une réputation d’intello…car ce n’était pas vraiment le cas dans le fond. Plus le temps passait et plus l’étudiant se lâchait un peu plus, osant sortir, boire (un peu trop d’ailleurs) et faire la fête en somme. Une vie que tous les étudiants rêveraient d’avoir. Aucun problème, juste du bonheur (a)

Contrairement à Juliet, Adrian n’est pas très focalisé sur l’argent. Tant qu’il fait quelque chose qu’il lui plait. En revanche, il a de la chance d’avoir choisi une carrière qui ne le mettra pas dans la merde non plus. Les journalistes, en général, sont plutôt généreusement bien rémunérés à la fin du mois, right ? Tout dépend de l’article et de ce qu’il fait… mais Adrian est quelqu’un de réfléchi en général alors il ne s’inquiète pas vraiment. Le jeune homme prend une nouvelle gorgée de sa bière tandis qu’il interroge Juliet à propos de son propre travail. Elle lui explique être gérante d’un magasin de prêt à porter. C’est quelque chose d’intéressant et comme d’habitude, il a des questions à poser.

Attentif, il l’écoute lui raconter que la concurrence n’est pas réellement le problème. Adrian acquiesce, espérant pour elle que ses affaires tournent malgré le fait qu’à Great Falls, ce n’est pas l’endroit le plus bondé de monde, dirons nous… !

Ah bah c’est super ! J’suis content pour toi, si ça fonctionne bien x) J’espère que ça continuera.

Dit-il sincèrement, en continuant de boire quelques gorgées dans son verre, le regard toujours porté sur elle.

Il est évident que le départ de son père a changé radicalement sa vie, et en bien. Le jeune homme a pu s’épanouir de cette façon là. S’il était resté plus longtemps, il ne serait certainement pas devenu l’homme qui est à présent. A cause de lui, il a redoublé une classe, était constamment ailleurs, traumatisé. Peut être qu’il ne serait même plus vivant, s’il avait continué à battre sa mère et lui… Le jeune homme ne songe jamais à ce scénario là. Ça le déprimerait bien trop. Sa vie n’a fait que devenir plus rose depuis qu’il est parti pour ne jamais revenir, il l’espère. Parfois, ça lui arrive de penser à lui, de se demander ce qu’il fait. Il l’imagine quelque part, dans un trou perdu, à boire comme un trou justement. Peut être qu’il a refait sa vie et qu’il est heureux, dans une nouvelle famille ? Celle là, il en doute sérieusement mais c’est un autre sujet qu’il préfère occulter de son esprit, à chaque fois que l’idée lui traverse l’esprit. Heureusement, depuis qu’il est parti à Milwaukee, sa vie n’a jamais aussi bien. Il ne s’est jamais senti aussi épanoui. A présent, il a vraiment une vie. Un travail qui lui plait, des bons potes.. ce serait presque parfait.

Ouais, je viens tout juste de finir les cours, en juin, en fait.

Explique le jeune homme, qui a en effet, eu de la chance de trouver aussi rapidement un emploi. Surtout dans cette branche là. Des critiques, ce n’est pas ce qu’on recherche activement dans le marché. Mais ça l’a fait quand même ! Et pendant qu’il lui explique son parcours, le jeune homme ne se rend pas compte que ça pourrait la blaser, contrairement au sien. Pour tout dire, il est un peu naif et Adrian ne voit pas pourquoi elle ressentirait le besoin de mentir… ça peut être normal, de toute façon, il ne la connait pas réellement… d’où le fait qu’il ne remette jamais sa parole en question. Elle lui explique être la gérante d’une boutique de prêt à porter. C’est quelque chose d’intéressant. Il suppose que les fringues ne sont que féminin, alors Adrian n’a aucune raison de se rendre dans un pareil endroit. Et toujours aussi gentil, il lui souhaite que de la réussite pour son commerce.

Il esquisse un sourire sincère. Il a toujours été comme ça. Franc, honnête. Son job lui va plutôt bien puisqu’il n’a pas peur de dire les choses malgré sa timidité. Il ne supporte pas les hypocrites. Pendant qu’il boit une gorgée dans sa bière, la demoiselle lui pose une question personnelle à propos de sa vie amoureuse. Un peu gêné quand même (a) Il secoue la tête avant de s’expliquer :

Nope, j’suis célibataire… et toi ? Un copain jaloux dans le coin ?

Adrian n’est pas entré dans la vie active depuis longtemps. Non, en effet, ça ne fait que quelques semaines seulement. C’est une nouvelle page qui se tourne, lui qui est friand de nouveautés, ça ne peut que le ravir. Cela faisait quatre ans qu’il avait sa petite routine à l’université. Même si les choses sont différentes là bas, à force, les choses deviennent rapidement monotones. Les sorties, les études, les loisirs… Là, il espère que les choses seront différentes bien qu’il aura certainement une nouvelle routine à adopter. Et puis, il aime ce qu’il fait, le domaine dans lequel il travaille. C’est pour cette raison qu’il est beaucoup plus enthousiaste, à dire vrai. Il a vraiment eu de la chance de trouver directement dans le secteur qu’il lui plaisait tant.

Sans se douter une seule seconde qu’elle lui ment, le jeune homme s’intéresse à la carrière de la jolie blonde, qui dit tenir une boutique de prêt à porter. Ce n’est pas du tout son domaine de prédilection mais apparemment, pour Juliet, c’est une affaire qui fonctionne bien. Le jeune homme, qui ne souhaite que des bonnes choses aux gens, ne peut qu’être ravi pour lui. Il espère que sa carrière décollera aussi bien que la sienne. Il ne sait pas qu’elle n’a pas fait de longues études, qu’elle n’est qu’une « simple » vendeuse. En même temps, il ne l’aura pas jugée, il n’y a pas de sous métiers, right ?

Et puis, la question, plus intime, au final, de Juliet lui arrache un sourire. Il est célibataire, oui, et il n’est pas du genre désespéré, à vouloir absolument se trouver une copine, ou quoi que ce soit d’autre. Ce n’est pas le genre de garçons qui courent après tout ce qui bouge, au contraire. Déjà parce qu’il est plutôt timide et surtout pas doué avec les femmes mais également parce qu’il espère trouver sur la bonne un jour x) Il répond à sa question, en la lui retournant au passage, non sans faire preuve d’humour, au passage.

Apparemment, t’es pas le genre de fille qui cherchent à tout prix l’âme sœur, ou quelque chose comme ça, non ? T’as l’air même soulagée x)

Lui fait remarqué Adrian dans un sourire, ce n’est bien évidemment pas une critique. Au contraire, il connait bon nombres de personnes dans ce cas là. Le jeune homme termine sa bière, en quelques gorgées et repose la bouteille, en l'observant...!

D'abord par du tout enchantée de devoir parler avec le jeune homme, Juliet se détend et devient un peu plus docile en acceptant finalement la conversation. Elle reste tout de même embêtée de recroiser son chemin vu qu'il sait des choses sur son passé. Des choses qu'elle cache à pas mal de monde et ce, depuis des années déjà. Elle ignore comment s'est terminée cette histoire d'alcoolisme chez la famille du jeune homme, mais elle ne veut certainement pas revenir en arrière pour en reparler. Chez elle, ça s'est très mal terminé. En fait, ça ne s'est jamais terminé. Mais ce détail, elle essaye de le camoufler, l'air de rien. C'est généralement devant les personnes qu'elle voyait aux réunions qu'elle dit que tout va bien et que sa mère n'a jamais retouché à une bouteille d'alcool...Elle veut juste qu'on croit que tout va bien et que sa mère n'a plus de problème d'addiction. Et puis, ça permet aux personnes des réunions de voir que c'est possible d'arrêter - même si techniquement, dans le cas de Myriam, c'est visiblement impossible -. Juliet s'enfonce dans ses mensonges jour après jour pour faire croire que tout va bien.

Pour ne pas changer, la jeune femme se sent complètement nulle à côté du jeune homme lorsqu'il lui annonce qu'il vient seulement de finir les études, mais qu'il a déjà un emploi dans la branche qui l'intéresse : le journalisme. Du coup, elle n'ose pas vraiment dire qu'elle est simple vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter...Naturellement, elle se fait donc passer pour la patronne, sans grande difficulté car, des fois, c'est tout comme...Sa patronne est souvent absente et lui demande souvent de garder la boutique seule, de faire l'ouverture et la fermeture, de faire la compta et les commandes diverses auprès des fournisseurs...Ce n'est pas comme si elle avait dit qu'elle était patronne d'une grande société. Son mensonge est sans importance, donc. Enfin, c'est ce qu'elle pense, elle.

Pour faire la conversation, elle pose une question plutôt personnelle au jeune homme, mais ce n'est pas parce qu'elle est intéressée ou quoi que ce soit. En fait, c'est une question innocente...Elle n'a aucune vue sur lui, de toute façon, il est trop jeune et, par principe, elle n'est pas très fan des garçons plus jeunes qu'elle. Encore faudrait-il qu'elle s'intéresse réellement aux hommes...Enfin...Elle s'y intéresse, bien sûr, mais sans plus. Elle s'en méfie plus qu'autre chose. Elle les craint beaucoup à cause de son passé bien chargé. Ainsi, lorsqu'il lui retourne la question, elle soupire, montrant un certain soulagement. Elle acquiesce donc à la remarque du garçon.

Oui, en effet. J'ai eut de grosses déceptions. Je suis mieux seule, pour le moment...!

Ajoute-t-elle dans un sourire. Un viol et un pseudo viol lui ont suffit pour la rafraîchir. Bien sûr, elle se dit qu'un jour, un homme réussira à lui prendre sa confiance au point qu'elle se laisse vivre et peut-être qu'elle vivra une très belle histoire, sans embûches. Mais pour le moment, elle se sent mieux seule...et loin des hommes.

S’il n’a pas été très délicat, en venant lui parler, à la base, par la suite, ça se passe relativement mieux. Bien évidemment, il se retient d’évoquer leur point commun : ces fameuses réunions. Il a bien remarqué, malgré tout, que ça semblait être la seule condition qui faisait qu’elle accepte sa présence à sa table, dirons nous. Lui non plus, n’a pas du tout envie de remettre ce sujet sur le tapis. Il n’en a jamais vraiment parlé à quelqu’un, ce n’est pas quelque chose qui est facile à balancer, de toute façon. C’est quelque chose qu’on regarde toute sa vie. Pas sûr que ce soit une blessure qui cicatrise mais c’est ainsi et ça ne changera jamais. Ils évoquent alors leurs deux jobs respectifs. Il ne se doute pas que ce n’est qu’un tissu de mensonge, qu’elle en a d’ailleurs l’habitude, de le faire. Lui, il n’est pas du genre à mentir, probablement parce qu’il ne sait pas vraiment le faire. Il n’essaie pas, ça lui donnerait l’impression d’être malhonnête et ce n’est pas quelque chose qu’il a envie d’être.

Du coup, après lui avoir parlé de son propre job : critique musical. Il lui explique qu’il vient tout juste de finir ses études, qu’il a eu de la chance en somme, de trouver directement un job dans le domaine qui lui plaisait tant. Elle, elle est gérante d’une boutique de prêt à porter. C’est une carrière tout à fait différente mais qui semble lui réussir, alors Adrian ne peut qu’être ravi pour cette dernière, et pourtant, ils ne se connaissent pas. C’est comme ça qu’il est, le petit x)

Le sujet suivant concerne sa vie affective, amoureuse, sentimentale, en gros et Adrian répond négativement. Il n’est pas contre l’amour, ou quoi, il n’a juste pas eu de chance jusqu’à maintenant. Toutes ses histoires ont été un gros échec mais Adrian ne désespère pas pour autant. Contrairement à lui, Juliet ne semble pas du tout aspirer à ça. Elle lui explique d’ailleurs pourquoi. Il acquiesce gentiment, sans rentrer dans les détails de ces grosses déceptions :ç a ne le regarde pas.

Je vois…

Dit-il, en baissant les yeux sur son verre, et puis, sur le sien, achevé lui aussi. N’ayant pas envie d’imposer sa présence plus longtemps, au cas où elle souhaiterait qu’il s’en aille, Adrian lui tend finalement une perche, en lui disant :

Bon, je vais pas te déranger plus longtemps x)

Bonne soirée !

Souffle Adrian, en se levant.

Juliet n'est pas du genre hyper sociable. En fait, lorsqu'elle parle avec des gens, c'est généralement parce qu'il y a un intérêt derrière, ou alors, certaines rares fois où la sincérité prend le dessus pour faire d'elle une personne tout à fait normal qui veut juste qu'on l'aime bien...Mais voilà, aujourd'hui, elle ne se sent pas vraiment de ce genre. Elle n'a pas spécialement envie de voir du monde ou du moins elle n'a pas trop envie de discuter...Habituée du Tom's, elle pensait y être tranquille vu qu'elle a déjà rembarré la moitié des habitués....Ici, donc, tout le monde la connaît plus ou moins et sait qu'il ne vaut mieux pas l'approcher au risque de se prendre une tornade en pleine figure...

Aujourd'hui n'était pas censé déroger à la règle, mais un jeune homme visiblement intrépide n'a visiblement pas cru bon de suivre les conseils du barman. A peine arrivé, Juliet tente de s'en débarrasser, surtout lorsqu'elle le reconnait. Leur rencontre ne s'était pas faite dans les meilleurs conditions, en fait...Les réunions d'alcooliques anonymes finissent rarement en soca dance. A l'époque donc, ils n'ont pas eut l'occasion de discuter ou de faire connaissance, mais ils ont largement eut le temps de retenir leur visage puisqu'à leur âge, on leur demandait rarement de témoigner pour leur parents, alors, bien qu'utiles pour leurs parents, ils devaient trouver ça plutôt barbant...

Se souvenir de cette période, du début de son malheur, Juliet se ferme tout de suite. Sauf que devant le côté insistant du jeune homme, elle cède, essayant tout de même de lui faire comprendre que, de son côté, elle ne se souvient absolument pas de lui, comme si ce souvenir faisait partie d'un passé tellement lointain que ça ne lui revient pas du tout...

Elle se met donc à discuter, devant quelques regards surpris provenant du bar. Elle les oublie bien vite pour se concentrer sur la discussion qu'elle a avec Adrian, n'hésitant pas une seconde à lui mentir sur son métier, n'osant pas avouer qu'elle n'est qu'une simple vendeuse...Et puis, pour finalement changer de sujet, elle lui pose une question un peu plus personnelle, non pas qu'elle soit intéressée (a). Rapidement, la fin de la conversation se fait ressentir et la jeune femme se dit qu'elle est à court d'imagination....Au même moment, le jeune homme se lève, annonçant son départ imminent.

Bonne soirée à toi aussi !

Se contente-t-elle de répondre en lui souriant. Elle ne va pas le retenir, que voulez vous qu'elle dise de plus ? Elle ne sait même pas si ça lui fait plaisir ou juste flipper de le revoir ici et de savoir qu'il se souvient d'elle...Quoi qu'il en soit, elle ne tarde pas à finir sa boisson pour quitter à son tour le bar, oubliant malencontreusement de payer son addition, une fois de plus (a).

Scène terminée