Des passions, outre une relation amoureuse, Liv n'en avait jamais eu beaucoup. Durant sa jeune enfance, sa mère l'avait poussée à faire de la danse classique, comme beaucoup de fillettes, mais elle s'en était désintérèssée préférant voir que participer à un ballet. Durant son adolescence, elle ne s'était pas beaucoup préocupée de sa culture et s'était, si l'on veut, passionée pour la vie de rue et les relations amicales qui viraient sur quelque mots en une véritable guerre. Seulement, lorsque son père l'avait ramenée vers les études, elle avait découvert le théatre, du moins, découvert sa passion pour cet art. D'abord en spectacles qu'elle voyait défiler avec plaisir devant ses yeux, la demoiselle s'était rapidement forgée une culture exemplaire sur les grands classiques. Elle avait ensuite tenté d'aller elle même sur les planches et avait participé à deux petites représentations. Sa rencontre avec Aaron ne lui avait plus laissé de temps pour et elle avait donc délaissé ce qu'elle ne considérait que comme un passe temps.
La lendemain de son arrivée à Great Falls, le besoin de se retrouver dans les gradins d'une salle, envoutée par le jeu qui se déroulait devant elle, l'avait envahie. Une semaine plus tard, après avoir trouvé les coordonées du théatre au près de la gérante de son auberge, elle s'y était rendue.

Ses études d'histoire de l'art lui permirent d'appréçier l'architecture. Outre les beautés qu'il devait contenir, son allure était superbe. Il devait faire partie des plus anciens batiments de la ville toujours sur pieds et semblait pourtant parfaitement intégré dans le décor actuel. Des citations particulièrement connues de grandes pièces étaient gravées sur la facade. La jeune femme inspira longuement, sourit de se sentir dans son élément aussi loin de tout ce qu'elle avait toujours connu et pénétra dans le théatre. Le hall était un peu décevant comparé à l'aura portée par l'extérieur du batiment mais il y régnait une ambiance feutrée et de retenue qui plaisait à la demoiselle vu le contraste de liberté totale apporté par le jeu des acteurs.

Ayant découvert le guichet, elle s'avança souriante et s'adressa à la dame face à elle. Cette dernière ne semblait pas fort aimable mais avait discuté poliment avec la jeune femme installée derrière elle sur les ordinateurs.

-Bonjour, je voudrais un pass pour les représentations à venir dès la rentrée et puis savoir si des cours se donnent ici...

Après avoir reçu deux réponses positives, Liv s'était informée sur la date de la prochaine pièce à être présentée et on lui avait apprit qu'une se jouerait dans moins de deux heures. Elle déçida de patienter en visitant le beau batiment et sa future salle de cours. Elle s'avança donc vers les escaliers de marbre dans une robe grise et une veste noire, le tout était simple mais elle appréçiait l'air sérieux mais ouvert que la tenue lui donnait.

Titre: Jules Renard

Trouver ce petit boulot au théâtre de Milwaukee ne faisait pas vraiment parti de mes rêves en termes d’objectifs professionnel, mais à défaut de pouvoir intégrer une agence du FBI pendant l’été, je gagnais un peu d’argent en donnant un coup de peps au site internet aussi poussiéreux que certaine des statues de la salle de représentation… Sans parler de la brochure publicitaire dont le graphisme datait des années 90’. Avec mes quelques connaissances en matière d’image et de logiciel de retouche, je devais pouvoir arriver à un résultat plus correct que ce torchon totalement démodé et repoussant en seulement quelques jours. A voir si mon projet plairait à la responsable communication qui semblait aussi ouverte d’esprit qu’une vieille ânesse névrosée. Pas franchement le type de collègue idéale… Mais pas question de tout faire capoter à cause de son manque de gout ! J’avais besoin d’un peu d’argent de poche pour me payer un nouvel ordi et pourquoi quelques verres au Live Bar.

Fuyant l’ambiance grincheuse du bureau d’accueil, je prétextais le besoin de prendre des photos du théâtre pour le nouveau site et donc le temps de m’éclipser une heure ou deux. Armé de l’appareil photo, je me baladais dans les couloirs en essayant d’obtenir un cliché assez vendeur pour figurer en page d’ouverture. Dommage que mon talent en la matière ne soit pas aussi développer que celui du vendeur de la librairie McKay.

Même si je n’étais pas une grande amatrice d’architecture, je devais bien admettre que chaque recoins du théâtre semblait réveiller les fantômes de toutes les histoires jouées sur les planches depuis des années et je prenais un réel plaisir à déambuler ici et là. D’autant plus que l’équipement pour les personnes à mobilité réduite n’avaient pas été oubliés lors des récents travaux, me permettant d’accéder à quasiment toutes les pièces cachées ou non. Seul le grenier m’était totalement inaccessible du haut de son échelle de meunier. Dommage, il devait y avoir une foule de souvenirs enfouis dans l’obscurité des sous pentes.

Je m’installais à l’angle du sommet des escaliers pour essayer de faire un effet sur la photo quand j’entendis les talons aiguilles d’une jeune femme monter les marches.

- Bonjour, lançai-je par politesse lorsqu’elle apparu dans mon champ de vision.

Un peu à l’image que j’avais imaginé en entendant le bruis de ses pas, la brunette portait une robe et une veste du genre que je ne pourrais jamais me payer, sans parler des accessoires. Ralala… Si seulement mon père n’avait pas fait l’imbécile en détournant des fonds, peut-être que j’aurais pu lui ressembler… Mais remuer les fantômes du passé ne servait à rien. J’allais toujours de l’avant et cette journée ne ferait pas exception.

- Excusez-moi, commençai-je en la vouvoyant comme tous employés du théâtre, j’aimerai vous prendre en photo pour le site internet, est-ce que ça vous dérange ?

Avec un peu de recul et la lumière qui venait de s’allumer dans les chandeliers, l’effet serait peut-être assez sympa. Et avec un peu de chance son visage n’apparaitrait pas trop clairement pour qu’on puisse aisément la reconnaitre.

Elle s'était perdue trois fois entre couloirs, salles de représentations et coulisses mais avait finalement déniché un plan pour son plus grand soulagement. C'est donc en le fixant que Liv traversait le théâtre tout en jetant de temps à autres des regards intéressés vers les statues ou les colonnes indiquées sur le plan comme impossible à oublier. Il était vrai que certaines sculptures étaient splendides, les détails minutieusement taillés, les dessins réalistes et émouvants,...ce n'était pas le cas de toutes. Quant aux tableaux accrochés aux murs, seuls une demi douzaine l’intéressèrent vraiment. La jeune Hoole n'avait jamais vraiment apprécié la peinture, elle trouvait cet art trop personnel mais là, certaines créations étaient vraiment repoussantes.

Lorsqu'on l'interpella, c'est donc profondément surprise qu'elle sortit de ses rêveries et leva la tête. Reconnaissant la jeune femme qu'elle avait vue travaillant sur un ordinateur à l'accueil, Liv sourit rassurée. L'accès au dernier étage n'était pas clairement indiqué et elle avait craint qu'il soit interdit et qu'elle se retrouve face à un garde lui obligeant de faire demi tour...Des rêveries!

-Bonjour!

Alors qu'elle allait compléter pour entamer la conversation, curieuse de connaître le post que la jeune femme occupait au cœur de l'établissement cette dernière lui demanda si elle pouvait la prendre en photo. Liv resta hésitante un instant, l’idée ne la dérangeait pas mais la surprenait un peu.

-Oui, pourquoi pas...Seulement, je ne suis pas comédienne. N'est-il pas plus logique de mettre quelqu’un en costume sur le site du théâtre?

La demoiselle réalisa que le cadre pouvait être intéressant et que mettre, entre autre, une photographie de spectateur pouvait aussi l'être.

-Mais c'est votre métier, vous connaissez cela mieux que moi! Allez-y!

Affichant un sourire amusé sur son visage peint d'une expression ravie, Liv prit une pose théâtrale avec un rire avant de se remettre droite, comme à son arrivée.

-Vous devrez m'aider par contre...C'est mieux au naturel n'est-ce pas ?

Elle lissa vaguement ses cheveux, remit sa veste en place, s'avança vers la source de lumière et patienta. Liv n'avait jamais posé. Aaron avait tenté de lui apprendre affirmant qu'à leur mariage elle devrait connaître quelques poses et regards importants mais elle s'en était désintéressée. Elle se savait pleine de contrastes car, autant elle se pomponnait et appréciait que les regards se posent sur elle, autant elle n'avait aucune idée de comment se mettre en valeur si ce n'est en voyageant sur une piste de danse, en ayant un discourt correct et juste, exprimer son avis. En statique, elle avait dû mal à s'exprimer.

Sortir du bocal de l’accueil, pour déambuler tranquillement dans les couloirs du théâtre en cherchant à obtenir quelques clichés utilisable pour le site, me faisait passer le temps et me changeait de l’ambiance vieillotte dans laquelle je baignais au contact de ces femmes avec qui je passais l’essentielle de mes journées. Loin de ces cinquantenaires j’avais l’impression de respirer à nouveau ! Alors je pris tout mon temps, jusqu'à obtenir les meilleures images possibles. Mais tout ça restait trop statique et un peu « mort ». Quand une jeune femme s’avança en haut de l’escalier central, je sautais sur l’occasion de faire une photo plus vivante. Du moins si elle acceptait d’apparaitre sur le site internet… Tout le monde ne serait pas enchanté par cette idée et je ne voulais pas avoir de problème à cause de ça.

-Oui, pourquoi pas...Seulement, je ne suis pas comédienne. N'est-il pas plus logique de mettre quelqu’un en costume sur le site du théâtre?

Je n’imaginais pas vraiment l’actrice du fantôme de l’opéra poser devant les chandeliers… Pour l’effet artistique ce serait sans doute très joli, mais je ne voulais pas que les visiteurs aient l’impression d’assister à un carnaval à chaque fois qu’ils cliqueraient sur une image pour visiter virtuellement le théâtre.

-Mais c'est votre métier, vous connaissez cela mieux que moi! Allez-y!

Ce n’était pas vraiment la réalité, mais je ne voulais pas faire baisser la cote de l’établissement en lui annonçant que je n’étais qu’une simple étudiante qui bossait ici cet été parce que le directeur ne pouvait pas payer un professionnel.

- Il y aura plusieurs séries de photo pour illustrer les différentes catégories du site. Et comme cette partie du bâtiment est essentiellement utilisée par les spectateurs, je pense que le rendu sera plus réel qu’avec un acteur. Mais certain comédiens on déjà accepté de poser en costume pour présenter la scène, la salle et les coulisses.

Tout en écoutant mes explications, la brunette pris une pose à la starlette et j’appuyais sur le déclencheur après avoir cadré. Pas du tout naturelle mais franchement amusante comme photo.

-Vous devrez m'aider par contre...C'est mieux au naturel n'est-ce pas ?

- On va essayer de faire mieux, je pense pas que vous aimerez voir que cette image est disponible pour les yeux du grand public, dis-je en m’approchant pour lui montrer la photo sur l’écran de l’appareil.

Me souvenant de la séance photo de Stan, mon ami mannequin, je tentai de lui donner des indications comme l’avait fait le photographe ce jour là. Je n’étais peut-être pas une professionnelle, mais je pouvais quand même réussir à me débrouiller avec un petit appareil photo numérique et une mannequin beaucoup plus représentative du monde qui nous entoure que celle des magasines.

- On peut essayer en mouvement ? Et si vous remontiez les dernières marches en regardant légèrement en hauteur ? Comme si vous vous intéressiez à la lumière des chandeliers ? Après ça je ne vous embête pas plus longtemps, c’est promis.

S'approchant de la jeune photographe afin de voir le cliché, Liv sourit de la pose qu'elle avait prise. Le regard dirigé vers l'appareil, les lèvres pincées, une jambe levée et son sac à main se balançant au bout de son bras.

-Je confirme, je viens d'arriver ici et j'imagine mal l'image de moi que vont se faire ceux que je ne connais pas encore!

Avec un rire léger elle repartit vers les escaliers, suivant les indications de la jeune femme. A vrai dire, elle doutait que beaucoup d'habitants passent leur journée sur le site du théatre et le nombre de personnes qui auraient vu la photo serait certainement réduit. Peut-être étais-ce une mauvaise image qu'elle avait de Great Falls mais, dès son arrivée, une impréssion plus "fêtarde" avait marqué son esprit. Elle imaginait les discothèques plus bomdées que les théatres...un peu comme partout au fond.

-Je m'appelle Liv au fait, et vous?

Après cette interrogation la demoiselle grimpa vivement les deux premières marches qui menaient au grenier où étaient certainement entassés les vieux décors. Elle fit mine de poser le pied sur la marche suivante tout en jetant un regard vers les chandeliers malheureusement éteint. Elle attentit que le bruit caractéristique produit par les numériques résonne avant de se retourner vers la jeune femme.

-L'effet serait bien mieux si les chandeliers étaient allumés, non?

Liv jeta instinctivement un regard à son sac mais savait pertinement n'avoir ni briquet ni allumettes...

-Vous ne me dérangez pas du tout par contre! Je dois encore patienter une heure avant le début de la représentation que j'attends et puis, j'aime bien me mettre en valeur...

Offrant une expression amusée à la jeune femme, Liv s'assit sur les marches. Elle ne connaissait rien de la pièce à laquelle elle allait assister. Auteurs et titre inconnu de la demoiselle, elle aurait l'avantage de la surprendre!

-Vous avez des informations quant à l'histoire du théatre? L'architecture est particulièrment belle mais on ne semble plus y porter une grande importance...

Car, en y réfléchissant, autant la façade était splendide, autant elle était cachée au fond d'une allée loin de l'avenue principale. Des boutiques avaient été construites en barrage devant le magnifique batiment.

En m’improvisant photographe d’un jour, je ne m’attendais pas à passer un aussi bon moment à découvrir les moindres recoins du théâtre et encore moins à faire la rencontre d’une spectatrice aussi jeune… A peu près mon âge. Je pensais que ce genre de spectacle n’attirait plus qu’une population approchant de la retraite. Comme quoi il fallait se laisser surprendre à chaque instant au lieu de rester figé dans ses « a priori ».

Comme je m’en étais doutée, la brunette se conforta à mon avis concernant la photo où elle prenait une pose de starlette : Pas question d’utiliser cette image pour le site. Alors pour éviter qu’on la prenne pour une folle alors qu’elle venait d’arriver en ville, je lui proposais de remonter quelques marches pour donner un peu plus de naturel plutôt qu’en restant figée sur place. J’avais conscience d’abuser de son temps, mais il me fallait absolument de quoi travailler le lendemain… au risque de passer la journée à écouter les commérages de mes collègues.

-Je m'appelle Liv au fait, et vous?

- Erin, ravie de faire votre connaissance !

Tout en nous présentant, elle remonta l’escalier et je réussis à prendre plusieurs photos nettement plus sobres et d’autant plus adaptées pour présenter au public. Sur qu’avec la lumière des chandeliers l’effet serait nettement plus magique…

- Avec toutes les normes de sécurité, ils sont justes là pour la déco… Mais même sans ça, je pense avoir l’image que je voulais.

Je lui montrais à nouveau le résultat de notre petite expérience en espérant qu’elle serait aussi satisfaite que moi et m’excusais encore pour le dérangement.

Je dois encore patienter une heure avant le début de la représentation que j'attends et puis, j'aime bien me mettre en valeur...

- Je vois ça ! Plaisantai-je sur le même ton qu’elle. Il fallait bien avouer que Liv pouvait se le permettre et, franchement, à sa place je ne me serais pas fait prier non plus… Pas sur que j’aurais eu sa modestie d’ailleurs si la vie ne m’avait pas imposé autant d’épreuves pour me remettre en question.

-Vous avez des informations quant à l'histoire du théatre? L'architecture est particulièrment belle mais on ne semble plus y porter une grande importance...

Aie… Là j’allais être bien incapable de lui répondre. Je ne me passionnais absolument pas pour l’histoire et encore moins pour celle du lieu dans lequel nous nous trouvions. Ma place n’était pas à la réception des spectateurs, je n’avais donc pas pris le temps de me renseigner sur la question.

- Je ne pourrais vraiment pas vous dire, désolée. Mais mes collègues en bas sauront sans doute répondre avec précisions. Si vous voulez vous installer dans la salle, je descends leur demander ça et je reviens avec les informations.

Et encore une raison de m’éclipser du bocal ! Une !

Les normes de sécurité, évidemment. Liv n'y avait pas pensé mais était toujours persuadée que l'effet de la photographie serait meilleur avec les chandeliers allumés...peu importe. Elle afficha un sourire ravi face aux images que lui montra Erin.

-De même!

Quand la photographe expliqua ne pas avoir d'informations sur le passé du théatre, La Hoole ne fut pas vraiment déçue, elle aurait tout le temps de questionner son professeur ou le metteur en scène du spectacle qu'elle attendait. Mais Erin proposa d'aller chercher des données à l'accueil. Liv ne sut que répondre. Elle aurait été contente de connaitre l'histoire du batiment mais pouvait aller elle même questionner les caissières. Liv ne voulait pas faire voyager inutilement Erin qui, dans un fauteuil roulant, devait se fatiguer bien plus qu'à pied. Mais comment le lui dire sans la vexer? Elle ne doutait pas des capacités de la jeune femme mais voulait la ménager...A tous les coups elle embrouillerait ses idées et se ferrait détester.

-Je m'informerais en redescendant, ce n'est pas grave! Vous contiez assister à la pièce?

Eviter, plus simple. Liv regrettait un peu et aborderait certainement le sujet..plus tard, lorsqu'Erin serait habituer au manque de tac de son interlocturice!

-A vrai dire, si vous avez le temps et que cela ne vous déranges pas, on pourrait passer l'heure ensemble? J'avoue, j'ai peur de m'ennuyer mais j'aimerais aussi pouvoir vous questionner sur votre métier, ça doit être fun d'être photographe non?

Elle abordait le sujet sans avoir attendut la réponse mais elle ne doutait pas que la réponse serait clairement froide si Erin ne voulait pas passer l'heure avec elle. En réalité, depuis son arrivée à Great Falls, Liv avait voulu aborder tous ceux qu'elle avait croisé, discuter, découvrir habitants et quartiers. Peut-être étais-ce trop comme introduction dans une ville mais elle voulait combler les heures de silence dans lesquelles elle ne faissait que méditer et s'appeurer face à sa nouvelle vie. Etre entourée la rassurait, c'était ainsi depuis toujours et, bien qu'un peu de calme lui ait fait du bien à une époque, pour le moment, elle ne supportait plus les pensées qui fusaient dans son esprits. Sa mère étant dépressive maladive, elle creignait d'en avoir hérité.

Maintenant que les présentations étaient faites et que la photo nous convenait à toutes les deux, Liv en profita pour me questionner sur l’histoire et l’architecture du théâtre. L’excuse toute prête pour justifier mon ignorance à ce sujet aurait sans doute été de lui dire que je n’en savais rien puisque je ne travaillais ici que depuis quelques jours, mais je préférais être honnête en lui expliquant que je ne connaissais pas suffisamment le sujet pour lui répondre avec précisions. Contrairement à mes charmantes collègues de l’accueil qui serait ravie de lui répondre. Je proposais néanmoins de la laisser s’installer pendant que j’allais à la pêche aux informations.

-Je m'informerais en redescendant, ce n'est pas grave! Vous contiez assister à la pièce?

Dans un sens, sa proposition de fouiller dans le passé par elle même m’arrangeait. Le moins j’adressais la parole à ces deux femmes et mieux je me portais ! Même s’il allait bien falloir que je retourne auprès d’elles pour finir la journée… Quel programme réjouissant. Nettement moins que de rester à bavarder avec mon mannequin d’un jour.

- Non, j’ai prévu autre chose pour la soirée, me justifiais-je pour ne pas laisser montrer mon peu d’intérêt pour les différentes scènes qui seraient jouées ce soir là. Mais je suis certaine que vous allez passer un bon moment.

Et moi je devais aussi retourner derrière mon écran avant qu’un blanc ne s’installe et qu’on m’accuse d’abandon de poste… même si c’était vraiment peu probable. Ma conscience me poussait pourtant à bien agir même si personne ne surveillait mes faits et gestes.

-A vrai dire, si vous avez le temps et que cela ne vous déranges pas, on pourrait passer l'heure ensemble? J'avoue, j'ai peur de m'ennuyer mais j'aimerais aussi pouvoir vous questionner sur votre métier, ça doit être fun d'être photographe non?

Bon, si une spectatrice m’accaparait pendant une heure, personne ne trouverait à dire quoi que ce soit vu mon investissement et mon envie de bien faire. D’ailleurs mes collègues n’avaient peut-être même pas remarqué mon absence, alors autant en profiter pour baisser un peu le rythme.

- Je devrais pouvoir vous tenir compagnie un petit moment, lui dis-je tout sourire, par contre j’espère que vous avez d’autres questions que sur la photographie parce que ce n’est pas du tout mon métier.

Liv pouvait être surprise par cette révélation étant donné que je me baladais avec un appareil photo et que je lui avais demandé de « poser » pour moi quelques minutes plus tôt. Alors pour rester crédible je m’empressais de rétablir les choses.

- En fait on m’a embauché pour que je modernise le site du théâtre et comme le budget est serré je dois me transformer en photographe, en cameraman, en serveuse de café ou parfois même en guide. D’ailleurs vous voudriez voir un endroit en particulier ?

La révélation d'Erin fit sourire la jeune spectatrice curieuse qu'était Liv. Mais, en réalité, si la jeune femme ne lui avait pas avoué que photographe n'était pas son métier, la jeune Hoole n'y aurait vu que du feu, autant car elle maniait fort bien un objectif que car il n'était pas étonnant dans croiser dans un théâtre et que le principe qu'elle ait plusieurs casquettes n'empêchait pas qu'elle ait une passion. Bref, avec une expression compréhensive, elle redescendit de quelque marches et fut ravie d’entendre une réponse positive, elle ne passerait pas l'heure seule à érer dans le vieux bâtiment.

-Vous n'aimez pas le théâtre? La question n'avait rien de menaçant, Liv pouvait très bien comprendre. Elle haïssait le football alors que c'était une passion pour la moitié des habitants du monde! Elle voulait juste savoir si les employé avait accès aux pièces gratuitement s et qu'elle ne s'y intéressait pas ou si elle n'avait pas le temps,etc. Curiosité oblige!

-Moderniser un théâtre...c'est étrange comme cela me parait paradoxale. Ils ont tellement une image vieillotte!

En réalité, si elle avait abandonné sa passion pour cet art, c'est grandement car Aaron l'y avait poussé. Il affirmait que c'était de l'époque de son père de frimer en affirmant aller voir une pièce de théâtre, que de nos jours, affirmer sortir en boites donnait une bien meilleur image. Liv n'avait rien contre une soirée à danser avec de la lumière plein les yeux et de la musique plein les oreilles mais en quoi étais-ce moi "cool" d'aller voir des acteurs jouer sur scène? Le monde était ainsi fait de ce qui était à la mode et ce qui ne l'était plus, elle connaissait bien cela s’intéressant elle même à ses tenues mais cela la décevait souvent.

-A vrai dire, j'avais l'intention d'aller jeter un coup d'oeil aux vieux décors qui sont entreposés dans ce grenier...cela vous intéresse?

Voir les costumes l'aurait aussi fascinée mais il n'était pas accessibles, peut-être aurait-elle l'occasion, durant l'année, de s'introduire dans les coulisses des grandes scènes...elle se débrouillerait, comme toujours!

-Par contre, je vais être très maladroite dans mes paroles et, s'il vous plait, excusez moi d'avance...Seulement, avec votre fauteuil, vous pouvez y accéder?

Elle souffla pensivement. Sa phrase n'avait finalement rien de blessant, les précautions l'étaient, finalement, bien plus.

[Tout pardon pour le retard ♥]

-Vous n'aimez pas le théâtre?

Voila la meilleure question piège à me poser ! J’hésitais entre lui mentir pour justifier ma présence ici autrement que de lui avouer que ce n’était qu’un simple job d’été qui me permettait de financer mes sorties du week-end… Mais la sincérité prima sur l’image que je pourrais donner, comme toujours.

- On va dire que ça ne me passionne pas vraiment…

Pour éviter un quiproquo embarrassant, je préférais être honnête avec Liv et je lui avouais que mes talents de photographe s’arrêtaient aux portes du théâtre pour lequel je travaillais depuis quelques jours. Mes explications allèrent jusqu'à ce qu’attendait le directeur : moderniser un peu l’image poussiéreuse que donnait le vieux bâtiment depuis l’extérieur et qui éloignait les spectateurs de pièces de qualité et biens interprétées… Mais dans le fond je savais qu’un simple site internet ne changerait pas les choses malgré tous mes efforts, et que la jeune génération choisirait plutôt une soirée en boite de nuit plutôt que de passer deux heures devant une pièce de Molière.

-Moderniser un théâtre...c'est étrange comme cela me parait paradoxale. Ils ont tellement une image vieillotte!

- Je suis d’accord ! Et puis c’est pas dans le top dix des sorties préférées des américains… J’espère faire bouger un peu les choses même si je ne m’attends pas à un miracle. Il faudra plus qu’un site internet tape à l’œil pour attirer la foule.

Comme Liv semblait s’intéresser vraiment à l’art de la scène et que nous allions passer un peu de temps ensemble, je lui proposais de visiter un peu puisque j’avais dans la poche un pass pour m’ouvrir toutes les portes du théatre.

-A vrai dire, j'avais l'intention d'aller jeter un coup d'oeil aux vieux décors qui sont entreposés dans ce grenier...cela vous intéresse?

Aie ! Le seul endroit totalement inaccessible avec mon fauteuil.

-Par contre, je vais être très maladroite dans mes paroles et, s'il vous plait, excusez moi d'avance...Seulement, avec votre fauteuil, vous pouvez y accéder?

Une nouvelle fois je lui parlais honnêtement plutôt que de me réfugier derrière un mensonge. Ce n’était pas dans mes habitudes de ne pas assumer mon handicap puisqu’il faisait parti intégrante de moi.

- Les excuses sont inutiles, répondis-je en souriant pour dissiper le malaise que je sentais monter derrière ces quelques mots, mais je ne pourrais pas vous accompagner là haut en effet… Pourquoi pas visiter l’atelier de couture à la place ?

[Pas de soucis]

L'expression de Liv ne devint pas triste mais déçue lorsqu'Erin affirma que les théatres n'étaient pas les lieux choisis en priorité par les jeunes pour passer une soirée. Ce n'était pas une surprise, la jeune Hoole le savait pertinemment mais elle savait aussi qu'améliorer le site n'aiderait rien. Et, malgré tous les efforts que pouvaient fournir l'établissement, il n'attirerait pas plus de monde et, en tous cas, pas avant d'avoir adopté une totale image de modernité, ce qui ne donnerait plus aucun charme à l'art en lui même. Liv était donc d'avis qu'il était préférable de garder peu de spectateurs mais des passionés! Elle ne trouva rien à redire et se contenta donc d'écouter. Mais lorsque son interlocutrice proposa de visiter un autre lieu puisqu'elle n'avait pas accès au grenier, la Hoole accepta. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur le plan trouvé devant le théatre. L'atelier de couture était un étage plus bas et il semblait couvrir une large surface, ce qui intrigua encore un peu plus la curieuse visiteuse.

-Je vous suis! Je ne savais pas qu'il était ouvert au public mais c'est une bonne surprise!

La jeune femme sourit mais ne prit pas l'initiative de commencer à marcher ne sachant pas si Erin devait emprunter un chemin précis avec son fauteuil et pour d'autres raisons du même genre. Elle semblait s'être accomodée -autant que faire se peut- à son handicape et Liv trouvait cela courageux et admirable, seulement la Hoole ne savait comment se comporter. Elle regrettait son enthousiasme habituel et hésitait à lui proposer avec désinvolture de la pousser et elles le prendraient à la rigolade mais...

-Je vous pousse!? C'est par où?

Après lui avoir proposé cela avec un large sourire sur les lèvres, Liv mit ses mains sur les poignées et patienta un moment, appréhendant un peu la réaction d'Erin. La Hoole avait finalement proposé son aide à Erin passant au desuss de la gêne qui 'entravait. Elle n'avait pas voulu la laisser changer son caractère vif et, oui, parfois maladroit mais autant tenter et puis voir la réaction! Elle ne connaissait pas son guide et espérait qu'elle garderait ses réponses amicales et accepterait l'aide de Liv, bien que cette dernière comprendrait un refut.

La déception de Liv était clairement compréhensible même si elle ne le montra pas… Après lui avoir offert les clés du théâtre, je revenais immédiatement sur mes promesses au moment de lui faire découvrir un lieu inédit qu’elle n’aurait pas l’occasion de visiter sans un guide privé. Malheureusement mes jambes endormies et mon fauteuil nous faisaient obstacle. Je ne pouvais quand même pas la laisser monter seule en haut des marches pour explorer le grenier sans moi, même si l’intérêt pour les malles remplies de costumes d’une autre époque devait être irrésistible. La liberté de visite que je pouvais offrir à cette spectatrice s’arrêtait quand même à une seule contrainte : ma présence à tout moment dans les pièces où seul le personnel avait théoriquement accès.

Alors pour éviter que Liv ne soit trop déçue et me prenne pour une marchande de rêve, je lui proposais d’aller faire un tour dans l’atelier de couture.

-Je vous suis! Je ne savais pas qu'il était ouvert au public mais c'est une bonne surprise!

- En temps normal il faut respecter des horaires d’ouverture, mais on va se faire discrètes pour pas déranger.

En effet, certaines couturières veillaient bien souvent après minuit pour finir un costume ou raccommoder une déchirure pour la représentation du lendemain. Les visiteurs n’y avaient donc accès que certain jours de la semaine et dans une tranche horaire bien précise où les petits doigts de fées n’étaient pas trop occupés. Ce qui n’était pas le cas ce soir avec la pièce jouée qui demandait quelques retouches sur la robe du personnage principal après qu’il ait fallu faire appel à une autre actrice pour interpréter le rôle à la dernière minute.

-Je vous pousse!? C'est par où?

Pourquoi les gens se proposait-il tout le temps de pousser un fauteuil ? Nous avions plutôt besoin qu’on nous dégage le passage et surement pas d’un moteur dans le dos… Mais j’aurais peut-être réagit de la même manière face à un handicapé si l’accident ne m’avait pas ôté l’usage de mes jambes, alors je me contentais de sourire.

- Ca va aller merci, par contre je dis pas non si vous pouviez m’ouvrir la porte de l’ascenseur. Lui demandai-je pour ne pas refuser complètement son aide si généreuse. Pas question de la vexer au risque de faire fuir une spectatrice potentielle pour les mois à venir, et surtout pour qu’elle ne me retire pas le droit d’utiliser la photo prise quelques minutes avant. Même si j’appréciais beaucoup sa compagnie rafraichissante, je ne pouvais m’empêcher de penser au boulot.

- L’atelier est au premier sous sol.

Lorsqu'Erin refusa la proposition de Liv, cette dernière ne put retenir une certaine gêne et elle se lut clairement sur son visage mais la jeune photographe n'ne vit rien puisque la jeune Hoole était toujorus dans son dos. Comme elle lui avait demandé un autre service, Liv accepta vivement et chercha du regard la porte de l’ascenseur qu'elle n'avait pas encore vue puisqu'elle se situait de l'autre coté du couloir qu'elle avait visité.

-Voilà...

Ré-affichant un léger sourire, les deux jeunes femmes entrèrent l'une après l’autre et mirent le cap sur le premier sous-sol.

-Merci de me permettre cette visite, promis je serais discrète!

L'atelier de couture avait beau être situé à peine quelques étages plus bas, le chemin parut extrêmement long à la jeune spectatrice. Lorsqu'elle logeait chez son père, sa chambre se trouvant au onzième étage d'une tour de luxe, elle empruntait chaque soir ce moyen de transport", partant le matin par les escaliers afin de s'échauffer pour son jogging. Elle l'avait emprunté pour son départ et, depuis, quinze jours plus tard, elle n'y avait plus remis un pied.
Chaque rencontre et chaque expérience, même des plus banales parvenaient à lui rappeler New York. Le fait d'y avoir vécu dix neuf ans devait aider mais elle savait avoir une certaine nostalgie de la ville qu'elle se plaisait pourtant à dénigrer...

Lorsque la sonnette tinta, Liv tint de nouveau la porte puis la referma délicatement avant d'observer la décoration de cette aile du théâtre qu'elle n'avait pas encore explorée. Il n'y eut pas grand chose à voir! Les acteurs et organisateurs n'avaient jamais droit aux belles salles ou autre, à vrai dire, vu le nombre de penderies, armoires et tables débordant de matériel en tout genre, on n'aurait pas vu grand chose aux sculptures et autres.

-Vous ne m'avez pas encore dit si vous vivez ici, à Great Falls? Je suis un peu curieuse mais comme je viens d’emménager, je me dis que j'ai une excuse!

Elle n'attendait pas spécialement une réponse. Avant sa rencontre avec Leslie, dans une boutique de Milwaulkee, Liv pensait que ce genre de questions étaient anodines, quelle importance y avait-il à savoir qu'une certaine perosnne vivait dans la même ville que soit? La styliste n'avait pas semblé la curiosité de la Hoole habituelle, alors elle justifiait ses interrogatoires.

Prenant mes remarques en considération, la jeune femme délaissa les poignées de mon fauteuil pour m’aider en ouvrant plutôt la porte de l’ascenseur. Pas que je ne voulais pas qu’elle me pousse comme on le voit dans les hôpitaux ou avec les personnes âgées, mais en agissant de la sorte je me sentais souvent rabaissée au rang de plante verte qu’on déplace bêtement. C’était idiot, peut-être, mais je tenais vraiment à garder le maximum d’autonomie en toutes circonstances… En espérant quand même ne pas l’avoir vexée au passage. J’avouais volontiers que je perdais un peu de ma retenue habituelle quand les mains des gens commençaient à agripper mon fauteuil. Mais a priori c’était loin d’être le cas puisqu’elle m’adressa un autre sourire avant de reprendre la parole.

-Merci de me permettre cette visite, promis je serais discrète!

- De rien, lâchais-je alors que l’appareil descendait rapidement les quelques étages qui nous séparaient du premier sous sol. C’est le genre d’endroit où je vais tous les jours et qui continu de m’émerveiller, alors j’imagine que pour une passionnée de théâtre ça doit être encore plus sympa… Et comme on a une heure à tuer, autant en profiter.

DING !

Répétant les mêmes actions que plus haut, Liv me poussa la porte et je sortis en douceur sur le sol qui crissait un peu sous les roues de mon fauteuil… Question discrétion on repassera !

Le couloir n’était pas franchement bien décoré, pour ne pas dire carrément à rafraichir avec quelques travaux. Heureusement l’atelier de couture était nettement mieux entretenu. Encore quelques dizaines de mètres et Liv rentrerait dans la caverne d’Ali Baba. Mais avant de passer la porte, la demoiselle me questionna sur Great Falls. A savoir s’y j’y habitais moi aussi.

Je suis un peu curieuse mais comme je viens d’emménager, je me dis que j'ai une excuse!

Il n’y avait absolument rien de secret sur la ville où j’habitais depuis ma naissance. Bien sur j’aurais préféré vivre sur Milwaukee pour avoir toutes les commodités de la grande ville, mais j’appréciais aussi les rues moins bondées de notre petit trou perdu, son « Coffee Time, et tous mes amis qui y vivaient aussi. Ma vie était là bas… l’évasion je la trouvais derrière mon écran.

- Oui oui, j’habite là bas ! Sur Burroughs Street pour être précise, et vous ?

J’aurais été surprise qu’elle m’annonce la même rue… Elle semblait avoir nettement plus de style et donc d’argent que la famille Grey, comme toutes les autres habitants au revenus plutôt modeste de cette artère de la ville. Non, je l’imaginais vivre ailleurs, où les maisons étaient nettement plus chic.

DSL DU RETARD =°°


Oui. Elle n'en dit rien mais Liv confirmait totalement. Le théâtre, outre les mots qui faisaient vibrer l'air dans les salles de spectacles, c'était aussi le bâtiment et l'ambiance qui y régnait. La jeune Hoole en était folle, raide dingue, complètement amoureuse...Cela paraissait incompréhensible et elle masquait donc sa passion avec un masque de neutralité total mais ce n'était bien qu'une face. Regrettait-elle d'avoir à cacher ses amours pour ne pas être différente. Certainement, mais elle progressait! La vie avait voulut qu'elle vive l'assurance et puis les masques, à elle de faire un choix.

-Vraiment? Je vais y emménager moi aussi! En réalité je crèche à l'auberge sur St Oakes Street mais je vais vivre en collocation avec Thomson Sheer dans l a dite rue! Vous le connaissez? Vous êtes peut-être même voisin!

Liv trouvait cela vraiment surprenant mais assez plaisant. Elle n'irait certainement pas frapper à la porte d'Erin chaque matin mais reconnaître un visage lui ferrait du bien. En réalité ce déménagement, elle l'appréhendait. Lorsqu'elle avait dit à Thom qu'elle acceptait sa proposition, Liv avait un profond dégoût pour la chambre de son auberge où elle commençait à se sentir claustrophobe mais à présent, elle hésitait. De toutes façons, il était trop tard et c'était bien dommage car elle aurait apprécié aider Candice à acheter la maison de son enfance. En réalité, elle n'avait rien contre le jeune homme avec qui allait vivre mais de un, une collocation avec une fille aurai tété plus simple et, de deux, Liv voulait retrouver son caractère de fêtarde et il était tout sauf du genre à sortir tous les soirs.

Mais qu'importe? Elle ne devait s'en prendre qu'à elle même!

-Je peux fouiner dans les tiroirs ou ce serait trop indiscret?

La jeune Hoole observait avec envie une commode très simple mais dont chaque tiroirs était marqué du nom d'une pièce classique différente. En attendant une réponse de sa guide, Liv s'approcha d'une penderie ouverte sur laquelle pendaient quelque robes de types victorienne.

-Ouahh...

Elle les passa toutes en revues avant d'en sortir une entre violet et turquoise qu'elle plaça devant elle.

-Tada!!
Un large sourire aux lèvres la demoiselle tournait tout en faisant bien attention à la robe.

Nous parlions du théâtre, des costumes, de jeux d’acteurs… Je ne m’attendais donc pas vraiment à ce que la conversation tourne ensuite sur notre chère petite ville de Great Falls. Perdue dans la compagne du Wisconsin personne ne connaissait vraiment cette bourgade quand j’en parlais à la fac ou même aux personnes vivant sur Milwaukee. C’était donc une chance, ou un sacré coup du destin, que nous nous retrouvions Liv et moi à habiter dans la même rue… Mais comme la brunette parlait de s’y installer sérieusement, j’abordais le sujet avec grand plaisir.

- En réalité je crèche à l'auberge sur St Oakes Street mais je vais vivre en collocation avec Thomson Sheer dans l a dite rue! Vous le connaissez? Vous êtes peut-être même voisin!

Le nom qu’elle me donnait ne me disait vraiment rien du tout, mais je ne pouvais pas me vanter de connaitre toutes les têtes de la rue et encore moins de Great Falls..

- Il doit habiter un peu plus loin dans la rue parce que je ne le connais pas… Il faut dire que j’ai été bien occupée ces derniers temps et que j’ai pas eu l’occasion de faire connaissance avec les nouveaux arrivants.

En réalité avec les exams de fin d’année, j’avais été en stress depuis le plusieurs semaines… Alors les nouvelles de la rue ne m’avaient pas franchement intéressées. Il faudrait peut-être que je fasse un tour chez mes nouveaux voisins pour faire connaissance… ou pas. Ils pouvaient aussi venir se présenter par eux même!

Un peu perdue dans mes pensées, je laissais Liv sortir une robe de son tiroir. Elle la manipulait avec précaution et je voyais dans ses yeux à quelle point elle prenait plaisir à faire revivre cette “relique”.

- Vous devriez vous inscrire au cours de théâtre et participer aux représentations pour avoir la chance de la porter sur scène.

-Je comprends!

Liv ne s’intéressa pas plus à ce qui avait occupé sa guide. Pas qu'elle ne s'en préoccupe pas mais la jeune femme savait pertinemment être trop curieuse! S'abstenant donc de tout autre commentaire, la jeune Hoole replaça la robe aux volants de tulles et continua de fouiner tout en écoutant Erin, restée à l'entrée.

-C'est fait! affirma-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme. Je me suis inscrite en début d’après midi et je commence début octobre...

L'heure tournait, la conversation battait un peu de l'aile mais Liv appréciait vraiment la compagnie de la jeune informaticienne. Elle appréciait aussi cette visite. Mais vu le prix des places de théâtre, la jeune femme ne se pouvait de rater une miette de la pièce!

-Je vais devoir y aller...On se recroisera peut-être! Si ce n'est pas ici, à Great Falls...

Un large sourire sur les lèvres, la Hoole reposa la couronne qu’elle tenait en main, jeta un dernier regard alentour et s'approcha de l’ascenseur. Tandis qu'elle n'avait pas put emprunter l'appareil sans la clé d'Erin à l'allée, remontée était, bien évidemment, permis. Mais Liv décida d'attendre la jeune femme malgré tout puisqu'elle allait certainement remonter elle aussi.

Contrairement à moi qui profitais de chaque occasion pour mettre les pieds dans le plat, Liv ne semblait pas être une grande curieuse. Ou alors elle n’osait pas me questionner sur mes occupations des dernières semaines par peur de me vexer en estimant que nous ne nous connaissons pas assez pour avoir se genre de confidences. Et dans un sens je préférais… Je me voyais mal lui raconter mon isolement à cause des révisions et encore moins comment j’avais réussis à avoir de si bons résultats en forçant mon organisme à rester éveillé…

Alors je la laissais s’amuser avec les robes de l’atelier. La brunette en prenait beaucoup de soins et je ne craignais absolument pas qu’elle les abime. Pourtant, cette fascination pour les costumes me poussa à lui proposer de s’inscrire aux cours de théâtre qui recommenceraient après les vacances d’été.

- Je me suis inscrite en début d’après midi et je commence début octobre...

- On vous verra peut-être bientôt porter cette robe sur scène alors.

Moi peut-être pas… Je ne m’imaginais pas trop revenir pour une représentation après la fin de mon contrat d’été, mais je ne me voyais pas le lui avouer. L’essentiel restait de l’encourager dans cette voie qui lui plaisait.

Les minutes s’écoulèrent et l’heure de la représentation arriva. Il était donc temps pour chacune de retourner à ses occupations. Liv à sa pièce de théâtre et moi à ma fin de journée de boulot.

-Je vais devoir y aller...On se recroisera peut-être! Si ce n'est pas ici, à Great Falls...

- Surement à Great Falls, si vous emménagez dans ma rue !m’exclamais-je en souriant avant que nous reprenions l’ascenseur vers le hall principal.

- Profitez-bien du spectacle !

Fin de scène !!!