Le rire, c'est la santé [Terminé]

Retrouver mon meilleur ami après cette engueulade stupide me redonnait vraiment le sourire… Il n’y avait qu’avec Jax que je pouvais me laisser aller comme ça, à rire de tout et de rien sans prendre peur des sous entendus ou des non dits. Nous étions sincère l’un envers l’autre malgré nos gamineries, et rien ne pourrait changer ça.

Je retrouvais quand même le sens des responsabilités quand il me confia ses envies d’enseigner le sport à des enfants. Où étaient passés ses ambitions sportives ? Un peu inquiète par l’avenir dans lequel il se projetait, je n’hésitais pas une seule seconde pour lui rappeler qu’il devait se donner toutes les chances de vivre son rêve, plutôt que de s’enterrer dans la vie de Mr Tout Le Monde… C'est-à-dire de Mr Personne au final. Et c’était hors de question vu ses capacités !

Comme toujours quand on abordait un sujet qui le touchait en plein cœur, Jax tourna la conversation à la dérision. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il n’en riait pas tant que ça et que mes conseils lui reviendraient plus tard et qu’il saurait prendre la meilleure décision.

Je n’ajoutais donc rien de plus pour entrer dans son jeu.

- Je serais bien curieux d'entendre ça ! Mais je suis sûr que je ne risque rien vu que tu es une femme merveilleuse, c'est obligé que tu rencontres un homme qui voudra te faire tout plein de gosses ! C'est plus pour moi que j'ai peur ....

- Essai pas de me flatter pour te défiler ! Riais-je en lui rendant sa main. A ta place, je parierais pas sur mes chances de trouver un homme qui me plaise et qui soit assez mature et tolérant avant des années. A mon avis je trouverais pas ce mec avant mes … … cinquante ans. Alors on pourrait bien avoir ce bébé finalement.

Ce que s’était bon de plaisanter de notre malheur en amour de cette manière. Heureusement que les oreilles chastes qui sortaient de l’église ne nous entendaient pas…

- Mais parlons des conditions. De un : il faut fixer un âge anniversaire qui donnera le départ à ce pacte. Je propose mes trente quatre ans pour éviter qu’on nous prenne pour les grands parents du ptit à l’école… De deux : Pas question qu’on fasse crac crac tous les deux ! On ira en clinique spécialisée pour que ça marche. De trois : Soutien psychologique. Tu devras tenir le même régime que moi quand je serais enceinte. Plus de clope, plus d’alcool. Mais petits pois carotte, lait de soja, fraise au chocolat, milkshake, … De quatre: Pas question de lui donner un prénom débile. Et de cinq : Lui dire la vérité sur sa naissance quand il posera des questions. Ses parents étaient deux désespérés...

Je voyais bien d’autre bêtises à rajouter mais la liste que je venais d’énumérer était déjà suffisamment longue… et pas si désastreuse que ça finalement. Je crois que j’aurais posé les mêmes conditions si nous avions discuté sérieusement.

- Tu vois des choses à rajouter ?

- Tu vois des choses à rajouter ?

- Rien ! Oh et ne t’inquiète pas, je ne m’imaginais pas du tout faire « crac-crac » avec toi, tu n’es pas du tout ... mon style !

Il ne savait pas trop pourquoi il avait dit ça. Il se serait bien mordu la langue pour avoir dit ça, ce n’était pas vraiment ce qu’il avait voulu. Mais bizarrement, il s’était senti offusqué qu’elle lui ait dit ça. Cela avait sans doute blessé son égo de savoir que sa meilleure amie n’avait pas envie de coucher avec lui. Finalement il n’était peut-être pas aussi canon que ça, et que c’était peut-être pour ça qu’il n’arrivait pas à avoir les filles qu’il voulait, au-delà d’un soir.

Le reste de ses conditions le fit bien rire. Il ne s’en souciait pas trop, surtout pour les clopes et l’alcool, et le genre de régime étrange qu’elle lui proposait. Ils auraient tout le temps d’en discuter une fois qu’ils se décideraient à faire ce gosse. Ce qui n’est franchement pas dit. C’était juste une façon de parler, qui au final, est passé en discussion assez sérieuse. Il était persuadé qu’elle trouverait l’homme de sa vie avec qui elle pourrait faire ses gosses normalement dira-t-on. C’était vraiment ce qu’il souhaitait pour elle. Et pas qu’elle se fasse injecter du sperm. Cela avait quelque chose de dérangeant et de crade. Heureusement qu’il n’était pas une femme et encore moins une gouine ! Oui c’était ça, cette idée le dérangeait parce que ce genre d’opération sont pour les gouines, ou celles qui n’arrivent vraiment pas à avoir un gosse à cause du partenaire stérile, ou un truc du genre. Il n’est pas en médecine et n’y connait rien par conséquent. Juste ce qu’il a pu en voir dans les films.

- Bon, on va quand même espérer que ce cas désespéré n’arrive jamais hein ! Je voudrais bien plus d’un gosse, et qu’il ne vienne pas tous d’un congélateur ! Bon d’accord, pas totalement d’un congélo, mais tu m’as compris !

Avec toutes ces explications et conditions, le blond avait eu le temps de bien finir sa glace et finit par gober le fond de sa glace en croquant le bout de son corner juste avant. Une sacrée dose de froid, qui lui glacèrent les papilles et la langue. Il fit une grimace le temps que le froid passe. Un vrai gamin. Normal que Candice ne veuille pas de lui.

Avec ce genre de discussion légère et amusante, mon imagination était souvent intarissable… Et je me laissais donc aller à en rire jusqu'à dérouler une liste de conditions aussi longue que le bras. Heureusement que la proposition de mon meilleur ami n’était qu’une vaste blague, sinon il aurait probablement pris peur et serait allée faire ce genre de proposition à une autre. Lysander peut-être ?! Je chassais aussitôt cette idée de ma tête car penser à cette fille recommençait à réveiller bêtement ma jalousie. Il faudrait que j’aille lui parler à l’occasion pour passer au dessus de cet à priori stupide.

- Rien ! Oh et ne t’inquiète pas, je ne m’imaginais pas du tout faire « crac-crac » avec toi, tu n’es pas du tout ... mon style ! Me lança-t- un peu sur la défensive.

D’un regard dans sa direction, je vis son visage grognon s’effacer sous un sourire, mais il n’avait pas eu le temps de me dissimuler son malaise.

- Je rêve ou je t’ai vexé ?

Mon délire n’en était peut-être pas un pour lui au final ? Non, ça ne pouvait pas être ça et sa réaction résultait simplement de la maladresse avec laquelle j’avais abordé le sujet… Aie. Que je ne sois pas son style ne me gênais pas plus que ça puisque je ne le considérais pas moi-même comme un mec sur lequel j’aurais des vues. Même s'il était carrément mignon il fallait bien l'avouer! Si certaines filles étaient secrètement amoureuses de leur meilleur ami, ce n’était pas mon cas. J’aimais Jax, mais pas de cette manière douloureuse, ce genre de torture je le réservais à un autre garçon.... Mais l’amitié, ça ressemblait à de l’amour sans le sexe, et, à mes yeux, la notre devait rester dans cet état pour que notre complicité reste aussi complète et sans ambigüité.

- Bon, on va quand même espérer que ce cas désespéré n’arrive jamais hein ! Je voudrais bien plus d’un gosse, et qu’il ne vienne pas tous d’un congélateur ! Bon d’accord, pas totalement d’un congélo, mais tu m’as compris !

Sa « mauvaise humeur » ne m’atteignait pas du tout et je continuais à en rire en grignotant ma glace. Toute innocente.

- Je nous le souhaite pas ! Et puis, honnêtement, je crois que ce genre d’engagement détruirait notre amitié. Autant te dire tout de suite que je suis pas prête à prendre le risque.

La petite expérience des derniers jours me l’avait suffisamment prouvé. Alors, à défaut de pouvoir me lever pour l’embrasser et lui montrer à quel point je tenais à sa ptite gueule d’ange, j’envoyais un baiser volant depuis la paume de ma main.

- Et si tu veux te débarrasser de moi, il va falloir trouver autre chose.

Sa meilleure amie remarqua alors qu'elle avait réussi à toucher Jax, avec le fait qu'elle ne veuille pas coucher avec lui. Ce n'était pas lui directement qu'elle touchait, mais son sale égo. Il ne trouva rien d'autre à lui répondre que :

- Du ! Tout !

Et il lui tira la langue avant de sourire et d'enchaîner sur le fait qu'il n'espérait pas qu'ils en arrivent là au final, puisqu'à la base il avait lancé ce sujet pour délirer. Puis elle avait l'avait suivi, et lui de même. A ces rythmes là, ils ne s'arrêtaient jamais. A se demander si parfois ce qu'ils disaient était vrai ou bien de la simple connerie. Ils verraient bien pour cette fois-ci quand elle aurait trente quatre ans, c'est-à-dire dans douze ans. D'ici là, il y avait bien le temps pour que l'eau, beaucoup d'eau, coule sous les ponts. Il espérait juste que leur amitié résisterait à toutes sortes de péripéties. En tout cas, ils n'étaient pas près d'en vivre une de si tôt avec ce qu'ils avaient vécu tous les deux. Perdre une amitié si forte, ça donne pas envie de tester à nouveau la solidité de cet amour.

- Je nous le souhaite pas ! Et puis, honnêtement, je crois que ce genre d’engagement détruirait notre amitié. Autant te dire tout de suite que je suis pas prête à prendre le risque.

Elle lui envoya un baiser volant, qu'il réceptionna sur sa joue, ayant pris la précaution de tourner la tête pour le recevoir convenablement.

- Arrête tu vas me faire rougir !
- Et si tu veux te débarrasser de moi, il va falloir trouver autre chose.
- Merde ! Moi qui croyait que tu finirais par en avoir marre de moi et mon côté obsédé !

Il lui rendit son baiser sur ses cheveux, avant d'ébouriffer ces derniers. C'était fou comme il aimait mettre les cheveux en bataille de ces demoiselles, les entendre râler tout en essayant de se recoiffer. Enfin, il n'aimait quand même pas que l'on lui fasse, et râle, pire qu'une fille. Il comprit cependant le faux sous-entendu qu'elle lui dit en lui disant qu'elle ne voulait pas détruire leur amitié. Cela avait déjà détruit une de ses amitiés à lui, une amie en commun avec Erin, celle qui avait permis qu'ils se rencontrent. Cette amitié était brisée à jamais, et il n'était vraiment pas sûr de pouvoir revenir ami avec elle, c'était bien trop de souffrance. Mais comparé à l'amitié avec Erin, c'était qu'il savait très bien qu'il était amoureux de Candice. Alors oui c'était son amie, mais il était amoureux d'elle avant tout. Heureusement, il n'y avait pas ce genre d'amour avec Erin, et rien de ce genre de sentiment ne risquait de briser leur amitié.

Comment ne pas remarquer que Jax venait de prendre une claque dans sa fierté masculine ? A moins d’être et sourde, il était totalement impossible de ne pas comprendre le sous entendu dans sa réplique cinglante. Ce que les mecs pouvaient être susceptibles alors… mais cette fois ça me faisait bien rire. Je ne me gênais pas pour le lui faire remarquer en affichant toujours un sourire amusé et un petit air taquin.

- Du ! Tout !

Ce à quoi il ajoute une belle grimace avant de changer de sujet en nous souhaitant de ne pas en arriver à ce stade désespéré. Cette fois j’étais parfaitement de son avis ! Pas la peine d’être médium ou de savoir lire l’avenir dans les étoiles pour savoir que notre amitié serait mise à rude épreuve si nous prenions ce genre d’engagement l’un envers l’autre… Heureusement nous n’en étions pas encore là ! Je me contentais donc de lui prouver mes sentiments en lui envoyant un baiser volant avant de le taquiner un peu sur l’imagination débordante dont il devrait faire preuve s’il voulait se débarrasser de moi.

- Merde ! Moi qui croyait que tu finirais par en avoir marre de moi et mon côté obsédé !

Comme toujours, il assumait parfaitement son côté dragueur et ses nombreuses conquêtes d’un soir au point même de s’en vanter.

- Pioufff ! Je suis vaccinée vu que je te supporte comme ça depuis le lycée !

Il profita pour passer sa main dans les cheveux et me décoiffer. Raaaah ce que je pouvais détester quand il faisait ça ! Mais pas question de lui laisser marquer des points en râlant contre ce geste puérile que même un ado de douze ans ne faisait plus. Le silence était sans doute ma meilleure arme pour montrer mon tau de résistance à ces conneries… à moins que je sois aussi gamine que lui… ce qui était bien le cas par moment… D’une main discrète, j’ouvris donc le bouchon de ma petite bouteille d’eau, et d’un geste brusque, lui envoyait sur le visage, m’éclaboussant légèrement au passage. Puis, ni une, ni deux, je pris les roues de mon fauteuil en main et me dépêchait de prendre un peu d’avance avant qu’il ne me rattrape pour me faire passer un sale quart d’heure.

FIN DE SCENE

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