Le temps passe à une vitesse folle. Hier encore, elle se la jouait solitaire ne trouvant aucun sens à sa vie et aujourd'hui, la voilà épanouie et amoureuse. Parfois, elle se demande comment elle a fait pour se retrouver là, n'ayant tout simplement pas vu le temps passer. Octobre semble si près et si loin en même temps. C'est comme si elle s'était réveillée six mois plus tard et qu'elle découvrait peu à peu les changements qui ont opéré dans sa vie. Des changements capitaux qui la font elle-même changer. Elle est fière de ce qu'elle devient. Elle aime la vie qu'elle est en train de vivre, une sensation qu'elle ne connaissait pas bien jusqu'ici. Elle se sent juste bien. Enfin, seulement lorsqu'elle n'est pas à la maison car, dès qu'elle passe la porte, elle a l'impression de refaire face à sa triste réalité ! Maman Miller ne change pas, elle qui avait promis de faire des efforts !

Aujourd'hui, en passant la porte de sa maison, Juliet a simplement constaté que Myriam n'y était pas. Mauvaise nouvelle donc, puisqu'elle n'a aucune idée de l'endroit où elle peut être ni dans quel état. Juliet n'avait pas comme projet de la journée d'aller courir après sa mère dans toute la ville mais elle n'a pas vraiment le choix, malheureusement. Elle prend tout de même le temps de se changer, encore vêtue de ses vêtements de la veille puisqu'elle a dormi chez son petit ami et que ce n'était initialement pas prévu. La jolie blonde passe une robe mauve et blanche qu'elle assemble a ses bottes beige préférées puis part en ville, à la recherche de Myriam. Elle passe par tous les commerces pour celle-ci pourrait se trouver, en vain. Elle finit par le Tom's, se disant qu'il y a peut-être une chance que sa mère soit en train de se faire payer un verre par un inconnu mais en arrivant sur place, elle n'est pas là non plus. Juliet pousse un énorme soupire, lassée de jouer à cache-cache, puis s'avance jusqu'au bar où elle pose son sac sur le comptoir avant de s'asseoir sur l'un des grands tabourets pour commander un jus de fruits.

En attendant sa boisson, elle attrape son téléphone dans l'espoir - miraculeux - que sa mère décroche son téléphone au moins une fois dans sa vie pour lui dire où elle est. Une. Deux. Trois puis quatre sonneries, la jeune femme tombe sur la messagerie. Excédée, elle fait défiler les noms de son répertoire pour trouver quelqu'un qui serait susceptible de savoir où se trouve Myriam. Son doigt cesse de faire défiler les noms lorsqu'elle tombe sur le numéro de "Thomas". Aucun rapport avec sa mère, mais elle réalise qu'ils ne se sont finalement jamais revus depuis le coffee shop. Elle imagine que la tempête, qui est arrivée quelques jours après, a du chambouler beaucoup de choses. Ceci explique donc cela. Hésitant d'abord, elle se décide à lui envoyer un message, au moins pour s'assurer qu'il est toujours vivant (a).

Citation :

« Salut Thomas ! J'imagine que tu te souviens de la superbe blonde sur qui tu as renversé ton café lors de ton premier jour à Great Falls (a) Qu'est-ce que tu deviens, toujours dans le coin, au moins ? A bientôt !
Juliet. »

Tout en relisant son message, elle se surprend à sourire. Elle se souvient de leur rencontre, d'abord délicate à cause de l'incident, puis rapidement devenue délirante. Elle n'avait jamais autant rit avec un inconnu, le courant est si bien passé entre eux !

Thomas ne sait pas quel regard jeter sur son intégration à Great Falls, depuis son arrivée, qui remonte déjà à plusieurs mois maintenant. Heureusement, il n’a jamais été au cœur des commérages en ville (ou alors il ne s’en est pas rendu compte !). Par contre, il n’est pas sûr non plus de s’être fait une réputation. En fait, par le biais de son travail, il rencontre pas mal de monde, mais il a encore du mal à se faire une place. La taille de la ville le gêne en un sens, car il a l’impression de ne pas y être réellement libre, comme si ses moindres faits et gestes y étaient surveillés. En prime, avec ce qui se passe avec Adrian dernièrement, le jeune homme n’est pas franchement à l’aise. Il craint que quelqu’un découvre ce qui s’est passé entre eux, à plusieurs reprises d’ailleurs. Et puis, au-délà de ça, Tom’ n’a pas l’impression de parvenir dans cette ville à se changer les idées autant qu’il l’aimerait. Il faut dire qu’il n’a jamais été très casanier, et que ses nombreuses interrogations, quant à la situation avec Adrian, le poussent à vouloir relâcher la pression de temps à autre, peut-être plus qu’en temps normal, même. Heureusement, il a pu faire quelques rencontres intéressantes, tout de même (a) Dernièrement, c’est Sara et Tara qui ont joué un rôle dans sa vie, et qui ont pimenté un peu son quotidien. A défaut d’être une ville active, Great Falls est une ville bourrée de très jolies filles ! C’est toujours ça (a)

Après le travail, Tom’ était repassé chez lui pour se changer également. Même s’il apprécie être élégant de temps à autre, il n’aime pas sortir vêtu de son costume-cravate. Il opte donc pour un jean et un tee-shirt, tout ce qu’il y a de plus simple. Lunettes de soleil sur le nez, le jeune homme décide de partir se balader. Les beaux jours pointent enfin le bout de leurs nez, il faut en profiter… ! Au bout de sa rue, le jeune homme passe devant le Coffee Shop de la ville. C’était un de ses lieux préférés à son arrivée, sans doute parce que l’endroit est convivial, et qu’il y avait fait une jolie rencontre à l’époque. Il ne s’y arrête pourtant pas en cette fin d’après-midi, songeant plutôt à marcher jusqu’au lac, juste pour profiter de la nature qu’offre Great Falls (un autre de ses avantages).

En chemin, l’agent immobilier sent son portable vibrer dans sa proche, et s’arrête pour regarder de quoi il s’agit. En voyant le prénom « Juliet » s’afficher à la fin du message, Tom’ esquisse un sourire, content d’avoir enfin de ses nouvelles, mais aussi amusé d’en avoir alors qu’il venait tout juste de songer à elle. Relisant son message une seconde fois, il sent son sourire s'agrandir encore davantage, et prend finalement place sur un banc, pour lui répondre aussitôt, par retour de SMS :

Citation :

Bien sûr que je me souviens ! Mais je croyais que toi tu m’avais oublié par contre ! C’est vrai, tu devais me donner des nouvelles et… (a) T’étais peut-être occupée à peaufiner ton numéro de claquettes pour moi ? XD Je suis toujours dans le coin, ouais. Tu crois qu’on se reverra un jour ? (a) ^^

S’il ne lui dit pas « à bientôt » lui-aussi, dans son message, c’est parce qu’il espère qu’elle va lui répondre dans la foulée. Il est content d’avoir de ses nouvelles, car il ne croyait plus vraiment en avoir depuis le temps, bien qu'ils s’étaient vachement bien marrés, la fois dernière. D’ailleurs, le jeune homme sourit sans s’en rendre compte, tout en enregistrant le numéro de la blonde dans le répertoire de son portable.

Partir à la recherche de sa mère n'est pas quelque chose de nouveau pour Juliet. Elle se souvient même des premiers soirs, seuls, à la chercher partout en ville, après l'école. Du haut de ses quinze ans, entrer dans les bars pour voir si par hasard la mère indigne qu'elle était ne se trouvait pas là. Elle prétextait toujours chercher sa mère, elle même partie à la recherche de leur chien perdu, une excuse pour cacher à la ville entière que sa mère était capable de laisser sa fille seule à la maison pour aller boire un verre. Le Tom's, c'est le bar où elle a le plus retrouvé sa mère pendant ces dernières années. Ils ont même son numéro de portable, pas loin du comptoir, pour la prévenir lorsque Myriam commence à avoir un coup dans le nez, histoire qu'elle puisse venir l'y chercher. Autant dire qu'elle est plutôt connue ici, donc. Il lui arrive même de passer, de temps en temps pour un jus de fruit ou un soda, le temps de lire le journal, ou des jours comme aujourd'hui où Myriam reste introuvable.

A la recherche d'un espoir de trouver dans son répertoire quelqu'un qui puisse savoir où elle se trouve, elle dévie de son but initial lorsqu'elle s'arrête sur le numéro de Thomas, ce jeune homme qu'elle a rencontré quelques mois plus tôt au Coffee Time. Ils devaient se revoir, aller se balader au lac, mais la tempête est arrivée entre temps et a pas mal chamboulé la vie de Juliet. Cette pensée lui donne envie d'écrire un petit message à l'agent immobilier, ne serait-ce que pour voir s'il se souvient d'elle, au moins. Elle tourne le message de manière humoristique, comme pour tenter de se rattraper de n'avoir pas prit contact avec lui plus tôt. Après l'avoir envoyé, elle se remet à chercher dans son répertoire, mais pas longtemps puisqu'elle reçoit une réponse - plutôt rapide, même - de Thomas. Elle est agréablement surprise, d'ailleurs. Elle sourit en relisant le message. Elle avait carrément oublié cette histoire ce claquettes (a). Elle rigole - toute seule - et s'empresse de lui faire une réponse.

Citation :

Oui, mais, que veux-tu, j'ai été débordée...Je suis très demandée (a) Se revoir ? Ça dépend ! J'ai une plage de libre dans mon agenda de ministre, tu fais quelque chose, là, tout de suite ? (a)

La jolie blonde appuie sur la touche d'envoi et prend une gorgée de sa boisson. Elle ne ferme pas la discussion, s'attendant, d'une minute à l'autre, à recevoir une réponse - peut-être tout aussi rapide que la précédente. Elle n'est pas du genre à prévoir des plans comme ça, à la volée, mais si Thomas est disponible, alors pourquoi ne pas se rejoindre quelque part ?

Bien que, de par son travail, Thomas est souvent amené à se déplacer à droite à gauche, pour faire visiter des maisons notamment, en rentrant chez lui après son boulot, le jeune homme a éprouvé le besoin de repartir directement. Il n’a jamais été très casanier, en fait, il part souvent en vadrouille, et ne squatte la maison que lorsqu’il ne peut pas faire autrement, par exemple quand il doit dormir, ou prendre une douche, ou manger un truc. En dehors de ces « obligations », Tom aime partir se balader, et faire des rencontres. Étant donné la situation qu’il connaît actuellement avec Adrian, cela n’est pas plus mal. Ça lui permet de se changer les idées, de se vider un peu la tête. Le sport, d’ailleurs, lui permet souvent de se défouler, dans ces cas-là. Cela dit, aujourd’hui, il n’est pas du tout question de ça, puisque l’agent immobilier souhaite profiter du temps superbe pour faire une balade… Il est cependant arrêté dans sa lancée quand il reçoit un message d’un numéro inconnu... Juliet. Il pense évidemment à enregistrer son numéro dans son répertoire, et sourit constamment, plutôt content d’avoir de ses nouvelles. Depuis tout ce temps, il avait imaginé qu’elle l’avait oublié, ou qu’elle n’avait tout simplement pas souhaité donner suite. Force est de constater que ce n’était ni l’un, ni l’autre, puisqu’elle reprend contact avec lui à ce jour…

S’il choisit de s’installer sur un banc, sur la place de Great Falls, c’est pour prendre le temps de lui répondre sans trop tarder. Il avait bien accroché avec Juliet, en fait c’était même la toute première rencontre qu’il faisait à Great Falls et il n’avait pas été déçu, au contraire, puisque ces deux-là avaient passé un long moment au Coffee Shop à rire, et à se raconter des conneries… D’ailleurs, ce sont ces mêmes bêtises qui l’inspirent pour lui écrire une réponse. Lorsque le message est envoyé, Tom affiche un simple sourire, et regarde autour de lui, en espérant obtenir une réponse de la jeune femme rapidement. Il ne suffit que de quelques minutes d’attente pour que le jeune homme sente son téléphone vibrer au creux de sa main. Il consulte aussitôt la réponse de la jolie blonde, et sourit une fois de plus. Même par SMS, leur complicité semble déjà retrouvée !

Citation :

Désolée petite, mais pour tout ce qui concerne mon agenda, je préfère que tu prennes directement contact avec mon assistante B-)

Nan allez, t’es où ? Je suis dispo, on peut aller se boire un verre ? x)

Le jeune homme esquisse un sourire, puis fourre son téléphone dans la poche de son jean, et retire les lunettes de soleil de son nez, pour essuyer soigneusement leurs verres avec un bout de son tee-shirt. On dirait que l’agenda surchargé (XD) de Thomas va subir un changement de dernière minute ! Pour tout dire, ça l’arrange, d’abord parce que c’est toujours plus sympa d’être à deux que tout seul, mais aussi et surtout parce qu’il s’agit de Juliet. C’est une nana un peu folle (XD), mais franchement sympa, que Tom a hâte de retrouver x)

Juliet s'en veut un peu de n'avoir pas pensé à recontacter plus tôt Thomas. Mais avec la tempête, puis les changements radicaux dans sa petite vie, elle a zappé. Complètement. Elle a été pas mal occupée et sa mémoire n'a jamais été très développée. Retrouver ce numéro dans son téléphone, c'est une grande surprise. C'est comme si elle découvrait seulement aujourd'hui qu'elle avait enregistré le numéro de l'agent immobilier. Elle se souvient de leur rencontre. Un café renversé, et un moment de rire et de conneries autour d'un café. Qu'est-ce qu'ils ont rit ce jour là. Juliet n'en revenait pas. Elle si peu sociable, elle s'étonnait elle-même de rire avec cet inconnu. Elle s'est sentie tellement bien qu'elle ne sait même pas comment elle a pu oublié de le recontacter.

Sans hésité, elle lui envoie un premier sms. Elle n'imagine pas recevoir de réponse tout de suite, imaginant qu'il doit être occupé. Elle affiche un sourire très large lorsqu'elle reçoit une réponse quelques minutes plus tard. Un message qui sera le début d'une conversation par messages interposés. Elle lui répond, lui aussi...Ils rigolent déjà, comme si le moment qu'ils avaient passé ensemble n'avait jamais prit fin.

Citation :

Pas de chance, je vais devoir demander à ma secrétaire de joindre la tienne pour fixer un rendez-vous alors (a)
Bah, si tu veux aller boire un verre, tu peux toujours me rejoindre, je suis au Tom's ! Dépêche toi, je commence à me déshydrater ! =P

Dans un nouveau sourire, tout aussi large, la jeune femme envoie sa réponse avant de prendre une nouvelle gorgée de son jus de fruit. Elle ne boit pas souvent d'alcool, n'ayant pas d'affinité particulière pour ce genre de boisson. Elle a trop vu sa mère se détruire avec ça, alors elle est plutôt méfiante...Ca ne veut pas dire qu'elle ne boit jamais ou qu'elle ne sait pas boire, attention. Elle reste juste une buveuse occasionnelle. L'idée que Thomas puisse la rejoindre lui fait plaisir. Rien n'est encore sûr, mais elle espère franchement le revoir, déjà parce que c'est plus sympas de boire un verre à deux, et aussi parce qu'il est marrant comme type !

Thomas n’en a jamais voulu à Juliet de ne pas l’avoir recontacté. Il s’était interrogé, tout de même. En songeant à elle, et à leur rencontre, il se disait que les choses s’étaient bien passées, et ne comprenait pas réellement pourquoi il n’avait pas de ses nouvelles. Cela dit, pour lui-aussi, les choses se sont rapidement enchainées ensuite ! Entre la tempête, et les complications qu’il a rencontrées (autour d’Adrian principalement), le jeune homme n’y avait plus pensé. Aujourd’hui, c’est donc une belle surprise de trouver un message de la jolie blonde. Ils avaient passé un si bon moment ensemble la fois dernière que, pour finir, Tom’ n’avait pas regretté d’avoir fait preuve de maladresse en renversant son café sur elle ! C’était une rencontre inattendue, mais une belle rencontre tout de même ~

Installé sur un banc, dans le bourg, Tom’ profite du beau temps et poursuit la discussion qu’il a engagée par SMS avec Juliet. Il fait preuve d’humour, et de légèreté, comme la fois dernière. Avec elle, aucune prise de tête à l’horizon. Tout lui semble simple, et facile. C’est une personne très accessible (du moins selon lui), et avec qui on peut rire de tout. C’est vraiment agréable, à tel point que mêmes les semaines et les mois qui ont passé ne semblent pas avoir altéré leur complicité.

Citation :

Épargnons leur ça ! Elles ont déjà suffisamment de boulot (a)

Ça marche ! J’arrive, attends-moi pour boire un coup !

Thomas n’est qu’à quelques rues à peine du Tom’s, et devrait pouvoir la rejoindre d’ici peu. Il se lève donc du banc sur lequel il avait pris place un peu plus tôt, et pose de nouveau ses lunettes de soleil sur son nez. Fourrant son portable dans sa poche, l’agent immobilier emboite sans tarder le pas en direction du bar. Quelques minutes plus tard, il n’a plus qu’à pousser la porte pour y faire son entrée. Aussitôt, il balaie la salle du regard, et sourit quand il aperçoit Juliet accoudée au comptoir. Quand leurs regards se croisent, et qu’il s’avance près d’elle, le jeune homme prend la parole dans un beau sourire :

Enfin vous me faites l’honneur de bien vouloir me rencontrer à nouveau !

Après une petite pirouette digne d’une salutation d’époque, le jeune homme se met à rire, et s’avance pour l’étreindre amicalement, et ainsi la saluer plus « normalement ».

Lors de leur rencontre au coffee time, Juliet pensait d'abord jouer la victime relou histoire d'espérer un dédommagement ou un truc du genre. L'idée de se faire plaindre lui plaisait plutôt bien à l'époque (a) et puis, jouer la comédie, c'était son truc. Sauf que, bizarrement, Thomas dégageait quelque chose qui faisait qu'elle n'avait pas envie de le mener en bateau. En plus, il avait vraiment l'air très très embêté pour elle. Tellement, qu'il était à deux doigts de l'emmener aux urgences pour cette fameuse fausse brûlure. Juliet avait joué son rôle jusqu'au bout, mais ne voulait pas non plus se retrouver aux urgences pour rien, surtout que ça l'aurait certainement retardée pour son rendez-vous l'après-midi même - rendez-vous classé "sans suite", d'ailleurs. Elle n'a pas regretté d'arrêter sa comédie puisqu'une complicité est née entre eux. Ils ont enchaîné les fous rires, sans se prendre la tête. Ils étaient vraiment sur la même longueur d'ondes.

Juliet est étonnée, tout de même, d'avoir oublié de le recontacté. Certes, en y repensant, ce n'est pas si étonnant vu que la tempête à pas mal chamboulé sa vie - et pas que la sienne - mais elle se surprend surtout à ne pas avoir pensé au jeune homme, en fait. Qu'elle n'ait pas eu le temps de le recontacter c'est une chose, mais de là à ne pas y avoir pensé du tout, elle se sent idiote. Tellement qu'elle lui envoie un message, pour prendre de ses nouvelles et surtout pour savoir s'il est toujours dans le coin. Heureusement, c'est le cas ! Elle s'en serait vraiment voulu si le jeune homme était déjà parti de Great Falls. Il ne faut pas plus de deux messages pour qu'ils se remettent à plaisanter, tout aussi légèrement qu'à leur rencontre. C'est rassurant de voir que le temps qui s'est écoulé depuis leur première - et dernière - rencontre n'a rien changé à leur "relation".

Au bar, la jeune femme range son téléphone, décidée à lâcher l'affaire concernant sa mère ; elle réapparaîtra bien d'ici quelques heures, comme d'habitude. Elle a bien l'intention de passer un bon moment avec Tom', elle a hâte qu'il arrive. De temps en temps, elle guette la porte d'entrée, jusqu'à le voir finalement entrer. Sourire aux lèvres, elle le regarde s'avancer vers elle, toute contente.

« Je me suis dit que je pouvais bien vous accorder un peu de temps entre deux répétitions (a) »

Plaisante Juliet, faisant référence à ce fameux spectacle de claquettes dont il était question à leur première rencontre. Elle rit, puis se laisse étreindre pour saluer le jeune homme. Elle est ravie de le voir ! Le serveur ramasse son verre vide et les regarde avec insistance, comme pour prendre leur commande.

« Qu'est-ce que tu veux boire ? »

Thomas n’avait jamais remis en question la sincérité de Juliet lors de leur toute première rencontre, à tel point qu’il craignait de l’avoir brûlée au 3^ème degré avec son café, et qu’il lui avait proposé de la conduire aux urgences. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal au final et, même si la jeune femme l’avait mené en bateau tout du long, Thomas n’avait rien remarqué et avait appris à faire connaissance avec elle. En fait, après leur discussion, il avait réalisé qu’il ne connaissait toujours pas grand-chose d’elle, puisqu’ils avaient passé leur temps à délirer, mais il n’était pas mécontent de la tournure qu’avait prise leur rencontre, car ils avaient beaucoup ri ensemble au final. Il s’attendait, d’ailleurs, à ce qu’elle le contacte sans trop tarder par la suite, mais Juliet avait finalement choisi de ne pas le faire. Puisqu’il n’avait pas son numéro de téléphone, Thomas ne pouvait pas y faire grand-chose et, de toute manière, la tempête qui a secoué Great Falls et ses habitants par la suite l’a complètement détourné de la jeune femme. Il s’était fait une raison de toute manière, à force. Il ne lui en voulait pas pour tout dire, il était juste un peu déçu qu’elle n’ait pas souhaité donner suite.

Bizarrement, ce sont des mois plus tard que Juliet décide de reprendre contact avec lui et, Thomas, content d’avoir de ses nouvelles, n’hésite pas à lui répondre avec humour, heureux de pouvoir retrouver leur complicité. Lorsqu’elle lui propose de la rejoindre, au Tom’s, l’agent immobilier ne se fait pas prier. Il a hâte de passer un moment en sa compagnie, en fait. Ça lui permettra de ne pas passer le début de soirée tout seul, et de pouvoir savoir ce qu’elle devient, aussi. C’est donc avec enthousiasme qu’il emboîte le pas et qu’il marche jusqu’au bar en question, retirant ses lunettes de soleil de son nez après avoir passé la porte. Le jeune homme repère rapidement la belle blonde dans la foule, et s’avance tout droit vers elle, sans pouvoir s’empêcher de lui faire une remarque pleine d’humour.

Franchement, j’ai hâte de le voir, ce fameux spectacle ! XD

S’exclame-t-il en réponse, et en croisant son regard, avant de la prendre dans ses bras, pour l’étreindre amicalement. Le serveur, déjà à l’affût, attend de prendre leur commande, ce qui incite le jeune homme à réfléchir bien vite à ce qu’il souhaiterait boire.

Heu… Une pinte, s'il vous plaît !

S’exclame-t-il finalement, avant de poser son attention sur Juliet, en attendant qu’elle passe commande à son tour. Il prend alors place sur le tabouret voisin du sien, et pose ses lunettes de soleil sur le comptoir.

En reprenant contact avec Thomas, Juliet ne s'attendait pas vraiment à ce que, dans le quart d'heure, le jeune homme débarque pour venir la voir. Il faut dire qu'elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il lui réponde dans la minute. Elle imaginait plutôt recevoir une réponse en fin de soirée, ou le lendemain. Et puis, franchement, elle voyait bien une réponse du genre "heu, c'est qui ?". Certes, ils ont passé un très bon moment au coffee time, mais depuis le temps, il avait du en voir défiler du monde, alors pour se rappeler d'elle, ça risquait d'être corsé. Preuve que non, vu qu'il lui a répondu dans la foulée et avec autant d'humour que lors de leur première et dernière rencontre. Au fil des messages, le jeune homme propose de se retrouver quelque part et, bien assise au bar, Juliet lui propose qu'il la rejoigne pour boire un verre, c'est plus sympas à deux, généralement. La jeune femme ne regrette pas du tout de l'avoir relancé, du coup. Elle est même plutôt contente d'elle, en fait. Presque impatiente ! Elle a vraiment passé un très très très bon moment avec le jeune homme, même si au début, ce n'était pas gagné vu qu'elle avait l'intention de lui en faire baver après l'épisode du café renversé. Elle n'y a finalement pas vu d'intérêt en jouant la comédie, se rendant compte qu'il n'était pas de ces jeunes hommes pleins aux as. Il n'avait que de quoi lui payer son petit dej, alors ils ne seraient pas allés loin...Finalement, ce n'est pas plus mal vu qu'une complicité est née entre eux.

Quelques minutes après le dernier message, Juliet observe la porte du bar qui laisse apparaître l'agent immobilier. Dès que leurs regards se croisent, la jeune femme a déjà envie de rire, sans trop savoir pourquoi. Probablement parce qu'elle reconnait cet air malicieux qu'il avait l'autre jour. Un air amusant qui prévoit une bonne partie de rigolade. Lorsqu'il arrive à son niveau, il lui fait une sorte de révérence, le truc qui dénote à peine dans un bar déjà bien rempli (a). Mais Juliet s'en moque. Elle joue le jeu, même, faisant un signe de tête comme si elle était une reine qui ne prend même pas la peine de rendre la révérence à un paysan (a) avant de reprendre son sérieux et son véritable rôle de "Juliet Miller".

« Ahhh, mais tu le sais pas encore, mais le jour du spectacle, en fait, j'aurai la migraine ! »

Déclare-t-elle en rigolant. Cette histoire de spectacle de claquettes, elle ne se souvient pas très bien comment ils en sont venus à en parler, mais elle se souvient avoir beaucoup rit, en tout cas. Probablement parce qu'elle ne sait absolument pas en faire et qu'elle trouve ça juste ridicule. Dans sa tête, claquette rime avec "idiot dans des chaussures vernies qui claque des talons avec un sourire débile et une canne à la Charlie Chaplin tenue à l'horizontale avec les deux mains". Le truc bien kitch, quoi, et qui ne lui correspond pas, donc (a). Elle ne laisse étreindre, le temps de se saluer vraiment. Elle n'est pas habituée à être prise dans les bras de quelqu'un, à part ceux de Max et ceux de sa mère - déjà plus rares XD -, mais cette dimension n'est pas si désagréable, probablement parce qu'elle s'habitue peu à peu à ne plus trop repousser les contacts avec les gens. Le serveur les scrute du regard, attendant manifestement qu'ils consomment. Un peu agacée, Juliet demande au jeune homme ce qu'il va boire, attendant de savoir si elle prend la même chose ou pas.

« Mettez-en deux (a) »

Demande-t-elle en reprenant place sur son tabouret, invitant l'agent immobilier à faire de même. Le sourire de Juliet ne la quitte pas. Elle est vraiment très heureuse de revoir le jeune homme. Elle n'ira pas jusqu'à dire qui lui a manqué, mais disons qu'elle aurait adoré le revoir avant aujourd'hui si les circonstances l'avaient permis. Pour commencer, Juliet compte bien prendre de ses nouvelles, savoir ce qu'il devient et s'il s'est finalement habitué à Great Falls et ses bons - et mauvais - côtés, puis compte bien apprendre à le connaître un peu plus. Mine de rien, ils ne savent pas grand chose l'un de l'autre, ayant été trop occupés à se vanner et à rigoler l'autre fois...

« Alors....Qu'est-ce que tu me racontes depuis tout ce temps ?»

En trouvant le message de Juliet, Thomas aurait pu être vexé qu’elle mette autant de temps à lui donner des nouvelles. Il aurait pu choisir d’ignorer carrément son message, ou de lui répondre un peu plus tard, par exemple. Mais non ! Après tout, ce n’est pas comme si elle lui avait fait un sale coup, ou un truc du genre, non, elle a juste mis du temps avant de reprendre contact et l’essentiel, aux yeux du jeune homme, c’est qu’elle l’ait fait, finalement ! Comme quoi, elle ne l’a pas oublié, et lui non plus d’ailleurs. Il se souvient de leur rencontre, une des meilleures qu’il ait faites à Great Falls d’ailleurs. Faut dire qu’en sa compagnie, l’agent immobilier avait passé un très bon moment. Il est rare de voir naître une telle complicité au cours d’une toute première rencontre et pourtant, Juliet et Thomas étaient bel et bien sur la même longueur d’ondes ce jour-là. Il semblerait que leur complicité ne se soit pas envolée d’ailleurs. En effet, même par SMS, ils parviennent à déconner comme la fois dernière, et choisissent d’ailleurs de se retrouver sans tarder. Ce rendez-vous va finalement chambouler les plans de l’agent immobilier pour son début de soirée, mais il ne compte certainement pas s’en plaindre. C’est plus sympa de passer un moment à deux que tout seul, après tout ! Surtout autour d’un verre x)

Lorsqu’il passe la porte du Tom’s, c’est avec enthousiasme que le jeune homme se dirige droit vers la belle blonde. Bizarrement, avec elle, il n’a jamais été question de drague. Thomas s’est pourtant bien amusé avec elle, mais ce n’était pas l’orientation qu’il avait envie de donner à leur relation. D’ailleurs, en la retrouvant, il a toujours cette envie de s’en faire une amie, même si elle est toujours aussi ravissante, il faut bien l’admettre (a) Une fois arrivé à son niveau, il la salue « dignement », même si sa jolie pirouette attire le regard de certains clients. Ce n’est pas ça qui va l’arrêter, le ridicule ne tue pas de toute manière (et heureusement !).

Oh non, quel dommage ! (a)

Merci de me prévenir à l’avance cela dit, ça m’évitera de payer une place pour rien !

S’exclame-t-il, toujours avec spontanéité. Le serveur doit les prendre pour des fous, il s’impatiente d’ailleurs, tenant à prendre leur commande sans tarder. L’agent immobilier se creuse les méninges un instant pour trouver ce qui lui ferait envie, puis choisit la simplicité, à savoir une pinte de bière. La jolie blonde l’accompagne sur ce choix. Tom’, de son côté, s’installe sur le tabouret voisin, abandonnant ses lunettes de soleil sur le zinc. Souriant lui-aussi, il se tourne vers Juliet lorsqu’elle prend la parole, pour prendre de ses nouvelles.

Bah tu te souviens que tu m’avais dit qu’à Great Falls il y avait des vampires, et des loups-garous ? J’aurais préféré que tu me parles des tempêtes qui détruisent la ville, en fait (a) Ça m’aurait permis de me faire à l’idée, tu vois ?!

Le jeune homme esquisse un sourire. Bien que cette soirée ait été terrible pour tous les habitants de ce petit coin charmant, Tom’, lui, préfère en rire désormais. Il espère que Juliet prendra elle-aussi les choses avec le sourire. Il n’a pas envie de plomber déjà l’ambiance, alors qu’ils viennent tout juste de se retrouver ! De toute manière, avec elle, l’agent immobilier a l’impression qu’il peut rire de (presque) tout.

On peut dire que Juliet a eut de la chance. Thomas est quelqu'un de sympas, il ne l'a pas laissée poireauter pendant des heures avant de lui répondre. Il aurait très bien pu lui en vouloir, après tout ce temps sans nouvelles ! Des mois se sont écoulés depuis leur rencontre et elle ne donne signe de vie qu'aujourd'hui ! Mais non, l'agent immobilier prend le temps de lui répondre tout de suite, sans hésiter à jouer de son humour. C'est comme si tout ce temps ne s'était pas écoulé et qu'ils se trouvaient au lendemain de leur rencontre. Rien n'a disparu de leur complicité. C'est assez impressionnant, d'ailleurs. C'est un peu comme si plus rien n'existe autour lorsqu'ils rigolent ensemble. Ils arrivent vraiment à se déconnecter de ce qui se passe autour pour rire de tout et n'importe quoi, comme ils le font dans leurs messages. Leur complicité est telle que, même par sms, ils arrivent à se faire rire. L'échange ne dure pas longtemps, ils décident rapidement de se retrouver. Juliet, déjà au Tom's depuis quelques minutes, lui propose simplement de l'y rejoindre. Boire un verre, c'est bien. Le faire à deux, c'est mieux.

Quelques minutes plus tard, le blondinet passe les portes du bar. Juliet l'accueille, tout sourire. Elle ne peut pas retenir son rire lorsqu'il lui fait carrément une révérence. Les gens les regardent d'un air oeil étrange, mais ça ne va pas les arrêter. Rapidement, ils se remettent à parler de ce fameux spectacle de claquettes, mais la jeune Miller trouve une parade pour y échapper, l'informant d'une future migraine.

« Tu vois, grâce à moi tu économises ! C'est bien, tu pourras me payer un petit dej', un de ces jours (a) »

Propose la jeune femme, fidèle à elle-même. Quand ça parle d'argent ou d'opportunité à saisir, elle n'est jamais bien loin. Dans ce cas précis, c'est pour rigoler, mais si la situation était réelle, elle aurait certainement tenu le même discours dans l'espoir de se faire payer son café un matin prochain. Le serveur, visiblement impatient, les observe, ne les quittant pas du regard. Juliet, un peu agacée, finit par demander à Tom' ce qu'il souhaite boire et demande la même chose. En attendant qu'ils soient servis, elle prend simplement des nouvelles du jeune homme qui évoque la tempête, lui reprochant - pour rire - de ne pas l'avoir prévenu pour la tempête.

« Désolée, ce jour là je n'avais pas ma boule de cristal sur moi ! J'y penserai la prochaine fois ! »

Répond-t-elle spontanément, le sourire au lèvre, avant de reprendre son sérieux pour parler de cette fameuse tempête. C'est en partie à cause d'elle qu'elle n'a pas relancé Tom depuis leur rencontre au Coffee time. Elle a été pas mal occupée, déjà pour rénover la maison de sa mère, puis au niveau sentimental aussi...Elle s'est un peu déconnectée du monde pendant quelques semaines...Espérant que le jeune homme n'ait pas connu trop de problèmes suite à cette tempête, elle décide tout simplement de lui demander.

« Non, mais, sérieusement, ça va par rapport à ça ? Enfin, tu as pas eut trop de dégâts, ça va ? »

Il est peut-être un peu tard pour s'en inquiéter, depuis le temps, mais bon, mieux vaut tard que jamais paraît-il.

Thomas n’avait aucun intérêt à en vouloir à Juliet. Elle aurait pu le re-contacter plus tôt mais, avec la tempête, qui s’est produit peu de temps après leur rencontre, la jeune femme a sans doute eu d’autres occupations, ce qui peut se comprendre. Cette histoire a chamboulé pas mal de monde en ville… ! Y compris lui. Il faut dire que ce soir-là, il a vraiment eu peur pour son meilleur ami et, lorsqu’ils se sont enfin retrouvés, Adrian et lui se sont alors rapprochés comme jamais. Cette histoire, il n’est pas prêt de l’oublier d’ailleurs, mais là n’est pas le propos. Tom est content de retrouver Juliet, et c’est bien tout ce qui compte. Il répond donc avec plaisir à ses messages, puis décide d’aller la retrouver. Ce sera toujours plus sympa de prendre de ses nouvelles de vive voix, plutôt que de le faire via des échanges de SMS. Et puis, il n’est pas loin du Tom’s, seulement à quelques minutes à peine. L’agent immobilier rejoint donc la blonde sans tarder, et ne manque pas de l’interpeller vivement lorsqu’il la retrouve. Il est vraiment content de la revoir, et ça se voit ! Leur complicité est rapidement de retour, comme si elle n’avait jamais vraiment complètement disparu. Ça fait du bien au moral. Son beau sourire s’efface cela dit très vite lorsque la blonde se permet de lui rappeler leur première rencontre, et le fait qu’il n’avait même pas été capable de lui payer un copieux petit déjeuner (a)

Oh ça va !! Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. XD

Lui demande-t-il, en esquissant une petite moue boudeuse, avant de passer commande auprès du serveur qui semble s’impatienter. Espérons qu’il soit aussi rapide pour les servir ensuite ! En tout cas, l’agent immobilier ne prête pas attention à ses faits et gestes, puisque c’est la jeune femme qu’il se plaît à observer. Lorsqu’elle lui demande de ses nouvelles, il lui répond, prêt à rire de la tempête qui s’est abattue sur Great Falls, en octobre dernier. Il espère que la jeune femme comprendra ce trait d’humour. On ne peut pas rire de tout avec tout le monde. Heureusement, Juliet et lui sont sur la même longueur d’ondes une fois de plus ~

Ouais, tu devrais, t’es vraiment pas fiable (a) J’ai même pas rencontré de loups-garous encore ! Je commence à me dire que tu m’avais raconté des salades !

Thomas se met à rire une fois de plus. En remettant sur le tapis des détails de leur précédente rencontre, le jeune homme réalise que c’était vraiment du grand n’importe quoi. En tout cas, ça l’amuse d’en discuter à nouveau avec Juliet. Cela dit, il prend tout de même un air plus sérieux ensuite lorsqu’elle l’interroge au sujet de la tempête, sans rire cette fois-ci. C’est vrai que ce drame a bousculé leur quotidien…

Nan, ça a été. Enfin mon meilleur pote s’est retrouvé dans la merde, mais je l’ai trouvé à temps… Et ça s’est bien terminé au final ~

L’agent immobilier déglutit, et détourne le regard brièvement. Cette évocation fait remonter des souvenirs qu’il n’a pas spécialement envie de se remémorer, là, tout de suite. Il oriente donc très vite la conversation sur Juliet :

Et toi, ça a été, rien de grave… ?

C'est assez inattendu, mais Thomas accepte tout de suite la proposition de Juliet. Elle ne sait pas trop si elle s'attendait à un refus ou à ce qu'il accepte. Vu leur échange sms, elle se dit sur le coup qu'il n'y a pas de raison qu'il refuse, mais après tout, il a peut-être un truc de prévu. La jeune femme est tout de suite contente lorsqu'elle voit sa réponse, positive, s'afficher sur son téléphone. Le sourire jusqu'aux oreilles, elle attend patiemment que le jeune homme arrive. Elle termine son jus de fruit, pour pouvoir boire autre chose lorsqu'il sera là. Seule, elle se voit mal se prendre un verre d'alcool, de peur de devenir comme sa mère...Elle se contente de boissons sans alcool, lorsqu'elle n'est pas accompagnée. A peine arrivé au Tom's, les deux jeunes gens retrouvent leur complicité, comme si elle ne s'était jamais perdue pendant tous ces mois. Tout de suite, Juliet s'amuse à le taquiner un peu, lui rappelant que lors de leur rencontre, il avait à peine de quoi lui payer un petit déjeuner (a).

« Pardon, c'était trop tentant (a) »

Le jeune homme ne se laisse pas faire puisqu'il commence à lui reprocher le fait qu'elle ne l'ai pas prévenu pour la tempête. Si elle avait su, elle-même, les choses auraient été bien différentes. En fait, elle est contente, finalement, de n'avoir pas prévu la tempête. Elle n'aurait jamais apprit à connaître Max comme elle l'a fait et leur relation n'en serait pas à ce point. Pour elle, la tempête était donc une très bonne chose, alors. Et puis, métaphoriquement, on peut même dire que ça a balayé son ancienne vie.

« Pas encore rencontré de loups-garous....ça veut dire que tu as rencontré des vampires, alors ? Je suis donc un peu fiable, quand même (a) »

Précise-t-elle en souriant. Elle se souvient avoir associé des gens aux monstres qu'elle a évoqué lorsqu'elle lui a dit ce qu'il serait susceptible de trouver à Great Falls. Dans sa tête, même, elle comparait des filles à des sorcières (a) Ayant évoqué la tempête, Juliet prend un air grave en lui demandant s'il n'en a pas trop souffert. Elle espère pour lui que non car il n'était installé que depuis quelques semaines lorsque la tempête est survenue, un coup à être quelque peu dégoûté d'une ville, quand même ! Apparemment, il n'a pas vécu de gros drame, tout semble s'être bien finit pour lui.

« Bon, ça va lors...Ton pote doit t'être vachement reconnaissant, du coup ! »

S'exclame-t-elle, impressionnée. Elle ne connait pas le contexte dans lequel il a été entraîné, mais elle imagine qu'il doit quand même beaucoup tenir à son ami pour l'avoir cherché - et trouvé -. Thomas a l'air d'être un bon ami. Quelqu'un sur qui on peut compter. C'est ce que Juliet ressent, en tout cas. Quoi qu'il en soit, l'important, c'est qu'il aille bien et qu'il ne garde pas trop de mauvais souvenirs de cette nuit. Le jeune homme lui retourne sa question, créant un léger sourire sur les lèvres de la jolie blonde.

« J'étais au gymnase, ce soir là, donc non, rien de grave. En fait, la tempête m'a été bénéfique...J'ai rencontré mon petit ami ce soir là...»

C'est bête, elle ne connait presque pas Thomas, et pourtant, elle a envie de lui raconter ce petit détail, parce que c'est important pour elle et parce qu'elle sent que Thomas est le genre de personne avec qui on peut aussi parler de choses sérieuses. Elle rougit tout de même un peu, parce qu'elle est du genre timide et qu'elle n'aime pas trop afficher ce genre de sentiments...Elle se sent un peu idiote, du coup.

Les semaines qui ont passé, et pendant lesquelles ils n’ont absolument pas maintenu le contact, auraient pu éloigner Thomas et Juliet pour de bon. Heureusement, le feeling passe à nouveau très bien par SMS et, en face à face, ça ne fait aucun doute : la complicité n’a absolument pas disparu entre eux deux. Le jeune homme ne regrette donc toujours pas d’avoir fait la rencontre de la belle blonde. Il est sur la même longueur d’ondes qu'elle, c’est donc particulièrement plaisant. C’est même d’ailleurs assez rare que le courant passe aussi bien dans de telles circonstances. Après tout, ils ne se connaissent pas vraiment quand on y pense… ! Ils ne savent pas grand-chose l’un de l’autre. Ce n’est heureusement pas ce qui les empêche de rire ensemble, voire même de se taquiner parfois. La jeune femme lui rappelle justement, avec le sourire bien sûr, qu’il n’avait pas de quoi lui payer un copieux petit-déjeuner, la fois dernière.

Tu veux me faire pleurer, c’est ça ?

Lui demande Thomas, avec tout le sérieux du monde, avant de partir à rire. Il sait que ces piques n’ont rien de méchant en vérité. Ce jour-là, il était tellement embêté qu’il avait tenu à lui offrir quelque chose. Il avait dû se contenter d’un café et d’une viennoiserie, à défaut d’avoir davantage de monnaie sur lui. Cette pensée le pousse à ajouter quelque chose, pour la taquiner à son tour :

Ah attends, je te vois venir ! Tu me dis ça pour que je te paie ton prochain coup à boire, c’est ça, hein ? C’est pour ça que tu m’as demandé de te rejoindre, avoue T___T

Le jeune homme affiche une petite moue triste, en baissant les yeux comme si ça le touchait vraiment, avant de tirer la langue en direction de la blonde, et de repartir à rire. Il sait que ce n’est pas le but de leur rencontre aujourd’hui, du moins, il l’espère, car il n'avait pas prévu de payer sa bière XD Ce qui compte avant tout, c’est qu’ils se retrouvent, qu’ils passent un bon moment ensemble, et qu’ils prennent des nouvelles l’un de l’autre. C’est d’ailleurs ce qu’ils font par la suite, en évoquant la tempête qui a sévi à Great Falls, en octobre dernier. L’agent immobilier lui fait comprendre qu’elle aurait dû l’avertir à ce propos, plutôt que de lui parler d’éventuels loups-garous. La jeune femme en conclue qu’il a dû croiser quelques vampires… Tom esquisse aussitôt un sourire.

Nan, en fait, t’es peut-être la personne la moins fiable que je connaisse (a)

Bien sûr, il cherche juste à la taquiner en lui disant une chose pareille. Cela dit, Thomas reprend vite son sérieux quand il s’agit d’évoquer plus en détails la catastrophe qui a secoué la ville en octobre. Il explique à Juliet que son meilleur ami aurait pu être en danger, mais qu’il est arrivé à temps pour lui sauver la mise. Il ne cherche pas spécialement à passer pour un super héros, il s’en tient juste aux faits. Quand la jeune femme lui répond qu’Adrian a dû se montrer très reconnaissant, l’agent immobilier se retient de ne pas éclater de rire. Oh ça oui, il l’a été XD Mais ce n’est pas un détail qu’il compte aborder avec elle. Il préfère, même, ne pas revenir sur le sujet. De toute manière, Juliet lui apprend que c’est au cours de la tempête qu’elle a rencontré son petit-ami. Elle a l’air heureux d’aborder ce sujet : un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle évoque ce souvenir.

Ah ouais ? Bah c’est un mal pour un bien alors !

Ça se voit que t’es heureuse ^^

Souffle-t-il pour finir, en la dévisageant un instant, avant de tourner la tête vers le barman lorsqu’il dépose leurs bières sur le comptoir.

Ce qui est le plus étonnant dans leur relation, c'est qu'ils partagent une véritable complicité, sans même se connaître. Ils ne peuvent pas dire qu'ils sont amis, ils ne se sont vus qu'une fois et n'ont passé leur temps qu'à rire de tout et n'importe quoi. C'est ce souvenir qui a poussé Juliet a le recontacté, un peu tard, il faut l'avouer. Mais comme le dit l'adage : "il vaut mieux tard que jamais". C'est probablement dans cette optique que Tom accepte l'invitation de Juliet lorsqu'elle lui propose de la rejoindre au Tom's. A peine est-il arrivé qu'ils recommencent à rire comme lors de leur première rencontre. Tout sourire, Juliet rentre dans leur jeu favoris, sans hésitation. Elle trouve ça vraiment agréable de pouvoir décrocher totalement de la réalité pour rire de choses aussi futiles avec une personne sur la même longueur d'ondes qu'elle, qu'elle se permet même de le taquiner.

« Oui, ça m'fait kiffer les mecs qui pleurent (a) »

Répond-t-elle en riant. Elle ne se souvient pas avoir déjà vu un homme pleurer, à part dans les films, mais elle ne trouve pas ça hyper séduisant. C'est peut-être un peu émouvant, elle n'en sait rien pour le moment, et elle ne s'imagine pas essayer de faire pleurer Max pour vérifier ça. A son tour, le jeune homme la taquine, lui provoquant un nouveau rire avant qu'elle ne prenne un air plus sérieux, comme prise la main dans le sac.

« Mince, me voilà démasquée ! Je comptais vraiment sur toi pour m'éviter d'avoir à danser sur le bar pour récolter quelques dollars ! »

Invente-t-elle avant d'exploser de rire, une nouvelle fois. La simple idée d'aller danser sur le bar pour toucher l'âme charitable des habitués, ça la faire tout simplement mourir de rire. Elle n'est pas du genre à s'afficher de la sorte, même si l'idée de gagner de l'argent aussi "facilement" reste attractive, au fond. Elle n'ira pas jouer à ce jeu, à moins d'avoir quelques verres dans le nez, mais à ce niveau là, elle n'est pas responsable de ce qui peut arriver, right ? (a)

La discussion dévie sur les créatures évoquées lors de leur rencontre. Ils ont évoqué des loup-garous et des vampires en ville. Thomas lui assure qu'il n'en a pas rencontré depuis qu'il est arrivé, définissant Juliet comme une personne peu fiable. La jolie blonde tente de se rattraper mais l'agent immobilier finit par dire qu'elle est en fait la personne moins fiable qu'il connaisse.

« Je prend ça pour un compliment ! »

S'exclame-t-elle en riant. Elle sait qu'elle peut être une personne fiable - quand elle veut l'être (a) - du coup, elle ne se sent pas attaquée par ces propos, sachant très bien qu'il rigole de toute façon. Ce n'est pas comme s'ils étaient en train de parler d'un truc réel. Ils déconnent juste.

C'est maintenant la tempête qui devient leur sujet de conversation. Un sujet bien moins léger et qui provoque moins de rires. Pour tout dire, ils sont plus sérieux que jamais. Thomas semble s'être comporté en héros avec un ami à lui ce soir là, l'ayant retrouvé à temps pour le sauver. Il ne donne aucun détail, peut-être un peu modeste ? Juliet est loin de s'imaginer que derrière cette absence de détails, se cache un épisode très torride entre les deux amis. C'est clair que ça change carrément de sa propre soirée à elle. Juliet ne s'est pas retrouvée dans une situation délicate ce soir là. Elle a juste été terrorisée, comme tout le monde, certainement. Cette peur lui a permis un gros rapprochement avec Max. Plus que ça, même, puisqu'aujourd'hui ils sont en couple. Un détail qu'elle se permet même de raconter au jeune homme, sans trop comprendre pourquoi. Elle sourit, lorsque l'agent immobilier lui assure qu'elle a l'air heureuse. Elle l'est, vraiment. D'ailleurs, leurs bières arrivent à ce moment, le moment idéal pour trinquer.

« Cheers ! »

Depuis son arrivée à Great Falls, Thomas a rencontré certaines difficultés. Bien qu’il ait dégoté un bon travail, il n’a pas l’impression de s’être correctement intégré, tout spécialement depuis que sa relation avec Adrian s’est… transformée. Il ne sait plus trop où il en est, d’ailleurs, vis-à-vis de son meilleur ami. Autant dire, donc, que de passer un moment avec Juliet lui permet de se changer les idées. Ensemble, ils peuvent rire de tout, et de n’importe quoi. Ils partent dans des délires complètement abracadabrants, mais qui ont le mérite de les détendre, et de les amuser.

Eh ben… ! Il en a de la chance, ton mec XD

Ne peut s’empêcher de répondre Thomas, en riant également. Il accuse ensuite la jeune femme de se servir de lui, et de vouloir profiter de son argent. Bien sûr, il ne fait que plaisanter une fois de plus, et c’est d’ailleurs de cette manière que le prend Juliet. Lorsqu’elle parle de danser sur le bar pour se faire de l’argent, le jeune homme songe brièvement à Sara, la stripteaseuse du Live qu’il a rencontrée (et plus encore…). Cette pensée lui décroche un autre sourire.

J’suis sûr que le patron du « Live » accepterait de t’embaucher ! Tu devrais tenter le coup (a)

Ensemble, ils repartent à rire. Le jeune homme doute que la blonde termine la soirée de cette manière, ou alors c’est qu’elle aura fortement abusé de la bière ! En tout cas, l’agent immobilier ne craint pas ensuite de lui faire une remarque sur son manque de fiabilité. Elle lui avait parlé de loups-garous, de vampires et autres monstres, vivant à Great Falls, mais ne lui avait pas parlé d’une éventuelle tempête. Dans le genre « Madame Irma », on fait mieux, hein… ! En tout cas, c’est loin d’être une critique, et Juliet fait bien de le prendre comme un compliment. En fait, si leur conversation passée à ce sujet l’a autant marqué, c’est parce qu’elle l’avait fait beaucoup rire. Heureusement, Thomas n’a pas eu l’occasion de croiser le moindre monstre à Great Falls… peut-être certaines personnes de caractère, oui, mais rien de bien méchant x)

J’sais pas si tu devrais (a)

Souffle le jeune homme, l’air taquin, avant de passer à un sujet nettement moins drôle. La tempête qui a secoué Great Falls a pas mal bousculé les gens dans le coin. Il faut dire que cette nuit a été difficile et horrible pour tout le monde… ou presque. Juliet fait partie des personnes qui ont su retirer du bon de ce mauvais moment. Enfin, une fois cette discussion laissée de côté, le serveur vient déposer leurs bières sur le comptoir. Les deux amis trinquent aussitôt ensemble :

Cheers !

Répond Tom’ à la blonde, avant de boire plusieurs gorgées de suite.

Juliet est rassurée de voir Thomas passer la porte du bar. Elle allait finir par passer pour une folle à force de rigoler toute seule devant les sms qu'elle recevait. Cela dit, vu la manière dont il s'incline pour lui dire "bonjour", ça risque plutôt d'empirer l'image que les gens ont d'elle, mais peu importe. Il paraît que le ridicule ne tue pas, alors ce n'est pas si grave. Sans trop savoir comment ils en sont arrivés à rire de ça, la jolie blonde avance le fait qu'elle aime voir les hommes pleurer, alors que ce n'est pas spécialement vrai. D'ailleurs, la réponse que le jeune homme lui offre la fait rire. Elle n'imagine pas Max pleurer. En fait, elle pense même que ça casserait tout le mythe (a).

« Non, c'est un homme fort, il ne pleure pas, lui (a) »

Répond la jeune femme pour taquiner le jeune homme une fois de plus. Elle passe limite pour une sadique qui aime voir les hommes souffrir alors qu'elle n'est pas du tout comme ça. Elle se doute bien que ce n'est pas l'image qu'elle lui envoie réellement d'elle. Thomas se défend bien, il a une bonne répartie, et c'est ça qu'elle adore chez lui. Il alimente parfaitement leurs délires - tous plus fous les uns que les autres -.

« Merci du tuyau, ça tombe bien, moi qui voulais changer de travail, je ne savais plus où chercher ! Tu me retires une épine du pied, vraiment ! »

Lance-t-elle dans un rire. Il est vrai que son petit job de vendeuse la lasse un peu plus chaque jours, mais elle préfère encore travailler dix ans dans cette boutique plutôt que de devenir danseuse dans une boîte comme le « Live ». Déjà, parce qu'elle est nulle en danse (a), ensuite parce que ça ne fait pas partie de son caractère de se montrer de la sorte et enfin parce qu'elle a été assez secouée dans le passée pour ne pas être emballée à l'idée de devoir montrer son corps à des hommes en échange de quelques billets. Pour elle, ce genre de pratique, ça s'apparente à de la prostitution, et elle a encore assez d'estime d'elle-même pour ne pas tomber la dedans. Et puis, son mécanicien de petit ami serait probablement contre cette idée, de toute façon.

Lors de leur rencontre au coffee shop, Juliet et Thomas ont évoqué des monstres à Great Falls. Elle ne se souvient plus exactement du contexte, mais se souvient au moins de l'avoir mis en garde. C'était sa manière à elle de le prévenir contre les gens malfaisant de cette petite ville. Les créatures magiques, c'était juste histoire de ne pas avoir à dire de noms, lui laissant la liberté de se faire sa propre opinion sur les gens. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait avec elle alors qu'une petite vieille lui disait de ne pas la fréquenter à cause de sa folie.

« Si je le prend pas pour un compliment, je vais être obligée de t'en vouloir et de penser que tu m'aimes pas ! »

Explique-t-elle sur un ton de mise en garde, comme si le fait qu'elle ait une dent contre lui était quelque chose de vraiment très grave et que sa vie pouvait même être en danger, ou que le fait qu'elle ne se sente pas appréciée puisse le faire culpabiliser. Elle reste souriante, parce que c'est ça le point central de leurs échange : rire et sourire. Le serveur dépose les deux bières sur le comptoir devant les deux adultes. Juliet saisit la sienne et la tend vers celle de Tom', pour trinquer.

« Et à part la tempête et le fait que je sois une très mauvaise voyante, il n'y a donc rien d'intéressant à raconter dans ta vie ? (a) »

Thomas se moque bel et bien de passer pour un fou. Il a compris, en débarquant à Great Falls, que Juliet avait une certaine « réputation », dans le coin. Ce n’est pas ce qui l’importe pour tout dire. Lui, il veut juste passer un bon moment, et rire de bon cœur. Si les habitants de cette ville ne le comprennent pas, et qu’ils sont si ennuyeux au point de ne pas rigoler de ses bêtises, et bien tant pis ! Lui, il s’en amuse. Il faut dire qu’avec Juliet, c’est souvent le cas. Ils sont sur la même longueur d’ondes, la plus grande partie du temps.

Oh c’est beau de te voir prendre la défense de ton chéri (a)

Le jeune homme se met à rire. Juliet a l’air heureux en amour, en tout cas. Le fait qu’elle glisse dans la conversation qu’elle n’est plus célibataire, et qu’elle en arrive même à défendre l’honneur (enfin si on peut dire) de son petit-ami en est la preuve. Elle semble très attachée à lui, et amoureuse. Ça lui va bien, elle est resplendissante x)

Mais je t’en prie, voyons, ça me fait plaisir de pouvoir t’aider !

D’ailleurs, si jamais tu veux tester ton petit numéro de pool dance sur quelqu’un… hésite pas (a) Je veux bien me sacrifier o/

Thomas n’a jamais manqué de répartie, et s’il aime beaucoup la compagnie de Juliet, c’est parce qu’ils ont ce trait de caractère en commun. C’est d’ailleurs pour cette raison que leurs conversations sont capables de partir en live ! Les voilà d’ailleurs qui parlent de striptease, et le jeune homme ne sait même plus réellement comment ils en sont arrivés à se dire ce genre de choses. C’est ce qui rend leurs discussions aussi amusantes, et aussi mouvementées. L’agent immobilier ne risque pas de s’ennuyer avec elle ! Au cours de leur première rencontre, ils en étaient venus à parler des « monstres » de Great Falls. Le jeune homme se permet de remettre cette discussion sur le tapis. Discussion qui part à nouveau en vrille (a) A croire qu’ils sont incapables de tenir deux minutes sans se raconter des conneries !

Arrête, voyons, tu sais bien que je suis fou de toi, « Cynthia » !

S’exclame l’agent immobilier, avant de rire une fois de plus. C’était ce prénom qu’il lui avait donné la fois dernière, quand il ne connaissait pas encore le vrai. Habituellement, le jeune homme n’a pas une si bonne mémoire, mais leur conversation l’avait marqué par son manque total de sens XD Après que le serveur ait déposé leur commande sur le comptoir, les deux jeunes gens trinquent, puis reprennent leur discussion. Lorsque la jolie blonde l’interroge pour savoir s’il n’y a rien « d’intéressant » dans sa vie, le jeune homme esquisse un sourire. En fait, il y a bien quelque chose qui susciterait sans doute une quantité de questions de sa part, mais le jeune homme ne se sent toujours pas prêt à l’aborder avec qui que ce soit !

Désolé de te décevoir, mais j’ai pas une vie très palpitante (a)

L’agent immobilier lui lance un regard amusé, puis reprend une gorgée de bière. Ce truc qu’il cache et qui le travaille de plus en plus devra bien sortir un jour ou l’autre… ! Ça lui ferait peut-être même du bien ? Seulement, Juliet et lui se connaissent à peine et, même s’il s’entend très bien avec elle, Thomas ne se sent pas encore prêt à se confier à elle. Lui passe alors une idée par la tête… Idée qu’il met rapidement à exécution.

Hier soir j’ai passé ma soirée au téléphone avec une amie, à essayer de l’aider… A part te dire que je suis un bon samaritain, je sais pas quoi ajouter de plus o/

Bien évidemment, Thomas lui a menti. Il n’a pas passé sa soirée au téléphone avec une amie, en fait, tout ce qu’il espère, c’est que Juliet essaiera d’en savoir plus à ce propos. La bonne vieille technique du « j’ai besoin d’un conseil pour un ami » est trop classique, et aurait pu lui mettre la puce à l’oreille. Pour cette raison, l’agent immobilier a tenté d’amener la chose de manière un peu plus subtile… ! Il reprend une gorgée de bière, l’air de rien, bien que son cœur se mette à battre sensiblement plus vite. Ce n’est pas rien tout de même, c’est son plus grand secret…

Sans même s'en rendre compte, c'est quand même la seconde fois que Juliet évoque le fait qu'elle ne soit plus célibataire. C'est peut-être ça d'être amoureux, alors. La jeune femme se surprend à sourire à cette pensée. Elle n'a jamais été aussi bien que ces derniers temps. En fait, elle se demande si elle a déjà été aussi bien dans sa vie avant la tempête. Petite, elle était joyeuse, elle adorait rire, elle chantonnait des petites chansons rien que pour montrer qu'elle aimait vivre. Et puis, un jour elle a eut quatorze ans. Elle chasse rapidement cette idée de son esprit et se re concentre sur leur conversation, sans même se souvenir comment ils en sont arrivés là. Elle sourit, sentant ses joues rougir doucement à la remarque de Thomas, avant de lui tirer la langue, seul moyen de défense trouvé sur le coup. Ils en arrivent rapidement à parler de striptease et Juliet arrive même à en rire alors qu'habituellement, elle est plutôt contre cette catégorie de "métiers". En réalité, ce n'est pas qu'elle est contre, c'est juste qu'elle ne comprend pas comment une femme peut en arriver à devoir montrer son corps pour gagner sa vie.

« C'est vrai que tu as l'air spécialiste (a) »

Répond-t-elle, d'un air malicieux, lorsqu'il lui propose de tester son numéro sur lui. Il n'en manque pas une, quand même (a). Elle le prend bien, parce qu'elle sait qu'il rigole, bien qu'elle ne le connaisse pas tant que ça. C'est ça qui l'étonne le plus. Il pourrait très bien être un gros pervers qui fait semblant de rire avec elle pour essayer de se la faire (a). On ne sait jamais. Mais bizarrement, ce n'est pas ce qu'elle ressent. Il a l'air de quelqu'un en qui on peut avoir confiance. Enfin, elle se trompe peut-être, mais c'est ce qu'elle ressent. Elle rit une nouvelle fois en entendant le prénom qu'il lui avait donné lors de leur rencontre. Ne se connaissant même pas, ils s'étaient appelés comme ça pour éviter de faire les présentations de manière conventionnelle. La jeune femme prend un air dramatique avant de mettre sa main sur son bras, comme le ferait une mauvaise actrice de série B.

« Désolée Jonathan, mais mon coeur est déjà prit...Il appartient à Brandon. Je sais que c'est dur, mais il faut te faire une raison (a) »

Lance-t-elle avec un faux air dramatique. En fait, c'est à ce moment là qu'elle se rend compte qu'elle a passé trop de temps à voir sa mère regarder ce genre de série. Tellement qu'elle se sent presque plus douée que les actrices de ses feuilletons. Elle sourit rien qu'à l'idée de se voir à la place de l'une d'entre elles dans la télé du salon. Une idée vraiment absurde.

Pour tenter d'en savoir un peu plus sur le jeune homme, de manière sérieuse, elle lui demande s'il n'a rien à raconter sur lui. Elle aimerait bien le connaître d'avantages. Autrement que par des petits délires comme ils sont douées pour en avoir. Elle hausse les épaules lorsqu'il répond à la négative. Il n'a pas du comprendre le message subliminal. A moins que...Il lui raconte finalement son action de bon samaritain de la veille. La jolie blonde rigole, non sans une pointe de curiosité.

« Ah bon ? Qu'est-ce qu'elle avait ? Enfin....Rien de grave, au moins ? »

Au moins, Juliet est certaine que Thomas n’essaiera pas de la draguer désormais… ! En effet, l’agent immobilier a compris qu’elle était en couple, et heureuse avec son petit-ami. Ses intentions n’ont jamais été de la mettre dans son lit, de toute manière, mais au moins les choses sont claires ! Juliet n’est plus à cœur à prendre. En fait, c’est tant mieux pour elle, parce qu’elle a l’air véritablement comblé. C’est bien l’essentiel, et ça ne les empêche pas de passer un bon moment ensemble ! D’ailleurs, la belle blonde en arrive à parler de striptease, et le jeune homme lui fait rapidement comprendre qu’il veut bien l’aider à s’entraîner si elle le souhaite (a) Pour tout dire, il n’est pas particulièrement un grand fan de striptease mais il a appris dernièrement, grâce à Sara, que c’est pas mal de travail, et que ça peut être très joli à regarder (sans pour autant tomber dans le vulgaire).

Ouais, j’avoue, j’ai déjà eu l’occasion de le faire plusieurs fois ! Tu peux me faire confiance ~

Le jeune homme esquisse un petit sourire amusé, avant de partir à rire. Non, bien sûr, un truc pareil ne lui est jamais arrivé, mais il ne serait pas contre, surtout si la fille est aussi bien faite et aussi jolie que Juliet… ! Tom’ a toujours aimé les femmes, et il ne s’en cache pas. Cela dit, dernièrement, il a eu de quoi se poser des questions, à cause de son rapprochement avec Adrian notamment… Mais il évite d’y songer sur le moment. En tout cas, il ne se considère pas comme un pervers pour autant (a) C’est vrai, il aime prendre du bon temps, mais ne se montre jamais insistant envers la gente féminine ! Il n’est pas du genre « lourd », mais il aime séduire, tout simplement.

Lorsque la blonde lui sort un dialogue digne de « Days of our lives », en posant sa main sur son bras, Thomas lutte pour ne pas éclater de rire. En fait, s’il garde tout son sérieux, c’est pour poursuivre en ce sens :

Mais, Cynthia, tu ne peux pas épouser Brandon !

Il est temps que tu apprennes la vérité. Brandon… est ton frère. XD

Là, c’est plus fort que lui, et Thomas ne peut s’empêcher d’éclater franchement de rire, amusé par sa propre connerie. Et puis, quand Juliet cherche à en savoir plus à son propos, l’agent immobilier a une idée. Il décide aussitôt de la mettre en application, espérant que ses talents de comédien l’aideront à paraître crédible aux yeux de la jeune femme. Il essaie de faire preuve de subtilité, et de ne pas amener le sujet de manière directe. Il tient à ce que son histoire reste plausible. Heureusement pour lui, la jeune femme tombe dans le panneau en l’interrogeant au sujet de cette fameuse « amie »… Thomas en profite. C’est peut-être le moment, pour lui, de parler enfin de ce qu’il tracasse depuis des semaines ! Mais sans se « griller », pour autant…

Non, c’est pas grave, enfin… Elle avait l’air quand même vachement déboussolée. Ya de quoi tu me diras ! En fait, heu… Comment t’expliquer ?

Tom’ prend son temps, et essaie d’étayer son histoire. Il essaie de paraître concerné en lui parlant de son « amie », mais pas trop tout de même. Si Juliet se doutait de la vérité, il se sentirait vraiment très mal à l’aise ^^’

Ça fait un moment qu’elle se sent attirée par sa meilleure amie, du coup ça la fait complètement flipper, parce que bah… à la base, elle est pas lesbienne quoi… !

Thomas reprend alors une gorgée de bière, l’air de rien, alors que son cœur bât pourtant à toute vitesse depuis le début de son récit…

Finalement, Juliet n'en veut pas tant que ça à Myriam de l'avoir poussée à sa recherche. Sans ça, elle ne se serait probablement pas mise à la recherche d'un numéro à appeler, et ne serait pas tombée sur celui de Thomas dans son répertoire. Un mal pour un bien, donc. Le jeune homme semble pas lui en vouloir d'avoir été si longue à le contacter, ce qui n'est pas plus mal. Sans attendre, ils retrouvent leur complicité, de quoi passer un agréable moment, donc. Depuis leurs "retrouvailles", ils ne cessent d'entrer dans des délires plus fous les uns que les autres, ne pouvant plus rester sérieux plus de dix secondes. Un peu comme si leur instant passé au coffee time ne s'était jamais terminé, même si c'était il y a maintenant des mois. C'est probablement ça qu'on appelle "accrocher avec quelqu'un".

« Je vais d'abord m'entraîner un peu, d'abord. D'ailleurs, si jamais tu as quelques petits conseils de "pro", je suis preneuse (a) »

Lui demande la jeune femme, malicieuse. Juliet n'est pas vraiment pour ce genre de métiers, même si pour elle ce n'en est pas un. Elle n'ira pas jusqu'à trouver ça vulgaire, mais disons plutôt qu'elle trouve ça limite indescend. Se déshabiller devant les yeux de parfaits inconnus et se faire payer pour ça, elle trouve que ça s'apparente à de la prostitution. Très peu ouverte sur le sujet, elle se permet tout de même d'en rire avec Tom', comme si n'importe quel sujet pouvait devenir risible.

Amusée d'entendre son faux nom prononcé, la jeune femme en joue et se met à exagérer une scène digne des plus mauvaises séries B. Prenant un air tragique, elle sort sa réplique, improvisée de toute pièce. Elle n'arrive malheureusement pas à garder son sérieux plus longtemps face à la réponse du charmant jeune homme. Elle se tient le ventre, même, tellement il lui fait mal.

« Je crois que tu viens de tuer Cynthia, là ! »

S'exclame-t-elle en continuant de rire. Le pire, c'est que dans ce genre de série, le scénario aurait été parfaitement plausible. Elle essuie la petite larme que sa crise de rire à provoqué et souffle un bon coup pour calmer son fou rire. L'heure n'est en effet plus à l'humour mais au sérieux. Juliet est un peu déçue d'en apprendre plus sur cette fameuse amie plutôt que sur le jeune homme, mais peut-être préfère-t-il garder le mystère. Elle ne se doute pas un instant que cette histoire est en fait la sienne. Elle, la pro des mensonges bien ficelés, est visiblement incapable, sur le moment, de déjouer la supercherie de Thomas. Elle tombe complètement dans le panneau. Prenant une nouvelle gorgée de sa bière, la jeune femme écoute attentivement l'agent immobilier avant d'ouvrir de grands yeux surpris par ce qu'il est en train de lui raconter.

« Oh, en effet....Mais quand tu dis "attirée"...tu veux dire qu'elle éprouve des sentiments pour elle ? Ou elle n'est sûre de rien ? Il s'est forcément passé quelque chose pour qu'elle se sente attirée, non ?

Enfin, désolée, je suis curieuse du coup, ça m'intrigue, mais t'es pas obligé de me dire, après tout je la connais pas, ça me regarde surement pas...»

Thomas est heureux de constater que sa complicité avec Juliet n’a pas disparu. En fait, les retrouvailles se déroulent comme s’ils ne s’étaient jamais quittés et, exactement comme la fois dernière, ils se racontent tout, et n’importe quoi, au point d’en arriver à songer à une carrière de stripteaseuse pour Juliet. En bon samaritain qu’il est, l’agent immobilier lui propose tout de suite de lui venir en aide pour ce changement d’orientation professionnelle (a)

L’idéal ce serait que j’assiste à tes entraînements, en fait. Tu vois, juste histoire de cerner ton potentiel ! Après je t’aiderai pour la choré. XD

Le jeune homme parle avec sérieux, avant d’afficher, évidemment, un sourire. Il doute que la belle blonde ait envie de se lancer dans cette voie. En fait, ça doit être un métier particulièrement difficile. En tout cas, depuis sa rencontre avec Sara, Thomas voit ces jeunes femmes d’un autre œil. Ce ne sont pas que des filles pommées, ou des filles vulgaires, qui pratiquent ce genre d’activité. En tout cas, ça ne semble pas être dans les plans de Juliet, et ça peut tout à fait se comprendre. C’est tout de même un métier particulier, et lui-même ne se verrait pas danser nu devant une horde de filles (a) Thomas n’est pas pudique à la base, mais ça le mettrait tout de même carrément mal à l’aise.

Lorsque la jeune femme s’adresse à lui en lui sortant un dialogue digne d’une série B, l’agent immobilier se prête au jeu en retour. Il sort une énormité qui leur vaut, à tous les deux, un sacré fou rire. Pour finir, même Tom en a mal au ventre ! Il s’amuse en tout cas de voir que c’est partagé, et que Juliet en arrive même à pleurer de rire. Pour se calmer, le beau blond attrape sa verre, et en boit de longues gorgées. Il tente de retrouver son souffle ensuite (a) C’est dingue comme la jeune femme est capable de l’inspirer ! Avec elle, il trouve toujours une énorme connerie à sortir XD

Enfin, pour une fois, Thomas essaie d’aborder un sujet bien plus sérieux avec celle qu’il considère de plus en plus comme une amie. Il ne souhaite toujours pas parler de lui, du moins, pas ouvertement. Du coup, il en arrive à mentir à son interlocutrice, pour la bonne cause. Il a juste besoin d’obtenir son avis sur la question qu’il soulève, sans pour autant se mettre en « danger ». Il n’envisage pas de parler de sa situation, avec Adrian, à qui que ce soit. Mais, au moins, comme ça, il pourra obtenir l’opinion d’une personne quant à ce qu’il traverse. Même s’il est gêné, à la fois de mentir, et de faire de telles confidences à Juliet, Thomas prend sur lui pour ne pas laisser transparaître ce qu’il ressent. Il ne veut pas que la jeune femme finisse par se douter de quoi que ce soit. La surprise qu’elle affiche ensuite le force à ouvrir les yeux sur la situation : ce qu’il vit avec Adrian n’est vraiment pas atypique. Mais Tom’ reprend bien vite la discussion, toujours pour ne rien laisser entrevoir…

Nan, nan, t’inquiètes, après tout, tu la connais même pas, donc bon… ! Et puis ce serait bien qu’elle ait un autre avis que le mien sur la question x) Surtout que je savais pas vraiment quoi lui dire quand elle m'en a parlé ^^'

Thomas esquisse un sourire. En fait, il a l’estomac noué…

Ouais, il s’est passé quelque chose, c’est le moins qu’on puisse dire !!

En fait… elles ont couché ensemble.

Son regard se repose aussitôt sur Juliet, pour observer sa réaction, alors que son cœur s’emballe un peu plus, au moment de cette révélation.

Sans trop savoir comment, Juliet et Thomas en viennent à parler de Strip Tease. En rigolant, d'ailleurs, Juliet affirme être motivée pour se lancer dans la profession. Un euphémisme, vu qu'elle est tout ce qu'il y a de plus pudique. Le regard des gens la dérange, déjà lorsqu'elle est toute habillée, alors si elle devait se mettre à danser à moitié nue, ce serait la fin de tout. Elle n'est pas faite pour ce monde, c'est incompatible avec sa vie. Mais pour le délire, ça ne la dérange pas d'en rire. Comme si avec Thomas, tout était parfaitement risible. C'est d'ailleurs la qualité qu'elle préfère chez lui. Ils sont vraiment dans une bulle, où il n'est permit que de rire.

« C'est vraiment adorable, j'apprécie vraiment ton dévouement ! C'est une qualité vraiment rare ! Je suis sûre que, des hommes prêts à évaluer mon potentiel, ça ne doit pas courir les rues ! Vraiment, merci ! XD »

Le remercie-t-elle, prenant un air ému exagéré avant de repartir à rire. Vraiment, même si elle en rigole, elle ne se voit vraiment pas dans ce genre de métier, même si sa vie en dépendait. Plutôt mourir, en fait, que de s'exhiber pour gagner durement sa vie. A ce stade là, elle préfère même passer sa vie comme vendeuse de prêt-à-porter...

Prenant un air grave, la jolie blonde se met à parler comme dans les vieilles séries mal jouées qui passent l'après-midi. Elle adopte même la gestuelle, pour rendre l'instant encore plus amusant. Elle se met même à appeler l'agent immobilier par ce prénom qu'elle lui avait donné lors de leur rencontre, alors qu'ils ne se connaissaient pas encore. Thomas entre dans le jeu et lui sort une énormité qui a le don de la faire exploser de rire. Elle rit tellement qu'elle se tient le ventre pendant un moment avant de reprendre son calme et de réussir à boire une gorgée de sa boisson, ne voulant pas prendre le risque de tout lui cracher à la figure.

Après ce fou rire, la discussion devient bien plus sérieuse, comme s'ils étaient finalement capable d'arrêter de rire, de temps en temps. A la base, Juliet voulait simplement en apprendre un peu plus sur Thomas, mais il semble ne pas avoir tant envie de parler de lui. Tellement, qu'il se met à parler d'une amie à lui. Intriguée, la jeune vendeuse demande à en savoir un peu plus, je voulant pas rester sur sa faim. Elle ne sait pas trop quoi dire, sur le coup. Elle ne trouve pas ça choquant, en fait, elle imagine que ça doit même arriver plus souvent qu'on le pense....Quoi qu'il en soit, elle comprend maintenant pourquoi Thomas ne savait pas trop quoi dire à cette amie, car elle-même, ne sait pas trop quoi en penser. Si seulement elle savait que cette fameuse amie est en fait le jeune homme lui-même XD.

« Ah oui, quand même !

Et bien....J'imagine que si elles ont....couché ensemble, c'est que c'était réciproque et qu'elles en avaient toute les deux envie....

De mon point de vue, c'est pas anodin.»

Thomas n’imagine pas à quel point la jeune femme peut être pudique. Il peut comprendre qu’elle ne veuille pas se lancer dans le striptease (qui est un métier dégradant pour la plupart des gens), mais il est loin d’imaginer que la belle blonde n’aime pas attirer les regards. D’autant que ça doit être souvent le cas ! Elle est vraiment jolie dans son genre, et bien faite qui plus est. S’ils n’avaient pas autant ri et déliré ensemble, Tom ne l’aurait sûrement pas vu que comme une pote, d’ailleurs. Il aurait peut-être tenté une approche. Mais, avec elle, il sait que ça ne servirait à rien, parce qu’ils se sont rapprochés d’une toute autre manière, et parce qu’il n’a pas envie de gâcher ça. Qui plus est, elle est engagée dans une relation sérieuse désormais, et semble heureuse comme ça.

Oh, tu sais, c’est normal !

Je sais que ça va me prendre beaucoup de temps, mais bon, je suis prêt à tout pour t’aider, Juliet ! Ça me fait plaisir de te filer un coup de main !

Lui-aussi se met rapidement à rire, conscient que ce n’est pas le pire « sacrifice » qu’on pourrait lui demander de faire… ! Cela dit, il sait pertinemment que ça n’arrivera jamais. C’est tout ce qu’il souhaite pour son amie d’ailleurs. Se retrouver à danser nue sur une scène pour se faire de l’argent, par défaut plus que par « vocation », c’est franchement triste quand on y pense.

Après s’être payés une bonne tranche de rire, en se sortant mutuellement des dialogues dignes d’une série B, Thomas et Juliet abordent un sujet nettement plus sérieux, que le jeune homme a mis sur le tapis. Il n’en a évidemment pas parlé par hasard, d’autant qu’il s’agit d’un énorme bobard. Il n’est pas très à l’aise dans le domaine des mensonges, habituellement, mais là, c’était pour la bonne cause. Il tenait à avoir un avis extérieur, et c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour en obtenir un. Il aurait pu jouer la carte de l’honnêteté, mais rien que l’idée d’en parler le mettait d’ores et déjà très mal à l’aise. Il a l’habitude qu’on le prenne pour un homme à femmes ! Il ne tient pas forcément à cette réputation d’ailleurs, mais qu’on le voit comme un homosexuel le gêne tout particulièrement. C’est surtout parce qu’il n’a pas la sensation d’en être un… ! Et pourtant…

Au fur et à mesure de la discussion avec la belle blonde, sa surprise est de plus en plus palpable. Cela ne met pas à l’aise l’agent immobilier qui tente, pourtant, de ne rien laisser paraître. Il se sentirait bien bête si la jeune femme en venait à le soupçonner… ! Du coup, il tente de ne pas montrer ce qu’il ressent, mais plutôt de paraître embêté, pour sa soi-disante amie…

Ouais, c’est ce que je lui ai dit moi-aussi !

Se contente de répondre Thomas, plus pour donner le change qu’autre chose. C’est vrai que ça n’est pas anodin >< Après avoir repris une gorgée de bière, pour se donner du courage, le jeune homme reprend leur discussion :

Mais bon, elle a jamais été attirée par une fille avant… Du coup elle sait plus trop où elle en est. Surtout vis-à-vis de sa meilleure amie, quoi ! Elle arrive pas à zapper ce qui s’est passé…

Brièvement, l’agent immobilier se plonge dans ses propres souvenirs. Il pense à Adrian, à ce qu’ils ont traversé, à ce qu’il peut ressentir en sa présence. Craignant de trop se laisser « envahir » par tout ça, Tom boit à nouveau une gorgée de bière, et reprend bien vite la parole ensuite, toujours pour donner le change :

Au téléphone, je savais pas trop quoi lui dire, du coup… J’étais un peu sur le cul.

Juliet n'a pas toujours été pudique. Plus jeune, elle aimait bien mettre des robes, se balader en short lorsqu'il faisait beau ou aller bronzer en maillot de bain au lac. Elle était encore jeune, c'était probablement grâce à son insouciance. Elle n'avait peur de personne et, a vrai dire, elle ne voyait le mal nulle part. C'est certainement ça qui fait le plus mal dans l'histoire : d'avoir fait confiance à la personne qui lui a certainement fait le plus mal. Un mal qui subsiste encore aujourd'hui, lorsqu'il lui arrive de penser à tout ça, malgré elle. Si elle a réussi à raccorder sa confiance il y a quelques mois, sa pudeur, elle, est toujours là. De toute façon, le "problème" qu'elle a avec tout ce qui touche au strip-tease, ça ne s'arrête pas à la pudeur. Elle trouve juste que c'est malsain.

«T'as qu'à dire que j'suis nulle, pendant que tu y es XD »

S'exclame-t-elle lorsqu'elle l'entend dire qu'il va devoir lui consacrer beaucoup de temps pour l'aider. Bon, en même temps, c'est vrai, elle n'est pas douée, mais c'est probablement parce qu'elle n'a jamais essayé et n'essayera jamais. Au fond, qu'il sous-entende qu'elle est nulle, ce n'est pas un problème vu qu'elle ne compte pas réellement se lancer dans ce genre de carrière, Dieu merci !

« En tout cas, vraiment, c'est très gentil de me consacrer tout ce temps. Si je peux faire quoi que ce soit pour te remercier, vraiment, ce sera avec le plus grand des plaisirs ! »

Insiste-t-elle comme s'il lui retirait vraiment une sacrée épine du pied. Ils en viennent à se faire les dialogues de série B, un peu exagérés, certes, mais c'est ça qui est drôle, justement. Leur jeu d'acteur n'est d'ailleurs pas mal du tout. Ils s'en sortent même mieux que les vrais (a) Juliet sourit à cette idée. Elle se serait bien vue, elle, dans un truc comme ça. Après tout, elle n'aurai pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour se glisser dans la peau de son personnage ! C'est une habitude chez elle de jouer la comédie et, sans vouloir se vanter, elle se trouve plutôt douée dans cet exercice (a).

Après un énième fou rire, la discussion devient toute sérieuse d'un coup. Juliet se retrouve à donner son avis sur une situation qui ne concerne aucun des deux. Enfin, ça c'est ce qu'elle croit, puisqu'elle ignore que Thomas se sert de cette fameuse amie imaginaire pour raconter ce qui lui est arrivé à lui. Elle ne se doute pas un instant qu'il s'est retrouvé à coucher avec son meilleur ami, Adrian. Si elle l'apprenait, elle trouverait que c'est vraiment triste. Il faut l'avouer, Thomas est un homme très charmant et plutôt bien bâtit, on ne va pas se mentir (a).

« Tu m'étonnes qu'elle arrive pas à oublier ! C'est genre...pas possible d'oublier ou de faire comme si de rien n'était ! Surtout que c'est pas n'importe qui rencontré pendant une soirée arrosée ! C'est quand même sa meilleure amie....Y'a de quoi être déboussolée ! »

Juliet essaye de s'imaginer à la place de cette fille mais c'est plutôt difficile vu qu'elle n'a jamais eut de meilleure amie. Pour ça, il faudrait déjà qu'elle ai des amies XD Enfin, elle imagine à quel point cette fille doit être déboussolée et perturbée par la situation. Ce n'est pas quelque chose d'habituel, il faut le dire. Reprenant une gorgée de sa bière, Juliet écoute Thomas reprendre la parole.

« Ouai, j'imagine. Le truc, c'est qu'il faut qu'elle en parle directement à sa meilleure amie...Je pense qu'en parler à quelqu'un d'autre, ça peut faire plus flipper qu'autre chose, tu sais....Genre les gens qui pensent bizarrement et tout...Enfin, j'imagine qu'elle doit te faire assez confiance et qu'elle doit te connaître plutôt bien pour t'en avoir parlé, non ? »