Les conséquences de la tempête sur la ville de Great Falls ont mis un coup au morale de Stan. Voir sa maison partiellement détruite, ainsi que tant d'autres bâtiments du bourg l’attristait profondément. Un tas de personnes qui ne le méritaient pas avaient certainement perdu beaucoup de leurs biens à cause de cela. Et puis, même si le nombre de blessés a pu être minimisé avec les précautions prises par le maire, il y en a tout de même eu... Son entourage a heureusement été épargné, mais cela n'empêche pas le mannequin de compatir au sort des autres habitants. C'est pour cette raison qu'il tente de donner un peu de son temps pour la reconstruction de la ville, des commerces, en donnant des coups de main parallèlement aux réparations de sa propre maison. Beaucoup d'habitants ont fait comme lui, et finalement les travaux de réparations avancent plutôt bien.

Du coup, Stan songe qu'il faut qu'il prenne à nouveau le temps de s'occuper de sa carrière. Si son travail ne l'a jamais beaucoup motivé, là c'est encore pire, il n'a pas vraiment la tête à ça. Cela dit, s'il s'accorde une 'pause' trop longue, il risque d'y prendre goût, et craint de perdre l'envie de reprendre s'il s'arrête trop longtemps. Alors, il décide de ne pas se laisser aller, et s'astreint à mettre à jour son book avec de nouvelles photos avant de l'envoyer à quelques agences pour tenter de décrocher de nouveaux contrats. Encore faut il trouver un photographe dont il apprécie le travail, et surtout qui accepte de travailler avec lui...

En feuilletant un magazine l'autre jour, il a vu un pub annonçant une exposition de photographes amateurs à Milwaukee ce mois ci. Sur le coup, il n'y a pas vraiment prêté attention, mais en y repensant, ça pourrait être une bonne idée d'aller y faire un tour. C'est donc ce qu'il décide de faire, et une fois sur place, il prend le temps de feuilleter quelques books présentés et est émerveillé par le talent de certains artistes. Il note quelques noms, ne contactant cependant personne, manquant trop d'assurance sur le moment pour le faire. Il décide de reporter cela encore de quelques jours, le temps de finir les réparations de sa maison peut être ?

Aujourd'hui encore d'ailleurs, il bosse là dessus. Dans l'après-midi, Stan décide de s'accorder une petite pause, et se porte donc volontaire pour faire un saut chercher des cafés et des encas pour les bénévoles qui l'aident à réparer le logement. Après à peine quelques minutes, il arrive devant le coffee shop, et y rentre pour se diriger vers la caisse et passer sa commande. Une fois ceci fait, il attend que tout soit prêt en balayant distraitement l'endroit du regard. Ses yeux s'accrochent alors sur une table. Ou plutôt un book posé sur une table. Il reconnait les photos qu'il y voit, les ayant déjà remarqués lors de l'exposition de Milwaukee, il en est pratiquement sûr. Il relève légèrement les yeux vers la personne feuilletant le fameux book, une jeune femme brune, sans doute l'auteure de ses photos. S'il avait assez confiance en lui, il irait la voir sans hésiter pour lui dire qu'il aime ses photos, et voir pour une éventuelle collaboration avec elle. Mais il est pour le moment incapable de bouger pour faire le moindre pas en sa direction, sans même savoir ce qui le retient. Alors il se contente de garder les yeux fixés sur ses photos, songeur, cherchant le courage nécessaire à l'aborder.

Attendant patiemment que sa commande soit prête, Stan laisse son regard s'égarer sur des photos. Celles d'Elisabeth, assise à une table à coté. Il ne connait pas cette jeune femme, mais a simplement remarqué ses talents de photographe. Il relève un instant les yeux vers elle, et croise son regard. Elle lui adresse un sourire amical, que Stan lui rend avant de baisser les yeux, gêné de s'être fait surprendre à observer son travail. Elle doit se poser des questions la pauvre, et se demander pourquoi un type qu'elle ne connait pas regarde ainsi son book, d'une manière assez sans gêne finalement.

Sa commande est prête. Il paye donc avant de prendre le sac contenant des muffins et des cafés, puis se tourne en direction de la sortie. Que doit-il faire en passant près de cette inconnue ? C'est la question qui taraude son esprit. Et si elle s'imagine qu'il portait un regard méprisant sur son travail ? Non, il ne peut pas laisser planer ce doute, il ferait mieux d'aller la voir, et s'arrêter un instant pour lui dire qu'il aime son travail. C'est toujours agréable de recevoir des avis positifs après tout. Il prend donc son courage à deux mains et décide de l'aborder, s'arrêtant au niveau de sa table.

Bonjour... Désolé si je vous dérange, mais je tenais à vous dire que.. j'aime beaucoup votre travail. J'ai vu vos photos à une expo l'autre jour, et je trouve que vous avez beaucoup de talent.

Ose-t-il lui avouer dans un sourire timide, sa voix traduisant malgré lui son manque d'assurance. Si ça se trouve, il la dérange en l'abordant ainsi ? Et si ce n'est pas elle qui avait pris ses photos ? C'est possible après tout, il aurait l'air bête...

Aborder une inconnue ainsi a demandé un gros effort à Stan, qui n'a pas pour habitude d'agir de la sorte. En général, il préfère rester seul plutôt que de faire le premier pas vers les autres. Mais aujourd'hui, il a réussi à faire un effort pour que cela change, dans la mesure où il trouvait important que ce soit le cas, pour éviter que la jeune femme se pose trop de questions quant à la raison des regards qu'il a pu jeter en sa direction, et surtout en direction de son book.

Une fois qu'il a prit la parole, reste encore la crainte qu'elle l'envoie balader, qu'elle lui fasse savoir qu'elle n'a pas de temps à perdre à lui parler ou n'importe quoi de ce genre. Heureusement, il n'en est rien, et bien vite, Elisabeth le remercie, et semble sincèrement ravie de son commentaire.

Pourtant c'était le cas. Après, je ne suis pas photographe professionnel, donc mon avis n'a sans doute pas autant d'importance que si c'était le cas, mais vos books font quand même partie des rares qui m'ont tapé dans l'oeil.

Explique sincèrement Stan, alors que la brune se décale pour lui laisser une place visiblement. Le mannequin a encore un petit moment d'hésitation, puis se décide à s'asseoir à ses cotés, songeant que de toute manière il ne restera pas trop longtemps pour éviter de l'importuner.

Vous exposez beaucoup dans la région ?

Demande-t-il ensuite, portant un réel intérêt à son travail.

Stan esquisse un sourire en entendant la jeune femme dire être heureuse de son compliment. Même si cela le met généralement mal à l'aise, il aime aussi lorsqu'on le complimente sur son travail, c'est une reconnaissance qui l'aide à continuer dans sa voie, et à garder le moral. Alors, il pense que c'est la même chose pour les autres, et choisi donc de faire part de son avis positif à la jeune femme.

Il s’assoit ensuite à ses cotés lorsqu'elle le lui propose, et la questionne. Il ne veut pas la noyer de questions ou paraitre trop intrusif dans sa vie, mais cherche simplement à s’intéresser à son travail de photographe.

C'est une bonne chose.

Conclu le mannequin dans un nouveau sourire timide. Il ne préfère pas lui poser plus de question sur la cause de son arrêt, jugeant que cela doit être trop personnel pour en parler à un inconnu comme lui, mais il est sincèrement content pour elle si l'envie de reprendre est présente aujourd'hui. Une idée lui traverse alors l'esprit. Et si elle acceptait de bosser avec lui pour mettre à jour son book ?

Par hasard, tu chercherais pas des modèles pour tes photos ?

Ose-t-il finalement demander pour tâter le terrain, après avoir rassembler une bonne partie de son courage. Il n'a rien à craindre après tout, au pire elle lui dit non, mais il ne peut s'empêcher d'appréhender sa réponse.

Stan ne sait pas depuis combien de temps Elisabeth pratique la photographie, ni si elle souhaite en faire son métier, mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elle n'a pas grand chose à envier au travail des professionnels. Son book est loin d'être ridicule comparé à certains books pro que le brun a pu voir, au contraire même, puisqu'il lui a tapé dans l'oeil lorsqu'il s'est rendu à cette exposition à Milwaukee.

Il est donc un peu surpris d'entendre la jeune femme dire qu'elle débute dans le domaine de la photo. Si c'est bel et bien le cas, cela signifie qu'elle a sans doute encore plus de talent que ce qu'il imaginait, pour faire de si bonne photos avec peu d'expérience. Elle semble partante pour le prendre comme modèle, ce qui réjoui le mannequin.

ça me ferait aussi plaisir qu'on puisse travailler ensemble !

Lui fait-il savoir dans un sourire sincère, avant de répondre à sa question.

On peut dire ça oui. Je fais du mannequinat, et j'aimerais bien avoir des nouvelles photos à mettre dans mon book en fait.

Explique-t-il sans prétention. S'il a pu remarquer que son métier fait rêver certains, ou suscite parfois l'admiration, Stan ne trouve pas cela vraiment justifié. Pour lui, c'est un job comme un autre, et il n'a d'ailleurs pas du tout pris la grosse tête pour la simple raison qu'il apparait dans des magazines.

Stan n'est visiblement pas le seul à ne pas reconnaitre son travail à sa juste valeur si Elisabeth ne pensait pas réussir à attirer l'oeil de quelqu'un avec ses photos. Cela a demandé un petit effort au mannequin d'aller vers elle pour la complimenter, ce n'est pas le genre de comportement qu'il a naturellement, souvent trop réservé pour faire ce genre de chose, mais au final si cela a permis à la jeune femme d'avoir une plus haute estime de son travail, il a certainement bien fait de venir la voir. De plus, les choses semblent être en bonne voie pour qu'ils collaborent tous les deux, ce que Stan apprécierait sincèrement. Elisabeth semble également être partante. Lorsqu'elle lui indique son nom - qui lui évoquait déjà quelque chose puisqu'il l'avait vu avec son book - le grand brun réalise qu'il ne s'est même pas présenté, et s'en voudrait presque de ce manque de savoir vivre. Il y remédie aussitôt.

De même, moi c'est Stan Kellerman.

Répond-il donc en serrant la main qu'elle lui tendait. Elle lui demande alors s'il est professionnel, et le jeune homme lui fait savoir que c'est bel et bien le cas.

Je suis pas sûr d'être très bon pédagogue, mais si je peux t'apprendre des choses, je le ferais avec plaisir.

Ajoute-t-il dans un sourire timide. Il doute de pouvoir apprendre quoi que ce soit à la photographe pour tout dire, même si c'est pas l'envie qui lui manque, mais on sait jamais après tout..!

Si Elisabeth n'a pas encore eu la chance de se faire connaitre pour son travail de photographie, c'est sans doute parce qu'elle n'a pas eu l'opportunité, ou parce qu'elle manque d'expérience et expose seulement depuis peu de temps, mais certainement pas par manque de talent. Et si travailler ensemble lui donne une expérience supplémentaire et l'aider à percer, c'est vraiment tout bénef', et c'est ce que Stan lui souhaite.

Elle semble totalement partante à l'idée qu'ils bossent ensemble, ce qui réjoui d'ores et déjà le mannequin. Il n'a généralement pas besoin de chercher longtemps un photographe quand il veut rafraichir son book avec de nouveaux clichés puisqu'il commence à se faire vraiment un nom dans le milieu du mannequinat, mais lui ce qu'il aime, c'est de pouvoir choisir avec qui travailler. Tant qu'à faire, autant partager une expérience avec quelqu'un dont il aime particulièrement le travail, et qui en plus semble sympathique dans le cas de Lizzie. Il lui adresse un léger sourire à sa remarque. Son regard se pose alors sur l'horloge accroché au mur du Coffee Time, qui lui rappelle qu'il est grand temps qu'il retourne au boulot.

Désolé, je suis un peu pressé par le temps là, mais on n'a qu'à échanger nos coordonnées et on se tient au courant pour fixer une date si ça te va ?

Propose-t-il ensuite, songeant que les cafés qu'il vient d'acheter vont être complètement froids s'il reste discuter trop longtemps, et surtout que les gars vont l'attendre puisqu'il leur a dit qu'il revenait vite.

(je te laisse cloturer ? )