The Roommate [Terminé]

Les Cook avaient proposé à Andrea de repasser chez eux boire un café pour continuer à discuter. Il faut dire que ses propriétaires ont été assez choqués quand la jeune femme les a appelés, après la venue de la police, pour leur signaler qu’on était venu cambrioler la maison. Heureusement pour eux, il y avait fort peu de dégâts. Le plus gros, c’était la porte d’entrée. Elle était fracassée. Rien en bas, puisque personne n’y habite pour l’instant. En haut, il y a quelques griffes sur le plancher, à l’endroit où le lit de l’agent immobilier à été retourné – d’ailleurs elle n’a absolument rien rangé, puisqu’elle est directement partie chez Jack après l’incident. Dans la partie salon, c’était ses affaires qui avaient été jetées sur le sol, mais il n’y avait pas de dégat flagrant. Disons que le plus visible, c’est sans aucun doute l’œil au beurre noir de la jeune femme, surmonté d’un sparadrap à l’arcade sourcilière qu’elle s’était ouverte. Le reste des coups – qui lui faisaient un mal de chiens – étaient sur son corps. Elle avait vu quelques bleus sur le point d’apparaitre sur ses jambes et ses bras, mais rien au niveau des côtes, l’endroit qui lui fait le plus mal.

Ses propriétaires avaient eu l’air vraiment désolé pour elle quand ils l’avaient vue et elle s’était mordu la lèvre pour éviter de faire quelque chose d’inconsidéré comme leur fermer la porte qui ne ferme plus au nez ou se mettre à pleurer. Deux choses aussi ridicule l’une que l’autre. C’est pour ça qu’elle ne voulait voir personne. Pour ne pas qu’on puisse lui renvoyer une image d’elle-même pathétique et pitoyable. Elle a une sainte horreur de cette sensation.

Après la visite rapide des lieux donc, la demoiselle avait accepté d’aller chez ses propriétaires qui voulaient directement appeler quelqu’un pour venir réparer la porte. Andy ne l’entendait pas de cette oreille. Elle avait en effet demandé s’il serait possible pour elle de rompre son bail. Elle est agent immobilier, elle sait très bien qu’elle a le droit et quelles sont les conditions. Par contre, c’est logique que les Cook n’aient pas spécialement envie de perdre une bonne locataire. Elle a beau avoir des défauts, elle fait très attention à ses affaires et paie toujours à temps.

« Je suis vraiment embêtée… »

Répéta-t-elle à Judy Cook, son ancienne institutrice. Elle soupira, assise sur une chaise de cuisine de la jolie maison bien entretenue. Elle ne voulait vraiment pas les mettre dans l’embarras, mais elle a tellement peur…

La famille Cook a toujours vécu à Great Falls. Des générations et des générations ont grandi, se sont mariés, ont eu des enfants dans cette minuscule petite ville. Grâce à héritage, cette famille, qui n’est pas plus aisée qu’une autre, a acquéri une deuxième propriété. Au lieu de se contenter de la vendre, le couple a trouvé plus sage de la mettre en location tout simplement. C’est un moyen comme un autre d’arrondir leurs fins de mois ! Et jusqu’à maintenant, ils ont été particulièrement satisfaite de leur locataire, Andrea Morgan. Rien à redire sur cette dernière, qui a toujours payé à temps et qui n’a jamais démoli la maison, en somme. Les Cook sont particulièrement fiers du choix qu’ils ont fait, en acceptant qu’elle vienne vivre là-bas, une maison pas si éloignée de la leur, pour tout dire !

Alors que tout allait bien, Judy a reçu un appel de la police, signalant un cambriolage dans cette fameuse maison. Tout de suite très concernée par l’affaire, elle a voulu contacter la jeune femme qui vivait à l’intérieur. Déjà pour savoir comment elle allait mais également, bien qu’un peu égoïstement (c’est naturel après tout) pour constater les dégâts causés par le criminel x) Apparemment, ceux-ci ne sont pas énormes en soit. Une chance, finalement ! Judy est plutôt positive, relativise bien, contrairement à son mari. Une fois de plus, ils se sont disputés particulièrement violemment. Faut dire, qu’entre eux, plus rien ne va et rien n’est jamais allé…mais ça c’est un secret que personne ne doit découvrir x)

Dans la maison des Cook, la femme apporte sa tasse de thé à ses lèvres avant de réfléchir à toute vitesse. En effet, la demoiselle ne souhaite plus vivre dans cette maison, de peur. Judy peut très bien comprendre mais tente quand même, malgré tout, de convaincre l’agent immobilier de rester, malgré tout !

Vous êtes sûre ? Vous savez, nous pouvons renforcer la sécurité… mettre de nouvelles alarmes, des détecteurs, quelque chose comme ça pour que vous puissiez vous sentir en sécurité x) !!

Souffle-t-elle, en cherchant le regard approbateur de son mari, après avoir pris la parole.

Andrea est habituellement une cause de problème entre les couples. Elle a bien l’habitude de les voir ses disputer devant elle… A cause d’elle. Une vraie briseuse de ménage. En revanche, ici, c’était elle la victime. Pas de tromperie ou quelque chose du goût, mais plutôt d’un acte barbare fait par des êtres détestables au plus haut point : elle a été cambriolée. Elle vit très mal la chose d’ailleurs, étant un peu à côté de ses nicnacs par moments. Si les Cook ne s’étaient pas disputés devant elle, elle sentait cependant bien qu’il y avait une tension assez palpable. Pour le coup, elle s’en serait presque voulu, parce qu’elle aime vraiment bien madame Cook.

Elle ne sait pas vraiment si c’est réciproque, même si elle a toujours été très gentille avec elle. Quand elle était à l’école, elle s’était souvent faite gronder, mais ça, par tous ses professeurs. Puis, elle a une réputation de fille facile, ce qui n’est pas totalement faux. Du coup, peut être que les propriétaires n’apprécient pas que 125 garçons visitent les lieux par an. Heureusement, aucun des propriétaire n’a émit la suggestion que l’un d’entre eux ait couché avec elle juste pour repérer les lieux. Ca serait ridicule, puisque ce qu’ils voulaient c’était la voiture. Ca n’avait donc rien à voir avec l’endroit où elle habitait.

Toujours embêtée, elle s’excusa une millième fois, ne sachant pas vraiment comment réagir et qu’ajouter. Elle aurait pu demander conseil à ses propres parents, sauf qu’elle ne leur a pas encore annoncé la grande nouvelle. Elle le fera quand elle sera redevenue belle à tomber par terre. Pour l’instant, elle ne ressemblait à rien, avec son jeans et un simple t-shirt noir à manches longues, pour cacher ses marques.

« En fait, je pense que ce n’est pas vraiment une question d’appareils. Il pourrait y avoir des détecteurs de mouvements partout, j’aurai toujours peur. »

Elle pouvait rester chez Jack, pendant quelques jours, mais ne voulait pas non plus l’encombrer.

« Quand je suis chez mon frère, ça va un peu mieux parce qu’il est là. Sa présence me rassure.»

Tenta-t-elle d’expliquer très gentiment. Faites une croix dans le calendrier, ça n’est pas tous les jours qu’elle est patiente, calme et gentille.

Bien embêtée sur le moment, la mère de famille ne peut que réfléchir à toute vitesse ! Chercher un autre locataire, ça prendrait des siècles ! Et en général, les bruits courent très vite à Great Falls. Peut être qu’ils ne voudront pas vivre dans une maison qui a été cambriolée ! C’est pour cette raison que Judy est particulièrement inquiète. Enfin, ce n’est pas que les choses matérielles qui l’importent bien évidemment. Elle souhaite convaincre Andrea mais aussi s’assurer qu’elle aille bien ! Elle se souvient très bien de la jeune femme et même de sa sœur. En général, dans son métier, elle voit tous les enfants de Great Falls grandir et c’est quelque chose qu’elle aime tout particulièrement. C’est une manière comme une autre de se sentir « proches » d’eux. Qu’importe, elle aime beaucoup ce qu’elle fait malgré ses maigres revenus.

Judy ne peut donc pas lui en vouloir de vouloir déménager justement ! ça ne doit pas lui rappeler de bons souvenirs et surtout, elle doit avoir peur d’une quelconque récidive ! A sa place, elle aurait probablement voulu la même chose. Seulement, sur le moment, elle tente comme elle peut de changer la donne. S’ils renforçaient, investissaient dans d’autres choses pour renforcer la sécurité, peut être que ça irait mieux ? Vaut mieux tenter, peut être que ça fonctionnera !

Attentive, la mère de famille boit une nouvelle gorgée dans sa tasse et hoche la tête en écoutant la réponse de la jeune femme, qui lui dit avoir toujours peur. C’est apparemment la solitude qui lui fait ça. Compréhensive, elle se mord la lèvre, en cherchant une autre idée ! Bien sûr, elle n’en voit pas vraiment sur le moment et cherche alors le regard de son mari, en espérant qu’il prenne la parole…mais c’est un fail XD

Je comprends tout à fait…

Dit-elle songeuse avant que la porte ne s’ouvre, brisant le léger silence qui s’était installé soudainement. Devon débarque alors, passant devant le salon. Comme le veut son éducation, il s’arrête pour saluer ses parents avant de bloquer devant Andrea. D’ores et déjà en panique XD

Bonjour.

Souffle Dev’, prêt à s’en aller mais Judy l’attrape par le bras pour l’inciter à s’asseoir à côté d’Andrea. Apparemment, elle n’en a pas fini avec lui.

Vous connaissez mon fils, Devon, je suppose mademoiselle ?

Andrea, si elle avait raisonné sans être toujours en état de choc se serait bien rendu compte que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. D’autant plus que si ses voleurs avaient voulu quelque chose d’autre, ils l’auraient pris sur le moment. Il n’y avait aucune raison de revenir. Ils devaient se faire oublier. En plus, il était vraisemblable qu’elle allait porter plainte et donc qu’il y aurait plus de flics dans le quartier.

Seulement, pour l’instant, seulement une présence arrive à la réconforter. Elle reste avec Jack, parce que c’est lui qui est venu directement l’aider. Il l’a vue, a remarqué son état. Elle essayait de faire le moins de trajets possible, pour ne croiser personne. Elle ne veut pas que la nouvelle s’ébruite. Elle n’a même pas prévenu Tara ni sa famille, c’est dire. Elle n’a pas rappelé Sam alors qu’il lui a laissé trois messages au moins depuis le début de la journée. C’est vraiment le cadet de ses soucis pour l’instant.

Elle tenta d’expliquer du mieux qu’elle le pouvait ce qu’elle ressentait, pour que madame Cook réalise que l’appréhension d’Andrea n’est pas feinte et essayer de lui faire comprendre ce qu’elle traverse. Elle n’a pas envie d’être détestée par ses anciens propriétaires, parce qu’on ne sait jamais, un jour ils mettront peut être la maison en vente en faisant appel à la société Morgan ^^.

« Je suis désolée… »

Souffla la jeune femme, pour quoi, la cinquième fois depuis le début de leur conversation. Elle fut interrompue par une porte ouverte et son regard tomba sur quelqu’un qu’elle n’avait plus vu depuis… depuis. Il la salua et elle baissa légèrement la tête. Peut-être qu’il n’a pas remarqué qu’elle n’est pas maquillée, à peine coiffée, habillée n’importe comment et décorée d’un bleu autour de l’œil.

« Salut. Oui, on s’est croisé à une fête, je pense. »

Ajouta-t-elle, ne levant toujours pas les yeux, un peu gênée que le garçon prenne place à ses côtés. Pas gênée de ce qu’il s’est passé entre eux, mais gênée qu’il ne la voit dans cet état. Chacun ses priorités x).

Il est impossible de cacher quelque chose à Great Falls. Il est certain que la nouvelle finira forcément par se répandre, d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas quelque chose qui enchante Judy mais elle s’inquiète pour la demoiselle, qui semble toujours aussi choque par l’évènement. Elle l’a connue en meilleur état. Pour preuve, elle qui prend toujours très soin de son apparence à une certaine faille à son règlement à ce jour. Seulement, ce n’est pas quelque chose qu’elle se permettra de lui dire bien sûr. Ça traduit l’état dans lequel la jolie Andrea se trouve. Et comme elle est qu’humaine après tout, c’est normal de réagir après une terrible chose comme celle-ci. Judy ne souhaite bien évidemment pas vendre la demeure familiale et espère convaincre Andrea de rester. Pour preuve, elle est même prête à sortir le porte feuille pour la faire se sentir plus en sécurité…

Mais ça ne suffit pas. Il lui manque une présence. Judy qui ne pense pas tout de suite à une colocation, cherche un autre moyen…et Andrea s’excuse une fois de plus. En se pinçant à nouveau la lèvre, Mme Cook secoue la tête, en lui répondant sincèrement
:
Ne soyez pas désolée.

Dit-elle gentiment tandis que la porte s’ouvre, dévoilant le visage, la silhouette de Devon Cook, leur fils. Le jeune homme, qui par politesse vient saluer ses parents mais également leur invité est surpris de se retrouver devant Andrea Morgan. Les jeunes gens ont un passé en commun, qu’il tente d’oublier quoi qu’il arrive mais ce n’est apparemment pas aussi évident. Et sous le choc XD il ne remarque même pas sa blessure. Gêné, il est forcé de s’asseoir à côté d’elle. Devon acquiesce à ses propos. Toujours aussi bavard.

Oh, très bien !

Et hum… j’ai peut être une autre idée finalement !

Souffle-t-elle, soudainement enthousiaste, en tapotant sur la cuisse de son fils. Chose qui le dérange sur le moment d’ailleurs XD

Une…colocation ! Je veux dire par là que vous serez pas toute seule… que peut être que ce sentiment d’insécurité finira par s’en aller avec le temps ? Qu’est ce que vous en pensez ? On peut faire un essai !

Propose Judy, qui espère la convaincre par là et Devon, l’air neutre, ne comprend toujours pas, d’ailleurs il se tourne vers Andrea et réalise enfin, l’état dans lequel elle est. Il la dévisage d’ailleurs sans savoir quoi dire tandis que son père, prend enfin la parole, pour la première fois :

Devon ! Tu sais, t’as quand même bientôt 23 ans ! C’est le moment de prendre ton envol, vraiment ! Je suis sûre que ça pourrait fonctionner entre vous deux !

Devon, qui vient soudainement de se réveiller, arque les yeux, l’air complètement à l’ouest.

Andrea ne voit pas d’issue. Ca fait des mois qu’elle cherche un colocataire, elle sait très bien que ça n’est pas maintenant que quelqu’un va se décider. Encore moins quand ils apprendront ce qu’il s’est passé dans la maison. Les gens détestent habiter dans des endroits où il y a eu des malheurs. Un pendu, un meurtre, un cambriolage, ce genre de choses, on essaye d’éviter, la plupart du temps. D’ailleurs, lorsqu’elle doit vendre ou louer une maison de ce type, la jeune femme essaye en général d’éviter d’en parler.

La discussion était visiblement sans issue. Andrea ne voulait plus habiter seule et elle n’avait pas trouvé de colocataire en des mois ! Ce n’est pas maintenant que les choses vont se débloquer. Les Cook, eux, n’avaient pas envie de devoir essayer de remettre sur le marché leur bien en entier, ce qui est logique. Quand on trouve un locataire qui convient, c’est sur qu’on préfère le garder, plutôt que de devoir aller faire des visites, essayer de convaincre, faire des compromis, etc..

Ils sont un peu interrompus par l’arrivée de Devon. Andrea ne l’a plus croisé depuis la dernière fois, où ils avaient d’ailleurs couché ensemble. Elle ne s’attendait pas à ce que ça presque si ‘facile’ vu la timidité et la gentillesse du jeune homme. Visiblement, il avait du sentir qu’il ne regretterait pas… (ou pas). Un peu embarrassée d’être vue par lui alors qu’elle est à son désavantage, elle expliqua l’avoir croisé à une soirée. Ils avaient été en classe ensemble aussi, mais pour le coup, elle avait zappé.

« Vraiment ? »

Demanda-t-elle, un peu curieuse…avant d’entendre la suite. Elle ouvrit légèrement la bouche sous le coup de la surprise. Elle trouvait l’idée amusante, mais n’était pas sure que le garçon apprécierait. Du coup, étant donné qu’elle veut l’avoir dans sa poche pour qu’il ne révèle à personne à quel point elle est amochée, elle essaya de diminuer l’enthousiasme de Judy.

« Je ne sais pas trop. Je ne veux pas embêter Devon. »

Expliqua-t-elle, avant d’entendre le père de ce dernier expliquer à son fils qu’il était grand temps qu’il prenne son envol. Ne sachant pas trop qu’ajouter, Andrea se contenta de poser son regard sur son ancien amant pour voir ce qu’il en pense…

Judy est tellement embêtée sur le coup… ! Elle veut vraiment trouver une solution pour la demoiselle… et surtout qu’elle reste dans cette maison ! ça l’arrangerait vraiment et sur le coup, elle réfléchit à toute vitesse. La solution de colocation n’est pas encore là dans son esprit mais elle ne tardera pas à arriver. Sur le coup, ils sont surtout dérangés par l’arrivée de Devon. Si ce dernier avait su…Il serait rentré plus tard… Mais comme le veut la politesse, l’étudiant prend le temps de s’arrêter dans le salon. Il est particulièrement étonné de voir Andrea dans son salon…

Faut dire qu’il avait complètement zappé cette histoire… Il avait beau être déjà entré dans la maison d’Andrea auparavant…mais le souvenir que cette maison appartienne à leur famille lui est passé au dessus finalement. Voilà qui lui revient carrément en pleine face, puisqu’il est forcé de s’asseoir à côté de la jeune femme. Apparemment, il ne risque pas d’être tranquille avant un bon moment. Du coup, le jeune homme se pose tranquillement, attendant que quelque chose se passe.

Et puis soudainement, sa mère semble avoir une illumination ! Elle parle à toute vitesse et son père, pour la première fois apparemment ouvre la bouche pour lui parler du fait qu’il soit assez âgé pour prendre son envol et de s’en aller ! Et en comprenant qu’ils sont fortement en train de le pousser à vivre avec Andrea, Devon ouvre la bouche, tout choqué XD le cœur battant, il fronce aussitôt les sourcils, sans voix sur le moment contrairement à sa mère qui prend les devants.
Je suis certaine que ça le dérangerait pas ! Après tout, c’est comme si il était

presque chez lui !

Souffle Judy dans un grand sourire. Le jeune homme qui regarde tout autour de lui sans savoir quoi dire reprend finalement la parole, malgré le fait qu’il ne veuille pas décevoir ses parents…déjà qu’ils ne lui portent pas grand intérêt en général.

Heu….. Je sais pas quoi dire.

Les deux parties essayaient réellement de trouver une solution qui pourrait convenir à tout le monde. Pour Andy, même avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de rester dans cet endroit où elle a souffert et eut la peur de sa vie. Elle resterait choquée pendant un long moment, après ce qu’il s’y est passé.

Judy Cook aussi tentait de mettre tout le monde d’accord. L’arrivée de Devon lui donna une idée à laquelle Andrea n’aurait jamais pensé. Bien sur, elle avait déjà pensé à la colocation, mais il n’y avait pas d’intéressés, du moins pour le moment. Elle fut un peu surprise lorsqu’on lui soumit Devon comme potentiel protecteur.

Dans un premier temps, elle tenta de les dissuader d’obliger leur fils à faire une chose pareille, mais finalement, elle abandonna lorsque les deux parents de Devon se mirent à tenter de le convaincre. L’agent immobilier posa son regard sur l’étudiant.

« On pourrait peut-être essayer ? »

Demanda Andrea en plissant un peu le front, soucieuse.

« Si je n’ai pas trop peur et si c’est supportable pour toi… »

Elle marqua une petite pause, et se permit un sourire, le premier depuis un bon bout de temps, elle ajouta

« … ça serait peut-être une solution correcte pour tout le monde ? »

Elle ne voulait en rien forcer la main à Devon, parce qu’elle n’est pas vraiment sure d’avoir envie de rester dans la maison, même si l’idée de vivre avec un sexy boy ne la dérange pas réellement. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il aime vivre avec un sexy girl x). Ce qui l’embête un peu dans l’histoire, c’est qu’elle n’a eu aucune nouvelle du garçon depuis leur dernière rencontre. Bien sur, elle n’avait pas spécialement envie d’avoir des nouvelles de lui, parce qu’elle n’est pas du genre à attendre de nouvelles des mecs avec qui elle couche, mais elle n’a aucune idée de comment il se positionne par rapport à elle. Est-ce qu’il regrette ce qu’il s’est passé ? Est-ce qu’il lui en veut ? N’oublions pas qu’il était en couple au moment où il a couché avec la jolie brune.

Devon n’en revient pas sur le moment. Il n’a cesse de réfléchir à la bombe que ses parents viennent de lâcher là, comme ça. Ils ne savent peut être pas pour leur passé en commun mais Devon ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Seulement, ses parents ont toujours été égoïstes et auraient bien fini par l’obliger, d’une façon où d’une autre à dire oui. Pour cette raison, il n’a pas envie qu’ils lui gâchent la vie. Sur le moment, il se contente de répondre qu’il n’a aucune idée de quoi répondre, justement ! Faut dire qu’il voit très mal la chose. Surtout parce qu’il doute que ça passera bien… entre eux, avec Eva également. Le fait de savoir qu’il vit avec la fille avec qui il a couché récemment, ce n’est pas quelque chose qu’elle va adorer.

Enfin, sur le moment, il est plus dépassé par la situation qu’autre chose et en vue des regards insistants de ses parents, il reporte son attention sur Andrea, qui reprend justement la parole. Elle n’a pas l’air contre cette idée. Il aurait préféré que ce soit le cas. Alors qu’elle lui propose d’essayer, Devon hoche presque fébrilement la tête.

Heu… okay.

Souffle Dev’ qui se demande si ce sera provisoire ou non. Il voit alors la jeune femme sourire et Devon détourne le regard, tandis que sa mère en aborde un aussitôt…Particulièrement ravie de la tournure que prend les choses. Toute sourire, elle s’exclame
:
Super ! Le plus tôt sera le mieux alors !

Dit-elle, en tapotant la cuisse de son fils, qui a, sur le moment juste une envie de se tirer une balle (a) ou peut être de boire quelque chose de très fort sur le moment, juste pour oublier. Silencieux, l’étudiant repose son attention tout autour de lui, l’air pensif.

Andrea, elle aussi, aurait de loin préféré éviter Devon. Déjà parce qu’elle n’a envie de voir personne, ou plutôt elle ne veut pas être vue. La jeune femme s’est façonnée une image de fille parfaite à tout instant, à chaque seconde, et ces jours ci, elle a un peu de mal à vendre du rêve. En effet, non seulement son physique trahit ce qu’elle a vécu, mais en plus elle n’est pas assez forte moralement. Elle a toujours cru que sa force était dans sa tête, pourtant, après ce qu’elle vient de vivre, elle a l’impression d’être juste aussi faible que n’importe quelle fille. Elle a peur, elle est terrorisée même. Rien qu’à l’idée de vivre toute seule. C’est complètement fou, parce qu’elle a toujours fait des pieds et des mains pour quitter la maison familiale, dès qu’elle a pu. Revenir chez ses parents n’était vraiment pas une option qui la branchait, mais elle était tout de même préférable à l’idée de rester toute seule. Vivre chez son frère, ça n’était pas possible non plus, il avait proposé de l’héberger temporairement. Hors de question pour elle de s’imposer et de lui faire regretter d’être venu en aide à sa p’tite sœur.

Ensuite, si elle l’avait pu, l’américaine aurait préféré éviter de voir son ancien amant pour ne pas qu’il soit mal à l’aise et qu’elle le soit, par la même occasion. Ils ne se sont pas vus depuis l’épisode de sa chambre, mais à présent, ça lui faisait tout drôle d’être assise à une table avec ses propriétaires et leur fils, une de ses anciennes conquêtes… de même pas quelques heures ^^.

Monsieur et madame Cook pensèrent rapidement à installer leur fils au rez de chaussée de la maison qu’ils louaient à Andrea. Elle vivait depuis toujours au premier. L’espace du dessous était totalement vide et prêt à accueillir n’importe qui… même Devon Cook. Histoire de ne pas trop lui forcer la main, Andrea proposa un compromis. Ils pourraient juste essayer quelques temps et puis décider par la suite s’ils continuent ou non ? Le garçon accepta finalement. Andy était la première surprise.

« Merci. »

Souffla-t-elle doucement, en passant machinalement une main dans ses cheveux, reposant son attention sur sa propriétaire.

« Quand Devon aura emménagé, je reviendrai loger là-bas alors. »

Réalisant peu à peu ce qui était en train de lui arriver, Devon regrette franchement d’être rentré à ce moment précis. Seulement, ce n’est pas avec des « si » qu’on refait le monde, bien évidemment. Certes, il a songé un jour, à aller vivre ailleurs que chez lui. A son âge, c’est probablement le moment de prendre un peu son envol. Seulement, avec ces parents, qui n’ont jamais eu rien à faire de ce qu’il pouvait bien faire…Devon n’a pas ressenti l’envie de bouger dans l’immédiat. Quand il voit qu’ils laissent sa sœur faire n’importe quoi, Dev’ se dit qu’il ferait mieux de rester chez lui, pour pouvoir mieux la surveiller. Il sait qu’elle est dans des affaires louches et qu’à part lui, personne ne s’en soucie… Sur le moment, il hésite mais en voyant ses parents si insistant, Devon se dit qu’il ferait mieux d’accepter sans broncher… de peur d’empirer la situation.

Vivre avec Andrea, ce n’est pas ce qui l’enchante le plus… d’ailleurs, il sait que ça ne plaira probablement pas à sa petite-amie. Quoi de plus normal dans un sens… Dans ses songes, et bien préoccupé, il finit par répondre positivement. Après tout, c’est juste un essai… Si ça se trouve, ça se passera super mal… ou quelque chose comme ça ! Sur le moment, il ne se voit pas vivre sur le long terme avec l’agent immobilier. C’est quand même étrange de vivre avec une…aventure d’un soir. Ça fera probablement tout le tour de cette petite ville, ce qui ne l’enchante absolument pas. Pensant à toutes les conséquences, l’étudiant baisse les yeux un instant.

Judy, elle, toute contente, esquisse un grand sourire, en entendant la réponse d’Andrea et hoche rapidement la tête, en reprenant la parole :

Merci à vous ! Je vous lance un coup de fil dès que c’est fait

Dit-elle, toute enthousiaste.

Il est clair que sans l’intervention de Devon, les choses ne se seraient pas du tout passées de la même manière. Andrea et Judy n’auraient sans doute pas trouvé d’accord et peut être même qu’elles auraient décidé de remettre l’entièreté de la maison à louer. Le sort de la jeune femme aurait été particulier : elle aurait dû trouver quelqu’un qui voulait bien la loger ou alors retourner chez ses parents. Elle n’en s’en réjouissait vraiment pas, parce que les Morgan sont vraiment loin de la famille idéale, pour elle. Ils n’ont d’yeux que pour Brooke, leur fille parfaite, alors que les ainés sont de tels délinquants à leurs yeux… ou presque (a).

Contre toute attente, Devon accepta d’habiter avec Andrea. A dire vrai, elle n’aurait jamais cru qu’il dirait oui. Elle pensait qu’il trouverait un subterfuge, mais c’est vrai qu’il n’est pas évident de décevoir ses parents, surtout lorsqu’ils insistent comme l’ont fait les Cook. Elle avait presque de la peine pour lui, même si vivre avec elle était un réel plaisir. C’est juste qu’il ne le savait pas encore (a).

« Parfait. »

Souffla-t-elle, en jetant un regard à Devon, histoire de voir s’il n’allait pas se rétracter dans les secondes à venir. Si la situation avait été différente, elle aurait trouvé ça carrément fun de vivre avec le garçon, mais pour le coup, elle n’était pas sure que ça fonctionnerait non plus. Elle a très peur à l’idée de se retrouver à nouveau dans son appartement. Mais bon, elle va devoir faire un effort, elle n’a pas le choix, de toute façon.

« Bon, bah je vais vous laisser alors. »

Fit-elle, en se levant de sa chaise et jetant un regard à la ronde.

« Merci pour votre aide et à bientôt… dans des circonstances plus agréables j’espère. »

Souffla-t-elle.

Le jeune homme réalise doucement… Il sait que cette fameuse colocation ne risque pas d’être facile, c’est certain ! Jamais il ne s’était imaginé vivre avec une femme pareille. Ni une femme tout court. Ils ne sortent pas ensemble, et en plus, ont un passé commun qu’il préférerait oublier, pour tout dire. Cette coloc ne risque pas d’arranger les choses, les commérages vont repartir de plus belle. Lui qui voulait se faire oublier, déjà qu’il passe pour un psychopathe qui harcèle sa copine, ce n’est vraiment pas le bon moment. Seulement, avec des parents pareils, Devon ne peut pas refuser. C’est comme ça… On ne fait pas ce qu’on veut dans la vie et Devon espère que ça ne durera pas longtemps. Il ne peut s’empêcher d’être frustré, un peu agacé, bien qu’Andrea n’y puisse rien au final. Ce n’est pas elle qui a proposé la chose mais bon…x)

Silencieux, il acquiesce à sa remarque et laisse sa mère reprendre la parole, visiblement beaucoup plus enthousiaste que lui. La femme acquiesce, son mari fait de même alors que lui songe sérieusement à aller se pendre pour la peine (a) Et toute polie, elle répond rapidement à la remarque de la demoiselle qui venait de se lever.

De rien, c’est normal !

Dit-elle dans un sourire, le jeune homme lui fait un bref signe de la main XD alors que sa mère prend le soin de la raccompagner jusqu’à la porte.

A bientôt mademoiselle alors !

Souffle Judy en attendant qu’elle s’en aille, elle referme la porte dans un immense sourire, en reprenant finalement ses activités.

Fin de la scène.

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