Forum RPG City - Great Falls
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Long time no see

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MessageSujet: Long time no see Long time no see EmptyLun 12 Nov 2012 - 6:57

Cela faisait à présent plusieurs semaines que j’étais de retour en ville. J’avais souvent l’impression que je n’y étais pas encore rentré. Mon esprit était toujours ancré au Pakistan. A ce passé douloureux dont j’essayais de m’échapper. J’avais bien conscience qu’il était normal de pâtir de mes blessures. Autant morales que physiques. Mais je refusais catégoriquement d’en parler. Que ce soit avec Eleanor ou Cam’. Je ne les avais d’ailleurs que peu revus depuis mon retour. Zappant leurs appels. Prétextant avoir pas mal de boulot – je venais d’être engagé à la Gazette à l’essai et je tenais à faire mes preuves. Me lancer corps et âme dans un job ne pouvait que me faire du bien. Du moins, j’en étais persuadé.

Cela dit, nous étions dimanche soir. Et la solitude qui m’avait envahi toute la journée avait eu raison de moi. J’aurais pourtant dû m’y être habitué. Après huit années à me demander quand viendrait la fin. Seul. Parce que même si l’on est plusieurs prisonniers dans ces pays-là. On est toujours seul. Même en étant planté là, devant le rayon comédie, mon esprit ne peut s’empêcher de retourner dans le passé. Il est plus de dix heures du soir et la boutique est presque vide. Seuls quelques errants comme moi semblent arpenter les rayons, se demandant sûrement ce qui vaut la peine d’être regardé un dimanche soir. Je recherche une comédie. Pour oublier. Pour me rappeler ce que c’est que de rire un minimum.

La porte s’ouvre et laisse résonner une légère sonnerie. Instinctivement et mécaniquement, je me tourne. Le choc me transperce la poitrine. Parce que je n’avais pas du tout prévu de la revoir. Parce que, jusqu’à ce que je l’aperçoive, là, je n’avais pas du tout eu envie de la revoir. Qu’elle me revoie ainsi. L’homme que j’avais été n’était plus là. Et le regard changé qu’elle porterait forcément sur moi, je n’étais pas prêt à le recevoir. Le cœur battant malgré moi, je détourne le regard et me concentre sur les vidéos. Une partie de moi espère sincèrement qu’elle ne me verra pas. Qu’elle ne me reconnaitra pas. Qu’elle passera son chemin. L’autre partie, plus puissante, ne souhaite que de l’entendre. Parce qu’elle est ce qui m’a permis de survivre à ces huit années. Même si je sais que cela ne changera rien. Que huit années d’absence et de silence n’épargnent rien.

« Salut, » me surprends-je moi-même à dire. Je ne me suis pas vu me diriger vers elle. Je ne me suis pas vu m’approcher et je ne me suis certainement pas vu ouvrir la bouche. Une nouvelle facette de ma personnalité que je n’ai pas encore l’habitude de voir. J’ai parfois l’impression d’être devenu schizophrène. J’attends patiemment que ce regard, celui qui m’a tant manqué et qui m’a sauvé la vie, se tourne vers moi. Lily Porter et Seeley O’Brian, les deux gamins qui parcouraient la boutique en criant des années plus tôt. Étrange comme la vie pouvait être bouleversée.
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MessageSujet: Re: Long time no see Long time no see EmptyLun 12 Nov 2012 - 8:53


    Emmitouflée dans un manteau cape, et une grosse écharpe en maille tricotée l'hiver dernier par maman, je marchais dans la rue, pendue au téléphone avec mon fiancé. "Oui, promis je serais sage, tu n'y crois pas? " J'éclatais de rire, le regard pétillant, il avait ce don de toujours réussir à me faire rire, c'était un clown de toute façon, c'était son truc de faire rire tout le temps. Ce n'était pas sa profession, en vrai il était promoteur immobilier et en déplacement pour quelques jours. Me retrouvant seule, je me programmais une petite soirée films, chose que je ne peux pas vraiment lorsqu'il est là, puisqu'il a toujours ce besoin de me recouvrir littéralement de bisous et de câlins et de miel. C'est ça, mon compagnon est de miel. Mais ce n'est pas si mal, le miel, j'aime juste avoir quelques soirées en solitaire chez moi. La particularité de notre couple, c'est qu'actuellement j'ai encore mon appartement, une préférence qui ne le gêne pas, il accepte beaucoup de choses. C'est appréciable. Nouvel éclat de rire, j'arrive à hauteur du vidéo club, dos à la porte. "Je vais te laisser petit plaisantin et te souhaiter un bon voyage, prends soin de toi... oui moi aussi, je t'embrasse." Je raccroche le téléphone, et passe la langue sur ma lèvre supérieure. Tic que j'ai développé ces dernières années, comme si le fait d'attester que j'aimais mon compagnon était une vaste blague, ou pire encore une trahison. Je penche la tête en arrière, et pousse un soupir avant d'entrer, regard baissé, dans la petite boutique. Je pense que d'être restée à Great Falls, n'aura de cesse où que j'aille de me rappeler de lui, et ce n'est pas l'évocation seule de mes sentiments pour mon fiancé qui peuvent déclencher cela. Je retire mes gants en laine en avançant dans l'allée centrale. Il me faut un film triste, un film qui me fera pleurer, quelque chose pour évacuer, un vieux film ou la ligne verte mais quelque chose dans ce gout là. Arrivée en face de la bonne rangée, je relève les yeux sur les boites de DVD alignées là. Sweet november, note book, remember me, que des films d'amour tristes et hyper larmoyants, je n'ai plus qu'à. "Salut." Je me fige sur place, mon cœur a un raté, ce n'est pas possible sont les premiers mots que mon esprit affichent en lettres de néon. J'ai du mal à respirer, mais je veux en avoir le cœur net, je me tourne vers la voix si familière, très lentement et je lève le regard vers lui. La bouche entrouverte, assaillis par la panique, tétanisée sur place, prise au dépourvu et encore plein d'autres phrases du même genre. Ma bouche forme des mots que je suis incapable de prononcer, partagée entre l'envie folle de le prendre dans mes bras et celui de fuir au loin. "Salut." Finis-je enfin par articuler d'une voix basse.
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MessageSujet: Re: Long time no see Long time no see EmptyMar 13 Nov 2012 - 15:59

« C’est qui ça ? » me demande-t-il. La douleur est terrible. La douleur est toujours terrible. Mais je serre les dents. J’ai appris à serrer les dents pour ne pas sombrer dans la folie. Laisser la douleur m’envahir et prendre le dessus. Les supplier de me libérer. De ne plus me torturer. Ils gagneraient bien trop facilement. Cela fait déjà quatre mois que je suis là. J’ai l’impression d’y avoir toujours été. Je n’avais pas du tout imaginé finir ainsi. Lorsque j’avais accepté le job, ce premier job qui lancerait ma carrière, je n’avais pas imaginé que je finirais prisonnier des pakistanais. Qu’ils ne me lâcheraient pas de sitôt. « Alors ? Qui est-ce ? » continue-t-il, le ton légèrement haussé. La prochaine, c’est un coup dans la mâchoire. Et ainsi de suite si je ne réponds pas. « Personne, » que je réponds faiblement. La douleur, la fatigue, la rage, la colère, le doute. Tout envahit mon corps et mon cœur. Parce qu’il tient la photo de Lily, celle que je gardais dans mon portefeuille depuis des lustres. « Personne, » que je continue à murmurer.

***

« Salut, » répond-elle enfin. Pendant quelques secondes, j’ai été pris dans un tourbillon sans fin. Parce que la revoir, je m’y attendais tôt ou tard, et je me doutais de tout ce que je pourrais ressentir. Mais on ne sait jamais réellement ce que l’on va ressentir, que lorsque l’on se retrouve devant le fait accompli. Or, revoir Lily rappelait des souvenirs. Bons et mauvais. Je tente de sourire, mais j’ignore à quoi il ressemble. Cela fait presque un an que je suis « libre ». Que je tente de me relever. Les diverses blessures dont mon corps est parcouru ont mis du temps à cicatriser. Comme celles de mon âme. « Je ne sais pas pourquoi je suis étonné de te voir là, » continuais-je, souriant plus sincèrement. Combien de soirées avions-nous passé devant un bon film ? Pas que bon, d’ailleurs. Cam’ nous rejoignait souvent, la plupart du temps seul ou avec une fille que l’on ne connaissait pas. On se marrait bien. L’insouciance, la déconnade, l’amitié. C’était une époque et des souvenirs qui m’avaient sauvé la vie. Sans cela, je me demandais souvent comment j’aurais pu tenir psychologiquement. « J’avoue patauger un peu… huit ans sans cinéma, ça n’aide pas… une idée de ce qui serait à voir ? » demandais-je sur le ton de la conversation. Alors que quelques secondes avant, je me demandais ce que je pourrais lui dire. Je me demandais comment lui adresser la parole. Je me demandais même si ma voix ne tremblerait pas trop pour oser parler.

« Tu as l’air en forme… » dis-je au bout de quelques secondes. Sûrement légèrement mal à l’aise. Parce que notre dernier tête-à-tête avait été trop douloureux. Trop précipité. Trop de choses en suspens. Trop de choses non dites. Elle m’avait manqué. A cet instant, plus que jamais, je réalisais à quel point elle m’avait manqué. Et c’en était d’autant plus terrifiant et alarmant que ces sentiments remontaient à huit ans auparavant.
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MessageSujet: Re: Long time no see Long time no see EmptyMar 13 Nov 2012 - 20:26


Mon dieu, que la douleur est vive.
Il est là, en chair et en os, devant moi. Après 8 ans de silence radio. 8 années, ou je n’ai eu de cesse de me battre contre mes sentiments encore présents pour sa personne. Où était-il ? Qu’a-t-il fait ? Est-il marié ? Surement, il a du m’oublier, 8 ans. Il est même peut être père. Mes jambes sont flageolantes, et mon cœur tambourine aux portes de mon être. A la fois, terriblement heureuse et envahie d’une tristesse réelle. Je le regarde, je ne peux pas quitter ses yeux. Je revois tout, je nous revois dans les bons et les mauvais moments, comme le soir de notre séparation. J’ai dit un salut, mais je voudrais lui dire bien plus. En cet instant, envolé les fiançailles, mon compagnon et tout le reste à vrai dire. Je suis debout, devant l’homme que j’ai toujours aimé, dans ce vidéo club qui a été un des témoins de notre passé ensemble. J’avale ma salive, mais j’ai la bouche sèche. Sa tentative de sourire, est crispée et un peu terrifiante en soit, mais ça peut paraitre normal, vu qu’il ne pensait surement plus me revoir. J’observe son visage, les traits creusés, des cernes, il a tellement vieillit. La première année, j’ai attendu un signe de lui, un mail, un texto, un appel, ou une lettre, quelque chose, mais j’ai vite déchantée, rien. Et si je ne l’avais pas croisé ce soir, m’aurait il appelé ? J’en doute, et ça fait atrocement mal.
« Je ne sais pas pourquoi je suis étonné de te voir là, »
Je passe une main dans mes longs cheveux bruns, en poussant un soupir. « Et moi donc. » lui répondis-je. C’est gênant, plein d’embarras, de non dit et je me sens super mal à l’aise. Si j’étais du genre éloquente et passionnelle, je lui crierais dessus, je lui demanderais de répondre à toutes les questions que je me pose, peut être en le frappant. Mais je ne suis pas du tout comme ça, je suis… Douce, réfléchie, et par contre peu rationnelle. Je baissais le regard, pour admirer la très moche moquette sous nos pieds. Moquette, qui n’a pas changé d’un yota depuis que je suis en âge de louer des films pour dire. Bref, il recommence une phrase, il patauge ? Je relève la tête vers lui, enfin peut être quelque chose de plus… personnel ? Non… Déception qui peut se lire dans mes yeux peut être, mais il faut me connaitre admirablement bien pour le savoir, ce que je ne doute pas qu’il vit. Je m raclais la gorge. « Oh ben… euh… Tu es mal tombé, je suis dans le rayon comédies dramatiques. » Pincement de lèvres, signe que je suis tendue. Et plus j’enchaine les tics nerveux, plus je me dis, qu’il sait exactement ce que je pense, ou pas loin et plus ça me stresse. Je décide donc de bouger, pour peut être tenté d’endiguer la vague de panique en moi, outre cette panique justement, j’ai furieusement envie de pleurer, et je veux cacher ça, le fait que mes yeux se mettent à briller, je ne veux pas pleurer devant l’homme qui a explosé mon cœur. Celui qui a toujours fait partie de mes rêves, et qui encore aujourd’hui, pourrait me faire perdre tous mes moyens. S’il savait. Si tu savais Seeley, comme tu m’as manqué, comme vivre sans toi, c’était vivre sans oxygène… Je marche vers le rayon comédie tout court. « Voyons voir, euh… ça c’est bien, très drôle… Et puis je crois que tu aimais bien Ben Stiller… » Je ne le regarde pas, et mon visage est un peu caché par mes longs cheveux. Je lui tends le boitier. Lorsqu’il rompt ma fausse réflexion cinématographique, je reste silencieuse un long, long, long moment. En forme de quoi ? Honnêtement, que répondre à ça. Non, non, il faut que je parte maintenant, il faut que je parte maintenant, il n’a pas cherché à me revoir, ni même à me donner des nouvelles, ni rien. Pars Lily maintenant ! Je me tournais vers lui, sur le point de pleurer, les mâchoires serrées pour retenir l’évidence. Un pas vers lui et je déposais un baiser sur sa joue, avant de tourner les talons et quitter pour de bon le vidéo club, marchant d’un pas décidé, laissant les larmes couler à loisir, je m'arrêtais un peu plus loin, m'appuyant à une rambarde. Souffler, voilà, il faut que je souffle.
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