I would catch a grenade for you but you won't do the same... ツ Max

« Dean est-il là ? »

Souffla-t-elle, en articulant assez fort pour que monsieur Brukmeyer puisse répéter ce qu’elle disait. Lorsqu’il lui fit signe non de la tête, elle ajouta :

« La jolie Katie non plus ? »

L’homme âgé répéta ses paroles et hocha une nouvelle fois la tête dans le même sens. Elle lui fit signe qu’il pouvait clôturer l’appel. Ravie de la prestation d’un de ses clients préférsé, un vieillard qui vient la saluer tous les jours, April lui sauta dans les bras pour lui faire une bise en gage de remerciement.

« Vous êtes le meilleur, Jerry ! »

L’informa-t-elle, avant de regarder sa montre. Elle devait filer, sinon elle allait se faire gronder. C’est ce qu’elle expliqua à l’ancien instituteur, avant qu’elle ne revienne passer les deux dernières heures de sa journée derrière la caisse. Elle avait fini tôt dans l’après midi et c’est à ce moment là qu’elle avait décidé d’aller voir Max. Parce qu’il lui manque de trop. Avec tout ce qui lui arrive en ce moment elle est un peu perdue et elle a besoin d’un repère. De quelque chose de réconfortant. Ok, aller voir Max ne serait pas avoir en face d’elle une personne réconfortante, mais bien un mur de pierre. Allait-il un jour accepter de lui adresser la parole ? Est-ce possible qu’elle ne lui manque pas du tout ? Non, elle se refusa de penser ça, sous peine de se mettre à pleurer, là, maintenant tout de suite.

Une fois son service terminé, elle enfourcha son vélo. Elle essaya de s’installer de manière à ce que sa robe ne se prenne pas dans les rayons du vélo. Elle portait une veste en cuir marron par-dessus, ainsi qu’une paire de bottes d’une teinte similaire. De toute manière, quoi qu’elle mette comme chaussures, ça les abîme à fond les ballons que de pédaler avec. Elle ne s’arrêta de rouler qu’à à peu près cent mètres du garage Stanford. Elle jeta un coup d’œil aux alentours, avant de prendre une profonde inspiration, son cœur battant la chamade. Elle avança doucement, jusqu’à ce que sa roue percute un arbre. Elle fut déséquilibrée, et tomba. Elle ne constata aucun dégât, à part un coude éraflé.

« Et merde. »

Elle soupira, avant de recommencer l’expérience, en se retenant de hurler, avant de se retrouver à nouveau à terre. Cette fois, la roue était légèrement pliée. C’est mieux que rien. Elle s’abaissa et tira sur la chaine, pour qu’elle soit dérayée. Extra…. Sauf que sa main était pleine d’huile.

« Et merde ! »

Elle regarda dans son sac, mais ne trouva qu’un mouchoir en papier qui ôta la partie graisseuse. Cependant, sa main était toujours sale. Tant pis. Elle prit le guidon, et marcha à côté de l’engin qui ne ressemblait plus à grand-chose. Elle non plus il faut dire elle avait les cheveux légèrement en bataille, un coude éraflé – heureusement masqué par la veste et des griffures sur la jambe.

« Et oh, y a quelqu’un ? »

Lança-t-elle comme si elle ignorait que Max était le seul à travailler cet après-midi (a).

ツ Bruno Mars - 'Grenade'

Max trouvait les journées au garage vraiment longue. Surtout quand il passait des après midi seul comme celui là, sans Dean et sans Katie. Non pas qu'il n'était pas capable de s'occuper de tout ça tout seul, mais faire la fermeture et tout, c'était vraiment fatiguant. Il n'aimait pas plus que ça avoir cette responsabilité sur les épaules... Mais il était loin de se douter de ce qui allait se passer aujourd'hui. Et puis, pour le moment, il repensait surtout et sans cesse à ce qu'il s'était passé dans sa vie ces derniers jours...

Il n'avait pas donné de nouvelle à Juliet et ne savait ni si il devait le faire, ni comment le faire. Par contre, il était assez satisfait de voir qu'elle ne cherchait pas à le voir... Il se disait qu'il valait mieux que ça soit lui qui viennent vers elle et que si ils n'avaient plus rien à se dire, ça se ferait aussi au fil du temps... Maintenant qu'il y pense, c'est un peu une réaction de lâche, mais quand il repense à ce qu'il s'est passé avec Sydney ; à quel point il a essayé de revenir vers elle pour faire parti de sa vie et surtout, à quel point il a souffert, il n'a pas envie que cela recommence... Et, pour le coup, voir à quel point UN sms a fait souffrir Juliet... Cela lui donne la confirmation qu'il n'est pas très doué pour ce qui est des relations hommes/femmes...

Cet après midi, le mécanicien qui était en plein boulot, reçu un coup de fil étrange d'un homme, une personne âgée sans doute ?, qui lui demanda si Katie et Dean étaient de service aujourd'hui. Il ne comprit pas bien la raison de cet appel, mais ne chercha pas plus loin. Vieux fou peut être XD De toute manière, il a plus à s'occuper que de réfléchir à ce que voulait cet homme alors, il se contente de reprendre le travail comme si de rien n'était.

C'est en fin d'après midi qu'il se retrouva à faire face à quelqu'un d'inattendu. Jamais il n'aurait pensé la voir à nouveau et ce, parce qu'il n'a plus envie de lui parler. Sauf que lorsqu'il entend cette voix lui demander si il y a quelqu'un au garage, cette voix qu'il pourrait reconnaître entre mille tant il l'a entendu ; que ça soit en soirée ou même chez lui, tout les souvenirs qu'il a partagé avec elle reviennent à la surface. Sa gorge se resserre et il montre sa frimousse à la jeune femme qui n'a pas changé : April James. Il vient lui faire face, sauf qu'il ne sait pas quoi lui dire. Cela fait un long moment qu'ils ne se sont parlé et pour une bonne raison, puisqu'elle lui avait fait un sale coup dans son dos. Il se contente donc de la regarder sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche...

April savait très bien qu’elle allait se retrouver face à face avec Max. Elle le sait parce qu’elle a fait téléphoner un client pour être sure qu’il n’ait aucune raison de se débiner et pour qu’il soit « coincé ». D’autant qu’elle sollicite son aide professionnelle. Pour le voir, elle a quand même crée un faux accident, c’est dire s’il lui manque. Elle se dit que rien que le fait qu’il lui parle ça lui ferait du bien. Depuis ce fameux soir, il y a quelques années, Max ne lui adresse plus la parole. Il l’ignore totalement, c’est comme si elle était transparente. Dans un premier temps, il avait refusé ses appels, ignoré ses messages. Elle avait finalement laissé tomber et essayé de le croiser mais il s’arrangeait à chaque fois pour ne pas se trouver dans son chemin. Même les rares fois où il se rend à l’épicerie, il passe à l’autre caisse, en ne lui adressant pas un regard. Et aujourd’hui elle a craqué. Elle a envie qu’il la voit, qu’il soit obligé de le faire. Elle veut avoir l’impression d’exister face à lui, qu’il reconnaisse qu’elle est quelqu’un et pas qu’elle est tellement naze comme fille qu’on peut l’éjecter de sa vie du jour au lendemain. Ca, ses parents le lui ont bien fait comprendre il y a des années déjà. Elle n’attend pas qu’il se jette dans ses bras ou qu’il lui pardonne tout – ok, elle n’attend que ça – mais même déjà rien qu’il lui parle. Qu’il lui dise bonjour ou au revoir. Peut-être même les deux. Qu’il la déteste, mais avec des mots, parce qu’où il y a de la haine, il y a de l’amour. Il ne peut plus se montrer indifférent.

Lorsqu’elle se retrouve face à lui, elle perd sa belle assurance. Elle en sentirait presque ses jambes trembler. Une vague d’émotions l’assaillit. Si elle s’était écoutée, elle aurait jeté le vélo et fondu droit sur lui pour qu’il la prenne dans ses bras et qu’elle puisse simplement pleurer. L’amitié qu’elle éprouvait pour lui était forte au point qu’elle la sait indispensable, d’autant que c’est elle qui a fauté. Mais jamais il ne veut bien lui expliquer ce qu’elle peut faire pour se rattraper, alors comment peut-elle faire ? C’est la raison pour laquelle elle se retrouve à faire des stratagèmes pour le « coincer », juste parce qu’elle a envie de passer du temps avec lui et tant pis si c’est deux minutes. C’est toujours ça de pris.

« Oh, Max t’es là… »

Elle a toujours pensé être une bonne actrice, mais la pour le coup, la surprise qu’elle devait feindre était trahie par sa voix tremblante et mal assurée. Pour se donner un alibi, elle avança légèrement le vélo pour lui expliquer.

« J’ai eu un petit accident. Tu pourrais réparer ça ? Enfin ou quelqu’un d’autre si tu veux pas… »

Elle s’était imaginée faire la grande, faire la forte, mais pas faire la petite fille hésitante devant lui. Elle est en train de faire pire que mieux !

Pour Max, il est clair qu'April ne faisait plus partie de sa vie. Il avait voulu l'effacer parce qu'elle lui avait fait énormément de mal. Pourtant, avec elle, jamais il n'avait eu d'attirance sexuel. Non pas qu'il ne la trouvait pas attirante, au contraire, juste qu'elle était une femme vraiment géniale et qu'il l'adorait à l'époque. C'était sa meilleure amie, celle à qui il aimait se confier sans pour autant qu'elle ait terminé sa course dans son lit. Ils pouvaient discuter jusqu'à pas d'heure et déroger à la règle qu'avait établit Harry et Sally : l'amitié entre filles et garçons, ça existe et elle était là, entre April et Max. On pourrait penser, en entendant le début de l'histoire, que le « mais » viendrait du fait que Mr Stanford, le coureur, aurait fini par avouer à a jolie brune qu'il ne pouvait pas rester dans cette relation de confiance plus longtemps et qu'il avait besoin d'assouvir ses pulsions sexuelles en couchant avec elle et ainsi tout gâché... Mais il n'en est rien. C'est elle qui a mit un terme à cette amitié, non pas seulement en couchant avec Max, mais aussi et surtout, en l'utilisant. Elle l'avait manipulé pour coucher avec lui et ne s'était en plus pas gêné pour aller balancer à tout le monde ce qu'ils avaient fait... Et ça, pour quoi ? Attirer l'attention d'un homme. Et si ce dernier était venu casser la gueule de Max, par exemple, qu'aurait elle fait ?! ><... Le mécanicien n'avait franchement pas apprécié d'être utilisé...

Se retrouver face à elle après tout ce temps, ça lui fait vraiment bizarre. Elle n'a pas changé... Il ne peut s'empêcher de la scruter un minimum de haut en bas, comme si il la redécouvrait. Ses jambes sont écorchés, son vélo dans un sale état, il se demande ce qu'il s'est passé... On l'a poussé ou quoi ?! >< Il ne fait pas de gestes vers elle, mais il ne recule pas non plus. Pourtant, il devrait. Si il n'a pas réussit à reparler à Sydney, pourquoi cela serait il différent avec April ?... Celle ci ouvre la bouche à nouveau. D'avoir entendu cette voix quelques secondes plus tôt lui avait rappelé des souvenirs ; mais l'entendre et la voir bouger les lèvres, devant lui, lui fait se dire que ça n'est pas un rêve.

… Bien sur... J'ai toujours bossé ici.

Lance t il, un peu froidement mais sans vraiment le faire exprès. Mais il trouve sa question un peu idiote sur le coup. Puis, il baisse les yeux et passe ses mains pleine de cambouis sur son jean de travail, tout en l'écoutant lui expliquer qu'elle a eu un accident avec son vélo.

J'suis tout seul...

Lâche t il, encore une fois, un peu sèchement. Et, encore une fois, ça n'est pas spécialement voulu. Poussant un soupir, il lui fait un signe de main pour qu'elle lui amène son vélo.

Je vais regarder ça...

Si April avait le pouvoir de changer une seule chose à sa vie elle sait exactement ce que ça serait. Non, elle ne demanderait pas à ne pas tomber malade, elle préférerait réparer l’énorme erreur qu’elle a commise. Pourquoi ? Parce que sa relation avec Max comptait plus que tout. Elle adorait jouer à la grande sœur avec lui, même s’ils n’ont qu’un an de différence. Elle ne peut pas jouer ce rôle avec Elena alors ça lui faisait du bien d’avoir l’impression d’avoir choisi un membre de sa famille. Sauf que dans les vraies familles, il y a le lien du sang qui est toujours là, malgré les disputes. Avec Max, plus rien ne les retient à part l’envie de la jeune femme et le manque qu’elle ressent. Certains trouveraient ça fou qu’elle préfère garder son amitié plutôt que de guérir, mais au final : on peut tous mourir demain, pas besoin d’une maladie pour ça. Et elle préfère que son plus ou moins court passage sur terre soit rempli de bonheur plutôt qu’il ne soit long mais triste.

Lasse de ne plus voir le garagiste, elle a mis au point un stratagème pour être ‘obligée’ de se retrouver face à lui. La prochaine fois, il faudrait qu’elle pense à quelque chose qui ne met pas sa vie en danger XD. Elle devrait peut-être demander des conseils de grands rois de la manipulation genre Damian Myers ou Andrea Morgan la prochaine fois ? Ca lui évitera d’avoir les cheveux en bataille, des écorchures partout et d’avoir abîmé la manche droite de sa belle veste en cuir.

Elle avait envie, plus que tout, d’être face à Max et de lui parler. Et surtout qu’il lui parle. Par contre, une fois qu’elle était dans la situation tant attendue, c’est comme si elle n’avait plus rien eu à lui dire. Le stress s’emparait d’elle et elle était un peu perdue. A tel point qu’elle lâchait des absurdités, ce qu’il ne manqua pas de souligner. Bien sur qu’il travaille ici, mais elle voulait feindre l’étonnement de le voir là, alors qu’elle aurait pu tomber sur Dean ou Katie… Sauf que c’était planifié, bien sur. Enfin bref, sa tactique tombe à l’eau. Et elle ne manque pas de remarquer qu’il lui répond avec une froideur et un visage crispé qu’elle n’aime pas lui voir porter.

« Ah… »

Se contenta-t-elle cette fois de dire, lorsqu’il précisa qu’il était seul. Bien sur elle le savait, mais elle se tût, pour éviter de se trahir. Lorsque ses émotions sont chamboulées, elle a tendance à s’emballer et ça peut lui jouer des tours. Elle fut donc presque surprise qu’il accepte de l’aider. Etait-ce un premier pas vers une réconciliation ? Après tout, c’est pas comme les docteurs ou les professeurs qui doivent prêter serment et promettre d’aider tout le monde. Lui, il peut refuser un client. D’autant qu’elle ne vient pas avec une voiture mais un vélo. En même temps, elle n’a pas de quoi se payer un bolide du coup elle se contente d’un deux roues non motorisé.

« Merci. »

Elle lui sourit, une lueur d’espoir venant à présent briller au fond de ses yeux. S’il y avait une brêche, elle s’y engoufrerait. Elle avança donc, jusqu’à lui donner le vélo.

« Comment ça va, depuis le temps ? »

Max s'est toujours demandé pourquoi April lui avait fait ça, dans le simple but de récupérer un homme... Il pensait vraiment que la relation qu'ils entretenaient tout les deux était importante et que, du coup, jamais rien ne pourrait les séparer. Il ne voulait pas couché avec elle, et ne l'avait même jamais embrasser et ce, dans le seul but de laisser leur relation « intacte ». Il se demande d'ailleurs pourquoi il a des soucis d'amitié avec autant de nanas... Pourquoi dès qu'il commence à bien s'entendre avec une femme, un rapport sexuel se « met en travers de sa route » et les sépare, lui et la demoiselle en question... ? Il sait qu'il a une réputation de coureur en ville, mais ça n'est pour ça qu'il se doit de coucher avec toutes celles qu'il trouve mignonne.
Si April et lui ne s'entendent plus, c'est à cause d'elle. Jamais il n'avait voulu que cela se passe... Il ne se souvient même pas de ce qu'il s'est passé dans le détail. Tout ce qu'il sait c'est que lorsqu'il s'est réveillé, il s'est retrouvé face à une rumeur, comme quoi April et lui avaient couché ensemble et que c'était elle même qui n'avait de cesse de le répéter à tout le monde. Max avait du coup compris que ce qu'il s'était passé n'était pas simplement à cause de ces verres d'alcool, que ça avait été calculé, et qu'il avait été manipulé...

Quand il entend la voix d'April, il est sur que c'est la sienne. Il la reconnaîtrait entre mille... Il espère en fait simplement que ça n'est pas elle. Mais quand il arrête ce qu'il est en train de faire pour s'occuper de sa cliente, il sent son cœur et sa gorge se serrer à la vue du visage de son ancienne meilleure amie. A croire qu'elle et Sydney s'étaient donné le mot, comme elles étaient toutes les deux venues au garage pour le voir lui, et pas quelqu'un d'autre, apparemment. La jeune femme lui fait une remarque qu'il trouve étrange, mais il ne fait pas le rapprochement avec le coup de téléphone qu'il a reçu plus tôt. Par contre, il se rend compte d'à quel point il lui parle froidement, sans vraiment le vouloir.

Il se trouve que, contrairement à Sydney, April ne va pas droit au but. Il faut dire aussi qu'il ne lui demande pas directement ce qu'elle veut et qu'il se contente de répondre bêtement à ses questions. Il accepte même de jeter un œil à son vélo et ce, parce qu'elle semble s'être fait mal. Bien qu'il n'ait pas plus que ça envie de lui parler, il n'a pas non plus envie qu'elle se fasse du mal à cause d'une pièce qui ne va pas dans son vélo ; et ce dernier est mal en point.
Le mécanicien attrapa le guidon du vélo. Bien qu'il soit, justement, mécanicien, il sait tout de même réparer un vélo. Il a été gamin, donc il est déjà tombé et il a déjà trafiquer les pièces de son vélo.

Je pensais pas que ça t'intéressait... Tu m'as pas demandé mon avis quand tu m'as manipulé pour qu'on couche ensemble...

Non, Max n'y va pas par quatre chemins. Tourner autour du pot, ça ne sert à rien. Et qu'elle lui parle comme si de rien n'était l'agace au plus haut point !

Okay, April avait complètement pèté un plomb. Elle n’était pas dans son état normal, elle était amoureuse. Elle était folle amoureuse de Luke Hansen c’était abusé. Elle l’aimait comme elle n’avait jamais ressenti ça avant pour personne et lorsqu’il avait mit un terme à leurs petites coucheries, elle avait littéralement été prête à tout faire pour le récupérer et elle s’était dit que le rendre jaloux serait un moyen efficace. C’est pour cette raison qu’elle avait décidé de coucher avec Max, quand elle en avait eu l’opportunité. Après, elle était allée crier la nouvelle à qui voulait bien l’entendre pour être sure que ça reviendrait aux oreilles du dealer. Seulement, ça ne lui avait fait ni chaud ni froid et il n’était pas revenu vers elle. Et le pire de tout, c’est qu’elle avait perdu Max. Elle sait bien qu’elle a agit comme une conne, mais elle trouve ça quand même un peu facile qu’il lui remette tout sur le dos. Elle ne l’a pas non plus violé !

En plus, elle s’est montrée relativement patiente en laissant de l’eau couler sous les ponts, en acceptant de ne plus le voir, en faisant comme si ça ne lui brisait pas le cœur à chaque fois qu’elle le croisait et qu’il l’évitait, à chaque fois qu’il niait ses messages – s’il n’avait pas bloqué son numéro, bref elle avait fait un réel effort pour quelqu’un de sanguin comme elle. Mais pour l’instant, elle a besoin de le retrouver. Elle a besoin de repuiser de la force dans leur relation, comme elle pouvait le faire avant. Quand ses jambes ne supportaient plus son poids, Max était un peu sa béquille.

Par contre, la brune ne se comporte pas du tout comme elle l’aurait espéré. Elle aurait voulu être plus détachée, plus cool. Lui donner l’impression que tout va bien dans sa vie et qu’elle est une fille extraordinaire à côté de qui il passe. Alors qu’elle fait tout le contraire. Elle agit comme une cruche, elle hésite sur ses mots, elle bafouille presque. Ca ne se passe pas vraiment comme elle l’a imaginé, sauf que… il accepte de réparer son vélo. Et ça, c’est tout nouveau. Elle prend donc ce rien du tout comme un signe positif et s’en sert pour se dire que tout n’est peut être pas perdu. Du coup, elle retrouve un peu de sa confiance et lui demande comment il va, alors qu’il venait de prendre son « bolide ».

« Max… »

Son front se plissa sous le coup de l’incompréhension. Il était en train de faire un melting pot de tout en mélangeant des choses qui n’ont rien à voir.

« Bien sur que je m’inquiète de savoir comment tu vas, même si tu ne me laisses plus faire partie de ta vie. »

Pour le coup, elle était relativement calme, ne s’énervant pas, mais parlant d’un ton appuyé. Elle était convaincue de ce qu’elle disait, du coup elle parlait assez énergiquement.

« Et puis si je t’avais demandé ton avis, t’aurais dit non. »

Ok, c’était peut-être stupide de parler de ça, là, comme ça maintenant. Evidemment qu’il aurait dit non parce que c’était carrément idiot comme idée, mais il n’a pas dû se rendre compte à quel point la brune avait été mal suite à cette déception amoureuse, au point de faire une bêtise qu’elle paye toujours aujourd’hui.

Max est au courant bien sur qu'elle ne l'a pas non plus attaché au lit pour pouvoir coucher avec lui, mais il n'a pas apprécié qu'elle décide de le faire boire pour avoir plus facilement ce qu'elle voulait. Il est clair que sans la boisson, il ne l'aurait pas touché. Même un simple baiser n'aurait pas ét envisageable. Et qu'elle ait tout fait pour qu'il accepte d'aller jusque son lit dans le seul but de récupérer un gars... Il se dit que franchement, elle aurait pu aller voir un autre gars plutôt que lui ; que si elle a fait ça, c'est parce qu'elle n'en a rien à faire de lui et de la relation qu'ils entretenaient. Cette dernière était très importante aux yeux du mécanicien et l'acte d'April lui a fait « comprendre » que c'était à sens unique... Il avait prit, suite à cette histoire, un soin tout particulier pour l'éviter. Et puis, elle n'avait pas franchement eu besoin qu'ils le fassent pour de vrai pour que les habitants y aillent de leur langue de vipère : à peine les voyaient ils ensemble qu'ils leur imaginaient déjà une histoire de couple... Comme Max a une réputation de coureur et qu'ils traînaient souvent avec sa meilleure amie, les habitants de la ville ne cessaient de déblatérer qu'ils étaient ensemble.

Le mécanicien avait été blessé, profondément blessé par ce qu'April lui avait fait. Il l'avait prit pour une trahison. Ça n'était pas le genre de coup que l'on supporte d'une amie ; il trouve ça plutôt logique... Et même si cela fait un moment, il faut avouer qu'entre elle et Sydney ; sans oublier Juliet, il se sent un peu... Dépassé par les événement. Peut être est il un peu trop rancunier, mais avoir tant de choses sur le dos en même temps, cela ne l'aide pas à se calmer et à penser à autre chose.

Dans sa réponse, bien qu'il accepte de jeter un œil sur son vélo, le jeune homme est plutôt froid. Il ne sait pas pourquoi elle est venue le voir aujourd'hui, comme par hasard pile le jour où il est seul au garage et où il ne peut du coup pas passer la main à Dean... Ce qui est sur, c'est qu'il sait qu'il tient encore à elle. Si il accepte de voir les problèmes que son vélo peut avoir, c'est parce qu'il a bien sur remarqué que ses genoux étaient écorchés.

… On fait aller.

Se content t il alors de lui répondre dans un souffle. Il n'a pas envie de s'étaler sur le sujet et il n'y a pas besoin d'être Madame Soleil pour comprendre qu'en ce moment, ça n'est pas la joie. Il eut un regard vers elle puis retourna à son travail. Il était en train de se demander de ce qu'elle avait bien pu foutre avec ce vélo pour qu'il soit dans cet état.

Désolé... N'en parlons plus... Du moins, pas maintenant...

Max n'a en fait pas envie de délibérer de qui a tort et qui a raison aujourd'hui. Il ne se sent pas en jambe et cherche encore un moyen d'aborder Sydney donc...

Si April ne peut pas passer par-dessus son amitié pour Max, c’est dire à quel point ça a compté. Cela fait à présent des années qu’il lui râle dessus. Elle n’est pas sure de savoir combien de temps elle pourra encore tenir, mais elle sait qu’un jour où l’autre, s’il n’y a aucun signe de sa part, elle le laissera vraiment, comme il le souhaite. Heureusement, elle n’en est pas encore à cette phase et pour l’instant, elle a manigancé un plan idiot pour arriver à le voir et à lui parler. Elle est un peu perturbée ces temps-ci et elle sait que c’est quand elle est bouleversée qu’elle fait les plus grosses bêtises. Comme lorsqu’elle avait été jetée par Luke. Etant sanguine, elle peut à tout moment peter un câble et faire une connerie qu’elle regrettera ensuite pour les cinq ans à venir. C’est pour ça qu’elle a besoin de quelqu’un qui l’apaise. De quelqu’un qui la comprenne et qui ne la juge pas.

Lorsque Max accepte de réparer son vélo, elle a l’impression d’avoir fait la chose la plus intelligente du monde en fonçant dans un arbre, comme si elle n’avait pas fait ça pour rien. Comme si elle avait enfin trouvé un moyen pour se rapprocher de lui. Evidemment, elle interprète les choses comme ça l’arrange. Elle se dit que c’est parce qu’il tient toujours à elle alors que d’autres diraient simplement qu’il fait son métier !

D’ailleurs, lorsqu’elle lui demande comment il va, elle peut ressentir sa haine et sa froideur. Peut-il vraiment penser qu’elle se moque de savoir comment il va ? Qu’elle n’en a rien à faire de ce qui lui arrive, en bien ou en mal ? Finalement, après qu’elle se soit justifiée et qu’elle lui ait expliqué les choses honnêtement, il se contente de dire « on fait aller ». Ce qui signifie que ça n’est donc pas très glorieux. Elle sait cependant qu’elle n’a pas le droit de lui en demander davantage, parce que c’est elle qui est en tort, même si injustement elle lui dit qu’en lui ayant demandé, il n’aurait jamais accepté. Logique. Quelle personne normale pourrait accepter quelque chose comme ça ? Si elle lui avait parlé, plutôt que de se renfermer, ils auraient cependant sans doute pu réfléchir ensemble… Mais elle avait merdé, et à présent il ne voulait plus en parler.

« D’accord. Je suis encore une fois désolée. »

Souffla-t-elle pour la millième fois au moins. Elle le regarda travailler, tout en réfléchissant. Elle ne voulait pas faire d’erreur une nouvelle fois, ni le brusquer. Mais certaines choses doivent peut-être être dites.

« Il faudra que tu me dises, un jour, ce que je dois faire pour que tu me pardonnes, Max. Parce que je commence à être à court d’idées là... »

Max est, il semblerait, d'un naturel à exagérer. Rancunier et assez fier, il n'a pas supporté qu'April réussisse à lui faire faire ce qu'elle voulait alors que lui, il s'était donné tant de mal pour que cela reste une relation clean entre eux... il s'en voulait beaucoup de s'être laissé embarqué là dedans à cause de l'alcool parce que, comme il le pense, il n'y a pas d'improvisation. Juste que coucher avec elle était dans son tête, quelque part enfoui, et que boire un bon coup jusqu'à devenir saoul à réveiller cette envie primaire que peut avoir un homme pour une femme.

Si il accepte de jeter un œil sur le vélo de la demoiselle, c'est parce qu'il ne supporte pas de voir qu'elle s'est blessé à cause de cette chose défectueuse. Il est loin de se douter qu'elle l'a fait exprès. Pour lui, il s'agit d'un accident et si elle est tombée, c'est que quelque chose ne va pas... Et en voyant la tronche de l'engin, en effet, il a un problème ! Il se demande vraiment comment elle a réussit à faire ça...

La question d'April ne tombe pas très bien. Il n'a pas spécialement envie de la rembarrer, mais il se trouve qu'il ne va pas très bien en ce moment et que cela peut sans doute se voir alors, c'est elle qui prend la chose dans la tronche. Parler de ce qu'il s'était passé entre eux dans l'immédiat n'est pas au programme du mécanicien en fait. Il n'a pas envie de mettre le doigt sur le problème aujourd'hui. Peut être un jour où il sera plus calmé, et moins perdu.

C'est bon...

Lui répond il en secouant négativement la tête. Réparant le vélo et même si il ne la regarde pas dans les yeux, il l'écoute et lui répond quand à sa nouvelle remarque. Qu'est ce qu'elle doit faire pour qu'il la pardonne ?... Alors, il soupire et lève les yeux vers elle avant de pointer sa jambe du doigt, puis de lui montrer le vélo au fil de sa réponse.

Déjà... ça serait pas mal que tu évites de te faire du mal... Imagines si t'avais eu un accident encore plus grave ?... On dirait que tu as écrasé ton vélo contre une baleine ou j'en sais rien moi...

April a fait une bêtise. Si ça arrive à tout le monde, elle devrait pouvoir être pardonnée. Sauf que la bêtise qu’elle a faite est loin d’être aussi légère qu’oublier d’aller chercher une robe au pressing avant un gala. Non, en fait, elle a utilisé son meilleur ami. Elle ne se cherche pas d’excuse, elle a complètement perdu la raison. Aujourd’hui encore, elle se demande comment elle a été capable de faire ça, mais en même temps, c’est totalement dans sa nature d’être imprévisible et dans l’émotion du moment. Ca lui a déjà joué des tours et ça lui en jouera encore tant qu’elle ne murira pas. Et pour l’instant, elle n’en a aucune envie. Tant qu’elle sera sous traitement, elle aura ce rappel constant comme quoi la vie est courte et qu’elle peut s’arrêter d’une minute à l’autre. Du coup, ça ne lui donne pas vraiment envie de grandir.

Il y a cependant une chose qu’elle voudrait vraiment changer dans sa vie, si elle en a le pouvoir : c’est cette histoire de coucherie avec Max. Seulement, ça n’est pas facile à faire quand il refuse de la voir et qu’il ne répond pas à ses appels ni ses messages. Cela fait d’ailleurs des mois qu’elle n’en a pas envoyés. Au départ, elle devait être limite irritante tant elle insistait, et puis au fil du temps, les appels se sont espacés, les sms aussi, jusqu’à lui laisser le silence radio qu’il voulait tant. Egoïstement, c’est bien trop peu pour April qui a envie de retrouver ce lien qu’elle a gâché. Elle est intimement convaincue que rien dans la vie n’est irréparable et du coup, c’est ce qui l’a amenée ici aujourd’hui. C’est pour cette raison qu’elle s’excuse une millième fois, quand il lui demande de ne plus évoquer cette nuit-là, du moins pour l’instant.

En fait, pour se trouver un alibi, elle n’a pas hésité une seule seconde à foncer dans un arbre à deux reprises. Une fois très calmement, la deuxième étant un peu plus mouvementée. Il fallait vraiment qu’il y ait du dégât. Si la chaine était simplement déraillée, elle aurait pu la remettre ou demander à un pote de le faire. Ca devait sembler réel. Elle était donc debout, à le regarder travailler, tout en hésitant sur l’attitude à aborder et ce qu’il fallait dire ou non. Calmement, elle lui expliqua qu’il allait devoir lui dire que faire pour qu’il arrive à la pardonner un jour, parce qu’elle est un peu à court d’idées… et il vaut peut-être mieux ! Elle attendait sa réponse très nerveusement, son cœur résonnant dans sa poitrine. Elle s’attendait à ce qu’il la remballe en lui disant qu’il ne veut plus d’elle dans sa vie ou à ce qu’il lui dise que c’est irréparable, mais la réponse de Max était bien différente… et inattendue.

Un grand sourire de joie prit place sur son visage une fois que son cerveau eut assimilé sa sentence. Il s’en faisait réellement pour elle ? Sous le choc de l’émotion, elle ne prit à nouveau que les signes positifs sans se dire que s’il se souciait d’elle un minimum, il ne l’aurait pas rejetée pendant si longtemps, mais elle était bien trop occupée à être heureuse que pour se tracasser de ça.

« Pas une baleine… mais un arbre en fait. Tu sais bien moi, j’ai été distraite trente secondes et… boum. »

Répondit-elle de manière très enthousiaste. La timidité s’était à présent envolée, laissant place à la vraie elle, celle qui s’emballe d’un coup et qui risquerait bien de s’écraser au sol si les choses ne tournaient pas comme elle le voudrait.

« Je pensais que t’allais plutôt me demander de me jeter dans le lac et de m’y noyer pour être sur de ne plus jamais me voir. Je crois que ca serait une des seules choses que j’aurais refusé. »

Elle ne devrait peut-être pas faire preuve d’humour dans un moment pareil, mais c’est elle. Elle ne peut pas vraiment jouer un rôle. Surtout pas à Max. Il sait quand elle lui joue la comédie. Ou plutôt il savait.

Depuis le soir où ils ont couché ensemble, jusqu'à aujourd'hui, Max a vraiment effacé April de sa vie. Il a ignoré ses appels et ses messages, il faisait comme si il ne la voyait pas bien qu'elle soit à deux mètres de lui ou faisait soudainement demi tour lorsqu'elle était dans les parages. Il l'a vraiment soigneusement évité, comme si il ne connaissait pas ou comme si elle avait une maladie extrêmement contagieuse. Encore une fois, il n'a sans doute pas eu la réaction la plus mature qui soit mais il n'avait pas envie de la revoir. C'était une trahison que de coucher avec lui après qu'ils aient bien bu tout les deux et encore plus d'aller dire à qui voudra bien l'entendre – à savoir toute la ville – qu'elle avait couché avec lui dans le seul but d'atteindre un garçon dont elle était amoureuse. En gros, la réaction de Max avait été « tout ça, pour ça ». Puisque ce garçon n'en avait rien eu à faire et qu'en plus, lui ne voulait plus lui parler...

La voir au garage aujourd'hui, qu'elle ose venir lui parler alors qu'il pensait qu'elle avait bien compris que le silence radio des deux côtés lui convenait était un choc. Quelque chose d'assez petit, mais un choc tout de même. Jamais il n'aurait imaginé se retrouver dans cette situation, et cela lui fait bizarre. Et ça pour quoi ? Son vélo qui est cassé. En effet, elle ne s'est pas loupé. Et à voir ses jambes écorchés, Max se dit que s'il ne fait pas attention à elle, ça n'est pas elle qui le fera... Elle est irrécupérable, c'est pas croyable ! Et c'est uniquement parce qu'il voit ses genoux écorchés qu'il veut bien lui réparer son vélo. Dans un premier temps, il fait un peu semblant de regarder ce qu'il se passe avec le vélo et ce parce qu'il est assez... Décontenancé de discuter avec elle et de l'avoir en face de lui. Puis, quand il voit l'état dans lequel se trouve le moyen de transport d'April, il se demande vraiment ce qu'elle a foutu pour qu'il se retrouve si... Amoché.

Il lui demande alors si par hasard, elle n'aurait pas voulu saluer une baleine à l'aide de l'avant de son vélo pour qu'il se retrouve dans un état si pitoyable et celle ci lui explique que c'est avec un arbre qu'elle a fait connaissance. Vraiment pas douée celle là -_-

… Un arbre ?...

Répète le mécanicien, étonné, en ouvrant de grands yeux.

T'es vraiment un danger public ^^''...

Ajoute t il alors en secouant négativement la tête, un léger sourire aux lèvres. Retrouver la spontanéité et la vivacité de la jeune femme lui fait du bien, étrangement... Mais il ne sait pas si cela va être si facile de rester tout les jours avec elle, d'un seul coup, comme si de rien n'était... Sans doute que non.

Je suis pas un criminel... C'est pas parce que c'est compliqué de discuter avec toi... Comme avant, que j'ai envie de te voir morte...

Lui explique t il, comme si il parlait à une enfant. Il est rancunier mais il n'est pas méchant... Si la jeune femme s'était réellement noyé au fond d'un lac, sans doute aurait il été très triste ; voir même inconsolable.

« Oui, un arbre… »

Confirma-t-elle avant d’hausser les épaules lorsqu’il la traite de danger public. Il n’a pas vraiment tort. Sauf qu’elle est plus folle furieuse que danger public en fait, parce que l’arbre, elle lui a foncé droit dessus. Parfois, elle fait des choses complètement débiles parce qu’elle ne prend pas le temps de réfléchir à des solutions plus adéquates, comme lorsqu’elle avait couché avec son meilleur ami à l’époque. Si elle s’était assise deux minutes, elle aurait trouvé une solution plus simple et plus adéquate, mais non, il faut toujours qu’elle fasse dans l’improvisation et que ça soit compliqué plutôt que simple. Elle a quand même impliqué un client de l’épicerie dans ses bêtises, heureusement qu’il est charmant et pas du genre à aller la descendre auprès de ses patrons, ça pourrait lui créer des ennuis.

Lorsque Max semble s’inquiéter pour elle, April se sent pousser des ailes. Elle a cru pendant tellement longtemps qu’il la détestait, qu’il ne voulait plus la voir, qu’elle représentait tout ce qu’il haïssait. Si c’était vraiment vrai, il s’en ficherait de ce qui lui arrive. Elle ne put s’empêcher de se montrer très enthousiaste et de dire tout haut ce qu’elle pensait, avant d’analyser les choses dans sa tête.

« Compliqué… »

Répéta-t-elle, de manière presque inaudible. Elle se tut un instant. Compliqué, ça ne veut pas dire impossible. La preuve, ils sont en train de discuter et elle pensait que ça serait improbable hier soir encore alors ! Pour une fois elle se tut et elle essaya de réfléchir. L’évènement est assez rare que pour être souligné !

« C’est compliqué de parler avec moi, parce que ça te rappelle ce qui s’est passé ? »

Tenta-t-elle de comprendre, ayant peut-être trouvé une solution. Enfin, une solution Aprilesque, ne nous emballons pas !

« Et si on ne se connaissait plus, ça serait plus facile non ? »

Okay, elle allait devoir expliquer sa pensée.

« Ca fait trois ans qu’on ne se parle plus alors… on a forcément changé. Enfin surtout toi parce que j’ai pas beaucoup évolué... »

Reconnut-elle avec un grand sourire. Evidemment, il y a une erreur qu’elle ne commettra plus…

Lorsqu'April lui explique qu'elle est venue se prendre dans un arbre et que c'est pour ça que son vélo est dans un tel état, Max se demande vraiment comment elle est encore en vie... Foncer dans un arbre assez vite pour que le vélo soit dans un état pareil, c'est à se demander comment elle est encore là. Alors, se laissant allé, il ne peut s'empêcher de lui balancer ce qui lui vient à l'esprit et lui dit qu'elle est un véritable danger public.

Et l'arbre... Il va bien ?

Lui demande t il avec un léger sourire. Il essaye de faire de l'humour mais ça n'est pas si facile. Juste parce qu'entre eux, ça n'est plus comme avant. Mais cela n'empêche que la voir morte, ça n'est pas ce qu'il veut. Il ne faut pas exagérer quoi ! Il n'est pas non plus un criminel et n'hésite pas non plus à lui faire part de cette partie là de sa pensée. Mais la demoiselle semble retenir le mot « compliqué ». Oui, pour lui, pouvoir revenir à leur relation d'avant, c'est compliqué... Tout comme c'est compliqué de pouvoir discuter avec elle à nouveau, comme si de rien n'était ou comme ça l'est d'avantage de mettre des mots sur ce qu'il s'est passé entre eux...

Mais il est vrai que même si le mot « compliqué » lui vient en tête, pour lui ça n'est pas non plus impossible de renouer avec elle... Juste que cela va être difficile et que cela risque de prendre un peu de temps aussi.

… Non... 'Fin oui, mais je le dirais pas comme ça...

Lance t il en haussant les épaules avant de se lancer dans une explication à son tour. Il la regarde quelques secondes dans les yeux avant de lui donner ce qu'elle souhaite : juste une réponse.

C'est compliqué parce que... Je t'aimais comme ma petite sœur... Et parce que je pensais que je te connaissais bien... J'ai eu l'impression d'une trahison... De ma propre famille... Et ça fait mal...

Lui qui ne voulait pas, qui ne se sentait pas de discuter de ça maintenant, le voilà servit. Poussant un léger soupire, il écoute la théorie de la jeune femme en secouant négativement la tête. Il espère que ce qu'il lui a dit, elle va le comprendre.

Bien sur qu'il y a des choses qui ont changé... Mais... Tu fais parti de ce que je suis devenu aujourd'hui alors... Faire comme si de rien n'était, c'est pas possible.

April offrit un beau sourire à Max lorsqu’il lui demanda si l’arbre allait bien. Elle ne lui donna pas de réponse, parce qu’elle supposa qu’il s’agissait d’une plaisanterie et qu’il y avait des sujets bien plus sérieux qu’ils devaient aborder. Elle n’est pas vraiment sure de la tournure que prend les évènements, mais elle est surprise de voir que le mécanicien ne lui souhaite pas du mal. Enfin évidemment, elle associe le fait qu’il ne veut pas qu’elle meure à cela, mettant la charrue avant les bœufs. Une nouvelle fois, elle interprète les signes comme ça l’arrange et non pas de manière objective.

Il avoua ensuite qu’il trouve que les choses sont compliquées. A nouveau, pour elle, ça prouve qu’il n’a pas totalement tourné la page, sans quoi il ne se prendrait plus la tête avec une histoire vieille de plus de trois douzaines de mois ! Elle essaya de comprendre ce qu’il lui disait. Elle voulait faire les choses comme il faut et était prête à tout mettre en œuvre pour trouver une solution adéquate. Lorsqu’il lui dit qu’il l’aimait beaucoup, son cœur se serra à la fois de bonheur et de douleur. Au moins, elle ne s’était pas trompée dans cette relation et elle comptait autant pour lui qu’il ne comptait pour elle. Seulement, il parlait au passé et il avait raison en ce qui concerne la trahison. Elle est toujours pire lorsqu’elle vient de quelqu’un de proche. Lorsqu’on ne voit pas le couteau s’abattre dans notre dos.

« Je sais. Je suis désolée. »

Un millionième fois, mais bon de toute façon, il ne manquerait plus qu’elle se lasse de s’excuser d’avoir été la fille la plus stupide du monde. Elle se met d’ailleurs à réfléchir. S’il ne veut plus avoir à faire à la April qu’il connait, elle a forcément changé, en trois ans. En tout cas, on ne peut pas dire qu’ils se connaissent comme avant, ça, c’est certain. Son ébauche de solution ne sembla pas convenir et elle écouta donc ce que Max lui expliquait.

« D’accord. Alors… servons nous en pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Ce soir-là… on est allé trop vite. J’ai pas réfléchi et j’aurais dû te parler pour qu’on trouve une solution ensemble plutôt que d’agir seule… »

Elle se permit d’ajouter, avec un sourire :

« Tu vois, j’ai besoin de toi pour arrêter d’être un danger public ! »

Avant de redevenir sérieuse et de reprendre le fil de son idée.

« Aujourd’hui, tu répares mon vélo et je suis contente de te voir et ça suffit. C’est déjà beaucoup. »

Même si elle avait envie de lui fondre dessus, de le serrer dans ses bras, d’y pleurer à chaudes larmes, elle allait être forte et ne pas brûler les étapes. Il lui a peut-être, pour la première fois depuis très longtemps, donné la clé pour qu’elle arrive à réparer ses erreurs. Et elle ne compte pas gâcher ce qu’elle voit apparaitre comme une seconde chance.

Bien sur, Max en veut beaucoup à April pour ce qu'elle a fait. Mais pas de là à vouloir sa mort. Exactement comme il en veut à Sydney de ne pas l'avoir écouté... Et de l'avoir vu débarquer au garage un jour, en espérant qu'il veuille bien entendre ce qu'elle avait à lui dire. C'était un peu... Exagéré. Là, la situation est la même. Sauf qu'April a réussi à attirer son attention. De toute manière, Max retournera ver Syd'. Il a envie et besoin d'une discussion avec elle...
Cela reste tout de même beaucoup plus difficile pour lui de commencer une discussion avec April. Parler de ce qu'il s'est passé entre eux deux est beaucoup plus dure que de parler avec Sydney... Et pourtant, c'est avec elle qu'il discute la première.

Puisqu'elle a envie de faire le point sur ce qu'il se passe entre eux, ou plutôt sur ce qu'il s'est passé, Max lui révèle ce qu'il a ressenti en ce jour. Il est clair que c'était il y a un moment, il y a longtemps même, mais si ça lui reste en travers de la gorge, c'est parce qu'il la considérait comme sa petite sœur. Il le lui dit d'ailleurs et la jeune femme s'excuse à nouveau pour ce qu'elle a fait mais ça ne change pas le fait que ça soit vraiment arrivé.

Je sais...

Répète t il avec un léger sourire. Qu'elle est désolée, à force, il est au courant. Mais il ne sait franchement pas quoi lui répondre. Au moins, maintenant elle sait ce qu'il ressent... Il n'hésite pas à ajouter qu'il ne peut pas tirer un trait sur ce qu'il s'est passé. Faire comme si de rien n'était n'est pas la solution à laquelle Max a envie de faire appel.

Ravis que tu t'en rendes compte maintenant... J'aurais préféré, en effet, que tu fasses ça.

Souffle t il en la regardant dans les yeux.

… J'espère... Qu'on redeviendra amis... Mais j'ai aussi envie de te dire que... Je sais pas si ça pourra redevenir comme avant.

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I would catch a grenade for you but you won't do the same... ツ Max

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