[HJ : Ce topic est libre, tout le monde peut répondre, de préférence un/une lycéen(ne) de terminale, ce serait le must du must, mais je ne sais pas s'il y en a dans le coin, sinon, pas grave, un prof, un élève de seconde/première, un étudiant de passage, ça me va aussi ]

• La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber...

Erika n’avait jamais franchement appréhendé les rentrées scolaires, même si les débuts d’année lui paraissaient toujours difficiles parce qu’elle tenait absolument à faire partie des meilleurs élèves de sa classe et travaillait donc d’arrache-pied pour y parvenir. Si elle voulait exercer plus tard le métier qu’elle voulait, il lui faudrait se donner les moyens pour y parvenir. Point barre.

Hélas, alors que son année de terminale avait débuté quelques jours auparavant, la jeune fille peinait à retrouver ses marques dans un établissement scolaire qu’elle avait pourtant toujours connu. Pour la première fois de sa vie, elle se retrouvait toute seule. Sa meilleure amie, Samantha Kudrow, avait redoublé son année de première, la laissant passer en classe supérieure sans elle. Et désormais, si elles se voyaient toujours régulièrement, ce n’était plus pareil. Elles ne partageaient plus les mêmes cours, plus les mêmes délires, plus les mêmes envies. Samantha avait probablement déjà rencontré de nouvelles personnes. Et, même si Erika se considérait malgré tout comme sociable, elle peinait à aller vers les autres et à se faire de nouveaux amis rapidement.

Donc, depuis la rentrée, elle passait le plus clair de son temps à travailler sans prendre le temps de discuter avec les autres. Et cela commençait à devenir franchement problématique dans la mesure où la jeune fille aimerait bien sympathiser avec de nouvelles personnes de son âge, au moins pour ne pas se retrouver seule à la cantine ou durant les exposés en groupe. Enfin bon, elle ne courait pas après les amitiés non plus, mais préférait attendre que celles-ci se présentent. Drôle de stratégie. Elle préférait ne pas savoir sur quoi, ou sur qui, elle allait tomber, et préférait garder la surprise. La vie, après tout, n’est faite que d’une succession d’imprévus…

La jeune fille réajusta ses écouteurs dans ses oreilles, laissant son esprit divaguer au rythme d’un de ses groupes préférés, et pénétra dans les locaux du complexe scolaire, modernes et particulièrement propres en ce début d’année qui promettait d’être très riche en rebondissements. Sans hésiter, elle se dirigea vivement vers la longue rangée de casiers qui tapissaient les murs, chercha quelques instants le sien du regard, bouscula au passage deux ou trois élèves mal réveillés et d’une humeur de bouledogue enragé, avant de s’immobiliser enfin. Elle déverrouilla l’ouverture et l’ouvrit pour déposer ses quelques affaires en trop, et en récupérer d’autres. Son casier était parfaitement bien rangé, classé soigneusement dans un ordre précis. Tous les matins, elle jetait un coup d’œil à une photo de toute la famille Carter, ses parents et ses frères et sœurs, scotchée au fond, pour se donner du courage.

Sa première matière de la journée était un cours de mathématiques. Même si elle s’en sortait largement grâce à ses nombreuses facilités, elle aurait pu se passer d’un tel cours, surtout à cette heure-ci. Elle jeta un dernier coup d’œil à la photo, vérifia qu’elle n’avait rien oublié puis referma un peu trop violemment la porte du casier. Encore une mauvaise journée qui s’annonçait…

La vie est on ne peut plus facile lorsqu'on est populaire, rebelle, sexy et très ouverte. La vie de Liv à New York en bref. Tout avait été plaisir et folies sans contraintes. Des soirées aux études en passant par les amis et le shopping. Comme, en ce jour de cours, elle ressentait bien le contraste, approfondissons ce sujet. Les professeurs détestaient son comportement mais ne le lui faisait jamais remarquer vu ses connaissances et ses nombreuses participations aux cours. Les mecs se battaient pour s'installer à coté d'elle ayant eu vent de son habitude à changer de petits copains assez facilement. Le directeur haïssaient son père depuis des années mais il n'avait qu'une emprise très légère sur la demoiselle vu les nombreux dons de son père à l'institution. Et la voilà, deux semaines après la rentrée, paralysée devant l'apporte de l'université. Les professeurs la snobaient presque, les étudiants étaient, pour la plus part en petits groupes restreint et, pur ceux qui s’intéressaient un rien à elle, ils n'avaient aucuns cours en commun avec elle.

Si Candice lui avait promis une visite guidée de l'établissement, elles n'avaient pas encore eu l'occasion d'être organisée et la jeune femme détestait avoir à demander de l'aide, elle prenait donc un quart d'heure entre chaque cours pour trouver son local de cours mais, au moins, elle gardait son indépendance. Cela paraissait presque stupide de s'attacher à cela au point de se perdre dans le complexe scolaire mais elle ne se changerait pas. Son regard vide et ses membres immobiles étaient dû au reflet qu'elle venait d'apercevoir dans la porte vitrée de l'université. Un fin filet de sang coulait au bord de son nez et venait tacher son débardeur blanc neige. Cette école était maudite. Ou pouvait se trouver cette satanée infirmerie? Liv n'en avait aucune idées et se voyait mal interpeller quiconque pour le lui demander ainsi saignant. Elle s'imaginait déjà rentrer chez elle au plus vite mais, sans auto elle devrait interpeller un taxi qui ne la laisserait jamais entrer sous peine de tacher ses sièges.

Elle enfonça violemment la porte et s'engouffra dans le couloir principale, les cheveux devant son visage pour masquer son petit problème et les points rouge sur son haut et avança vers son casier. Décidée. Et dans l'incapacité de trouver la clef dans son sac sans laisser apparaître le sang aux yeux de la jeune femme à coté.

[AHHHHH!]

-Excusez-moi, vous pourriez prendre la clé qui se trouve dans la petite poche, juste là?

Sa voix était lourde de gêne et de haine envers cette journée fort mal commencée mais elle préférait demander ce service à l'inconnue que de lui montrer son sang.

Spoiler:

Complètement perdue dans ses pensées, Erika ne songeait à rien d’autre qu’aux douloureux cours qui l’attendait aujourd’hui ; elle sortit de sa torpeur quand une voix féminine la héla brusquement. Elle tourna la tête vers une mince silhouette plutôt bien vêtue. Elle lui parut plus âgée qu’elle et se demanda bien ce que cette inconnue pouvait venir faire ici. Elle n’était en tout cas pas en terminale. Peut-être une ancienne élève, une étudiante, ou encore quelqu’un qui avait un rendez-vous ici. Erika l’ignorait.

De plus, l’inconnue se tenait étrangement et, depuis sa place, Erika ne parvenait à voir son visage tant sa longue chevelure le recouvrait. Elle fronça les sourcils, étonnée par le ton sec employé et, surtout, parce qu’elle lui demandait. Récupérer une clé ? Probablement une clé de casier, certes, mais… Pourquoi ne pouvait-elle pas le faire elle-même ? L’adolescente réfléchit un instant avant d’obtempérer.

« Bien sûr », répondit-elle d’un ton conciliant, désireuse de ne pas débuter un conflit à cette heure-ci.

Elle était malgré tout déjà suffisamment énervée par la mauvaise journée qui s’annonçait mais préféra ne pas le montrer. A l’inverse, elle plongea sa main dans la petite poche indiquée par l’inconnue et, après quelques instants de recherche, en ressortit une minuscule clé brillante, qu’Erika regarda à peine. Après tout, elle s’en fichait. C’était uniquement pour rendre service à quelqu’un, et cela n’allait pas la tuer de se montrer bienveillante, même à cette heure-ci où elle émergeait tout juste.

Elle lui tendit ensuite la clé, tout en gardant les yeux rivés sur cette étonnante jeune femme.

« Ok, heu… Est-ce que vous allez bien ? »

Non pas que cette idée lui plaisait particulièrement, mais bon, elle possédait un minimum de savoir-vivre. Cette jeune femme ne semblait pas aller très bien et cela dérangerait Erika de rester les bras croisés.

La clé ne ressemblait pas du tout -mais alors PAS DU TOUT- à celle que possédait la jeune femme possédant le cassier voisin au sien. Une certaine engouasse commençait à envahir Liv qui n'en pouvait déjà plus de cette matinée cauchemardesque. L'étudiant réagit poliment ce qui soulagea l'ex new-yorkaise. Elle n doutait pas sembler étrange et peut-être gênante mais elle se fichait bien de sa réputation à cet instant précis! Lorsque l'inconnue lui demanda si elle allait bien, certainement plus par savoir vivre que par réel intérêt, Liv décida de se confier. Elle n'allait pas s'enfermer dans ses problèmes, cela ne lui ressemblait pas assez!

-Non, pas vraiment...Je me suis blessée et je suis complètement perdue.

Dévoilant enfin son visage, la Hoole y peint un petit sourire. Elle n'était pas vraiment mal à l'aise mais bouillonnait d'une de ces rage contre lesquelles on ne peut rien faire. Le sort vous accable, le moment est mauvais et il faut encore que votre corps réagisse négativement. On enrage alors cotre tout et n’importe qui et peut importe ce qu'ils peuvent bien pense.

-Ce n'est pas bien grave mais un passage à l'infirmerie serait le bien venu,...si seulement je savais ou elle se trouve! Et puis j'ai l'impression de ne pas être dans le bon couloir! On m'a dit cassier dix neuf à l'université de Wisconcin-Milwaulkee mais il faudrait préciser quel couloir!

Avec un enthousiasme désespéré, Liv tenta d'ouvrir le cassier qu'elle pensait sien. n vain, évidemment.

-J'en ai déjà mare ! bougonna t'elle entre ses dents.

Erika esquissa un léger mouvement de recul en avisant le visage ensanglanté que l’inconnue venait de dévoiler devant elle. Rien de grave néanmoins, et l’adolescente recouvre vite ses esprits. Elle n’est pas du genre à paniquer à la vue du sang et, rapidement, sort un paquet neuf de mouchoirs. C’est la seule chose qu’elle puisse faire pour elle, du moins pour l’instant.

« Tenez ! »

Elle l’écouta ensuite en silence, d’abord surprise par le fait qu’elle se sente totalement perdue. Il était vrai que le complexe scolaire de Great Falls était assez vaste, puisqu’il attirait les élèves de la ville et des alentours – toutefois, on apprenait vite à s’y retrouver. Peut-être l’inconnue était nouvelle dans le coin. En tout cas, son visage ne lui disait strictement rien. Elle se fige, un détail lui traverse l’esprit. L’Université du Wisconsin ? Un doute l’étreignit. Etait-ce une caméra cachée ? Son interlocutrice était-elle un peu cinglée sur les bords ? Ou bien s’était-elle trompée d’endroit ? Faut dire que le matin, on est rarement en forme… Erika était très matinale ; ce n’était peut-être pas le cas de tout le monde. Et surtout si on débarquait, on pouvait avoir tendance à se perdre…

« Excusez-moi, mais… » commença-t-elle d’un ton gêné, ne sachant sur quel pied danser. « Nous ne sommes pas à l’université mais au lycée, au complexe scolaire. Vous venez d’arriver, ou bien… ? »

Erika n’essaya pas de comprendre. A cette heure-ci, elle n’aspirait qu’à une chose : ne pas arriver en retard en cours. Même si elle parvenait sans mal à embobiner ses professeurs à coup d’argument et de sourire angélique, elle détestait rater ne serait-ce que dix minutes de cours – cela la stressait plus qu’autre chose.

L’infirmerie se trouvait dans un bâtiment annexe, assez loin du lieu où elles se trouvaient. De toute évidence, l’inconnue ne le trouverait pas toute seule. Puisqu’elle disposait d’encore un peu de temps avant que la sonnerie ne retentisse pour indiquer le début du cours, elle décida de se montrer serviable ; et comme toujours, l’adolescente était curieuse face à cette jeune femme totalement perdue.

« Venez, suivez-moi », proposa-t-elle, cordiale. « L’infirmerie est assez loin, je peux vous y conduire ».

Maudis soient les jours de rentrée scolaire. Liv avait vécu pas mal de choses dans sa vie et pas que des journées fleuries mais rien n'avait jamais eu aucun rapport avec les cours. D'abord, elle s'en était longtemps désintéressée. Dans le milieu de vie qui l’abritait, l'idée de scolarité était on ne peut plus abstraire. Liv avait hait sa vie à cette époque et la gâcher un peu plus en passant son temps au lycée aurait été ridicule. Lorsque son père l'avait inscrite dans un établissement privé, elle avait eut énormément de retard a rattraper et elle avait même double sa première année, manque d'intérêt oblige. Cela n'avait rien changé dans son cursus puisqu'elle avait sauté la première classe de secondaire mais son père l'avait particulièrement remise à sa place. Elle ne l'avait pas écouté jusqu'à ce qu'elle réalise avoir une chance inouïe comparé à ses anciennes connaissances de cités. Là avait été le dé-clique et l’attrait de la scolarité ne l'avait plus quittée mais jamais, au grand jamais, elle n'avait ressentit un quelconque sentiment en allant en cours. Elle subissait depuis toujours mais cette journée, précise, inaugurait un premier sentiment envers l'université. La haine. Cette rentrée était un enfer.

-Le lycée vous dites? Mon dieu, je suis maudite!

Une expression on ne peut plus blasée vint redessiner ses traits tandis qu'elle se dirigeait à grandes enjambées vers la sortie. Arrivée devant la porte, elle du, une nouvelle fois, faire face à son reflet et elle réalisa qu'il était trop tard pour réparer n'importe quelle erreur, elle se résigna donc à abandonner sa première journée de cours en suivant la jeune étudiante jusqu'à infirmerie.

Jusqu'alors, leur rencontre aviat été mouvementée et assez négative. Une fois remise de ses émotions et la décision prise de ne pas aller en cours, le stress retomba et la jeune femme décida qu'il était temps de tout reprendre dans les règles de l'art. C'est donc en se dirigeant vers une autre aile du bâtiment, un mouchoir écrasé sur le nez que Liv entama les présentation.

-Je n'ai pas été très polie et je m'en excuses. Je suis nouvelle à Great Falls et le stress m'a submergée, si cela peut me servir d'excuses...et si ce n’est pas le cas, considérez que ce n'était pas moi et reprenons depuis le début vous voulez?

Un sourire plein d'excuses aux lèvres, la jeune Hoole reprit.

-Ravie de te rencontrer, je m'appelle Liv Hoole et je suis bel et bien perdue...Mais enfin, ce n'est pas grave, une journée de plus ou de moins!

Elle tentait du mieux qu'elle pouvait de ré-entamer leur discution avec plus de cohérence mais Liv réalisait bien avoir commencé fort négativement.

Erika croyait sincèrement que son interlocutrice plaisantait, du moins au début. Comment pouvait-on se tromper à ce point ? Non, vraiment, cela dépassait son entendement. Mais, une fois la surprise écartée, l’adolescente ne pouvait qu’être amusée, et un peu attendrie, de voir le spectacle qui s’offrait à elle, cette jeune femme totalement perdue qui ne savait plus où donner de la tête.

En même temps, une fois l’explication donnée, Erika comprit bien évidemment. L’inconnue était nouvelle à Great Falls, du moins pas très ancienne, et s’était tout simplement égarée. Rien de plus. L’adolescente l’entraîna donc dans les larges couloirs éclairés du lycée, passa devant plusieurs groupes d’élèves qu’elle connaissait de loin, pour la plupart, mais les ignora ouvertement. Aucun d’eux ne lui adressa un regard.

« Il n’y a aucun mal », la rassura-t-elle avec un sourire sincère. « C’est déjà oublié ! Je m’appelle Erika Carter. Je serai ravie de te servir de guide… même si tu n’es pas au bon endroit. »

Le sourire de l’adolescente se transforma en un léger rire, presque malicieux. Dommage que Liv n’était définitivement pas lycéenne ici, elles auraient pu s’entendre. Erika peinait en effet à rencontrer des individus de son âge fréquentables et, dans sa classe, elle ne possédait qu’un ou deux amis qu’elle voyait assez peu en dehors. Malgré le mois de novembre déjà fortement avancé, en fait, la jeune fille n’arrivait pas à se faire une place malgré sa sociabilité et son sourire angélique. En l’absence de sa meilleure amie Samantha, à l’emploi du temps radicalement différent, elle se sentait tout bonnement perdue. Comme si seule son amie parvenait à la maintenir en contact avec l’extérieur.

« Je suis peut-être indiscrète, mais… Qu’est-ce que tu viens faire dans le coin ? Enfin, je veux dire… Qu’est-ce que tu étais censée venir faire à l’université ? Tu es étudiante ? »

Erika se passionnait littéralement pour la vie des gens, quels qu'ils soient. Elle adorait entendre ce qu'ils avaient à raconter, adorait les étudier en long, en large et en travers, et sa capacité d'observation lui servait grandement. Elle aimait considérer que chaque individu possédait une histoire propre, un vécu exceptionnel, et reportait souvent la conversation sur les autres plutôt que sur elle-même.

Lorsqu'Erika prononca le mot "guide", Liv sentit le stress grimper de nouveau en elle. Cette semaine avait été programmé une rencontre avec son parrain à l'université afin qu'il lui fasse découvrir l'établissement et qu'il réponde à ses questions. La jeune femme n'avait pas vraiment d'intterogation mais si elle parvenait à se retrouver dans le lycée le jour de la rentrée universitére, quelques informations ne pourraient pas lui faire de mal. Mais le jeune femme parvint à se détendre en réalisant qu'elle avait encore deux semaines avant de paniquer pour son rendez-vous avec Drew.

-C'est franchement cool, ce n'est pas indiscret, non, j'ai quitté New York il y a trois mois pour fuir mon fiancé e me voilà à Great Falls où je compte bien poursuivre mes études d'historie de l'art...Quand j'aurais découvert la carte au trésor qui mène à l'unif!

Elle rit légèrement tout en observant vaguement le bâtiment.

-Et toi, tu as quel age? Tu comtpes étudier quoi plus tard?

Jetant un regard tendre vers Erika, la jeune Hoole réalisa que cette demoiselle avait un air de famille avec une connaissance à elle. Tentant de se remémorer les traits exacts de l'inconnu, Liv réalisa que le nom de famille d'Erika n'était autre que Carter.

-Tu ne serais pas une soeur d'Evan?

L'ex habitante de la Big Apple avati déjà vu deux fois la jeune homme. Il avait été sa première rencontre à Great Falls et un bon souvenir!

Liv lui raconta brièvement sa vie, ou tout du moins les raisons qui l’avaient poussé à quitter la gigantesque ville de New-York pour Great Falls et sa tranquillité légendaire. Erika fronça les sourcils. Elle n’était pas la première qu’elle rencontrait à avoir fui la Grosse Pomme pour se réfugier ici. Etait-ce un effet de mode ? Une lubie commune à de nombreux individus ? L’adolescente tiqua sur le « fuir mon fiancé ». Drôle de raison. Enfin, drôle…

Elles quittèrent le bâtiment principal pour se rendre vers celui, plus en retrait, qui renfermait tout le centre administratif du complexe. Erika n’aimait pas cet endroit, synonyme de paperasse monstre. Elle plaignait les pauvres employés qui travaillaient là. Ainsi donc, son interlocutrice étudiait l’Histoire de l’art… Une hypothèse à laquelle la jeune fille n’avait pas songé mais qui paraissait alléchante pour l’année suivante. Cela l’aurait passionné, certes, mais elle ignorait si elle aurait aimé en faire son métier. Ah, quelle vie cruelle !

« J’ai dix-sept ans », répondit-elle. « Et sincèrement… Je n’en ai aucune idée. Je vais bientôt devoir choisir d’ailleurs. J’aimerais beaucoup étudier la psychologie, mais le droit m’attire aussi. Ou la médecine… »

Elle sourit. Elle aimait tout. Elle excellait dans toutes les matières – sauf en sport, mais elle se garda bien de le mentionner. Et elle aurait adoré pouvoir tout étudier en même temps. Chose hélas impossible. Ces derniers temps, elle avait l’impression que tout tournait autour de ses études futures, de ce choix cornélien qui préoccupait tout le monde. Ses parents en premier, qui auraient apprécié qu’elle trouve définitivement sa voie pour ne pas se retrouver comme une imbécile à la fin de l’année, sans savoir vers quoi se tourner.

Elle s’immobilisa en entendant le prénom de son frère résonner dans son esprit. Evan ? Qu’est-ce qu’il avait encore fabriqué, celui-là ? Comment se faisait-il que Liv en ait entendu parler, elle aussi ? Avec une certaine hésitation, l’adolescente hocha la tête.

« Oui… Oui, c’est bien mon grand frère. Pourquoi ? Ce ne serait pas trop étonnant qu’il ait encore fait parler de lui, mais bon… Tu le connais ? »

Elle connaissait bien son frère, savait pertinemment qu’il n’était pas un ange, loin de là. Et elle espérait surtout que sa réputation ne serait pas ternie par une nouvelle frasque de la part de son frangin !