[Pardon, pardon, pardon pour le pavé... ♥]

Ma vie n’était plus rythmée par les horaires de cours ou les heures de boulot depuis mon entrée en cure. La bas, je n’avais plus à me soucier de tout ça, même si je reviendrais forcément à mes activités de statisticien un jour ou l’autre… mais pas encore. Je n’étais pas prêt pour quitter le centre au risque de replonger, anéantissant en une minute tous les efforts que j’avais fait pendant les dernières semaines. Je le savais parfaitement, et l’acceptais avec d’autant plus de facilité que je retrouvais une certaine liberté avec les autorisations de sorties que me signaient les médecins.

Ce soir là, j’étais donc de sortie sur Milwaukee avec mon tuteur. Bran, un ancien junky à l’allure de père noel, mais tellement important pour me soutenir que je me moquais bien de sa bedaine de cinquantenaire et de sa barbe blanchissante. Avec lui, j’osais affronter mes démons en me baladant dans les quartiers où je me défonçais… et où j’avais fait mon overdose. Pour la nouvelle étape vers la guérison, il fallait que je fasse table rase du passé, et cela passait par une désensibilisation des zones à risque.

La nuit tombait tout juste, mais j’avais déjà croisé quelques têtes connues, mais personne n’avait osé m’aborder. Par peur de mon tuteur peut-être ? Ou tout simplement parce que je ne faisais plus parti du « cercle »… Bran me rassurait en me disant que je ne faisais pas une grosse perte en passant mon chemin. Je le croyais sur parole même si je sentais mon ventre se nouer à l’idée que je n’étais qu’un pion et pas un véritable ami pour ses gens… Tant pis. Le chemin que je suivais me conduirait vers des personnes meilleures, pas vers des parasites vampirisants qui ne faisaient que me tirer vers le bas.

Nous en étions là, à passer devant un ancien squat, quand je remarquais une silhouette titubante au bout de la rue. Elle me semblait familière. Trop peut-être. En nous rapprochant, le doute n’était plus possible. Cette fille qui venait de s’écrouler dans le caniveau n’était autre que mon ex… Je me retrouvais face à un dilemme : la laisser se débrouiller seule comme la pauvre junky qu’elle était devenue par ma faute, ou au contraire, passer par-dessus ma rancœur pour l’aider.

Ce choix, je n’eus pas besoin de la faire puisque Bran accélérait le pas pour la secourir.
Avec ses petites jambes et la meilleure volonté du monde il n’avançait pas encore assez vite à son gout puisqu’il m’ordonna de courir aider la demoiselle au lieu d’attendre qu’il s’en charge. J’hésitais une seconde en le regardant au fond des yeux, puis je m’élançais vers Abi qui venait de s’écrouler encore une fois.

J’arrivais près d’elle au moment où elle essayait de se relever.

- Attend je t’aide, chuchotais-je en m’agenouillant à coté d’elle.

Passant mon bras autour de ses hanches, je l’aidai à se relever et l’installais en appui sur le capot d’une voiture.

Chad... Quelle longue histoire... Elle l'avait aimé au point de foutre sa vie en l'air, de tout gâcher, de devenir l'inverse de ce qu'elle voulait être à l'origine... Tout ça par amour... Si encore tout cela avait servi à quelque chose, mais non. Au bout de deux ans de vie commune, sous l'effet de la drogue, Aby était tombée dans les bras d'un gars peu fréquentable, Evan. Elle a osé couché avec lui, trompant ainsi l'homme qu'elle aimait pourtant de tout son coeur. La rupture s'en était suivi et pour pallier le manque d'amour, la jeune femme avait redoubler sa consommation.

Au début, quand elle avait commencé à fréquenter Chad, elle s'était promis de prendre soin de lui, de le ménager, de l'aimer comme il le méritait, de le rendre heureux et de lui apporter une présence maternelle qu'il n'avait pas eue. Mais elle était trop jeune à l'époque pour assumer une pareille responsabilité. L'amour l'avait aveuglée et elle était tombée dans la mauvaise impasse...

Complètement à côté de ses godasses, elle ne fit pas attention à la personne qui la ramassait, d'ailleurs, elle savait à peine qu'on l'aidait à se relever, elle croyait planer. Adossée contre la voiture, elle se mit à rire bêtement à nouveau, elle n'était pas bien jolie à voir la pauvre. Dans le fond, tout ça, c'était en partie à cause de Chad, si il ne l'avait pas tentée, elle n'en serait jamais arrivée là, du moins, pas à ce point !

Hj : pas de souci, j'adore la lecture (a)

Bran mis du temps à me rattraper. Quand il arriva à notre hauteur, je venais de mettre Abi en sécurité, lui évitant de se prendre une énième gamelle dans le caniveau. L’équilibre de la blondinette restait précaire malgré l’appui qu’elle prenait contre la voiture et je ne pouvais pas me résoudre à la lâcher pour m’écarter d’elle… Et ce même si je voulais fuir tous les souvenirs qui remontaient à la surface de ma mémoire à son contact.

Totalement stone, mon ex ne réagit même pas en me voyant. Ses yeux dans le vide n’accrochèrent mon regard qu’une seconde à peine, mais je vis clairement qu’elle était complètement défoncée. Moi aussi j’avais été dans un état aussi pitoyable ? Surement… Mais en le vivant, les sensations n’étaient absolument pas les mêmes.

Dans son trip, Abi se mit à rire sans raison particulière… Et dire que c’était en partit ma faute. Si j’avais été assez fort pour dire stop à la drogue au début de notre histoire, nous n’en serions pas là, ni l’un ni l’autre. Je ne pouvais donc pas la laisser là comme ça.

- Abigaïl, c’est moi ! C’est Chad !

Bran me dévisagea en ouvrant des yeux écarquillé. Sous la lumière du réverbère, je voyais bien que mon tuteur s’inquiétait…

- Ouai, je la connais. C’est mon ex…

Mon ex… Oui… Et pourtant j’avais encore beaucoup trop de sentiments pour elle. J’essayai de tourner cette page de ma vie en même temps que la dope, mais ce n’était pas aussi simple alors que je me retrouvais à la soutenir. Peau contre peau. Sa tête balançant contre mon épaule.

Bran me proposa alors de la ramener chez elle, mais je me voyais mal sonner chez les Cook pour leur ramener leur fille dans un tel état. Elle allait se faire engueuler comme jamais en se réveillant le lendemain. Non, je ne pouvais décidément pas lui faire ça… D’un commun accord, l’hôpital nous apparu comme la meilleure solution pour lui éviter des problèmes avec sa famille et peut-être lui donner l’occasion de suivre le même chemin que moi… en cure.

- Abi, hey, Abi ! Dis-je en haussant le ton pour qu’elle m’entende dans son délire. Tu peux pas rester là. On t’emmène à l’hosto.

Vu ses yeux défoncés et l’odeur d’alcool qu’elle dégageait, je n’avais pas besoin de beaucoup d’imagination pour deviner à quoi s’était occupée la blondinette ce soir là… Et dans l’état pitoyable où elle s’était mise, nous ne voyions pas vraiment d’autres solutions que de la conduire à l’hosto. Pas question de la laisser là, à attendre qu’elle s’éclate le nez contre le trottoir avant de s’endormir dans une flaque de sang.

L’idée de m’occuper de mon ex ne me plaisait pas des masses après ce qu’il s’était passé entre nous, mais Bran ne me laisserait surement pas prendre la fuite maintenant. « Porte là Chad, elle arrive même pas à tenir sur ses jambes… » me dit-il d’un ton triste en voyant qu’elle ne tenait pas debout malgré nos bras pour la soutenir. Avais-je d’autre choix que de lui obéir ? Il aurait surement préféré pouvoir le faire lui-même, mais son âge ne lui permettait plus de soulever même les quelques kilos d’Abigaïl. Je n’étais pas non plus un mec baraqué, mais porter la demoiselle allait me faire souffrir moralement… pas physiquement. Pourtant je me pliais aux recommandations de mon tuteur et soulevait la blondinette dans mes bras.

Elle se laissa porter sans aucune résistance, ne comprenant surement pas ce qui lui arrivait… Déchirée, elle se mit de nouveau à délirer sans que nous ne puissions comprendre les mots qui sortaient de sa bouche. Par contre je n’allais pas supporter longtemps qu’elle me léchouille comme une connerie de bâtonnet de glace.

- Arrête ça steuplait, marmonnais-je en sachant qu’elle ne comprendrait pas… Mais je n’aimais pas ce contact qui me donnait la chair de poule. Cette fille, je l’avais encore dans la peau malgré qu’elle m’ait trompé avec Evan. Pourtant, plus rien n’était possible entre nous maintenant que la confiance était brisée, c’est pour cette raison que nous avions rompu… L’oublier et passer à autre n’allait pas être facile, surtout après ça !

- On la pose aux urgences et on se casse !

Cet avertissement fit bien rire mon tuteur, comme s’il avait une idée derrière la tête. Pourtant il était hors de question que je passe plus de temps avec Abi. Une fois mise en sécurité, j’allais reprendre le cours de ma vie et continuer à avancer pour devenir clean. Avec un peu de chance, mon ex n’aurait aucun souvenir de la manière dont elle était arrivée à l’hôpital et nous en resterions là.

Bran me suivait difficilement. Il faut dire que j’avançais d’un pas rapide, autant pour mettre mon ex en sécurité que pour en finir avec cette corvée. Mon tuteur trottinait donc sur mes pas et j’entendais qu’il cherchait sa respiration en me donnant les indications pour prendre le chemin le plus court jusqu'à l’hôpital puisque je ne connaissais pas franchement le quartier. J’y venais pour me défoncer et faire la fête… Alors je n’avais jamais fait vraiment attention à ce qui se trouvait aux alentours.

En débarquant dans le hall des urgences, je n’eus pas besoin de donner des explications puisque des infirmières comprirent d’un seul coup d’œil dans quel état se trouvait Abi. « Qu’est-ce qu’elle a prit ? » « Depuis combien de temps ? » autant de question auxquelles j’étais bien incapable de répondre. Et leurs regards de travers m’agacèrent !

- Je l’ai trouvé comme ça dans la rue ! Mais j’aurais pt’être dû la laisser dans le caniveau et attendre qu’un de ses potes me dise à quoi elle s’était défoncée.

Mon ton était sec et passablement énervé ! Heureusement Bran réussit à calmer le jeu et les femmes en blanc me demandèrent juste de l’installer sur un brancard et d’attendre pendant que des médecins s’occupaient d’elle. J’aurais voulu leur dire que je ne pouvais pas rester, que ma vie était ailleurs, loin de cette fille, mais plus personne ne m’écoutait de toute façon…

Je commençais à me sentir mal. Enervé. Stressé. Et ça devait se lire sur mon visage car la petite mine rieuse de mon tuteur disparaissait à mesure que je tournais en rond. Il me proposa alors d’aller fumer une petite clope avant qu’on me prenne pour un éventuel patient… Je le suivais dehors même si ce n’était pas de nicotine que j’aurais voulu avoir une dose.

Et pendant que les médecins prenaient soins d’Abi, Bran s’occupait de moi, me parlait, me résonnait, me tapait gentiment dans le dos, et au final me calmait. Quand le verdict tomba presque une heure plus tard, j’étais de nouveau en état de comprendre ce qu’il se passait autour de moi.

Messieurs, cette demoiselle est dans un état critique…

J’avais envie de lui rire au nez. Comme si je n’avais pas remarqué qu’elle n’allait pas bien ! Mais ce qu’il m’annonça ensuite me calma direct.

Nous craignons qu'elle ne fasse un arrêt cardiaque.

Il remonta ensuite auprès de la blondinette et une assistante me ramena à l’intérieur pour me poser des questions sur Abi. Soutenu par Bran qui avait bien compris que cette fille avait tenu un rôle important dans ma vie et dans ma dépendance à la dope, je répondis sans opposition.

- Je peux partir maintenant ? Demandais-je en espérant qu’elle me libère enfin… Mais mon calvaire n’était pas terminé puisqu’on me fit patienter encore et encore… et encore... Jusqu'a ce qu'une infirmière finisse pas m'avouer qu'il serait préférable qu'Abi voit un visage connu au moment de se réveiller. Et dans l'impossibilité de joindre sa famille, j'étais le seul à pouvoir la rassurer quand elle ouvrirait les yeux. Poufff quelle merde!

« Putain mais qu’est-ce que je fais là, sérieux… » Cette phrase, je n’arrêtais pas de la tourner en boucle dans ma tête, parfois agrémentée d’autres insultes plus imagées les unes que les autres. La situation avait aussi de quoi me rendre fou ! Après avoir trouvé Abigail dans un état pitoyable au milieu d’une rue, ravivant de mauvais souvenirs dans ma mémoire, j’étais maintenant obligé de rester au bord de son lit en attendant que la belle au bois dormant décide de se réveiller du coma dans lequel ses consommations l’avaient plongé… A son tour, mon ex avait frôlé la catastrophe et les infirmières m’obligeaient à rester à l’hôpital pour que la blondinette ne fasse pas une crise de panique au moment du réveil.

Pour l’avoir vécu même dans un contexte un peu différent, je savais à quel point on pouvait se sentir paumé et angoissé en ouvrant les yeux sur une chambre d’hôpital, sans comprendre où on se trouve et pourquoi on est arrivé ici. C’est donc pour cette unique raison que j’avais fini par accepter de m’asseoir auprès d’Abi… Pour autant, je ne faisais pas le moindre effort pour la ramener à la réalité, contrairement à ce qu’on m’encourageait à faire.

-N'hésitez pas à lui parler, elle ressent votre présence mais elle ne peut pas encore réagir. Rassurez-la le plus possible.

Comprenant bien qu’il ne fallait pas trop m’en demander non plus, l’infirmier n’insista pas plus et me laissa enfin seul dans la chambre. Et puisque mon tuteur ne voulait pas s’imposer plus que nécessaire dans cette partie de ma vie privée, il avait préféré m’attendre dehors… En fumant surement une clope l’enfoiré ! A cet instant j’aurais bien échangé ma place avec la sienne. Mais il ne fallait pas rêver… J’étais condamné à rester encore de longues minutes…heures… Mais pas question que je parle à Abi comme certains le faisaient dans les films. Ca c’est mort ! Elle à voulu jouer et bien voila le résultat ! « Putain mais qu’est-ce que je fais là, sérieux ! »

Les coussins du fauteuil commençaient à me taler le cul à force d’attendre sans bouger depuis tout ce temps. Il devait être presque trois heures du mat quand je me décidais à me lever et de jeter un œil par la fenêtre… La nuit semblait particulièrement calme… Bran s’était installé sur un banc et tapait la discute avec des brancardiers. « Au moins un qui s’éclate » pensai-je en me retournant vers le lit où Abigail était toute branchée de partout. Cette vision me bouscula comme si je n’avais pas été assis à coté d’elle pendant dix plombes… Une nouvelle fois je me sentis responsable et contrairement à mon attitude d’un peu plus tôt, je m’avançais et m’installais, assis, sur le bord du lit.

- Hey… C’est moi, commençai-je bêtement tout en gardant mes yeux fixés sur mes mains, sans savoir trop quoi dire à une personne dans le coma. Tes parents ne peuvent pas être là, alors on m’a demandé de rester. Si t’avais été en état de parler, je pense que t’aurais surement dit aux infirmières que tu voulais pas me voir… J’ai bien essayé de leur faire comprendre mais elles ont l’air aussi connes que les commères de Great Falls. T’imagine !

Je relevais la tête, un petit sourire en coin en imaginait les infirmières lancer un commérage dans les couloirs de l’hosto. Pour une fois, c’est peut-être en bien qu’on parlerait de l’ancien Junky qui est venu prendre soin de son ex… Mais heureusement on était à Milwaukee !

- Enfin bref, j’suis là, alors autant que j’essaie de te faire sortir de ce putain de coma parce qu’on à mieux à faire tous les deux. Toi, t’as intérêt à être d’attaque pour la fac sinon tes parents vont te démonter, et moi je dois reprendre ma vie en main et rester clean. On a pas de temps à perdre à l’hosto, alors steuplait, ouvre les yeux.

HJ : désolée je ne peux pas faire de gros pavés, je suis hyper occupée depuis samedi, je fais donc les 10 lignes minimales pour que l'on puisse avancer

[Désolée aussi pour le temps de réponse^^ Pas eu le temps de rp ce week end...]

Les minutes défilèrent sans qu’Abi ne reprenne connaissance. Deux heures, puis trois… Un peu inquiet de ne pas voir mon ex ouvrir les yeux alors qu’on m’avait annoncé un réveil quasi imminent, j’attendais en pianotant nerveusement contre l’accoudoir du fauteuil près de son lit. Pas un mouvement de cils, pas un seul battement de paupières ne pouvait me faire espérer qu’elle sortirait enfin de sa léthargie et je me retenais d’appeler les infirmières pour leur demander si tout était bien normal…

Et puis, poussé par une envie incontrôlable, j’attrapais la veste de la blondinette qui trainait au pied du lit, et en fouillait les poches. Pas question d’inspecter les messages de son portable ou les bouts de papiers qui s’accumulaient en petites boules dans les recoins du tissu, non, ce que je cherchais se trouvait dans des petits sachets plastiques… Un peu de poudre blanche ! Et j’en trouvais une bonne quantité que je glissais dans mon jean’s. Si Bran me choppait avec ça j’étais mal… mais mon tuteur ne se douterait pas de mon moment de faiblesse si je retournais tenir la main d’Abi et y restais jusqu'à ce qu’il débarque pour prendre des nouvelles.

Pas franchement à l’aise de devoir tromper les apparences, j’avais l’impression que ma faiblesse se lisait sur mon visage, pourtant le sachet de cocaïne n’avait pas quitté le fond de ma poche. J’ignorais vraiment ce que j’allais en faire… mais le savoir disponible me rassurait autant qu’il m’angoissait. Ma volonté avait suffi jusque là pour éviter que je reprenne des shoots pendant mes sorties libres, mais cette fois j’étais allé beaucoup loin dans la tentation en piquant se sachet de poudre.

J’en étais là, les yeux fixés sur le mur blanc, quand je sentis une bestiole me chatouiller les doigts. J’allais l’écraser violemment au moment de me rendre compte qu’il s’agissait en fait de la main de la blondinette. Enfin, elle était réveillée ! J’allais pouvoir rentrer et oublier toute cette histoire… Pas franchement heureux de ce rapprochement, je glissais ma main sur le drap pour rompre le contact et me redressait sur le fauteuil pour mettre le plus de distance entre nous.

- Comment tu te sens ?!

-Faible... Je pense que tu sais ce que ça fait toi aussi...

Ouai ça je savais qu’on pouvait être mal en se réveillant après avoir abusé de la came. Perso j’avais vomi tripe et boyau sur les godasses de mon infirmière, alors Abi pouvait dire qu’elle s’en sortait pas trop mal avec un simple relâchement musculaire. Mais pt’être que la dose de cachetons qui coulait dans ses veines était un peu plus faible que celle que j’avais eu… Clairement, j’avais abusé au point de mourir quelque secondes, poussant les médecins à m’injecter des produits que mon corps avait fini par le plus tolérer. Enfin bref ! Abi était vivante et rien n’importait plus pour le moment.

- Ca passera, la rassurai-je en me levant et en posant mes mains sur la barre au pied de son lit.

Mais je n’avais pas envie d’en dire plus… Maintenant que mon ex était bien réveillée, même si elle planait encore, je ne me sentais plus franchement indispensable. Les infirmières allaient pouvoir gérer la suite de son hospitalisation.

-Donne-moi le sachet qui est dans la poche de mon blouson et l'autre qui est dans mon sac.

Les yeux plongés dans les siens, je ne perdis pas mon calme même si je savais parfaitement que les sachets n’étaient plus à leur place initiale.

- Tu crois quoi ?! Ils ont fouillé tes poches pour jeter toute la poudre ?! Rêve pas, ta dope tu la reverra jamais.