Non, définitivement, Roxanne ne faisait pas peur à Colin. Au contraire, elle le faisait plutôt rire et c’était déjà un bel effort. Sa moue boudeuse fut le coup de grâce et il lui fallut beaucoup de self control pour ne pas être bruyant.

La blessure soignée, une discussion s’instaura entre les deux jeunes gens. Il apprit alors que Roxanne était assistante sociale. Sur ce un silence s’imposa sans vraiment que cela n’inquiète Col’ qui restait songeur. Il se décida finalement à révéler les raison pour lesquels il n’avait pas voulu débarquer chez lui dans cet été. Il ne savait pas vraiment pourquoi d’ailleurs, peut être le whisky, ça l’avait souvent rendu trop bavard, ou le fait qu’elle était assistante sociale. Contrairement à beaucoup d’orphelins, il avait gardé de bons rapports avec les travailleurs sociaux s’occupant de lui. C’était peut être parce que lui avait eut la chance de trouver un foyer stable enfin, c’était le cas à l’époque.

« Oh non, c’est moi qui ait parlé, te fais pas de reproche. »

Il la regarda en souriant, prêt à se livrer un peu plus, comme pour se faire pardonner de l’avoir faite se sentir coupable.

« J’ai été adopté. J’avais deux ans et … j’en ai vu pas mal des travailleurs sociaux, mais ça va, ils ont toujours été cool avec moi, alors tu vois, déjà t’as des bons points. »

Il ne se posa pas vraiment la question de savoir pourquoi il lui disait tout ça, il e disait, voilà tout.

Roxanne était une fille cool. Finalement, il n’avait pas mal fait de la suivre pour se laisser soigner. Maintenant que ce fut chose faite, les deux jeunes gens entamèrent une discussion durant laquelle Colin osa même confier certains points que d’autres de ses amis ne savaient pas. Il ignorait si c’était le charisme de Roxanne, son métier ou le whisky qui provoquait ça, mais il se montra plus loquace que d’ordinaire. Elle excusa d’ailleurs d’être trop curieuse, mais Colin avait dit ce qu’il voulait bien après tout, il n’avait pas de reproches à lui faire.

Il ne la considérait pas non plus comme une psy, juste comme une file sympa avec une bouteille de whisky sous le lit qui semblait être à l’écoute des autres. Il lui expliqua qu’il avait un bon contact avec les travailleurs sociaux. Contrairement à pas mal d’enfants orphelins ou abandonnés, Colin avait eu la chance d’en rencontrer de bons et attentifs.

La française se vit rassurée et en profita pour aller de ses bons conseils pour Colin. Il lui sourit gentiment avant de baisser le regard réfléchissant à ce qu’étaient devenus ses sentiments pour son père adoptifs.

« Ouais, mon père a quand même trompé ma mère, et genre pas que pour le cul. » lança-t-il sûr de devoir détester Ben pour ça. Il releva le regard vers Roxanne faisant un demi-sourire.

« Ça reste entre nous hein ? J’ai pas trop d’inquiétudes parce que tu dois pas connaitre grand monde dans le coin, mais les rumeurs ici, c’est une plaie, tout le monde sait tout en moins de quinze secondes. »

Vraiment, il lui faisait une confiance aveugle, enfin, en y réfléchissant, le mal au crâne qui commençait à s’insinuer en lui ne devait pas être du qu’aux coups reçus et il devait avoir bu un peu plus qu’il ne pensait car Colin Austin n’avouerait jamais rien de si personnel à une inconnue, si ?

Il se frotta le crâne comme pour éloigner la douleur et se leva, le corps un peu vacillant. Trouvant un équilibre parfait, Col’ adressa un clin d’œil amical à la blonde.

« Bon, j’vais pas t’causer des emmerdes, j’vais rentrer chez moi, je suis pas loin à pied. »

Il fit quelques pas vers la porte encore close dans le but de quitter la maison étrangère . Mais soudain, la main sur la poignée, une idée lui traversa l’esprit. Col’ se retourna, le visage sombre et pas vraiment sûr.

« Dis, si t’es assistante sociale, tu dois savoir comment on fait pour retrouver des gens connus des services sociaux non ? » demanda-t-il sans trop d’espoir.

De toute façon elle n’était pas familiarisée avec le système américain et même si on la laissait farfouiller quelques dossiers par pur amitié inter-nation, elle avait peut être autre chose à foutre qu’aider un gars paumé du Wisconsin qu’elle avait sauvé un soir du tétanos.