Ce n’était clairement pas l’idée du siècle de commencer à prendre des « vitamines ». Si elles ont été vraiment efficace et ont donnés un coup de pouce conséquent et nécessaire à Lily pour réussir tranquillement ses partiels, elles ont également complètement déréglé son horloge biologique et son métabolisme. Depuis quelques jours, la jeune femme est nerveuse. Elle s’empêche de dormir pour vaquer à ses occupations ou rattraper son retard par rapport aux cours et finit par être physiquement épuisée mais incapable de fermer l’œil. La sensation de maitriser sa consommation et sa vie en générale ne l’a pas quittée. Sa perception de la réalité n’est pas aussi altérée que l’on pourrait croire puisque Lily a conscience qu’il lui faut davantage de sommeil. Elle se rend également bien compte qu’elle n’y arrivera pas sans une aide extérieure et c’est la raison pour laquelle elle se rend pour la seconde fois à la pharmacie. Il lui faut des somnifères.

La première fois qu’elle est venue, on lui a sagement recommandé de prendre de l’homéopathie en lui expliquant bien clairement qu’elle n’obtiendrait rien d’autre et que c’était très efficace. Foutaises. Pour cette raison, la jolie blonde a quelque peu perdu son calme pour laisser ressortir sa mauvaise foi et sa mauvaise humeur légendaire. Logiquement, il y en a qu’elle doit pouvoir se procurer sans ordonnance. Allez savoir s’ils pinaillent parce que c’est une petite ville et tout le monde fait mine de veiller sur les autres, ou si c’est juste pour l’embêter et la pousser à bout. Dans tous les cas, Lily n’est pas de celle à éviter les scandales. D’autant plus dans cet état d’esprit, elle est tout à fait capable de crier, de se rouler par terre si c’est nécessaire. Ses parents ne risquent pas d’être fière d’elle sur ce coup, mais le résultat et tout le reste en valent largement la chandelle. Et puis, de toute façon, si l’on ne prend jamais de risques on ne peut tout simplement pas avancer dans la vie.

« Ecoutez, je crois franchement pas au pouvoir des plantes et tout le blabla habituel. Je suis assez grande pour savoir ce dont j’ai besoin alors donnez-moi ces foutus cachets ! »

La pharmacienne semble intimidée mais n’en démord pas pour l’instant. A vrai dire, elle n’a pas l’air de savoir ce qu’elle doit faire face à une Lily visiblement en colère. Elle s’excuse d’une petite voix, balbutie et, finalement, se tourne vers son chef pour l’interroger. La blonde soupire lourdement. Sa nervosité monte d’un cran. Elle en a marre de toutes ces histoires. De plus, il ne faut pas la prendre pour une bille elle sait très bien qu’elle y a droit et qu’il n’y a pas de contre indication pour elle. Mise à part cette histoire de « vitamines », mais elle ne compte pas en parler, ni même y songer elle-même.

L'hiver est arrivé à Great Falls, et il se fait bien sentir. Le froid ne dérange cependant pas vraiment Stan, qui aime cette saison. Si certains trouvent la neige contraignante et gênante, lui aime bien, il trouve ça joli. Par contre, le problème avec cette saison, c'est qu'elle attire les maladies. Le mannequin a la chance de ne pas trop souvent en faire les frais heureusement, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. En effet, depuis quelques jours, sa mère est malade. C'est rien selon elle, mais Stan ne peut s'empêcher d'être inquiet pour elle.

Marjorie ne semble pas décidée à consulter un médecin malgré les recommandations de son fils, persuadée que ce serait inutile. Alors, à défaut de trouver une meilleure solution, Stan décide d'aller à la pharmacie lui acheter des médicaments vendus sans ordonnance qui traitent l'état grippal. C'est mieux que rien, et ça ne pourra pas lui faire de mal. En rentrant de l'agence de mode chez qui il avait rendez vous aujourd'hui, il fait donc un détour pour passer acheter ça.

Il entre dans le magasin, et attend patiemment que ce soit son tour. Ce n'est pas la foule, mais la pharmacienne est tout de même occupée à servir une cliente qui semble particulièrement sur les nerfs. En faisant un peu plus attention, il remarque que la jeune femme visiblement énervée n'est autre que Lily Chase. Il ne connait pas la cause de son énervement, mai ce n'est en tout cas pas bon signe. Le grand brun n'est cependant pas du genre à se mêler sans raison aux affaires des autres, et se contente donc d'attendre silencieusement que la situation se calme, espérant que ce soit rapidement le cas.

Après ces longues semaines de révisions et d’examens, du sommeil est tout ce dont Lily a besoin. Evidemment, comme toujours, elle est persuadée d’avoir raté certaines matières et n’arrive pas à positiver grandement. Mais tout cela fait partie de son caractère. Rien n’est jamais assez bien pour elle et rien ne la satisfait pleinement. Il n’y a que sur très peu de sujet qu’elle ne trouve rien à redire. Et encore, il faut s’accrocher pour les trouver. C’est dommage en un sens, parce qu’elle pourrait facilement être reconnue pour autre chose que son pessimisme ou sa capacité étonnant à en vouloir aux gens pendant des années, même sans raison valable.

« C’est franchement n’importe quoi ! »

Lance Lily, visiblement de très mauvaise humeur. Elle commence à en avoir marre qu’on la prenne pour une bille. Tout un chacun doit avoir des tablettes de puissants somnifères dans son armoire à pharmacie et c’est parce qu’ils sont autorisés, ni plus ni moins. Sans compter qu’elle est majeure et qu’elle n’a donc de compte à rendre à personne, si ce n’est à elle-même. Mais c’est une toute autre histoire.

L’autre pharmacien vient à la rescousse et finit par mettre les choses, gentiment, au clair. Le regard qu’il jette à sa collègue veut certainement dire « n’insiste pas ou ça va finir en drame » mais ça, Lily ne s’en rends pas compte.

« Bah voilà ! Enfin ! C’était pas la mer à boire ou quoi >< »

Dit-elle histoire d’en rajouter une couche. Ayant déjà la somme exacte en main, elle s’empresse de le donner à la pharmacienne qu’elle juge être une véritable incapable ! Quand on ne sait pas quel genre de truc demande ou non des ordonnances, il suffit de changer de métier. C’est aussi simple que cela.

Une fois en possession de son sachet en plastique contenant le ticket et la fameuse boîte, Lily se retourne et s’empresse de quitter la pharmacie – bousculant au passage quelqu’un. Son regard ne se relève que l’espace d’un instant mais son cœur se resserre bêtement en reconnaissant Stan. Cela dit elle ne s’arrête et ne respire un bon coup que lorsqu’elle se retrouve, enfin, à l’extérieur. Immobile, elle jette un coup d’œil à l’intérieur, fait quelques pas mais ne se résout pas à partir, pas tout de suite. Sans doute parce qu'inconsciemment elle a envie de lui parler, ou de s’excuser… Allez savoir.

La jolie blonde devant Stan ne semble pas vouloir se calmer. Au contraire même, elle fait un petit scandale pour obtenir ce qu'elle veut, attitude que le mannequin a du mal à comprendre. Il faut dire que jamais il n'oserait agir comme ça, même si c'est lui qui a raison. Cela dit, cette technique porte finalement ses fruits puisque les pharmaciens cèdent à sa demande et lui donne ce qu'elle veut. Stan ignore ce que c'est, et se demande bien pour à quel produit Lily peut être aussi attaché. Quel qu'il soit, c'est sans doute mauvais signe qu'elle se mette dans des états pareils pour l'obtenir.

Elle finit par s'en aller avec son produit, bousculant légèrement Stan au passage. Leurs regards se croisent, mais Lily ne s'arrête pas pour autant pour le saluer, faisant plutôt comme si elle ne le connaissait pas. Stan se contente alors de baisser le regard, un peu attristé par cette indifférence mine de rien... C'est maintenant à son tour d'être servi, et c'est bien sûr sans problème qu'il achète de quoi soigner sa maman adorée.

Il sort de la pharmacie, et constate que la jolie blonde n'est pas bien loin, ce qui l'étonne un peu d'ailleurs. Énervée comme elle semblait l'être, il la voyait plutôt bien repartir à toute allure dans sa voiture pour ne pas perdre une seconde de plus. Il la regarde, et hésite un instant. Si elle l'a ignoré toute à l'heure, c'est peut être qu'elle n'a aucune envie de lui parler ? Cela dit, il ne peut pas se résoudre à passer à coté d'elle sans s'arrêter alors qu'elle semble aller mal. Il décide donc de l'aborder.

Salut... ça va pas ..?

Demande-t-il timidement. Bon, il y a de bonnes chances qu'elle l'envoie balader, mais si ça se trouve, elle acceptera de discuter avec lui, et se sentira mieux ensuite ?

La crise est passée. Une fois en possession du sachet en plastique à l’effigie et au nom de la pharmacie, Lily est comme magiquement rassurée. Elle y entrevoit la solution pour reprendre un rythme plus ou moins normal. C’est un inconvénient auquel elle n’a pas songé avant de commencer à consommer. Mais son horloge biologique est quelque peu déréglée, avec tous les problèmes qui vont avec. Heureusement, ça devrait rapidement passer si elle s’impose, à des heures normales, du sommeil. Quitte à continuer son petit jeu, mais de jour, au moins jusqu’à ce qu’elle soit tranquille du côté de ses études. La blonde ne sait pas encore comment tout cela va se présenter. Une chose est sûre, elle ne peut pas regretter cette déviation sur un chemin plus sombre que l’habituel. Parfois, il faut employer les grands moyens.

La honte l’envahit tout de même au moment où son regard croise celui d’une personne connue. Ils ne se connaissent pas de longue date, c’est sûr, mais elle n’a jamais voulu faire mauvaise impression à Stan. C’est pour cette raison que, bêtement, sans réussir à se l’avouer à elle-même, Lily l’attend devant le bâtiment, à nouveau toute nerveuse. Au lieu de la snober, le mannequin s’approche d’ailleurs d’elle et entame une conversation.

« Je suis… désolée que t’aies assisté à ça. »

Répond Lily, passant complètement à côté de sa question. De toute façon à quoi bon lui dire que tout va bien et feindre un sourire alors que c’est évident que ça ne l’est pas. Quand on va bien, qu’on est heureux dans sa vie et dans son corps, on ne réagit pas aussi violemment et on a le temps. La jolie étudiante n’a sans doute jamais connu une de ces « phases ». Il y a toujours quelque chose qui cloche chez elle ou dans son entourage.

Son regard se porte ensuite sur ce qu’il semble avoir lui-aussi acheté là. Du coup, Lily ne tarde pas à l’interroger, d’une voix un peu plus douce qu’auparavant, concernée… Même si ça ne la regarde en aucune façon.

« T’es malade ? »

En voyant Lily toujours présente à l'extérieur de la pharmacie, Stan décide d'aller lui parler, et essaye de savoir ce qui ne va pas. Elle esquive sa question, s'excusant simplement pour le piètre spectacle auquel il a pu assister. Il décide de ne pas insister davantage pour le moment, songeant que si elle ne lui a pas répondu, c'est parce qu'elle n'a pas envie de lui parler de ses problèmes, ce qu'il peut aisément comprendre puisqu'ils ne sont pas vraiment proches tous les deux. Lui même ne déballerait sans doute pas sa vie à Lily si les rôles étaient inversés. Elle le questionne ensuite.

Non, c'est pour ma mère que je suis venu en fait.

Explique-t-il simplement, jetant machinalement un coup d'oeil au sac plastique qu'il tenait dans la main. Il relève ensuite le regard vers la jolie blonde, et ose la questionner à nouveau.

Et toi alors ?

Il ne veut pas paraitre indiscret ou la mettre mal à l'aise, mais il s’inquiète sincèrement à son sujet. Pour le peu qu'il connait d'elle, Lily lui parait être une jeune femme fragile et vulnérable, et il aimerait pouvoir l'aider si elle ne va pas bien. Il ignore comment il pourrait faire une telle chose, mais c'est sans doute cela qui le pousse à vouloir savoir ce qu'elle a acheté à la pharmacie, et pourquoi elle était autant sur les nerfs.

A vrai dire, la jeune étudiante en médecine ne connaît pas la raison qui la pousse à rester bêtement là, devant la pharmacie. Elle aurait assurément meilleur temps de tourner les talons et de s’en aller. Chose qu’elle s’interdit. Stan ne mérite pas de garder ce genre d’image d’elle. Lorsqu’ils ont fait une promenade tous les deux, elle a passé un très bon moment. C’est plutôt rare que ça lui arrive à vrai dire. Lily n’est pas la personne à qui l’on pense en premier pour passer un moment en toute simplicité.

« Un refroidissement ? »

L’interroge Lily, toujours curieuse de ce genre de détails. Ce qu’elle sait, c’est qu’il est fréquent, surtout à cette période de l’année, que les gens soient malades. A son sens, ça ne dépends pas uniquement du temps, mais surtout parce qu’ils ne font pas suffisamment attention ou s’habille trop légèrement. Cela dit, la blonde n’irait pas jusqu’à souhaiter du mal de quelqu’un, bien que la plupart mérite de passer quelques jours au fond du lui pour leur faire rentrer du plomb dans la cervelle. Et puis, si ça se trouve, c’est tout autre chose.

Quand le mannequin lui retourne la question, elle réfléchit à toute vitesse avant de lui répondre.

« Le stress. »

C’est toujours une très bonne excuse. D’autant plus en sachant qu’elle suit l’un des cursus les plus astreignants à l’université de Milwaukee. Ce n’est clairement pas donné à tout le monde d’assurer. Et dernièrement, on ne peut pas dire que ce soit le cas de Lily. Pour se donner plus de crédibilité, la blonde lui explique plus en détail le fond de ses pensées.

« C’est le stress. Je pensais que ça allait retomber rapidement après les partiels, mais j’arrive toujours pas à dormir, j’en peux plus. »

Un sourire un peu triste et forcé se peint sur ses lèvres. La fatigue l’empêche passablement de penser de manière structurée. Pour cette raison, elle reste bêtement silencieuse pour l’instant.

Sans doute oui.

Acquiesce Stan quand Lily le questionne à propos de sa mère malade. Il n'est pas médecin, mais il n'est pas difficile de deviner que ses symptômes sont dûs à un coup de froid. Sans doute n'a-t-elle pas été assez vigilante aux changements de température.. En tout cas, Stan espère qu'elle sera vite remise sur pied, et que les médicaments qu'il vient d'acheter l'aideront à se sentir mieux.

Le mannequin cherche ensuite à en savoir davantage sur le mal être de Lily. Elle lui apprend que cela viendrait du stress, ce qui inquiète d'autant plus le grand brun. Si une angine ou une grippe disparait après quelques jours au lit, là c'est un problème qui peut durer longtemps et lui pourrir la santé.

Comment ça se fait ? C'est à cause du rythme des cours ?

L'interroge Stan avec un réel intérêt. C'est étrange qu'elle soit encore stressée alors que ses examens sont terminés. Si ce sont les cours en général qui la mettent dans cet état, son problème de stress aurait débuté il y a longtemps non ..? En tout cas, elle semble à bout, son comportement dans la pharmacie le prouve, et Stan aimerait pouvoir l'aider.

Stan est quelqu’un d’absolument adorable. Le fait qu’il soit venu acheter de quoi remettre sa mère d’applomb le prouve et ne peut, par la même occasion, que rendre Lily honteuse de son propre comportement. Elle, elle ne pense qu’à sa petite personne la plupart du temps et ne se satisfait jamais de ce qu’elle a. En y songeant, la blonde n’est même pas certaine qu’elle aurait trouvé le temps de rendre pareil service à sa mère si cette dernière était malade. A moins, bien entendu, après avoir discuté sa « demande » pendant de longues minutes et en trainant des pieds.

— J’espère qu’elle va s’en remettre rapidement. »

Souffle Lily, sincère. Si ce n’est qu’un refroidissement, ça devrait aller. C’est fréquent à cette période de l’année. Après, il faut juste espérer que ça ne se complique pas ou qu’un autre virus ne saisisse pas l’occasion pour rendre le tout un peu plus grave. Enfin, dans tous les cas, ce n’est pas comme si c’était insoignable. Mieux vaut penser positif. Mais ça, ce n’est définitivement pas le fort de l’étudiante qui pense toujours au pire, quoi qu’il arrive et dans n’importe quel domaine. Pourtant, elle a tout pour être heureuse et souriante. Mais bon… C’est une autre histoire.

Lorsque Stan l’interroge au sujet de son problème, ses sourcils se froncent légèrement. C’est peut-être la fatigue, mais, sur le coup, elle a l’impression qu’il remet en cause ce qu’elle vient de dire, comme s’il essayait de démontrer qu’elle ment. Evidemment, ce n’est pas un sentiment justifié, mais il n’empêche que c’est ce qu’elle ressent. Autant dire que l’idée qu’il voit clair dans son jeu ne lui plaît pas du tout. Elle n’ose même pas imaginer ce que l’on dira si ce qu’elle a fait s’apprend ~

— J’en sais rien, c’est peut-être juste parce que ça me travaille tout ça… Y a plusieurs matières dans lesquelles je pense que je me suis complètement plantée et franchement, si c’est le cas… ce sera vraiment dur à rattraper. »

Se justifie la jeune femme, passant nerveusement une main dans sa chevelure.

— J’imagine que tu dois rentrer immédiatement du coup ? »

Son regard se relève pour croiser à nouveau celui du mannequin. Elle-même n’est pas sûre de savoir où elle veut en venir x)

Stan peut paraitre particulièrement attentionné à l'égard de sa mère, mais ne s'en rend absolument pas compte. Pour lui, c'est tout à fait normal d'agir ainsi, et n'importe quel enfant aurait fait de même pour sa mère, ou presque. Il est loin de se douter que rien qu'en face de lui, il a une exception à sa règle.

Merci, j'espère aussi.

Répond-il dans un fin sourire. Il est plutôt confiant à propos de la guérison de sa mère. C'est une femme forte, qui ne se laisserait pas piétiner par un petit rhume. Et avec ces médicaments en plus, en deux jours elle sera sur pieds, il en est persuadé.

Le mannequin interroge ensuite Lily à propos de sa santé, et s'inquiète pour elle même. A aucun moment il n'a voulu remettre en question ses explications, il cherche simplement à en savoir plus, parce que même s'ils ne sont pas vraiment proches, il est soucieux de son bien être, qui semble être compris en ce moment.

Tu auras quand les résultats ?

Le questionne-t-il ensuite. Si c'est vraiment cela qui la tracasse, il espère qu'elle les aura bientôt, et surtout qu'ils seront bons ! Ce qu'elle dit ensuite met soudainement Stan mal à l'aise. Il a l'impression qu'elle en a marre et qu'elle cherche à se débarrasser de lui. Une façon de lui dire "dégage" poliment en somme. Peut être a-t-il été trop curieux, ou désagréable ? ça doit sans doute être le cas, et il s'en sent idiot, et désolé.

Euh.. Oui, je vais sans doute pas trop trainer, je voudrais pas t'attarder non plus...

Sa mère n'est pas mourante au point d'avoir besoin de ses médicaments dans les minutes qui viennent, elle ne lui en voudrait pas même s'il revenait que dans une heure ou deux, mais il ne veut pas non plus imposer sa présence à Lily, la pauvre.

Great Falls est une petite ville. Un inconvénient de taille quand on fait des scandales dans la pharmacie du coin et que le bruit ne tardera surement pas trop à se répandre. Pour autant, Lily n’est pas forcément réputée pour son calme, ni pour ses humeurs, mais si elle peut s’éviter des embêtements du genre, elle préfère. Enfin, en temps normal. En l’occurrence, aujourd’hui, l’étudiante s’en moque éperdument et veut juste rentrer en possession de ce qu’elle désire tout en arrêtant de se faire casser les pieds par des incompétents. Dans une grande ville, ça n’aurait pas eu le même impact et elle n’aurait surement pas eu le malheur de tomber sur un visage connu ayant assisté à cette scène pathétique. Il faut qu’elle résolve ce cas, qu’elle lui explique ce qui ne va pas en quelques mots histoire qu’il ne la prenne pas pour une folle furieuse.

— A la rentrée… »

Soupire Lily lorsqu’il est question de ses résultats. Elle n’est cependant pas aussi désespérée qu’elle en a l’air. Il y a en effet certaines matières pour lesquelles elle nourrit plus de doutes. Mais, dans l’ensemble, tout devrait bien se passer. Il y a même intérêt que tout se passe bien, sans quoi, ces foutus médicaments n’auront servi à rien. Autant dire que ce n’est pas envisageable, Lily n’a pas fait tout cela – dont remettre sa vie tout entière sur le tapis – pour essuyer un quelconque échec !

La question que la jeune femme pose ensuite au mannequin est tout à fait innocente. Enfin, pas tout à fait mais il n’empêche qu’elle n’a jamais cherché à le faire fuir. C’est même tout le contraire à vrai dire. Sauf qu’apparemment, Lily ne s’y prend pas de la meilleure des façons à en juger par la réponse que Stan lui donne.

— Oh non… Je me disais juste qu’on pourrait aller boire un café. Enfin un de ces quatre. Ou alors non… Laisse tomber c’est stupide. »

Ils ne se connaissent même pas après tout, il a sans doute beaucoup mieux à faire que de subir ses humeurs le temps de déguster un café ou un chocolat chaud. Lily avait bêtement pensé que le courant était bien passé la première fois qu’ils s’étaient vu. Mais bon, tout le monde se trompe ^^’

Lily n'est pas forcement à l'abri d'être au coeur des prochaines rumeurs qui courront en ville avec le petit scandale qu'elle vient de faire à la pharmacie, mais ce qu'il y a de sûr, c'est que ce n'est pas le mannequin qui va aller raconter cela à qui que ce soit. Peut être qu'à sa place, Lily se serait fait une joie de cracher sur la personne concernée, mais heureusement pour elle Stan n'est franchement pas du genre à faire une telle chose. Tout ce qu'il songe en voyant cela est que la jeune femme ne doit pas être bien, qu'elle a sans doute des problèmes pour être si irritable, et il ne peut s'empêcher d'être inquiet pour elle.

ça va, il te reste plus beaucoup à attendre. J'espère que tu seras agréablement surprise de tes résultats en tout cas.

Commente le brun dans un léger sourire, sincère comme toujours. Lily dit qu'elle pense s'être plantée dans pas mal de matières, mais ce n'est pas pour ça que c'est forcement vrai ! Peut être manque-t-elle seulement d'assurance quant à ses capacités ? En tout cas, si elle a réussi à arriver jusque là, c'est qu'elle est assez brillante pour réussir jusqu'au bout, il en est persuadé.

Elle lui pose ensuite une question qu'il interprète spontanément de manière négative, à tort visiblement. Du coup, il se sent vraiment stupide. Enfin, mieux vaut se tromper dans ce sens là après tout, plutôt que de s'imaginer que quelqu'un apprécie notre compagnie alors que ce n'est pas le cas.

Nan, c'est pas stupide du tout. C'est une bonne idée même !

Lui fait-il savoir dans un nouveau sourire amical. Il est ravi de la proposition de Lily honnêtement, et même s'ils n'ont pas forcement le temps de le faire aujourd'hui, cela lui ferait plaisir de pouvoir boire un café et discuter tranquillement avec elle.

Jamais auparavant Lily ne s’est mise dans un état pareil pour des examens. Mais le fait est qu’ils sont de plus en plus importants au fil du temps et que le niveau augmente considérablement. Enfin, cela ne justifie sans doute pas la prise de médicaments illégaux dans le but d’augmenter ses capacités…

— Moi aussi. »

Ajoute Lily dans un soupir. Contrairement à ce qu’il avance, le temps qu’il reste avant la réception des résultats lui semble être une éternité ! De longues heures en perspectives pendant lesquelles elle va pouvoir s’arracher les cheveux – heureusement, au sens figuré. Maladroite, la blondinette faillit gâcher ce « qu'ils ont ». Pour autant, ce n'était pas le but recherché à la base. Au contraire, elle cherche davantage à l'inviter à boire un café ^^'

— Peut-être, la semaine prochaine ? »

Lui demande-t-elle, se forçant à esquisser un léger sourire. Après avoir encore échanger quelques mots, Lily le laisse partir, ravie d’avoir réussi un minimum à rattraper le coup ! Stan est quelqu’un qu’elle trouve réellement sympathique, il est bien une des rares personnes pour qui elle a un peu de considération et ce serait vraiment dommage de perdre cela. Surtout si l’on considère qu’elle est de moins en moins entouré à cause de son foutu comportement ~

Toujours aussi nerveuse, les nerfs à fleur de peau, la jeune femme finit par rentrer chez elle et avaler quelques somnifères pour rattraper quelques heures de sommeil.

[ Fin de la scène ]