Chris connaissait se regard, se petit clin d’œil avec son sourcil qu’elle faisait toujours avant de lancer une réplique. Ah ce qu’il aimait ça. L’extase. Et puis déjà, il n’y pouvait rien s’il n’avait pas le temps de se raser le matin. D’ailleurs, il ne savait même plus il l’avait mis, ce fichu rasoir. Près tout, comme elle le disait sir bien, c’est un bordélique chronique, alors pourquoi ce raser ? Ça ajoute un effet « savant-fous-dans-son-labo ». Na.

Non, tu es même beaucoup trop maigrichonne.

Chris se mit à rire lorsqu’elle se mordit la lèvre en découvrant la bouillie infecte qui gélatinait dans l’assiette. Il se retourna pour attraper un torchon, et s’essuyer la figure. Et là, se fut le drame. Ce n’était non pas la boîte de sel qui était sur le plan de travail, mais celle de sucre.

Non, atte…

Trop tard, la grosse avait pris la cuillère et l’avait enfoncé dans son gosier. Chris avait suivit le mouvement de la cuillère, la bouche grande ouverte. Eh merde.

Attend je te cherche une bassine. Mademoiselle pourras vomir à ta guise.

Mais en voyant la mine de Parker il ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il lui tendit un bac vert, tout en souriant. Et surtout qu’elle ne l’engueule pas ! Pour une fois qu’il ne faisait pas exprès. Finalement, il serait bien de se mettre à ranger un peu.

Alors que Parker lui pinçait son bidon, autant dire sa graisse naissante, Chris fit une petite moue.

Mais comment veux-tu que je face du hockey si je ne sais même pas vraiment patiner ?

Il avait bien raison de lui avoir tendue ce bac, elle recrache le tout. Pour tout dire, ça avait encore l’air meilleur que ce qu’il avait préparé. Sacrée Parker. Mais voyant l’expression de son visage il se mit (un peu) à avoir peur.

Tu vas me le payer, Warner.

C’est alors qu’elle s’empare du jet d’eau, servant à la base pour la vaisselle, et le dirige vers lui. Ça cigarette s'éteint sur le champ, décédée, et il se retrouve trempé, comme un chien mouillé. Ouvrant la bouche pour dire quelque chose il s’étouffe. Tendant les mains devant lui, il essaye d’avancer jusqu’à Parker.

Arrête ça ! Tu inondes la cuisine ! Et tu noies ton frère chéri ! ….aller…Mais arrête, j’te ferais des crêpes, une forêt noir, une omelette, un calamar…Mais arrête ! Je range ma…cuisine ! Mais arrête !

S’il y a bien quelque chose qu’il n’aime pas, c’est ce retrouver trempé tout habillé. Il finit par arriver à hauteur de Parker et lui arrache le jet des mains. Il se jète alors sur elle et se met à la chatouiller de partout.

Warner junior ! Fais gaffe à ce que tu fais la prochaine fois !

Ce que Chris n’avait pas prévu, c’est qu’elle l’empoigne par sa touffe énorme de cheveux. Il comprenait à présent la douleur des femmes lorsqu’elles se les brossaient. Bordel. Se débattant, la jeune femme lui attrape le doigt et lui mord dedans comme s’il s’était s’agit d’une aile de poulet farcie. Il se retint pour n pas crié, il ne voulait pas offrir ce plaisir à Parker, mais son visage crispé et sa bouche grande ouverte étaient encore plus ridicules et traduisaient bien sa « chochotisité »

Méchant!

Lui ? Méchant ?! Alors que lui était la plus grande victime dans l’histoire ? ! Non mais oh ! Chris la prit par le bras, la souleva et la pris en sac à patate sur son dos.

Comme ça Mademoiselle Warner fait sa maligne ? Bien. Je te fais des crêpes, si tu me fais un chocolat chaud. Allez, oust.

Il l’a déposa à l’entrer de la cuisine, qui elle ne ressemblait plus à rien. Les plans de travailles et les fourneaux débordant de casseroles et de poêles, l’évier vomissant des assiettes, et puis maintenant encore l’inondation qu’avait provoqué sa sœur. Et puis au milieu de tous cela, un drôle d’ours pas rasé qui faisait la moue. Il partit en direction des fourneaux, lorsqu’il se rappela de quelque chose et revint sur ses pas :

Et puis je veux un bisou magique !

Dit-il en tendant son doigt.

Chris fit une grande moue de grand boudeur alors qu’elle lui balançait une petite claque sur la joue.

Brave gosse.

Alors qu’elle s’en allait, il lui flanqua un coup de pied aux fesses, pas trop méchant, juste de quoi la faire chanceler.
Heureux de son enthousiasme, il poussa les casseroles qui étaient encore sur le plan de travail et qui empiétaient sur les fourneaux afin de dégager au moins un feu. Une tour de Pise informe s’écroula sur le sol, faisant un vacarme assourdissant. Mais ro ! Il n’avait pas le temps de nettoyer maintenant, Parker a faim ! Et lui, ce gros ours, aussi. Et puis ses épices secrètes n’étaient pas si secrètes que cela, il suffisait de rajouter de la cannelle et deux carreaux de chocolat fondus dans la pâte.
Chris voulu faire sauter la première crêpe, mais celle-ci tomba molle sur le plan de travail. Loupé. Game over.

Merde !

Il regarda en direction de la porte et cria.

Mon petit cœur ! Euh….tu veux faire sauter les crêpes ?

S'il voulait son aide, il fallait bien l'amadouer un peu. Chris avait beau être un excellent chef, il était trop maladroit.

Chris continua à la fixer à travers l’embrasure.

Tu te fous de ma gueule?

Non, non pas du tout ! Elle le regardait dubitativement, appuyée sur la porte. Chris avait un peu honte, mais après tout, ça sœur savait bien qu’il était très maladroit.

C'est une blague? Parker remarque la crêpe, écrasée sur le plan de travail et s'avance aussitôt. Ooook... N'approche plus le plan de travail!

Parker prit les commandes. Elle était bien plus douée que lui !

Non mais, c’est pour éviter un plus grand carnage dans la cuisine…dit-il en éssayant de se justifier.

Parker, elle gloussait, bien trop fière.

Oui, oui vas-y, fous toi de moi …dit-il en s’éloignant, faignant de bouder. Et oui je suis un salle gosse.

Il s’en alla hors de la cuisine, et posa les chocolats sur une table, formant les serviettes dans une très jolie forme sophistiquées.

On verra bien si je ne suis pas doué…grommela-t-il entre les dents.

Il s’approcha alors à nouveau de la cuisine, et y entra tout doucement, puis, tout d’un coup…

BOUH !