The art to welcome

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☼ Il y a quelques semaines déjà, la maison voisine de celle des Morrow a été le théâtre d'un bien triste évènement. En effet, leur adorable voisine, Madame Sumpter est décédée dans le grand pavillon qu'elle occupait seule depuis bien des années.
C'était une femme que Lysander affectionnait tout particulièrement, sans doute parce qu'elle s'imaginait sans mal à sa place plus tard. En effet, très propre sur elle et très croyante en plus d'être d'une gentillesse incommensurable, Claire Sumpter a toujours suscité chez la jolie blonde, une forme toute particulière d'admiration.

C'est d'ailleurs à côté d'elle que Lysander écoutais le sermon de son père le dimanche à l'église. C'est à elle aussi que Lysander avait pris l'habitude de porter des muffins frais chaque samedi après midi. Mais voilà, en ce samedi ensoleillé, Lysander, qui n'a pas encore pris l'habitude de ne plus cuisiner que pour deux se retrouve avec une bonne dizaine de muffins en trop sur les bras. A ses pieds, bavant déjà de gourmandise, Darwin espère secrètement que sa maitresse laissera tomber un gâteau par inadvertance, mais malheureusement pour lui, attentive au moindre geste, Lysander ne perd pas une miette de ses pâtisseries.

Jetant un coup d'oeil attristé par la fenêtre de la cuisine à travers laquelle elle aperçoit sans mal la maison de Madame Sumpter, la jeune femme soupire longuement quand finalement, elle remarque une chose à laquelle elle n'avait pas fait attention jusqu'ici. Les volets de la maison en face sont ouverts, ce qui ne peut signifier qu'une chose. Le fils de Claire est enfin arrivé en ville...! Se réjouissant de faire enfin la connaissance du jeune homme qu'elle imagine aussi doux que l'était sa défunte mère, Lysander commence à reprendre espoir. Ses muffins ne seront peut-être finalement pas perdus!

Entreposant ses gâteaux dans un joli panier posé sur le comptoir de la cuisine,la jolie blonde finit par jeter un léger gilet sur ses épaules afin de les couvrir, puisque sa robe fleurie ne comporte pas de manches, et s'empresse d'enfiler ses chaussures avant de traverser la rue en direction de la maison de Madame Sumpter, son panier fièrement pendu à son bras.
Après avoir monté les marches du perron, la jeune femme se pare de son plus beau sourire avant de frapper trois coups à la porte avec la ferme intention d'accueillir son nouveau voisin comme il se doit.

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« Good morning, Wisconsin ! Une belle journée s'annonce, un soleil radieux au-dessus de votre tête et le gouverneur a accordé une aide aux cultivateurs en difficulté. Et n'oubliez pas, vendredi la grande kermesse de Glenn Hill. Venez avec votre famille, ambiance festive garantie ! » Aucun doute n'était permis désormais, Gallen était en enfer, remplit de mais et de psychotiques de la religion ou tout simplement l'Amérique profonde. Le jeune habitant de la ville roulait alors dans le centre ville. Tout semblait à sa place. Les gens arboraient pour la plupart un grand sourire. Ici la criminalité ne devait être guère plus qu'un thème de cinéma.

Le nom de la rue n'avait pas été difficile à retenir, ni même à trouver d'ailleurs. Maison après maison, Gallen ne croisa que des propriétés parfaitement entretenues. Chacune ayant son drapeau national fièrement placé devant le porche, de quoi faire sourire notre ami ayant bien vu l'aide de l'état en situation de crise. Mais point le temps de se perdre en idée ou réflexion politique, car la fameuse habitation était déjà en vue.

Gallen plaça son large pick-up aux vitres teintées dans l'allée de la maison pour ensuite en descendre. Tout en observant la maison de ce quartier pavillonnaire, Gallen ne sut trop quoi penser. Pour lui cette femme avait eut tellement de visages, des milliers de sourires différents, pour finir par ne plus être qu'une rature dans l'histoire du jeune homme. Un défis avait été lancé à Gallen. Celui d'appuyer sur une ancienne blessure et de dire même pas mal. Pourtant la vérité était belle et bien présente. Gallen ôta sa paire de lunettes de soleil pour s'avancer vers la maison fermée. Le jeune homme tourna la clé dans la serrure puis poussa la porte en bois, offrant à sa vue un endroit dans la pénombre. Serait-ce une triste allusion à son passé pensa-t-il ? Quoi qu'il en soit Gallen pénétra à l'intérieur, tout en laissant la porte ouverte. De toute façon ici personne ne viendrait voler quoi que ce soit.

Le jeune homme ouvrit les unes après les autres les fenêtres de l'endroit
dans le seul but de faire disparaître l'odeur de mort, n'osant pas vraiment décoller son regard du sol. Pour lui affronter la vérité était peut-être encore trop dur. Il préféra faire un détour par la salle de bain afin d'y tremper son visage dans un peu d'eau, essayant d'enlever l'odeur de mort régnant dans l'habitation. Le vent claqua la porte. Un message pour lui dire qu'il n'irait nulle part avant d'avoir affronter son passé. Le jeune homme marchait désormais dans les pas de sa mère, le bébé abandonné devenu homme. Un homme de grande taille et de musculature imposante. Mais croyez le ou non à cet instant précis il ne fut guère plus qu'un simple enfant. La plaque dorée de la police ou l'arme à la ceinture ni changeait rien.

Mais un bruit désagréable vint le sortir de son tourbillon de souvenirs, de peur et d'un tas de choses. Le jeune homme prit soin de remonter les manches de sa chemise déjà ouverte. Gallen poussa sa chemise pour laisser apparaitre son arme, réflexe de flic sûrement. Puis il ouvrit la porte, tombant nez à nez avec une sorte de petite femme blonde tout droit sortie d'une série des années cinquante. Tout en fronçant légèrement les sourcils, le policier fit un léger sourire sarcastique. « Mais bon Dieu tu es qui toi ? » dit-il en faisant quelques pas vers l'extérieur. Il n'y avait pas photo, la pauvre jeune fille semblait minuscule comparait à lui. Puis il prit un muffin pour le faire sauter dans sa main. « Merci et au revoir ! »

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☼ Debout devant cette porte qu'elle avait si souvent franchie pour partager un thé avec Madame Sumpter, Lysander, tout sourire, attend patiemment que l'on vienne lui ouvrir. Elle n'a jamais rencontré le fils de Claire, et cette dernière ne lui a jamais beaucoup parlé de lui puisqu'elle ne l'a elle même pas vraiment connu, mais la jolie blonde ne doute pas un seul instant que la gentillesse et la douceur de Claire soit un trait héréditaire. Après tout, comment pourrait-il en être autrement...?

Entendant des pas se diriger vers la porte depuis l'extérieur de la maison, l'étudiante se réjouit d'enfin rencontrer son nouveau voisin et ne se dépare pas de son adorable sourire jusqu'à ce qu'enfin la porte s'ouvre sur un jeune brun imposant. Légèrement impressionnée par sa stature, la fille du pasteur Morrow esquisse tout de même un sourire timide à l'adresse du brun qui ne tarde pas à lui demander qui elle est. Reculant légèrement à mesure qu'il avance à l'extérieur, cette fois vraiment impressionnée, Lysander jette quelques coups d'oeil alentours avant de relever un regard hésitant vers lui, s'efforçant de continuer à sourire malgré la légère peur qui la gagne.

S'apprêtant à décliner poliment son identité au jeune homme, Lysander va finalement de surprise en surprise. Elle qui s'attendait à trouver la gentillesse incarnée en face d'elle, voilà que le jeune homme s'empare d'un muffin avant de la remercier et de la "chasser" sans autre forme de procès...!
Reprenant son courage à deux mains, ne voulant pas rester sur une note de fin si grinçante, la jolie blonde parvient finalement à ouvrir la bouche.

Attendez...! Je... Euh... Je m'appelle Lysander, Morrow. J'habite en face et je voulais seulement vous souhaiter la bienvenue à Great Falls... Souffle-t-elle très vite afin de ne pas laisser au jeune homme le temps de la couper.

Tendant finalement le panier de muffins en direction du brun dont elle ignore le nom pour le moment, la petite blonde lui adresse alors un regard toujours très intimidé avant de reprendre la parole.

Ils sont pour vous. J'en apportais toujours à votre mère le samedi après midi... Ajoute-t-elle finalement, ses grands yeux verts parvenant finalement à soutenir le regard du jeune homme.

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Détroit avait pour réputation d'être la pire ville d'Amérique en terme de criminalité. Là-bas les gens ne venaient jamais avec de beaux gâteaux pour venir souhaiter une bonne arrivée. Cette coutume pittoresque avait bien de quoi surprendre Gallen, qui toujours sur la réserve écouta la petite demoiselle lui déballer son identité, comme si il la menaçait de son arme. Certainement que la diplomatie n'était plus son fort. De plus, la jeune femme avait prétendu connaitre la mère de Gallen, de quoi le rendre légèrement plus nerveux quant à cette visite imprévue. « Je ne compte pas m'installer ici, alors évitons les câlins de bienvenu merci... »

Oui il pouvait sembler froid voire même impoli, mais être ici ne lui faisait pas plaisir. Pendant que mademoiselle muffin lui parlait de la pluie et du beau temps, Gallen aurait pu être bien plus utile à Détroit, à stopper le genre de criminel qui ferait trembler de peur la fille devant lui. Il croqua un bout du gâteau, qui il faut bien le dire était assez bon. Au moins en plus d'être naïve, cette nana savait bien faire à manger. Tout le contraire de notre ami, bien plus habitué aux repas rapides, au coin d'une rue entre deux arrestations.

Puis elle lui parla de sa relation avec sa supposée mère. Il laissa presque un autre sourire sarcastique échappé. C'était bon de savoir que d'autres avaient eut la belle vie, alors que lui avait du en baver depuis toujours. Pas de pâtisseries pour lui le samedi aprem, tout au plus un reste de paquet de céréales et ça c'était pour les grands week-end. Qui sait, tout aurait pu être différent pour lui.

Mais point de pensées à ce sujet. Gallen était sur le point de lui fermer la porte au nez, quand il réalisa que du coup, cette fille devait savoir des trucs sur la maison. De quoi gagner un peu de temps. Il ouvrit en grand la porte d'entrée. « Entre tu peux m'être utile. Je sais pas où sont les choses dans cette foutue baraque... »

Dit-il en se retournant pour repartir vers l'intérieur de l'habitation. Premier pas dans la socialisation pour notre cher irlandais. Tout ici semblait avoir une place précise, tout le contraire de son ancien appartement à lui. « Elle buvait aussi du café, la personne ayant vécu ici ? » Pour Gallen une étrangère en rester une, aucun lien de sang n'était en jeu.

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☼Pas vraiment très à l'aise face à cet inconnu qui ne lui semble pas très accueillant, Lysander tente malgré tout de garder intact son sourire afin de faire bonne impression. Elle est certaine qu'au fond il ne doit pas être si mauvais, mais c'est plus fort qu'elle, il l'intimide, l'effraye même un peu. Gardant malgré tout son calme légendaire, la jeune femme ne se laisse pas abattre par l'accueil plutôt glacial que lui réserve son nouveau voisin et se présente rapidement à lui.
Pourtant, lorsqu'il lui parle de calin de bienvenue, légèrement déroutée, notamment parce qu'elle n'a jamais souhaité la bienvenue à quelqu'un de cette façon, la jeune femme se sent soulagée d'en être dispensée.

Oh, euh... Aucun soucis, répond-t-elle les joues légèrement roses avant de l'observer timidement tandis qu'il prend une bouchée de muffin.

Soulagée qu'il n'ai rien à redire quant au goût de ses pâtisseries, Lysander esquisse finalement un sourire plus franc. A le voir manger comme ça, il a l'air bien moins effrayant, presque comme tout le monde (a).

Finalement, la "conversation" prend une tournure à laquelle Lysander ne s'attendait pas quelques secondes plus tôt. En effet, lorsqu'il lui ouvre la porte en grand, la jolie blonde ne peut s'empêcher d'afficher un air surpris. Heureusement, le jeune homme ne tarde pas à lui expliquer les raisons de son geste: il ne trouve pas ce qu'il cherche dans la maison. Souriant de nouveau, constatant que finalement malgré ses airs revêches, il n'est peut-être pas aussi méchant qu'il veut en avoir l'air, Lysander finit donc par passer devant lui pour pénétrer dans la maison.

Merci, souffle-t-elle en resserrant son panier garni de gâteaux contre elle.

Faisant quelques pas à l'intérieur, la jeune femme observe avec nostalgie l'entrée de cette maison dans laquelle elle a souvent écouté Claire Sumpter lui raconter sa jeunesse. L'absence de son ancienne propriétaire s'y fait malheureusement cruellement sentir. Les fleurs qui étaient toujours fraiches sont à présent fanées, et une odeur persistante de renfermé se fait sentir tandis qu'une légère couche de poussière recouvre les meubles que Claire tenaient toujours impeccables. Submergée par une légère vague de tristesse, Lysander reste songeuse quelques secondes avant de reporter son attention sur le jeune homme quand celui ci demande si sa mère, ou plutôt "la personne ayant vécue ici" buvait ou non du café. Retrouvant ses esprits, Lysander hoche vivement la tête en signe d'affirmation.

Oui, il me semble qu'elle gardait ça dans la réserve de la cuisine... Souffle-t-elle tout en se dirigeant machinalement vers cette pièce.

Pénétrant dans la cuisine où perce le soleil à travers la fenêtre, Lysander se dirige prestement vers la porte donnant sur la réserve. Là, elle sort une boite de fer dans laquelle se trouve le café en poudre. On pourrait presque croire que la jeune femme se trouve ici chez elle, ce qui n'est pourtant pas le cas, mais après avoir vu Madame Sumpter le faire des centaines de fois, Lysander sait au moins où se trouve le café.

Voilà, répond-t-elle avec un sourire tout en se retournant vers le brun.

Posant la boite de café ainsi que son panier sur la table de la cuisine , la jeune femme appuie ensuite ses mains sur ses hanches, jetant un coup d'oeil à cette pièce où rien n'a bougé depuis sa dernière visite. Soupirant légèrement, la jeune femme reporte encore une fois son attention sur le jeune homme avant de reprendre la parole.

Si vous avez besoin d'autre chose, n'hésitez pas à demander. Je peux vous aider à faire un peu de ménage si vous voulez... Propose-t-elle avec un sourire.

Malgré le peu d'enthousiasme dont a fait preuve jusqu'ici Gallen, Lysander se sent à présent prête à lui venir en aide. C'est plus fort qu'elle, sa gentillesse naturelle la pousse à lui proposer son aide. Après tout, il ne doit pas être aisé d'arriver dans une nouvelle maison où l'on a aucun repère, et encore plus lorsque cette maison se trouve dans une ville qui nous est elle aussi inconnue.

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Un violent craquement se produisit au niveau de la mâchoire du pauvre garçon, se trouvant pile sous la trajectoire qu'avait pu suivre le point fermé de Gallen. Quelques gouttes de sang volèrent droit sur le mur derrière la victime du coup. Il n'eut pas le temps de revenir à lui qu'une pluie de rage tomba sur lui. Tout y passa, les côtes, le ventre et surtout son visage. Un autre garçon, quant à lui, était déjà sur le sol, le visage à moitié couvert de poussière, le nez laissant échapper un flot de liquide rougeâtre. Quand il en eut fini avec son opposant, Gallen le laissa simplement tomber sur le sol, les mains tremblantes et le regard noir. Encore une fois le petit gamin de l'époque avait du se défendre seul. Leur erreur avait été de critiquer la mère de notre jeune homme.

Ils lui avaient dit qu'elle devait sûrement être une trainée pour avoir abandonner un gamin aussi moche que lui. Même si Gallen n'avait jamais aimé cette soi-disante mère, il lui semblait important de ne pas non plus laisser d'autres personnes la condamnée. Le jour viendrait où peut-être la rencontre aurait lieu mais pour l'heure, pensait le jeune Gallen alors âgé de douze ans, pour l'heure personne ne pourrait s'en prendre à elle. Le sens de la justice, un trait de caractère primordial chez lui. Et voici que le jour tant redouté a eut lieu mais hélas bien trop tard. Gallen suivit et écouta la jeune femme d'une oreille distraite. Ses doigts tremblant frôlèrent l'évier de la cuisine. Combien de repas avait été préparés juste ici.

Peut-être avait-elle souffert de voir ce beau jardin vide de toute présence d'enfant, de ne pas avoir pu attendre fébrilement le retour de sa chaire de l'école. Avait-elle seulement imaginé le visage de Gallen ? Avait-elle sourit en l'imaginant être un solide adulte ? Nul n'aurait pu le dire. Quand la demoiselle lui posa la boîte en fer sur la table, Gallen se tourna vers elle, agrippant son arme ainsi que sa plaque de police pour les déposer à côté du panier, pour ensuite s'emparer du café. Cette maison qui aurait du être la sienne, mais aucun repère n'avait été laissé pour lui. Fouillant placard après placard dans la quête d'une simple tasse.

« Non ça ira... Je compte jeter la plupart des choses, retaper un peu la baraque. puis la revendre. Si tu veux prendre des trucs vas y... » Toujours le même ton glacial, comme si cette femme n'avait été qu'une victime de plus. Mais Gallen ne voulait pas s'attacher à elle, surtout si cette dernière était dans un autre monde. Aimer un fantôme n'apporte que la ruine de l'âme à l'homme et il le savait bien. Il prépara ensuite du café, cherchant tantôt une machine ou une cuillère. Chacun de ses gestes n'ayant qu'un seul but : le contrôle. Comment aurait-il pu être triste au sujet d'une femme n'ayant jamais voulut de lui. « Je parie que tu ne sais même pas comment je m'appelle hein ? » Lui lança-t-il avec un mélange de provocation et de tristesse aussi dissimulé que possible.

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☼Debout dans la cuisine, Lysander affichant de nouveau son éternel sourire tente de son mieux d'être gentil avec son nouveau voisin, lui offrant sans avoir à réfléchir son aide pour nettoyer la maison et s'installer. Evidemment, la jeune femme est bien loin de s'imaginer que tout le monde n'a pas toujours été aussi tendre qu'elle avec lui, mais gentille de nature, la jeune femme ne se sent pas capable de répondre aussi froidement au jeune homme que lui le fait.

L'aidant à trouver ce qu'il cherche comme il le lui a demandé, la jeune femme trouve donc sans mal le pot de café toujours rangé à sa place dans la réserve attenante à la cuisine avant de le déposer sur la table de la cuisine en compagnie de son panier. Reculant alors de quelques pas lorsque Gallen se dirige à son tour vers la table, la jeune femme ouvre de grand yeux surpris lorsque le grand brun pose sur la table une arme accompagnée d'une plaque de police. Se sentant légèrement nerveuse à la vue du pistolet, Lysander recule encore un peu, jetant un regard inquiet en direction de son nouveau voisin. Même si la plaque qui accompagne l'arme lui signale qu'il est sans doute un policier, il reste malgré tout un étranger, et la jeune femme ignore encore si elle peut lui faire vraiment confiance aussi se tient-elle à présent en retrait par rapport à lui.

Se tordant les doigts comme lorsqu'elle ne se sent pas à son aise, la jolie blonde esquisse un sourire grimaçant à l'adresse du jeune homme lorsqu'il lui propose de se servir dans les affaires de Claire qu'il compte jeter. Secouant la tête en signe de négation, la jeune femme finit par reprendre la parole tandis que ses yeux se fixent sur l'arme qui trône toujours sur la table.

Non merci... Ca ira... Répond-t-elle avant de relever les yeux vers le brun qui s'acharne sur les placards à la recherche de Dieu sait quoi.

Intriguée malgré tout par cet homme, Lysander l'observe se préparer un café jusqu'à ce qu'il lui pose une question à laquelle elle ne s'attendait pas. Secouant de nouveau la tête, désolée de ne pas avoir une meilleure réponse à sa question, la jeune femme est bien forcée de reconnaitre qu'elle ignore son nom.

Non, je regrette... Souffle-t-elle doucement.

A vrai dire, elle n'aurait en réalité jamais du savoir que Claire avait un fils. Elle n'a appris l'existence de cet homme que récemment alors que Claire confessait ses pêchés à son père peu avant sa mort. Lysander avait malgré elle surpris leur conversation et n'avait jamais pu l'oublier. Seulement, a aucun moment son nom n'a été mentionné dans la conversation entre le pasteur et la pauvre femme, voilà pourquoi Lysander est incapable de mettre un nom sur le visage de l'homme en face d'elle.

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Première gorgée de café. Il n'avait absolument rien de fameux. Au mieux il rappelait le doux souvenir d'une station service perdue au cœur de ce beau pays. Gallen le sut directement qu'il en était la cause, tout le reste semblait être de bonne qualité. C'était tout simplement son esprit distrait qui en était arrivé à foirer une préparation aussi simple que celle-ci. Restant ainsi durant de longues minutes, silencieux tout en buvant une gorgée à la fois, il reporta son attention sur la demoiselle en face de lui. Il lui aurait bien posé des questions mais en bon flic de base, Gallen trouva vite que le comportement de la soi-disante voisine n'était plus vraiment le même qu'avant. Cette dernière plus éloignée qu'avant de la table, essayait au mieux de ne pas montrer sa nervosité envers l'inconnu qu'il était. Un simple regard suffit pour comprendre la cause de ce malaise si l'on peut dire. Après tout, ici c'était la campagne profonde, une simple arme avait le don de faire frémir une demoiselle si bien éduquée.

Il posa quasi immédiatement sa tasse à moitié vide, plongeant sa main à travers la fumée produite par un liquide noirâtre toujours chaud, pour empoigner l'étui contenant son arme, qu'il sortit ensuite pour la tenir par la crosse. Pour lui son poids n'était pas un obstacle. Mais si cette Lysander avait eut pour idée de s'en servir, nul doute que le recul l'aurait fait tombée à la renverse. C'était devenu un objet du quotidien, son assurance de revenir en vie à la maison. « Tu vis dans le pays possédant le plus d'armes au monde, en porter une est un droit même. Je te parie ce que tu veux que beaucoup de tes voisins en ont une dans leur maison... » C'était un fait logique de cette société, autant plus vrai dans ce genre de petite ville. On se fait tous confiance, mais par contre on garde une arme au cas où. Le but de Gallen n'était en rien de faire peur à cette jeune femme mais de la mettre en garde contre le monde réel.

Il fit glissé le chargeur pour le faire atterrir dans sa main gauche. Les balles encore brillantes étincelaient à la lueur du jour. Chargeur aussitôt posé sur la table à côté de lui pour ensuite tirer l'arme vers le haut et faire sortir la dernière balle restante. Puis le policier déposa l'arme à côté de son chargeur ne gardant plus que la balle entre ses doigts. Il tendit sa main vers Lysander, le regard toujours aussi neutre. « Il n'y a aucune crainte à avoir de moi, ni de ceci. Ce n'est guère plus qu'un bout de métal, car dis toi bien que si un jour une personne te menace avec une arme, ce n'est pas Dieu qui viendra à ton secours, mais un mec comme moi, un simple type. Alors relaxe, je suis dans le camps des gentils... Pour le moment. » Lui murmura-t-il en arborant un sourire moqueur avant de poser la balle à côté du panier.

Les gens de la campagne, tous les mêmes, pensa-t-il. Jugeant ce qu'il ne pouvait comprendre. Pour eux tout était une question de foi, mais la seule vérité était que chaque mort causée avec une arme enlevait un peu plus de son humanité à celui qui pressait la détente. Qu'au final la loi était maintenue par des gars bien devenant lentement des monstres dans l'unique but d'en stopper d'autres. Au moins, se dit Gallen, que cette fille était bien chanceuse. Bien chanceuse car encore en mesure d'avoir une conscience en paix. Il y aurait toujours des gens comme lui pour faire en sorte que des agneaux comme elle ne voit jamais le sang coulait. « Je m'appelle Gallen McCann. Inutile de retenir, je serais partis bien avant que tu y parviennes.... »

À entendre Gallen parlait, il aurait été bien facile de penser qu'il ne savait rien des liens forts pouvant unir les gens entre eux. De ce qu'une famille ou une amitié pouvait changer dans la vie d'un homme. Mais quelle folie cela aurait pu être de le croire, car il ne le savait que trop bien. Combien les conseils d'un père sur le chemin de la vie pouvait éviter les erreurs fatales.

Combien le rire d'une femme aimée avait le don de faire naître le soleil, même au cœur d'un hiver si grisâtre. Mais le prix était une close du contrat qu'il n'avait que trop payé déjà. Les pertes successives vous brise un homme, elles le rendent plus dur. Alors il devient bien plus aisé de repousser les autres que de prendre le risque de ne pas survivre à une nouvelle blessure. Gallen se plaça devant la fenêtre, fixant loin devant lui. « Toi tu es la blonde aux gâteaux, moi le mec avec un flingue, on a fait le tour. Donc écoutes, je te retiens pas petite... »

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☼ Repliée dans un coin de la cuisine, ses yeux allants de l'arme rangée dans son étuis au jeune homme puis du jeune homme à l'arme, Lysander se sent nerveuse. Elle n'apprécie pas vraiment l'idée de se trouver dans la même pièce que l'un de ces instruments, mais elle ne s'imagine pas non plus courir à l'extérieur, de peur de paraitre impolie. Et puis après tout, le grand brun ne l'a d'aucune façon menacée. Certes il ne s'est pas montré très chaleureux jusqu'à présent, mais a aucun moment il n'a fait preuve d'une réelle méchanceté, ce qui rassure tout de même un peu la jolie blonde qui pourtant se crispe lorsque le jeune homme sort le pistolet de son écrin de cuir.

Sans doute... Mais je n'aime pas vraiment les armes... Répond finalement la jeune femme tout en fixant le pistolet que le jeune homme commence à vider de ces munitions.

Rassurée par ce geste qui empêchera l'homme de lui tirer dessus sans raison à présent que le chargeur est vide, l'étudiante commence à se détendre et sent son coeur s'apaiser dans sa poitrine tandis que quelques instants plus tôt, elle commençait à regretter amèrement d'être venue ici seule sans prévenir qui que ce soit.
Respirant profondément pour achever de rendre à son coeur un rythme normal, la jeune femme fixe alors la balle que lui présente le brun avant de relever les yeux vers lui. Pour une fois son sourire n'est pas aussi grand que d'habitude, car bien que sa première peur soit passée, Lysander ne se sent pas encore pleinement en confiance. Finalement, lorsque celui qu'elle croit être un policier reprend la parole, Lysander le fixe intensément. Encore une fois, elle apparait aux yeux d'un inconnu comme la gentille fille du pasteur Morrow, fidèle à ses croyances et à sa foi invétérée en dieu. Au fond, cet homme n'a pas tord, c'est ce qu'elle est, mais malgré tout, la jeune femme est lassée que les gens ne puissent voir au delà de ce trait de caractère. Ne se démontant pas pour autant, la jeune femme compte bien se défendre.

Dieux vient toujours en aide à ceux qui croient en lui... Répond-t-elle naïvement.

Et si il ne le fait pas, alors c'est que mon heure sera venue. Je crois que même si vous, ou quelqu'un comme vous... D'ailleurs qu'est ce que vous êtes? Questionne-t-elle finalement...

Peu importe, si vous ou quelqu'un comme vous me sauve, ce sera parce que Dieu l'aura voulu...

Cette réponse peut paraitre idiote, naïve ou bien d'autre choses aux yeux de quelqu'un qui n'a pas la foi, mais pour Lysander il s'agit d'une intime conviction, parce que c'est ce qu'on lui a toujours répété, et c'est ce en quoi elle croit.
Achevant tout de même de se détendre après que le brun ait enfin posé sur la table la dernière balle qu'il tenait entre ses doigts, la jeune femme continue de l'observer jusqu'à ce qu'il se présente. Chose curieuse, a peine lui a-t-il dit son nom que déjà, il lui conseille de ne pas le retenir. Malheureusement pour lui c'est trop tard. Car même si elle le souhaitait, malgré sa peur passée et le mauvais caractère de Gallen, jamais Lysander n'oubliera son prénom, comme jamais elle n'oubliera ceux des gens qu'elle a rencontré avant lui. Elle est comme ça, à vouloir se rappeler de tout ceux qui ont un jour fait leur entrée dans sa vie, même ceux qui en sont sortis aussi vite.

Je m'en souviendrais... Réplique-t-elle alors malgré les paroles du fameux Gallen.

Finalement, lorsque le brun reprend la parole encore une fois, c'est pour lui dire qu'il ne la retient pas ici, qu'elle peut faire ce que bon lui chante, la réduisant au simple statut de "la blonde au gâteaux". Après tout, c'est toujours mieux que "la fille du pasteur" non? Ca a au moins le mérite de changer.
Hésitante, la jolie blonde songe un instant à s'échapper rapidement de cette maison où elle n'est plus sure d'aimer venir, malgré tout, sa curiosité la pousse a vouloir rester encore un peu, pour apprendre un peu plus à connaître cet homme qu'elle soupçonne d'avoir un meilleur fond que ce qu'il veut bien laisser paraitre.

Vous savez, je ne connais pas toute la maison, mais vous avez l'air de la connaître encore moins que moi... Je peux peut être vous aider à rassembler les produits les plus importants, offre-t-elle finalement.

Si il refuse bien sur, elle n'insistera pas et quittera la maison. Peut-être aurait-elle du déjà la quitter, voir même ne jamais venir, mais maintenant qu'elle est là...

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À sa venue au monde, l'être humain était pur et simple dans son fonctionnement, sans défense, sans instinct obscur. Ce n'est qu'en prenant de l'âge que l'âme de chacun s'use au fil des coups du sort gracieusement offert par le destin. Nous ne sommes guère mieux qu'une falaise victime de l'érosion. Nous évoluons. Certaines parties de nous s'en vont pour toujours. Gallen, depuis son plus jeune âge, n'avait vu que la part d'ombre, celle présente que ce soit chez un prêtre ou un tueur. Une idée semble dire que si nous restons trop longtemps dans le noir, notre vue finit par s'y faire. Cet effet est le même concernant la psychologie humaine. Gallen n'était pas un bon flic, uniquement car il visait très bien ou que sa condition physique était parfaite. Non rien de tout cela. Il en était un car il savait tout simplement. L'observation poussée à son extrême pouvait devenir un don.

« Non, vous n'aimez pas les gens qui en ont, encore moins ceux qui s'en servent. Mais une arme ne reste dans le fond qu'un simple bout de métal. Détestez-vous les clous ? Les cuillères ? Une brosse à dent ? Il est bien facile de voir le mal mademoiselle, mais encore faut-il le voir là où il se trouve vraiment. L'être humain est méprisable avec ou sans arme... » Les gens ayant une bonne conscience sont tellement nombreux, toujours à dire que tel ou telle chose ne leur plaisait pas. Mais combien d'entre eux ont vraiment pris des risques pour changer les choses. Il ne portait aucun jugement envers cette pauvre fille. Habitante d'une petite ville, elle n'avait jamais du vivre une réelle expérience traumatisante. Au mieux, un vol de bonbon dans une des boutiques de la ville. C'est pour cette raison que les gens de cette ville allaient lui courir sur le haricot selon l'expression. Tous pleins de bons sentiments, mais de vraies coupes vides de toute épreuve de la vie.

« Je me souviens il y a peut-être deux ans, il y avait cette affaire sur un violeur en série. L'une de ses victimes fut violée au sein même d'une église de ton Dieu. Tu veux savoir l'horrible vérité et la seule ? Dieu nous a laissé tomber. Il y a juste nous, aucun grand plan, juste des gens comme toi et moi comme d'autres qui faisons parfois des choses, qui cause du mal ou des morts. Il serait temps de grandir un peu... » Lui marmonna-t-il avec un air mécontent. Typique des croyants de se poser en pauvre victime de leur sort. Celle-ci était comme les autres, un mouton prêt à aller à l'abattoir bien gentiment. « Moi qui je suis ? Je suis officier de police. Un vrai, pas comme ceux que tu as pu voir dans ta vie. Imagine une chose, une jolie prairie, un immense mur et de l'autre côté c'est l'enfer. Moi je suis le mec qui botte le cul aux monstres qui te font tremblée la nuit »

Mais tout cela était une autre histoire. Parler de ce genre de chose avec une enfant ne rimait absolument à rien. Cette dernière refusait de saisir sa dernière chance de pouvoir partir et le laisser tranquille. Toujours cette envie de sauver le pauvre inconnu. Mais pour une fois Gallen sembla trouver cela distrayant. De plus, vu sa taille la petite Lysander ne pourrait pas lui faire grand mal. Le jeune homme se gratta le menton tout en réfléchissant à la question, puis il attrapa un petit bloc note à côté du téléphone où il nota un ensemble de petite choses. Comme les couverts, les papiers important de la maison. Enfin bref, un peu de tout pour permettre à la jeune fille de se rendre utile. Pour le reste, des courses feraient très bien l'affaire. Après avoir tout noté, Gallen tourna le bloc note vers cette dernière. « Penses-tu pouvoir me trouver tout ça ? »

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☼En total désaccord avec les paroles de Gallen, Lysander hésite un instant à le contredire. Après tout, c'est lui qui est armé, et elle ne le connait pas assez pour prévoir ses réactions. Néanmoins, la jeune femme tiens tout de même à défendre ses arguments. En effet, Gallen semble vraiment ne voir que le mal chez l'Homme. A l'opposé, Lysander s'évertue à ne voir que le bien chez les autres. Même chez cet homme qui lui fait peur, car la jeune femme ne peut s'empêcher de penser que comme son précieux Darwin, le brun aboie plus qu'il ne mord.

On a jamais vu une petite cuillère ou une brosse à dent servir à abattre froidement un Homme... Une arme en revanche...Plaide-t-elle sans sourciller.

Par la suite, lorsque leur "conversation" s'oriente sur le sujet religieux, Lysander écoute attentivement les paroles de Gallen. Elle est plutôt lasse de toujours devoir défendre ses croyances. Elle aimerait vraiment que ceux qui n'ont pas la foie respectent son choix de croire, tout comme elle respecte le leur de vivre dans le pêché. Malheureusement, beaucoup trop de gens tentent encore de lui faire comprendre qu'elle ne suit pas le bon chemin, comme si il n'y en avait qu'un...

C'est horrible...Souffle l'étudiante lorsque le jeune homme évoque un viol au sein même d'une église.

Cette nouvelle la laisse sans voix et coupe court à son argumentation. Bien sur, il en faudrait bien plus pour briser la foi de la jolie blonde, mais Lysander est tout de même assommée par cette révélation. Après tout, Dieu est bon, Dieu est miséricordieux, c'est ce que dit toujours son père n'est-ce pas? Alors pourquoi a-t-il laissé une telle chose arriver?
Chamboulée, la jeune femme reprend malgré tout ses esprits lorsque Gallen lui fait savoir qu'il serait temps qu'elle grandisse.

Avoir la foi ne signifie pas être immature vous savez...Répond-t-elle finalement gardant toujours le plus grand calme.

Elle n'aime pas vraiment la tournure que prend cette visite qui était à l'origine faite pour saluer son voisin. A la place, Lysander a la très nette impression d'être jugée par le jeune homme qui lui fait face, et il est inutile de préciser que la jeune femme n'est pas vraiment enchantée.
Apprenant finalement qu'il est policier, l'étudiante achève de se détendre. Au moins, une chose est sure, il ne fera pas usage de son arme à feu contre elle. Du moins l'espère-t-elle vraiment. Néanmoins, ce n'est plus tant son arme qui dérange la jeune femme que l'attitude tout entière de cet homme qui semble se croire au dessus de tous. Comme si il n'était pas suffisant pour lui de remettre en question toutes les croyances de Lysander, le voilà qui dénigre ouvertement les gardiens de la paix qui officient à Great Falls. Décidément, Gallen a son mot à dire. Sur tout...

Par chance, personne ne tremble la nuit à Great Falls, nos policiers sont bien meilleurs que ce que vous pensez...Répond-t-elle, prenant la défense des hommes et des femmes qui s'assurent de faire régner l'ordre dans la petite ville.

Après tout, personne n'a a se plaindre ici. Toute la ville a toujours dormis sur ses deux oreilles, et ce bien avant l'arrivée de Gallen en ville. Au contraire, à présent qu'il vit ici, Lysander se sent beaucoup moins tranquille qu'avant, sans doute parce qu'elle sait que désormais, une personne armée vit près de chez elle. Et policier ou pas, une arme reste une arme.

Malgré tout, lorsqu'il la chasse de nouveau de chez lui, faisant clairement entendre qu'elle peut partir si elle le souhaite, Lysander, que son bon coeur perdra sans doute un jour, si ce n'est aujourd'hui, ne peut se résigner à laisser cet homme qui semble perdu dans cette maison. Aussi tente-t-elle une dernière fois de lui proposer son aide, avec la ferme intention de partir si jamais Gallen la refuse. Mais à sa grande surprise, le brun se contente de griffonner quelques mots sur un carnet avant de le faire glisser vers elle. Jetant un rapide coup d'oeil à la liste, Lysander est ravie de constater qu'elle sait exactement où se trouve chaque chose.

Pour commencer...Dit-elle en se dirigeant vers un vaisselier.Les verres sont derrière cette porte. Les couverts dans ce tiroir, et les assiettes dans le placard du hautExplique-t-elle tout en ouvrant un à un les placards qu'elle désigne

Pour les factures, je crois que tout est rangé à la cave dans un casier. Je peux vous montrer où c'est si vous voulezPropose-t-elle avec un léger sourire.

A vrai dire, elle préfèrerait qu'il accepte. Plus elle se trouvera loin de cette arme et mieux elle se sentira...

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Il n'y avait aucune logique chez les croyants. Pour eux tout était une excuse ou un prétexte à la volonté de Dieu. Il n'y avait aucun coupable vu que leur Dieu pardonnait absolument tout comme pêché. Il n'y avait pas de hasard ni d'accident, car c'était la grande volonté divine. Tout avait l'air si simple dans leur monde, aucun soucis parce qu'après tout, rien était en notre contrôle. Mais c'est là qu'elle avait tord, car si à de tellement nombreuses reprises, Gallen avait touché la cible dans le mille, ce n'était en rien du à la main de Dieu pointant les criminels.

Non rien d'autre que la dextérité de Gallen n'avait été sollicité. Il ne la jugeait pas vraiment mais à chaque fois quand la réalité venait frappée à leur porte, c'était toujours à la police de régler les problèmes. « En prison il se produit des centaines de meurtres avec comme arme une brosse à dent transformée en pointe. Et pour info, pourquoi crois-tu que dans les avions les cuillères ne sont jamais en métal ? » Et oui, le vrai monde dans sa majorité était bel et bien conscient des risques de la vie, de ces dangers, mais des millions de morts dues aux religions n'avait pas fait faire marche arrière à l'espèce humaine. Alors comment un flic usé jusqu'à l'os et une pauvre enfant trop naïve pourrait le faire.

Après tout, Gallen avait toujours été un homme assez ouvert sur les questions dans le genre. Le seul truc qu'il n'aimait pas c'était ceux qui dans leur grande croyance divine voyait dans les athées de pauvres pêcheurs aveugles. Leur mépris plus ou moins dissimulé pour la liberté de penser c'était cela le plus insupportable pour lui. Pour preuve la jeune femme malgré une énorme bonté, n'en gardait pas moins cette même arrogance dans la voix. Peut-être ne le voyait-elle pas elle-même, mais c'était un simple fait encore une fois prouvé.

Gallen écoute pour finir la jeune femme, mais son attention est sur l'emplacement des papiers. En entendant l'emplacement, Gallen se dirigea vers son sac non loin de là, le genre assez grand pour y contenir un petit arsenal. Après quelques secondes d'une pêche au trésor, le jeune homme en ressortit une lampe, puis il revint directement, remit son arme en place après avoir reprit la petite balle restant sur la table. Une fois le pistolet dans son étui, Gallen posa une main sur l'épaule de Lysandra pour lui murmurait. « Mon arme te rend déjà nerveuse, je vais donc t'épargner le fait de venir avec moi à la cave... ». Son changement aurait pu surprendre, mais si il n'avait pas été amical envers elle, son but n'était pas non plus de la faire trembler de peur. Puis il se dirigea vers la cave, pointant la lampe à la manière des policiers. Au pire cette cave ne serait pas l'endroit le plus dangereux où il aurait pu aller pensa-t-il en souriant.

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☼Quoi qu'elle dise, Gallen semble pouvoir sans mal réfuter les arguments de Lysander, et quelque part, la jeune femme sait pertinemment qu'il n'a pas tort, mais cela ne remet pas pour autant en cause ses croyances. Elle a l'habitude à présent, nombreuses sont les personnes qui ont essayé de lui faire "entendre raison", comme si leur avis comptais plus que celui des autres. Malgré tout, jamais la foi de la jeune femme ne s'est trouvée ébranlée d'une quelconque façon. Elle croit en dieu, quoi qu'en dise cet homme.

Finalement, lorsqu'il lui explique que même des objets du quotidien peuvent se transformer en armes tout aussi redoutables qu'un pistolet, Lysander trouve une explication toute simple à son ignorance...

Pour tout dire, je n'ai jamais pris l'avion...Se justifie-t-elle.

Bien sur, ça n'excuse pas grand chose, elle aurait pu le savoir de bien d'autres manières, mais peu importe, elle préfère adopter un ton léger plutôt que de continuer à "défier" son sombre voisin qui ne semble pas prêt à accepter qu'elle ait un avis différent du sien sur la chose.

Pourtant, malgré la mauvaise humeur de Gallen et le fait évident qu'il n'est pas content de l'avoir dans ses pattes, puisqu'il lui propose même de s'en aller, Lysander en âme charitable, se hasarde tout de même à lui offrir son aide. Après tout, elle aussi aimerait qu'on l'aide si elle se trouvait perdue dans une ville où elle ne connait rien ni personne.
C'est ainsi qu'une fois sa surprise passé que le grand brun ait accepté son aide, la fille du pasteur Morrow s'applique à lui détailler l'emplacement de chacune des choses dont il aura vraiment besoin dans cette maison. Les assiettes, les couverts, les verres, mais aussi , comme il le lui a demandé sur sa liste, l'emplacement des papiers administratifs de la maison. Les sachant placés au sous sol, Lysander le lui indique avec la ferme intention de l'y accompagner, mais pourtant, le jeune homme, dans un excès de bonté qu'on ne pourrait soupçonner chez lui au premier abord, lui permet de rester l'attendre à l'étage.

Le voyant finalement se munir d'une lampe de poche avant de récupérer son arme pour descendre au sous sol, Lysander ne peut s'empêcher d'hausser un sourcil avant d'afficher un petit sourire espiègle qu'il est plutôt rare de trouver sur son visage.
Ne disant rien pour le moment, laissant le policier s'enfoncer dans la maison puis dans la cave, la jeune femme le suit néanmoins discrètement, son petit sourire amusé ne quittant pas ses lèvres. Décidément, cet homme a de drôles de préjugés sur les petites villes...
Aussi, lorsqu'il atteint enfin les escaliers de la cave qu'il commence déjà à descendre à la seule lueur de sa lampe torche, Lysander se poste-t-elle à l'entrée de la cave, appuyée contre le chambranle de la porte, observant en silence le policier avancer dans le sous sol. Finalement, lorsqu'il atteint enfin le sol de la cave, la jeune femme pose le doigt sur l'interrupteur qui se trouve juste à l'entrée.

Vous savez... On est peut-être dans une petite ville, mais on sait ce qu'est l'électricité Souffle-t-elle moqueuse avant d'allumer enfin la lumière, illuminant ainsi une cave impeccablement rangée.

Adressant un sourire radieux au policier, la jolie blonde s'assoit finalement précautionneusement sur les vieilles marches de bois avant de pointer du doigt un casier de fer posé contre le mur.

C'est celui ci...Indique-t-elle un peu plus sérieusement, même si ses lèvres légèrement retroussées trahissent encore son amusement...(a)

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Certes que non la jeune femme, n'avait jamais dû prendre l'avion. Les gens des petites villes, ont toujours dans l'idée que leur coin se trouve être le plus bel endroit du monde. Gallen n'allait pas la critiquer, ou bien faire agent de tourisme. De plus la jeune femme lui semblait de plus en plus gentille, un grand mérite pour avoir supporter un homme comme lui pendant un si long moment.

La vie normale n'était pas exactement le plus grand fort du policier, cela depuis pas mal de temps. Mais qui aurait-il pu blâmer, si ce n'est lui même. Le jeune homme s'était lancé dans une quête absolue de l'oublie de la normalité, que la société mère s'embêtait chaque jour à vouloir nous imposer. Mais enfin il faut dire que son boulot ne l'avait vraiment pas aider non plus, en y pensant la plupart des contacts qu'il avait pû avoir avec des gens furent strictement professionnels.

Le plus souvent son interlocuteur, étant de l'autre coté du canon de son arme. Il n'y avait guère eu que son ex petite amie pour lui trouver un pseudo charme, flic elle aussi. Cela avait été beaucoup plus simple pour se rapprocher du beau Gallen, possédant l'instinct du métier. La demoiselle avait bien saisit toute la profondeur du personnage, voyant le coté humain en lui. Mais quand la crise avait commencé, quand la tempête fut à leur porte. Où se trouvait l'amour, ou fut le rempart que des coeurs amoureux auraient dû pouvoir dresser ?
Dur question, mais aussi vraie question.

Mais la réponse ne fut pas celle que le policier aurait espéré, certes il n'était pas le meilleur des hommes. pas le plus drôle ni même le plus riche, mais sa confiance son seul trésor avait été foulé au pied de la plus insipide des manières. Désormais Gallen devait une nouvelle fois avancait seul, en sachant tout cela, nul doute que Lysander se serait montrée plus compatissante envers lui, mais le grand dadet n'était pas du genre à se faire plaindre pour un petit câlin ou autre truc dans le genre. Rien de personnel dans l'histoire, mais Gallent avait mit en place des barrières.

qu'il était de la responsabilité de la blondinette de ne pas franchir, s'il n'avait pas prit la peine d'allumer la lumière. Ce n'était pas du tout par oublie stupide de sa part, Gallen se retourna donc vers elle avec un sourire disons le presque timide."...la lumière fait fuir les rats, si je dois vendre cette maison, il faut que je sois sur qu'elle soit clean !"

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☼Assise sur les marches de l'escalier, le regardant à travers les barreaux de la rambarde, Lysander ne peut s'empêcher d'être amusée par le comportement de Gallen. Sans doute son instinct de policier est-il très développé, mais tout de même, de là à descendre à la cave armé et à la simple lueur d'une lampe torche... (a)
Bien sur, la petite blonde ne se doute pas un seul instant que si Gallen agit ainsi, c'est surtout pour repérer d’éventuels nuisibles. C'est d'ailleurs sans ce douter qu'elle risque de faire une bêtise qu'elle finit par appuyer sur l'interrupteur près d'elle afin d'illuminer la pièce, se permettant par la même occasion de faire un petit commentaire sur le fait que bien que Great Falls soit une petite ville, on puisse y trouver de l'électricité. Comme partout...!

Réalisant finalement son erreur lorsque Gallen fait remarquer qu'il cherche seulement à ne pas faire fuir les rats qui auraient pu élire domicile dans le vieux bric à brac de Mrs Sumpter,Lysander se mord légèrement la lèvre inférieure avant de s'excuser auprès de Gallen.

Oh, désolée... Mais la maison est bien entretenue, je ne pense pas qu'il y ait de rats...Ajoute-t-elle afin de se justifier et de minimiser son erreur.

Esquissant un sourire timide au policier, elle finit tout de même par descendre les escaliers pour le rejoindre sans pour autant prendre le temps d'éteindre la lumière. Après tout, avec tout le bruits qu'ils font depuis quelques minutes, les rats ne risquent sans doute pas de sortir de leur cachette alors inutile de risquer de tomber dans les escaliers!
Se postant finalement près du policier pour ouvrir les tiroirs du casier, Lysander n'est pas étonnée de voir que tout est en ordre dans les papiers de la mère de Gallen. Aucune feuille ne dépasse, et la moindre facture semble avoir été soigneusement rangée selon l'année et le mois de réception. Décidément, cette femme était vraiment bien organisée.
Tirant vers elle le dernier dossier du tiroir ouvert devant eux, Lysander en vérifie rapidement la date avant de le tendre à Gallen.

Voilà, c'est le dossier du mois dernier. Celui du mois en court doit être là haut dans son bureau...Explique-t-elle soigneusement au grand brun.

Avec toutes ses connaissances sur cette maison, on pourrait presque croire que la jeune femme y a toujours vécu, ce qui n'est absolument pas le cas. Seulement, dans les derniers mois de sa vie, profondément affaiblie, il n'était pas rare que Claire demande de l'aide à sa jeune voisine pleine de vie. Et bien entendue, jamais Lysander n'a songer à refuser. C'est comme ça, c'est dans sa nature.

Il y a autre chose? Sinon, je vais peut-être vous laisser tranquille...Propose-t-elle finalement, certaine que Gallen va sans doute être soulagé de la voir enfin partir x).

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