Il existe des moments dans la vie, où nous nous cherchons. Cela arrive généralement à la période de l'adolescence, nous ne voulons plus nous soumettre aux règles, être sage et bienvelliants, ni même répondre à ceux qui représentent l'autorité. A l'adolescence, nous voulons faire nos propres règles, faire ce que l'on souhaite et porter le masque qui nous chante. Pour certain, cette période dure plus longtemps que d'autre, elle est plus difficile, peut-être parce-qu'ils sont moins encadrés, et peut parfois mal se terminer, si elle se termine.

Giselle n'avait pas échappé à la règle et avait eu cette période. Seulement, arrivée après le lycée, les opportunités étaient plus grandes et plus dangereuses, ce qui lui valu un petit séjour en détox. Aujourd'hui, cela appartenait au passé et elle tentait de se reconstruire. Elle voyait cela comme un passage de la vie qui n'avait contribué qu'à la rendre plus forte, pensait-elle. C'est pourquoi, Giselle avait prit sous son aile un jeune garçon prénommé Blake qui ne savait pas quoi faire de sa vie. Elle voulait l'aider, le motiver à travailler pour ne pas qu'il finisse mal. Ce n'était pas son métier, et elle ne voulait pas que cela le devienne, mais la jeune fleuriste avait toujours eu la main sur le coeur et moralement, elle ne pouvait pas laisser tomber quelqu'un.
Il était pas loin de dix heures du soir et Giselle était restée à la boutique pour terminer ses comptes. Alors qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle, la jeune femme vit une silhouette au loin, c'était un homme plutôt grand, le crâne rasé de près, qui se tenait debout, les mains dans les poches et qui attendait. Giselle, par expérience, savait ce que ce jeune faisait si tard dans les rues de Great Falls, et elle eut pour toute réaction un soupire de soulagement. Après avoir fermé le magasin, Giselle s'avança dans la rue et remarqua que le jeune dealer la suivait du regard, un pincement à l'estomac la prévint de serrer son sac plus près d'elle et d'accèlérer le pas avant de reconnaître celui pour qui elle prêtait son temps. Stupéfaite, la jeune Gordon s'arrêta nette puis, d'un pas décidé, traversa la rue et se rua sur Blake. Il lui tournait le dos quand elle arriva derrière lui et maugréat tout en lui donnant un coup sur le bras :
"Tu en a du culot de faire devant mon magasin !"